AG/567

L'ASSEMBLEE GENERALE ACCORDE LE STATUT D'OBSERVATEUR A L'ORGANISATION INTERNATIONALE DE POLICE CRIMINELLE (INTERPOL)

15 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/567


L'ASSEMBLEE GENERALE ACCORDE LE STATUT D'OBSERVATEUR A L'ORGANISATION INTERNATIONALE DE POLICE CRIMINELLE (INTERPOL)

19961015 APRES-MIDI AG/567 Les délégations soulignent le rôle stratégique des plans nationaux d'action pour la réalisation des objectifs du Sommet pour les enfants

L'Assemblée générale a repris, cet après-midi, ses travaux en adoptant par consensus un projet de résolution relatif à l'octroi du statut d'observateur à l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol).

En présentant le projet de résolution au nom des 43 cosignataires, M. Peter Osvald, Chef de la délégation de la Suède a reconnu que la lutte contre la criminalité internationale représentait pour la communauté internationale un véritable défi qui nécessitait la coopération de tous. Or l'Interpol qui lutte depuis des dizaines années contre le crime constitue à cet égard un instrument fondamental. Il a ajouté que le statut d'observateur ne fera que contribuer aux efforts déployés par cette Assemblée pour lutter contre le crime.

M. Björn Eriksson, Président de l'Interpol, s'est félicité de la décision de l'Assemblée générale et a remercié tous les pays coauteurs du projet de résolution. Il a estimé que les deux organisations avaient la même mission, qui était de contribuer à l'édification d'un monde meilleur et que "tous les peuples seront les bénéficiaires" de cette décision. Il a ajouté que son organisation était équipée d'un réseau de communications rapide et sûr et d'un service d'informations analytiques fournies par 176 pays, ce qui permettait de développer des stratégies performantes de lutte contre la criminalité. Par ailleurs, il a rappelé que les Nations Unies et l'Interpol coopèrent depuis de nombreuses années dans l'application des lois comme ce fut le cas récemment de la mise en place du Tribunal pour l'ex-Yougoslavie. La plus grave menace aux démocraties réside dans la menace du crime organisé et du trafic des stupéfiants qui corrompent les institutions démocratiques au niveau le plus élevé et c'est pourquoi il s'est félicité qu'aujourd'hui, Interpol et les Nations Unies aient décidé de s'associer.

(à suivre - 1a)

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L'Assemblée générale a ensuite poursuivi son débat relatif à l'examen à mi-parcours de la décennie de la mise en application de la résolution 45/217 sur le Sommet mondial pour les enfants. Elle a, dans ce contexte entendu la déclaration de Mme Maria de los Angeles Florez Prida, Vice-Ministre des affaires étrangères de Cuba. Les pays suivants sont également intervenus dans le débat : Brésil, Etats-Unis d'Amérique, Egypte, République de Corée, Pakistan, Inde, Chine, Ukraine, Uruguay, Philippines, Argentine, Nicaragua, Norvège, Canada, Jamaïque, Venezuela et Tunisie.

Les intervenants ont mis l'accent sur l'importance stratégique des plans nationaux d'actions dans la réalisation des objectifs définis lors du Sommet pour les enfants. Ces plans, qui tiennent lieu de véritables programmes sociaux, permettent, en effet, d'améliorer l'environnement social et matériel dans lequel les enfants évoluent. Par ailleurs, ils présentent l'avantage de définir des buts précis, d'évaluer les progrès réalisés et de déterminer les tâches qui restent à accomplir. Plusieurs délégations, dont le Pakistan, la Chine, les Philippines et la Norvège, ont plaidé en faveur des pays de la région sub-saharienne de l'Afrique et de l'Asie du Sud, qui sont aujourd'hui les plus en retard dans la mise en oeuvre du programme du Sommet et ont proposé une assistance accrue de la communauté internationale. La situation des enfants dans les zones de conflit a été évoquée par un certain nombre d'autres délégations.

L'Assemblée générale entamera, demain mercredi 16 octobre, à partir de 10 heures, l'examen du rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement, inscrit au point 45 de son ordre du jour.

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Documentation

L'Assemblée générale était saisie d'une lettre datée du 13 juin 1996 adressée au Secrétaire général par les représentants de l'Allemagne, du Chili, de l'Egypte, des Emirats arabes unis, des Etats-Unis d'Amérique, de la Guinée, de l'Italie, du Japon, du Pakistan, de la Tanzanie et de la Suède, par laquelle ils demandent l'inscription à l'ordre du jour d'une question intitulée "Octroi à l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) du statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale" (A/51/141).

