En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/245

LA COMMISSION DES QUESTIONS SOCIALES HUMANITAIRES ET CULTURELLES ENTAME LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND

14 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/SHC/245


LA COMMISSION DES QUESTIONS SOCIALES HUMANITAIRES ET CULTURELLES ENTAME LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND

19961014 APRES-MIDI AG/SHC/245 La Pologne propose l'élaboration d'une convention des Nations Unies contre la criminalité organisée

Participant cet après-midi à la séance d'ouverture des travaux de fond de la Commission des questions sociales, humanitaires et culturelles, M. Eugèniusz Wyzner, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères de la Pologne, a présenté un projet d'une convention-cadre des Nations Unies contre la criminalité organisée. La question de l'élaboration d'un tel instrument juridique a été inscrite pour la première fois cette année à l'ordre du jour de l'Assemblée générale, à l'initiative de la Pologne.

La Commission a ensuite entamé son examen de la question du développement social qui a été présentée par M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint, Département de la coordination des politiques et du développement durable. Les représentants des pays suivants ont participé au débat : Costa Rica (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Nigéria, Bulgarie, Danemark, Iles Marshall, Soudan, Norvège, Algérie, Egypte, Bélarus, Cuba, Malte, Malaisie. Les observateurs du Saint-Siège et de la Palestine, ainsi que le représentant de l'Organisation internationale du Travail (OIT) ont également participé à la discussion.

Pour l'examen de ce point de l'ordre du jour, la Commission était saisie d'un rapport du Secrétaire général sur le statut et le rôle des coopératives au regard des nouvelles tendances économiques et sociales, qui a été présenté par M. Andrzej Krassowski, Directeur chargé de la Division des politiques sociales et du développement social.

En fin de séance, la Présidente de la Commission, Mme Patricia Espinosa (Mexique) a expliqué que le 4 octobre dernier, les bureaux des Deuxième et Troisième Commissions ont tenu une réunion afin de discuter de leurs programmes de travail respectifs et des moyens d'éviter les doubles emplois et de renforcer la cohésion et la complémentarité de leurs travaux.

La Commission reprendra ses travaux demain, mardi 15 octobre,à 15 heures.

QUESTION DE L'ELABORATION D'UNE CONVENTION INTERNATIONALE CONTRE LA CRIMINALITE TRANSNATIONALE ORGANISEE

Documentation

Lettre datée du 24 septembre 1996 adressée au Secrétaire général par le Ministre des affaires étrangères de la Pologne (A/C.3/51/7)

Cette lettre contient en annexe le texte d'un projet de convention-cadre des Nations Unies contre la criminalité organisée qui était joint à la déclaration faite par le Président de la Pologne, M. Aleksander Kwasniewski, devant l'Assemblée générale le 24 septembre 1996.

Aux termes de ce projet de convention, les Etats contractants s'engageraient à punir les auteurs et complices d'infractions liées au crime organisé et prendraient des mesures en vue de la confiscation des profits tirés de ces activités. Ils s'engageraient à considérer ces infractions comme donnant lieu à extradition dans tout traité d'extradition conclu entre eux et, en l'absence d'un tel traité, à considérer la convention comme le fondement juridique autorisant l'extradition. Les Etats s'engageraient également à s'accorder mutuellement l'aide judiciaire la plus large possible et à envisager la création d'une banque de données commune sur la criminalité organisée. Ils présenteraient périodiquement des rapports à la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale signalant les facteurs et difficultés entravant l'exécution des obligations souscrites en vertu de la Convention. La Commission formulerait ensuite ses recommandations et présenterait des rapports sur ses activités au Conseil économique et social.