Dans un mémoire explicatif adjoint, les cosignataires indiquent que l'Interpol est une organisation intergouvernementale, regroupant 176 Etats membres, qui satisfait aux critères d'octroi du statut d'observateur. Ils rappellent qu'elle est chargée de combattre la criminalité internationale de droit commun dans le respect des droits de l'homme et des lois nationales. Elle s'interdit toute intervention dans des affaires présentant un caractère politique, militaire, religieux ou racial. Interpol est donc située au carrefour des échanges d'informations entre 176 pays et elle dispose d'un système informatique extrêmement performant et d'un réseau mondial de télécommunications à la pointe de la technologie. L'Organisation réalise ainsi des analyses criminelles qui sont très fructueuses pour des infractions comme le blanchiment d'argent dont les flux transfrontières sont difficilement repérables. Enfin, l'Organisation collabore quotidiennement avec de très nombreuses organisations internationales.

Le mémoire explicatif indique, par ailleurs, que l'Interpol et le Conseil économique et social ont conclu dès mai 1971 un arrangement spécial qui prévoit un échange de renseignements et de documentation entre les deux organisations, des consultations et une coopération technique sur des questions d'intérêt commun, ainsi que la représentation par des observateurs aux réunions des organes des deux organisations, la faculté de soumettre des déclarations écrites et de proposer l'inscription de questions à l'ordre du jour des organes de chacune des organisations. En outre, cet accord spécial prévoit une coopération avec le Secrétariat des Nations Unies, ce qui constitue, selon l'interprétation du Conseiller juridique de l'ONU, une base juridique suffisante pour la coopération avec le Secrétariat général de l'ONU et le secrétariat des organes subsidiaires.

L'interpol, réunie à Beijing du 4 au 10 octobre 1995, a émis le souhait d'obtenir le statut d'observateur pour "éviter toute duplication de personnel, de procédures et de systèmes informatiques dans la lutte internationale contre la criminalité". Ainsi l'octroi du statut d'observateur permettra aux deux organisations de promouvoir et de renforcer durablement l'intégration de leur système de prévention de la criminalité et l'élaboration de politiques communes de lutte,en évitant les doubles emplois comme les contradictions.

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Projet de résolution (A/51/L.1)

L'Assemblée générale était saisie au titre de cette question d'un projet de résolution, par lequel elle déciderait d'inviter l'Organisation internationale de police criminelle (Interpol) à participer à ses sessions et à ses travaux en qualité d'observateur et demanderait au Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour donner suite à la présente résolution.

Activités opérationnelles de développement (Point 98) : Progrès accomplis a mi-parcours de la décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale relative au Sommet mondial pour les enfants

Suite du débat

M. CELSO L. N. AMORIM (Brésil) a qualifié d'encourageants les progrès enregistrés depuis la tenue du Sommet mondial pour les enfants, estimant qu'ils illustrent le rôle que les Nations Unies peuvent jouer en matière de développement. Pour sa part, le Brésil a non seulement ratifié la Convention sur les droits des enfants, mais a également adopté des mesures positives pour atteindre les objectifs fixés d'ici à la fin de la décennie, particulièrement dans les domaines de l'immunisation, de l'iodisation du sel et des suppléments contenus dans la vitamine A. Le Brésil a pu obtenir de tels résultats grâce à l'établissement d'un partenariat aux différents niveaux de mise en oeuvre des recommandations du Sommet. Le représentant a néanmoins reconnu que de nombreux défis doivent être relevés tant dans son pays qu'au niveau international. En effet, les pays qui ont déjà à mi-parcours réalisé les objectifs fixés pour la décennie doivent à présent maintenir l'élan et ne pas s'endormir sur leurs lauriers. De son côté, la communauté internationale, notamment le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), ne doit pas réduire son aide à ces pays.

M. PREZELL ROBINSON (Etats-Unis) a estimé que cet examen à mi-parcours devrait être l'occasion de tirer les leçons des expériences passées et d'identifier les nouvelles stratégies qui permettraient d'atteindre les objectifs définis lors du Sommet. Il a indiqué qu'au niveau national, le nombre d'enfants de deux ans ayant reçu toutes leurs vaccinations avait nettement progressé, entraînant une diminution du taux de mortalité infantile. En revanche, il a reconnu que les résultats étaient moins positifs en ce qui concerne la lutte contre le Sida, qui est désormais la troisième cause de mortalité chez les femmes de 25 à 44 ans et dans la lutte contre le tabagisme chez les femmes enceintes notamment, qui entraîne la mort de 3500 nouveaux-nés chaque année. Il a souligné l'importance de détenir des informations statistiques complètes pour améliorer les programmes entrepris.

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Il s'est félicité des efforts notables intervenus sur le plan international mais a précisé que leur efficacité pouvait être encore améliorée par le développement de consultations à coûts réduits entre les partenaires et les experts concernés. Il s'agit aussi de tirer profit de l'expérience acquise dans chaque pays. Il a réaffirmé toutefois que ces programmes devraient bénéficier de l'impulsion du système des Nations Unies et notamment de l'Unicef.

M. NABIL ELARABY, Chef de la délégation de l'Egypte, a évoqué la célébration, le 30 septembre dernier, du sixième anniversaire de la Conférence pour les enfants qui avait été la première grande conférence internationale. Il a indiqué que les droits de l'enfant sont les droits de l'homme les plus faciles à respecter et à mettre en pratique. Ils donnent lieu, en effet, à des réalisations concrètes et palpables, en matière d'éducation et de services sociaux notamment. C'est pourquoi l'Egypte a très tôt ratifié la Convention internationale des droits de l'enfant et a également créé une Commission nationale pour la protection de la mère et de l'enfant. Il a indiqué que le Parlement a adopté récemment une nouvelle loi pour l'enfant, plus conforme à la Convention et regroupant en un seul texte des dispositions autrefois éparpillées entre plusieurs textes de lois.

Il a lancé un appel à la protection de l'enfant, de sa vie et de son intégrité physique, notamment dans les pays en conflits. A cet égard, il a évoqué la situation des territoires arabes occupés et a regretté que les civils et notamment les enfants, soient les premières victimes de telles situations. Il a invité en outre tous les Etats à contribuer à la mise en oeuvre de l'initiative spécial pour le développement de l'Afrique qui constitue le premier pas vers l'amélioration de la condition des enfants sur ce continent.

M. MYUNG CHUL HAHM (République de Corée) a estimé que chacun devait se sentir fier des progrès accomplis en matière de prévention des maladies et d'universalisation de la Convention sur les droits des enfants. Pourtant, un grand nombre de défis qui se présentent à nous aujourd'hui sont les mêmes qu'il y a cinq ans , ou 50 ans. Environ 70% des 12 millions d'enfants qui meurent chaque année décèdent de maladies qui pourraient être prévenues. Des millions d'enfants vivent dans un environnement de peur et beaucoup sont enrôlés comme combattants dans des conflits régionaux. Outre ses problèmes de survie, l'inégalité entre les sexes demeure dans l'accès à l'éducation et l'alphabétisation

Le représentant a estimé qu'une des grandes priorités des années à venir doit être de mettre fin aux millions de morts d'enfants qui pourraient être prévenues. Il faut aussi accorder plus d'importance à l'égalité entre les sexes, du fait du rôle essentiel joué par les femmes dans le bien-être des enfants. Il faut encourager les ONG, qui jouent un rôle vital et collecter des informations et statistiques essentielles à l'élaboration des politiques. Malheureusement, celles-ci sont souvent limités ou indisponibles. les sources fiables manquent. Il faut absolument les améliorer.

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M. SHEREEN THAHIM (Pakistan) a déclaré que son pays, qui a ratifié la Convention sur les droits de l'enfant, a développé de nombreux programmes et a renforcé la juridiction et les mécanismes institutionnels concernant la protection de l'enfant. Dans le domaine de la santé, des campagne de vaccinations ont été conduites et occupent une place importante dans la protection infantile. Quant à certaines maladies, elles ont pu être éliminées ou réduites, entraînant une baisse de la mortalité. Ces objectifs ont pu être réalisés grâce aux efforts du Gouvernement, des institutions de l'ONU et des ONG. Mais, le Pakistan n'a pas que des raisons de se féliciter et il reste préoccupé par les phénomènes de la mortalité infantile et des mères, du manque d'éducation et d'hygiène et de la malnutrition qui atteint un degré particulièrement élevé en Afrique sub-saharienne et en Asie. Il faut donc renforcer les services sanitaires, entreprendre des réformes socio- économiques, éducatives et prendre des mesures collectives et agir concrètement. La responsabilité de la communauté internationale est engagée. Celle-ci doit apporter son aide aux pays en développement afin que tous les objectifs puissent être atteints. Le Pakistan soutient la recommandation du Secrétaire général visant à ce que l'Assemblée générale consacre une session spéciale dans 5 ans afin d'examiner la façon dont les nations du monde ont tenu leurs "promesses aux enfants".