Présentation

M. EUGENIUSZ WYZNER, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères de la Pologne, a souligné que la criminalité avait atteint une ampleur sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Il a estimé que la multiplication des groupes criminels qui a souvent une dimension transnationale, exigeait une réponse urgente et adéquate. Au-delà de mesures nationales efficaces, la lutte commune contre le crime organisé requiert une réponse concertée au niveau international, a indiqué le Vice-Ministre. Ces efforts devraient faire l'objet d'un cadre juridique fondé sur un instrument international unique. La convention-cadre, proposée par la Pologne, fournirait des bases solides pour les activités de coopération et de coordination des Etats tant en vue de la fourniture d'une assistance juridique, que d'une amélioration des mécanismes de surveillance et d'échanges d'informations, a-t-il précisé. Il a ajouté qu'il ne s'agissait pas d'interférer avec l'application des instruments légaux existants, précisant que, pour que la Convention soit vraiment efficace, elle doit refléter les idées, l'expérience et les systèmes juridiques du monde entier. Il a encore estimé qu'il fallait, dans la lutte contre le crime organisé, se concentrer sur la dimension "organisationnelle", rester souple et adaptable.

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DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE

Documentation

Rapport du Secrétaire général sur le statut et le rôle des coopératives au regard des nouvelles tendances économiques et sociales (A/51/267)

Le rapport analyse l'expérience du mode coopératif dans le monde, en présentant de nombreux exemples observés tant au Nord qu'au Sud. Il souligne les nombreux atouts de la coopérative en tant qu'outil de développement, et met en exergue le rôle crucial qu'elle peut jouer dans le contexte de la lutte contre la pauvreté. Le rapport examine successivement le rôle des coopératives au regard : du développement des entreprises et de leur financement; des services sociaux; de la sécurité alimentaire; de l'objectif de l'élimination de la pauvreté.

Il est noté qu'un apport important du mouvement coopératif demeure son aptitude à favoriser et appuyer le développement des entreprises de formes compatibles avec les objectifs et principes du Programme d'action du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, mars 1995). Ce Programme et plus généralement celui de la Quatrième Conférence mondiale sur les femmes (Beijing, septembre 1995) demandent expressément que l'on aide les femmes à recourir aux entreprises coopératives comme moyen d'autonomie économique.

L'organisation d'entreprises en coopérative donne à tout groupe une solution efficace pour mettre en commun leurs ressources, quelque faibles soient-elles. Parce qu'ils en sont les bénéficiaires directs, les membres des coopératives sont fortement incités à avoir des activités rentables et à continuer à innover, ce qui sert un développement durable de leur entreprise.

Parce qu'elles appartiennent à ceux qu'elles desservent, et qu'elles répondent aux besoins des collectivités, les coopératives sont de plus en plus reconnues par les gouvernements - comme un moyen pour les habitants de se procurer durablement, à des prix abordables, les logements, les services publics, les infrastructures ainsi que les services de santé et les services sociaux dont ils ont besoin.

L'organisation des coopératives a par ailleurs pour caractéristique de fortement favoriser l'accumulation et le réinvestissement de capital, l'expansion et la diversification structurelles ainsi que la constitution d'alliances à l'intérieur d'une même région. Les complexes de coopératives peuvent acquérir un pouvoir économique suffisant pour être concurrentiels dans l'économie mondiale. Dans ce cadre, le rapport note l'exemple de l'Unimed do Brasil, Confédération nationale des coopératives de soins de santé.

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L'un des principaux facteurs du succès économique du mouvement coopératif a été la création de son propre système financier. Parce qu'elles gèrent elles-mêmes leurs services financiers, dans des conditions abordables et utiles pour elles, les coopératives font en sorte que le capital existant dans leur secteur sert uniquement leurs buts et ceux de leurs adhérents; l'importance des coopératives de financement pour le développement durable des entreprises, est reconnue dans les stratégies de Copenhague, de Beijing et d'Istanbul.