M. E. AHMED (Inde) s'est félicité des progrès réalisés dans le domaine du contrôle des maladies que l'on peut prévenir, du développement de certains services comme celui de la vaccination, du contrôle de troubles dus à une carence en iode, de la suppression de la poliomyélite et des maladies diarrhéiques, ainsi que dans le domaine de l'amélioration de l'environnement, notamment l'assainissement et l'accès à l'eau potable. Le représentant a néanmoins exprimé quelques inquiétudes face aux problèmes plus graves que sont la malnutrition, la mortalité maternelle et infantile, l'absence de services d'assainissement et d'éducation. Beaucoup reste à faire et il est capital que les nouveaux partenariats entre les gouvernements, les ONG, les donateurs, la presse et la société civile, que le Sommet mondial pour les enfants a contribué à mobiliser, soient renforcés et étendus. L'Inde soutient la proposition faite par le Secrétaire général de consacrer une session spéciale dans 5 ans pour examiner où en sont les promesses faites par les nations du monde. L'Inde, qui a signé la Déclaration sur la survie, la protection et le développement des enfants et a ratifié la Convention sur le droit de l'enfant, attache une importance particulière à la protection des enfants dont il est fait mention dans sa constitution même. Le Gouvernement de l'Inde espère pouvoir atteindre les objectifs qu'il s'est fixés concernant la santé notamment en réduisant la mortalité infantile, l'accès à l'eau potable et l'assainissement, la malnutrition, l'éducation, la protection des enfants dans les situations difficiles. Afin de combattre les préjugés liés à la différence des sexes, l'Inde est en train de mettre en place un Plan national d'action pour la décennie SAARC de l'enfant fille (1991-2000). Des efforts permettant la mobilisation des ressources et leur utilisation optimale se poursuivent dans le domaine du développement de l'enfant.

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M. WANG XUEXIAN (Chine) s'est félicité de ce que depuis la tenue en 1990 du Sommet mondial pour les enfants, tous les pays aient déployé d'importants efforts pour honorer leurs engagements, permettant ainsi d'enregistrer des résultats encourageants en ce qui concerne l'amélioration de la survie, de la protection et du développement des enfants. A cet égard, la Chine tient à rendre hommage à la contribution essentielle faite par l'UNICEF depuis six ans. Pour sa part, la Chine a respecté les engagements pris lors du Sommet, en mettant notamment en oeuvre, à partir de 1992, un Plan de protection des enfants chinois pour les années 90, qui devrait permettre d'éliminer la poliomyélite d'ici à l'an 2000. Entre 1991 et 1995, la Chine a réussi à réduire de 27% la mortalité des nourrissons et des enfants de moins de cinq ans. Actuellement le taux de scolarisation des garçons et des filles est respectivement de 98,5% et 98,2%, dépassant largement les objectifs fixés à mi-parcours de la décennie.

La délégation chinoise est d'avis que l'examen à mi-parcours devrait être l'occasion de faire le point des progrès réalisés et d'identifier les problèmes existants. Désormais, la communauté internationale doit concentrer ses efforts sur la lutte contre la pauvreté, la protection des enfants présents dans les zones de conflit, le combat contre la culture de la violence, de la pornographie et de la drogue, l'allocation des ressources nécessaires à la mise en oeuvre des recommandations du Sommet mondial pour les enfants et la solution des difficultés rencontrées par les pays de la région sub-saharienne de l'Afrique.

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a déclaré que les décisions prises lors du Sommet mondial pour les enfants ont fait leur preuve dans le passé et ont montré que les Etats étaient sur la bonne voie. Il a rappelé que son pays, en dépit de graves difficultés économiques, faisait tous ses efforts pour remplir ses obligations conformément au Programme d'action. Ainsi, l'Ukraine a ratifié en 1991 la Convention sur les droits de l'enfant et a pris de nouveaux engagements pour créer une base législative adéquate pour la protection sociale des familles avec enfants. Depuis lors, un certain nombre de mesures concrètes ont été prises pour améliorer la situation des enfants en Ukraine, comme l'Approbation des programmes nationaux de planification familiale en 1995 et "Enfants d'Ukraine" en 1996. Un examen analytique d'ensemble sur "les enfants pendant la période de transition" a été préparé. Le Programme national a pour but notamment de créer des conditions favorables au développement des enfants et de leur assurer une protection sociale et juridique.

Le représentant a indiqué que l'aggravation continuelle de la situation des enfants dans de nombreuses régions du monde devrait faire l'objet d'une attention particulière. Le problème de la prévention et de l'élimination de la vente des enfants, de la prostitution et de la pornographie enfantines requiert la prise de mesures efficaces et urgentes aux niveaux national, régional et international. Le premier Congrès mondial contre l'exploitation

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commerciale et sexuelle des enfants, tenu à Stockholm en août dernier a été une étape importante dans cette direction, a ajouté le délégué. M. Yelchenko a fait observer que la décision d'ouvrir un bureau régional de l'UNICEF pour l'Europe centrale et orientale, les Etats baltes et la Communauté des Etats indépendants et des bureaux de liaison à Kiev, Minsk et Moscou revêtait une importance particulière pour sa délégation.

Mme IMELDA SMOLCIC (Uruguay) a déclaré que le Sommet mondial pour les enfants était partie intégrante d'une démarche visant à intégrer la cause des enfants dans le programme politique international. Les résultats obtenus à mi-parcours doivent permettre de maintenir l'élan né du processus favorable à l'enfance et l'inscrire dans une vision globale puisqu'il est indéniable que ce processus est favorable au développement, aux droits de l'homme, à l'environnement et à la démographie. L'Uruguay accorde une importance particulière à l'alimentation, à la femme et à la santé . Les politiques sociales en ce qui concerne l'enfance sont liées à la consolidation d'un Uruguay démocratique. En Uruguay, l'alphabétisation est de 97%. Des réformes globales se poursuivent afin de renforcer la qualité de l'éducation tant au niveau primaire qu'universitaire. L'institutionnalisation des centres sociaux a permis de faire baisser la mortalité infantile tombée à 16 pour 1000. En ce qui concerne l'allaitement infantile, seulement 15% des enfants sont allaités jusqu'à l'âge de 6 mois. Le Gouvernement encourage l'allaitement maternel et espère que d'ici l'an 2000 la majorité des enfants pourra en bénéficier. L'Uruguay soutient les objectifs du Sommet mondial pour l'enfant. Il constate que de nouveaux problèmes, comme la toxicomanie, la violence domestique, la grossesse des adolescentes, le sida, exigent que soient mis en place de nouveaux traitements et de nouveaux moyens. La représentante a déclaré qu'il faut continuer à consolider le système démocratique afin de renforcer l'équité sociale, de créer une parité chez les enfants pour créer une société sans exclus et éliminer les obstacles qui entravent la réalisation des objectifs fixés par le Sommet mondial de l'enfant.

Mme MARIA DE LOS ANGELES FLOREZ FRIDA, Vice-Ministre des affaires étrangères de Cuba, a déclaré qu'elle partageait l'opinion émise par le Secrétaire général dans son rapport relatif au Sommet mondial pour les enfants et selon laquelle les objectifs arrêtés par le Sommet ont eu un effet mobilisateur en faveur des enfants. "Les progrès accomplis sont indéniables", a remarqué le Vice-Ministre, surtout dans des domaines tels que l'immunisation, la lutte contre les maladies diarrhéiques et la promotion de l'allaitement maternel et permettent de conclure que les efforts ont été déployés dans le monde entier. Il n'y a cependant pas lieu de trop se satisfaire de cette situation dans la mesure où les progrès enregistrés sont souvent limités voire nuls en ce qui concerne la mortalité des enfants de moins de cinq ans, la malnutrition et l'éducation des filles. Le Vice- Ministre a estimé qu'il serait absurde de vouloir améliorer la situation générale des enfants sans promouvoir le développement de l'environnement

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social et matériel dans lequel les enfants vivent. Par conséquent, les efforts déployés au niveau national doivent être accompagnés d'une nouvelle philosophie de la solidarité internationale permettant de dégager de nouvelles ressources afin d'aider les pays à mettre en oeuvre leurs programmes de suivi du Sommet mondial pour les enfants.