A la fin de 1994, le Conseil mondial des coopératives d'épargne et de crédit, rassemblait plus de 37 000 coopératives dans 87 pays. Aux Etats-Unis, le montant total de l'épargne dans ce secteur s'élevait à 378 milliards de dollars, et les prêts à 418 millions de dollars. En 1992, la proportion des femmes en tant que bénéficiaires des crédits accordés par le mouvement coopératif était de 87% au Lesotho, de 50 à 61% à Montserrat, au Costa Rica, aux Seychelles, aux Philippines, au Japon et à Sri Lanka.

Dans le domaine des assurances, en raison de leurs caractéristiques propres, qui les distinguent des entreprises dont les activités ont pour but de porter les bénéfices des investisseurs à leur maximum, les coopératives peuvent jouer un rôle exceptionnel. En 1994, en Europe on comptait 26 millions de familles assurées par des coopératives. En 1995, la deuxième compagnie d'assurance mondiale, dont les actifs s'élevaient à 24 milliards de dollars, était une coopérative d'assurance japonaise créée par une coopérative du secteur agricole et des pêcheries.

Dans les domaines des services sociaux, et de la sécurité alimentaire, l'expérience montre que les coopératives peuvent également jouer un rôle important. Dans les domaines des soins de santé et services sociaux, en particulier, le mouvement coopératif a considérablement innové et pris de l'importance. Dans 14 pays, dont 10 dans le monde en développement, il existe des coopératives de soins de santé appartenant à quelque 39 millions d'affiliés et de personnes à leur charge. En Europe, 30 millions de personnes sont propriétaires et membres de pharmacies coopératives qui occupent 10% du marché. Au niveau international, les coopératives de soins de santé ont tenu des réunions régionales en 1994 et 1995, et on a nettement avancé vers la création d'une organisation internationale des coopératives dans ce domaine.

En annexe du présent rapport, on trouvera le texte du Manifeste de l'identité coopérative adopté par l'Alliance coopérative internationale (ACI) à son centième Congrès, tenu à Manchester en septembre 1995.

La Commission est également saisie des parties I et II du Rapport du Conseil économique et social (A/51/3).

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La Commission est également saisie d'une série de lettres transmettant les textes suivants : Acte de Trujillo et Protocole modifiant l'Accord de Carthagène, qui porte création de la Communauté andine et a été signé à Trujillo (Pérou) le 10 mars 1996 par les Présidents de la Bolivie, de la Colombie, de l'Equateur et du Pérou, le Représentant personnel du Président du Venezuela, ainsi que par le Président du Panama (A/51/87); documents finals du Sommet du Groupe des 7 tenu à Lyon du 27 au 29 juin 1996 (A/51/208); résultats de la 95ème Conférence de l'Union interparlementaire qui s'est tenue à Istanbul du 15 au 20 avril 1996 (A/51/210); discours prononcé par le Président de la République de Corée, M. Kim Young Sam, à San Francisco, le 15 septembre 1996, lors de la remise du Prix international Franklin Delano Roosevelt récompensant l'action en faveur des handicapés (A/C.3/51/4).

Présentation

M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint, Département de la coordination des politiques et du développement durable, a insisté sur le rôle crucial que la Troisième Commission avait à jouer dans le contexte de l'adaptation des structures existantes à la nouvelle philosophie du développement. La Commission doit contribuer à faciliter l'intégration; elle doit aussi contribuer à renforcer la coopération Nord-Sud. La Commission occupe une place privilégiée, en raison des questions dont elle est saisie, pour identifier les valeurs et objectifs communs qui permettront de consolider le partenariat au niveau mondial. Elle peut aussi largement aider à assurer la crédibilité de ce processus politique, car il est aujourd'hui essentiel de faire la preuve que ce dernier est traduisible en actions, et qu'il est possible de passer du cadre théorique au cadre opérationnel.