Pour sa part, Cuba s'est dotée d'un Programme d'action national qui, grâce à l'appui de plusieurs institutions spécialisées des Nations Unies, fonctionne comme un instrument de politique sociale et appuie les programmes mis en oeuvre au niveau national en faveur de l'amélioration générale de la situation des enfants. Ainsi, à Cuba, 97,6% des enfants âgés de 6 à 14 ans sont scolarisés et pour la quatrième année consécutive le taux de mortalité infantile est inférieur à 1%. Cuba appuie la proposition en faveur de l'organisation dans les cinq ans à venir d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale qui serait consacrée à l'examen de la mise en oeuvre de la Déclaration et du Programme d'action pour les enfants et devrait permettre d'arrêter des objectifs et des stratégies d'action commune pour les sept premières années du prochain millénaire.

M. FELIPE MABILANGAN, Chef de la délégation des Philippines, a déclaré que de nombreux pays ont, immédiatement après le Sommet de 1990, traduit leurs engagements en des plans d'actions nationaux concrets. Pour sa part, le Gouvernement des Philippines a mis en place un plan d'action pour les enfants philippins dans les années 1990 et au-delà, en collaboration avec des organisations non gouvernementales et d'autres membres de la société civile. A cet égard, il a remercié tout particulièrement l'Unicef pour son appui capital dans la mise en oeuvre de ce plan d'action.

Il a rappelé que le rapport du Secrétaire général mentionnait un certains nombres de régions où les progrès enregistrés en ce qui concerne la condition des enfants sont restés insuffisants, telles que l'Afrique sub- saharienne et l'Asie du Sud. Les pays de ces régions méritent une attention toute particulière et des efforts renforcés de la part de la communauté internationale et c'est pourquoi il faut inverser la tendance à la baisse des flux de l'aide internationale. Par ailleurs, il a estimé que pour les autres régions du monde, le défi était de maintenir le niveau atteint et c'est ce que vise à atteindre la ratification universelle de la Convention des droits de l'enfant, notamment pour les enfants dans les zones de conflits armés, ceux qui sont exploités ou maltraités. Il a proposé que l'Assemblée générale tienne, en 2001, une session spéciale d'examen de la validité des objectifs du Sommet.

M. FERNANDO PETRELLA (Argentine), après s'être félicité des progrès accomplis, à l'échelle internationale, à mi-parcours de la décennie dans l'application des recommandations du Sommet mondial pour les enfants, a cependant évoqué certains indicateurs décourageants qui montrent par exemple qu'aucun progrès n'a été accompli depuis 1990, en matière de nutrition

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infantile, de mortalité maternelle et d'hygiène. C'est pourquoi, la réalisation des objectifs fixés pour l'an 2000 exige une mobilisation continue des ressources, et ce, à tous les niveaux. Au cours des six dernières années, l'Argentine a mis en oeuvre des programmes d'immunisation des enfants de moins de sept ans et a distribué chaque année sur l'ensemble de son territoire 22 millions de vaccins. Parallèlement, le pays a entamé la deuxième phase de l'élimination du tétanos néonatal grâce à la vaccination des mère âgées de 12 à 49 ans. L'Argentine est particulièrement préoccupée par la recrudescence dans le monde du commerce d'enfants, du trafic d'organes, de la prostitution et de la pornographie infantiles. C'est pourquoi, elle exhorte la communauté internationale à adopter les mesures nécessaires pour mettre un terme à ces pratiques et condamner leurs auteurs.

Mme GRETHEL VARGAS (Nicaragua) a exprimé sa préoccupation face au délabrement des conditions sanitaires, l'augmentation de la malnutrition, et la situation des enfants victimes de la guerre, mutilés, vivant dans des camps de réfugiés, tous victimes de traumatismes psychologiques. Sous les auspices des Nations Unies, un engagement en faveur de l'enfance a été pris au Sommet mondial de l'enfance, soulignant l'intérêt et la préoccupation internationale qu'inspire la situation des enfants. Durant les années 90, l'étendue des besoins à satisfaire a dépassé les possibilités du Nicaragua. La guerre a touché directement 190 000 enfants qui ont été tués, blessés, séquestrés, déplacés ou rapatriés. Du fait de la crise économique que connaît le pays et de sa dette énorme, le Nicaragua n'a pu consacrer que 12 % de ses dépenses à la santé; il n'empêche que le Nicaragua est décidé à atteindre les objectifs fixés par le Sommet. La représentante a estimé que, à mi-parcours, des progrès ont été réalisés notamment en ce qui concerne la vaccination, la prévention des maladies et l'éducation. Le Nicaragua estime en outre qu'il faut mettre en place des réformes juridiques reconnaissant le droit des enfants. A cet égard la présidente du Nicaragua a saisi le parlement d'un projet de code pour l'enfance et l'adolescence. La représentante a déploré l'expansion que connaissent certains nouveaux phénomènes comme la pandémie du sida, la toxicomanie, la prostitution infantile et la vente d'enfants. La représentante a déclaré qu'il fallait mobiliser des ressources supplémentaires afin de réaliser les objectifs fixés par le Sommet mondial pour les enfants et d'intensifier les activités destinées à défendre l'enfance.

M. JAKKEN BJORN LIAN, (Norvège) a estimé que les nombreux progrès réalisés dans le domaine de la santé des enfants étaient impressionnants. Il a toutefois mis l'accent sur les disparités qui subsistent entre les pays et parfois même au sein de certains d'entre eux. Ainsi une attention particulière devrait être accordée à la diminution de la mortalité maternelle, notamment en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud. C'est pourquoi, il a plaidé en faveur du développement d'initiatives telles que le principe du 20/20, 20% de l'aide publique au développement (APD) et 20% du budget national pour les services sociaux. Il a souligné l'importance de la pleine reconnaissance des droits de la femme dans l'amélioration de la qualité de vie des enfants et a indiqué que son pays appuyait grâce à l'Unicef, un plan d'action à long terme pour l'éducation des petites filles en Afrique.

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Il a rappelé que le Gouvernement norvégien avait été parmi les tout premiers à ratifier la Convention internationale sur les droits de l'enfant. Un médiateur qui plaide en faveur de la promotion des intérêts des enfants auprès des autorités officielles et du secteur privé, a, été également nommé dès 1981, qui a servi de modèle depuis lors à plusieurs pays, parmi lesquels le Nicaragua. Il a estimé que les plans d'action nationaux étaient des instruments stratégiques destinés à la réalisation des objectifs du Sommet de 1990, car c'est à chaque pays qu'appartient la responsabilité de mettre en place des solutions en fonction de ses priorités. Par ailleurs, il a indiqué que la Norvège organisera en octobre 1997, une Conférence sur la protection des enfants victimes de l'exploitation économique, qui mettra notamment l'accent sur la lutte contre le travail des enfants de moins de 15 ans.

M. ROBERT FOWLER (Canada) a déclaré que si les enfants sont la richesse d'un pays, son mérite s'évalue à l'aune des soins qu'il leur prodigue. L'adoption en 1989 de la Convention relative aux droits de l'enfant, le Sommet mondial pour les enfants de 1990, et le Congrès mondial contre l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales rappellent tous, heureusement, que durant la décennie 90, les Etats Membres des Nations Unies ont pris très au sérieux leurs responsabilités. Le 30 septembre dernier, l'UNICEF a organisé, ici-même au siège de l'Organisation, une grande cérémonie marquant l'examen à mi-parcours de la décennie relative au Sommet mondial pour les enfants de 1990. A cette occasion, les différents intervenants ont unanimement insisté sur le fait que si la communauté mondiale a progressé de façon décisive vers la concrétisation des objectifs du Plan d'action du Sommet, le gros du travail reste encore à faire.

Avec l'initiative "Grandir ensemble", le programme d'action national mis en place pour donner suite au Sommet mondial, le Canada a ratifié la Convention relative aux droits des enfants, institué une prestation fiscale pour enfant, créé un Plan d'action relatif à l'enfance et mis en oeuvre l'Initiative pour le développement de l'enfant. Le Canada estime que l'examen à mi-parcours témoigne de ce que la communauté internationale peut accomplir lorsqu'elle définit des objectifs clairs et travaille à réaliser ses buts. C'est aussi une claire démonstration du travail qui reste à accomplir. "Le Canada est prêt à continuer son travail avec l'ONU, l'UNICEF, et les autres organismes internationaux, les autres Etats et les ONG afin de parachever l'oeuvre accomplie en matière des droits des enfants, définis comme principes éthiques continus et modèles de comportement internationaux vis-à-vis des enfants". "Rien n'est plus important", a déclaré le représentant.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a rappelé qu'au mois d'août dernier, les dirigeants de la région d'Amérique latine et des Caraïbes, se sont rencontrés à Santiago du Chili pour examiner les progrès accomplis dans la mise en oeuvre des recommandations du Sommet mondial pour les enfants et de l'Accord de Narino, signé en 1994. A cette occasion, les Ministres présents ont adopté

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l'Accord de Santiago qui comprend des objectifs allant bien au-delà de ceux de l'Accord de Narino. Cet accord, appelle, en effet, à l'adoption de politiques sociales modernes fondées sur les droits de l'être humain et des enfants et définit, par ailleurs, de nouveaux objectifs pour la région, dans les domaines particuliers des droits des enfants, de la santé génésique et de l'égalité entre les sexes.