Débat général

Mme EMILIA CASTRO DE BARISH (Costa Rica), prenant la parole au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a mis en exergue les conséquences désastreuses que pourrait avoir la révolution démographique en cours sur le monde - et en particulier sur le monde en développement - si la communauté internationale ne prend pas les mesures qui s'imposent. Plus de la moitié des personnes âgées vivent aujourd'hui dans les pays en développement, a-t-elle rappelé; en 2025, cette proportion sera de 75%. Tandis que les pays industrialisés disposent des structures nécessaires pour faire face au vieillissement de la population, les pays en développement, eux, n'en ont pas les moyens, car les prix sont prohibitifs. Ils ne disposent d'ailleurs même pas d'un quelconque "modèle". Si l'on veut éviter les conséquences négatives du vieillissement de la population, il faut accorder aux personnes âgées la place d'acteur à part entière qu'elles méritent dans le processus de développement des sociétés.

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M. SAM OTUYELU (Nigéria) a fait valoir que l'Assemblée générale et ses organes subsidiaires devraient adopter une approche plus rationnelle de la problématique du développement durable. Des priorités ont été fixées. Il convient de s'y tenir et de véritablement "investir" dans le développement social. La majorité des êtres humains sont pauvres, a rappelé le représentant. La justice sociale et le développement social demandent des capitaux. Il faut mettre fin aux comportements irresponsables de certaines sociétés multinationales; améliorer la capacité des pays d'oeuvrer au développement de leurs sociétés. On ne peut plus se contenter de substituer à des solutions intermédiaires d'autres solutions intermédiaires. Le Nigéria lance un appel pressant pour une meilleure compréhension et un renforcement des efforts. Certains semblent avoir oublié les engagements qu'ils ont contractés lors du Sommet de Copenhague, a dit le représentant, et en particulier l'initiative 20/20.

M. VALENTIN HADJIYSKI (Bulgarie) a indiqué que son gouvernement a adopté et lancé un plan national en vue d'assurer un suivi efficace des décisions du Sommet de Copenhague, au lendemain même de la tenue de ce dernier, à savoir, en mai 1995. Le passage de la Bulgarie à une économie de marché a eu de graves répercussions sur la société et les conditions de vie de la population bulgare. Aussi le Gouvernement attache-t-il la plus haute importance à la réalisation des objectifs prioritaires fixés dans ce nouveau Plan national : réduction de la pauvreté, et réduction de la marginalisation; création d'emplois productifs; intégration sociale; et amélioration des facteurs de risques pour la santé.

M. HOLGER KALLEHAUGE (Danemark), intervenant au nom du Conseil danois et du Conseil nordique des Organisations de personnes handicapées, a souligné que la Conférence Habitat II avait marqué une étape importante dans les efforts des personnes handicapées pour parvenir à l'égalisation des chances. Il a affirmé que les priorités devaient être les suivantes : la législation, la coordination des activités, les organisations de personnes handicapées, l'accès au milieu physique, l'éducation et l'emploi. La communauté internationale a un rôle important à jouer dans la reconnaissance des droits fondamentaux des personnes handicapées, notamment les droits à la réhabilitation, l'éducation, l'accès au milieu physique et l'emploi qui sont les droits les plus essentiels qui ne peuvent être retirés à aucun homme.

M. TROELS LUND POULSEN (Danemark), au nom du Conseil des jeunes du Danemark, a déclaré que les jeunes étaient une ressource importante, pouvant offrir de nouvelles idées et apporter le progrès et devant être considérés comme des partenaires naturels et égaux dans la société. Il a estimé que le Programme d'action mondial pour la jeunesse adopté en 1995 n'était qu'un point de départ, soulignant qu'il devait encore être mis en oeuvre. Il a suggéré de mettre sur pied des projets qui utiliseraient les connaissances des jeunes,

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estimant que les jeunes pouvaient être les meilleurs professeurs pour eux-mêmes. Saluant le Forum mondial de la jeunesse, il a estimé qu'il était important qu'il existe une assemblée où les jeunes peuvent se réunir selon leurs propres conditions. Nous avons la responsabilité de donner aux jeunes la possibilité de participer à la société et de prendre leurs propres décisions, a-t-il conclu.