Concernant la politique de son pays en matière de droits des enfants, la représentante a indiqué que le nouveau programme de coopération entre la Jamaïque et l'UNICEF comprend quatre éléments liés à la planification sociale, l'éducation et le développement des jeunes enfants, les besoins et droits des enfants particulièrement vulnérables et à l'amélioration de la qualité de vie des communautés à bas revenus par la fourniture de services de base et le renforcement des pouvoirs de la communauté. Désignant la mobilisation des ressources comme le défi majeur en la matière, la représentante a plaidée en faveur d'un renforcement de la collaboration entre les gouvernements, les ONG, le secteur privé, la communauté des donateurs et les institutions spécialisées des Nations Unies.

M. OSCAR DE ROJAS (Venezuela) a estimé que le rapport du Secrétaire général sur l'application des recommandations du Sommet mondial pour les enfants est fort utile non seulement pour appréhender objectivement à mi- parcours les progrès réalisés, mais aussi pour redéfinir les moyens permettant d'atteindre effectivement l'ensemble des objectifs fixés à l'horizon 2000. De son côté, le Sommet ibéro-américain qui a eu lieu en avril 1994 a permis aux pays participants d'adopter un ensemble d'objectifs communs contenus dans l'Accord de Narino. De même, la troisième réunion ministérielle américaine sur l'enfance, qui s'est réunie au Chili les 8 et 9 août derniers a permis de réitérer les priorités pour les garçons, les filles et les adolescents dans l'Agenda social de l'hémisphère pour la fin de ce siècle. Pour sa part, le Venezuela a adopté ces dernières années une série de mesures en vue d'améliorer ses capacités de gestion des politiques sociales. Le pays s'est doté d'un Agenda qui comprend des dispositions visant à renforcer la protection de la famille et qui accorde une attention particulière aux mères, aux enfants, à la santé et à l'éducation. L'Agenda comporte également un ensemble de programmes sociaux qui visent à regrouper les ressources mises en oeuvre pour la protection des groupes sociaux les plus vulnérables.

M. SLAHEDDINE ABDELLAH (Tunisie) s'est réjoui de constater que les objectifs du Sommet mondial de 1990 en matière de survie de l'enfant ont été atteints en ce qui concerne la couverture vaccinale, la lutte contre les maladies diarrhéiques, la poliomyélite et la lutte contre les troubles dus à une carence en iode, l'accès à l'eau potable et la promotion de l'allaitement maternel. Il a souligné l'impact hautement positif du plan d'action en faveur de l'enfant au niveau du développement durable pour les pays du sud car les objectifs accompagnés d'un calendrier, qui ont été définis, compte dûment tenu des réalités locales, ont accéléré les efforts de développement, a affirmé le représentant. Selon M. Abdellah, les résultats montrent que si l'apport

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d'équipement et l'accès aux services de base, sont essentiels, ils ne suffisent pourtant pas. C'est surtout la possibilité pour les pauvres, de gérer leur avenir social et économique, le renforcement des capacités nationales et la mobilisation sociale qui sont les clefs d'un progrès durable.

Le représentant a présenté les mesures en faveur de l'enfant prises en Tunisie et a, dans ce contexte, insisté sur les efforts consentis en faveur de la santé de la mère et de l'enfant, de la généralisation de la vaccination, du développement des services en matière de planification familiale et de l'extension de la couverture sociale à l'ensemble de la population. Pour illustrer la réussite de cette politique, il a rappelé que le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est passé entre 1966 et 1994 de 244 pour mille à 38 pour mille, et le taux de mortalité infantile de 163 pour mille à 32 pour mille. Ces efforts, a-t-il remarqué, s'inscrivent aussi dans une dynamique mondiale.

Se réjouissant des progrès dont le rapport du Secrétaire général se fait l'écho, M. Abdallah a estimé que l'effort devait être soutenu. Il reste en effet de nombreuses zones d'ombre, notamment en Afrique et en Asie du Sud-Est. Il a appuyé la proposition du Secrétaire général de tenir dans cinq ans une session extraordinaire consacrée à l'examen des progrès accomplis conformément au plan d'action du Sommet mondial pour les enfants.

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