M. LAURENCE N. EDWARDS (Iles Marshall), rappelant que son pays préside actuellement le Forum du Pacifique-Sud, a réaffirmé l'engagement de la région d'oeuvrer en vue de l'amélioration du niveau de vie des populations. Il a lancé un appel en faveur de la région et des peuples du Pacifique dont ceux des Iles Marshall qui souffrent actuellement d'une hausse du chômage due notamment à l'ajustement structurel en cours dans le secteur public. Les prêts obtenus par le Gouvernement des Iles Marshall ne couvrent toutefois qu'une petite partie des programmes de recyclage et de promotion du secteur privé visant à alléger l'impact de ces réformes, a indiqué le représentant, qui a souligné que les groupes locaux aidant les défavorisés manquaient également de moyens. Il semble qu'il faudrait une guerre ou une famine pour attirer l'attention de la communauté internationale, a-t-il ajouté. Si la pauvreté des pays du Pacifique n'est pas extrême, elle est là néanmoins.

M. HUSSEIN MUBARAK (Soudan) a déclaré que l'être humain figure au centre des efforts de développement de son Gouvernement. Il a évoqué les déséquilibres inacceptables qui persistent entre le monde en développement et le monde industrialisé, et a insisté sur le devoir qui incombe aux pays riches de respecter les engagements qu'ils ont contractés afin de rétablir l'équité, et en particulier sur la mise en oeuvre de l'initiative 20/20; sur le renforcement de la transparence et de l'impartialité dans le traitement des questions de développement; sur la création d'un environnement favorable à l'échange, au progrès social, et respectueux de la diversité culturelle. Comme de nombreuses tensions dans le monde le prouvent, il faut éviter de tenter d'établir des normes applicables à toutes les sociétés du monde qui ne prennent pas en compte les identités propres des populations. Le représentant a par ailleurs insisté sur l'importance que son pays accorde à la jeunesse, au renforcement de la famille, qu'il considère être la cellule privilégiée pour le développement des individus et de la société.

Mme TRINE SKEI GRANDE (Norvège) a affirmé que, face aux défis importants à relever, les jeunes devaient avoir accès au processus de décision sur un pied d'égalité. De nombreux jeunes choisissent de défendre leurs idées à travers des organisations, a-t-elle indiqué, précisant qu'ils étaient 800.000 membres en Norvège de 63 organisations de jeunesse qui coopèrent au sein du Conseil norvégien pour la jeunesse. La représentante a souhaité qu'à travers ces organisations, les jeunes puissent donner forme à leur avenir. Les jeunes ont toujours fermement soutenu la paix, l'environnement, les droits de l'homme et la démocratie et les mouvements d'étudiants ont apporté des

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changements démocratiques majeurs dans différents endroits du monde, a-t-elle souligné. Elle a plaidé pour la poursuite du Programme d'action mondial pour la jeunesse, estimant que les Nations Unies devaient accorder une plus grande influence aux jeunes. Elle a notamment demandé que les recommandations du Forum des jeunes qui doit se réunir le mois prochain à Vienne soient présentées lors de la prochaine Assemblée générale.

Mme AMINA Z. MESDOUA (Algérie) a déclaré que malgré des difficultés économiques, l'Algérie s'attache à préserver les acquis et veut avec des moyens réduits aboutir à un processus de renouveau économique, social et politique fondé sur la mise en place d'une économie de marché, d'une justice sociale, de la lutte contre toute forme de marginalisation et d'exclusion et l'instauration d'un système démocratique durable. Pour être viable, cette démarche appelle le soutien conséquent et effectif de la communauté internationale pour procéder aux ajustements dans des conditions acceptables.

Au moment où la communauté internationale nourrit l'ambition de hisser la dimension sociale au rang de priorité mondiale, il est essentiel que les institutions internationales adaptent leurs stratégies et revoient leurs programmes de manière à les inscrire dans les perspectives d'un développement sûr et global. S'il est vrai que la responsabilité principale du développement incombe aux Etats, il n'en reste pas moins que l'heure est venue pour l'ONU d'inscrire dans les actes et dans les faits son mandat originel dans les domaines économique et social. Les organes intergouvernementaux doivent être renforcés et rendus plus cohérents.

Elle a émis l'espoir que la Commission du développement social, dont le mandat a été renforcé, pourra jouer un rôle catalyseur quant au suivi des recommandations du Sommet social qui ne peut se concevoir sans un partenariat effectif entre les Etats, le système des Nations Unies, les institutions financières et monétaires internationales et bien sûr les ONG. Nous devons agir pour dégager les moyens qui permettront de donner l'élan nécessaire à cette grande entreprise.

M. KARIM WISSA (Egypte) a souligné qu'il fallait tenir compte des causes des déséquilibres de développement dans le monde et affirmé qu'il était essentiel que tout effort futur aille au-delà des acquis. Il a insisté sur la nécessité de prendre en considération la diversité des cultures et des conceptions et de mettre l'accent sur le rôle fondamental de l'Etat dans le développement dans le cadre d'un environnement international propice. Il a indiqué que les questions de la famille, de l'éducation, des personnes âgées, de la réhabilitation et de la réintégration des personnes handicapées dans la société ainsi que de la lutte contre la pauvreté étaient intimement liées et a souligné les efforts de son gouvernement dans ces domaines. Enfin, il a affirmé que l'initiative 20/20 devait être poursuivie et que les pays développés devaient consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut à l'aide au développement.

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M. IGAR GUBAREVICH (Bélarus) a déclaré qu'il faut à tout prix éviter que les promesses de Copenhague ne restent des voeux pieux. Son gouvernement accorde la plus haute priorité à l'élimination de la pauvreté. Il s'efforce d'améliorer les conditions de vie des groupes les plus défavorisés de la société. Ainsi des efforts particulièrement importants ont-ils notamment été faits pour renforcer tous les services offerts aux personnes âgées, et aux personnes handicapées, deux groupes particulièrement touchés par les effets de la crise sociale et économique. Des mesures sont actuellement prises en vue de la mise en place d'un système d'assistance sociale financière aux plus démunis.

M. RODOLFO REYES RODRIGUEZ (Cuba) a souligné que son pays accordait une attention particulière aux différents groupes sociaux de la population et garantissait notamment l'égalité pour tous. Les jeunes jouent un rôle important dans la vie sociale et leur participation constitue un principe essentiel des politiques menées à Cuba, a-t-il notamment indiqué. Les personnes âgées sont pour leur part assurées des services médicaux et hospitaliers ainsi que d'une pension. Malgré la situation économique difficile, aggravée par le blocus américain injuste, nous ne renoncerons pas au progrès social, a assuré le représentant de Cuba.

M. VICTOR PACE (Malte) a mis l'accent sur l'importance que revêtent pour son gouvernement la protection et la promotion de la famille, en tant que milieu privilégié où se développent l'équilibre et les valeurs morales des individus. Il a par ailleurs insisté sur l'accent mis à Malte sur la promotion de l'égalité des chances des personnes handicapées et la défense et la protection des droits des personnes âgées, à qui l'Etat fournit les prestations sociales indispensables à leur bien-être.

M. CHANG SEE TEN (Malaisie) a souligné qu'il y avait 1,01 milliard de jeunes dans le monde dont 84% vivent dans le monde développé et plus de 60% de ces 84% en Asie. D'ici à 2025, ce pourcentage devrait s'élever à 89%. Les conséquences de ce changement démographique ne peuvent être prises à la légère, a indiqué le représentant, soulignant les risques de chômage, d'aggravation de la délinquance juvénile et d'abus de drogues. En Malaisie, a-t-il indiqué, plusieurs programmes de développement ont été mis en oeuvre mettant l'accent sur la formation de jeunes gens et visant à encourager la réalisation de leurs talents, leur attachement à la démocratie, à la liberté et à la tolérance. Le renforcement de la famille et du rôle des parents dans l'éducation morale et spirituelle est également souligné. Le représentant a indiqué que son pays avait également développé des programmes spécifiques en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées. Investir dans le développement des gens, c'est investir dans le futur, a-t-il conclu.

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Mgr RENATO MARTINO (Observateur du Saint-Siège) a déclaré que l'objectif prioritaire du processus de suivi des grandes conférences doit être la mise au point d'un nouveau modèle de développement axé sur les individus. L'une des premières obligations d'une société, est de créer un climat dans lequel les jeunes pourront canaliser leurs idéaux et construire un monde meilleur pour demain. Malheureusement, nombre d'entre-eux n'ont pas cette chance aujourd'hui, n'ayant toujours pas accès à l'éducation; étant victimes du chômage; ou encore victimes d'un climat de permissivité qui les empêche d'avoir une vision véritable et responsable de la sexualité.

L'Observateur a en outre réitéré le caractère sacré de la vie humaine pour l'Eglise catholique. Il a considéré qu'il était horrible d'observer qu'à l'heure même où le progrès permet de prolonger la vie de plus en plus longtemps, l'on se concentre aussi sur les moyens d'y mettre fin. Il a invité tous les gouvernements et sociétés à reconnaître le rôle critique de la famille, car c'est par elle, avant tout, a-t-il dit, que passe le salut de l'humanité.

Mme SOMAIA BARGHOUTI (Observateur de la Palestine) a indiqué que le développement de toute la société dépendait largement de la situation des jeunes dont le bien-être devrait figurer parmi les priorités des programmes de développement. La participation des femmes dans la prise de décisions est également importante. Les jeunes Palestiniens d'aujourd'hui n'ont connu que l'occupation israélienne ou la dispersion dans les camps et vivent toujours une situation difficile, marquée par la violence et un chômage élevé, a-t-elle souligné, rappelant que 120 jeunes Palestiniens étaient toujours détenus dans les prisons israéliennes. Ces jeunes qui jouent un rôle important dans notre lutte pour la justice et l'indépendance ont été privés d'une véritable éducation et souffrent de traumatismes physiques et psychologiques. Nous devons créer un environnement qui leur permette de s'épanouir, car ils ont presque renoncé à l'espoir depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement israélien. Nous espérons que le processus de paix sera remis sur les rails pour le bénéfice de la jeunesse palestinienne et de toute la jeunesse de la région, a conclu Mme Barghouti.

M. DAVID FREEDMAN, Organisation internationale du Travail (OIT), a souligné l'engagement de l'OIT en faveur de la promotion des jeunes, des handicapés et des personnes âgées. Rappelant, par ailleurs, que la promotion et le développement des coopératives résultaient d'un engagement pris à Copenhague, il a souligné que celles-ci contribuaient à la création de nouveaux emplois productifs et offraient les moyens de parvenir à l'autosuffisance et à une croissance, soutenue et équitable. Elles facilitent également l'intégration des personnes désavantagées ou exclues socialement de l'activité économique et de la société et sont donc particulièrement

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appropriées pour celles qui ne disposent pas d'autres moyens de progrès économique. Enfin, en obligeant leurs membres à investir personnellement et en mobilisant les capitaux locaux, elles jouent un rôle important dans le développement de l'esprit d'entreprise. L'OIT qui, de longue date, appuie le mouvement coopératif, apporte notamment son soutien à plusieurs programmes interrégionaux en Asie, en Amérique latine et en Afrique, dont le programme INDISCO en faveur des peuples indigènes.

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