AG/565

SI DE NOMBREUSES RAISONS DE SE FELICITER EXISTENT CONCERNANT LA SITUATION DES ENFANTS, LE TEMPS N'EST POURTANT PAS A LA COMPLAISANCE, ESTIME LE SECRETAIRE GENERAL

14 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/565


SI DE NOMBREUSES RAISONS DE SE FELICITER EXISTENT CONCERNANT LA SITUATION DES ENFANTS, LE TEMPS N'EST POURTANT PAS A LA COMPLAISANCE, ESTIME LE SECRETAIRE GENERAL

19961014 MATIN AG/565 L'Assemblée élit 18 membres du Comité du programme et de la coordination

L'Assemblée générale, réunie en séance plénière sous la présidence de M. Razali Ismail (Malaisie), a entendu ce matin une déclaration du Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali au titre de l'examen des progrès accomplis à mi-parcours de la décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale relative au Sommet mondial pour les enfants. Présentant son rapport, le Secrétaire général, M. Boutros Boutros-Ghali, a estimé qu'il y avait de nombreuses raisons de se féliciter des progrès considérables intervenus partout dans le monde concernant la situation des enfants, même s'il subsiste de grandes variations selon les pays. Il a noté que les avancées les plus importantes ont été faites en matière de prévention des maladies et que ces améliorations étaient encore plus remarquables si l'on tenait compte des circonstances, telles que la croissance sans précédent de la population mondiale, et le fossé grandissant entre pays riches et pays pauvres. Toutefois le Secrétaire général a demandé à la communauté internationale de redoubler ses efforts et a déclaré que la simple augmentation des investissements dans les services sociaux de base ne suffirait pas et qu'il fallait absolument mettre en place des politiques économiques visant à une distribution équitable des terres et des revenus et inverser la tendance à la diminution de l'aide au développement.

En début de séance, l'Assemblée générale, procédant à l'examen du sous- point de son ordre du jour intitulé "Election de vingt membres du Comité du programme et de la coordination", avait élu, sans vote et sur recommandation du Conseil économique et social, les 15 Etats suivants membres du Comité pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 1997 : Allemagne, Argentine, Autriche, Brésil, Cameroun, Congo, Indonésie, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, République islamique d'Iran, Royaume-Uni, Thaïlande, Trinité-et-Tobago et Zimbabwe. En revanche, l'Assemblée a du recourir à un vote enregistré pour désigner la Pologne, la Roumanie et l'Ukraine.

L'Assemblée a par ailleurs décidé de poursuivre ultérieurement l'examen de ce sous-point de son ordre du jour afin de procéder au cours de sa cinquante et unième session à l'élection des deux postes vacants au sein du groupe des Etats d'Europe occidentale et autres Etats.

(à suivre - 1a)

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Ainsi, outre les 18 pays élus ce matin et les deux à élire, le Comité du programme et de la coordination, se composera également en 1997 des 14 autres pays suivants : Bahamas, Bénin, Chine, Egypte, Etats-Unis, Fédération de Russie, France, Ghana, Japon, Mexique, République de Corée, Togo, Uruguay et Zaïre.

Le Président a également attiré l'attention des membres de l'Assemblée sur le document A/INF/51/3/Rev.1 qui contient le programme de travail provisoire de l'Assemblée pour la deuxième quinzaine du mois d'octobre et le début du mois de novembre.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu demain, mardi 15 octobre à 10 heures, l'Assemblée générale examinera le rapport de la Cour internationale de Justice et poursuivra l'examen des progrès accomplis à mi-parcours de la décennie dans l'application la résolution 45/217 relative au Sommet mondial pour les enfants.

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Documentation

Activités opérationnelles de développement (Point 98) : Progrès accomplis a mi-parcours de la décennie dans l'application de la résolution 45/217 de l'Assemblée générale relative au Sommet mondial pour les enfants

Au titre de l'examen de cette question, l'Assemblée générale était saisie d'un rapport du Secrétaire général (A/51/256) qui rappelle que le Sommet mondial pour les enfants, qui s'est tenu au Siège de l'Organisation des Nations Unies à New York les 29 et 30 septembre 1990, a eu lieu moins d'un mois après l'entrée en vigueur de la Convention relative aux droits de l'enfant et son introduction dans le droit international, et a marqué une étape historique dans l'essor pris par la cause des enfants dans le monde. Réunissant 71 chefs d'Etat ou de gouvernement et 88 délégations à l'échelon ministériel, le Sommet a adopté la Déclaration mondiale en faveur de la survie, de la protection et du développement de l'enfant et un Plan d'action en vue de son application. Dans le Plan d'action sont définis sept objectifs principaux concernant la survie, la santé, la nutrition, l'éducation et la protection des enfants à atteindre d'ici l'an 2000, ainsi que 20 autres objectifs complémentaires. Dans sa résolution 45/217 du 21 décembre 1990, l'Assemblée générale des Nations Unies a prié instamment tous les Etats et les autres membres de la communauté internationale d'oeuvrer pour la réalisation de ces buts et de ces objectifs.

Au paragraphe 35 du Plan d'action du Sommet mondial, le Secrétaire général est prié d'organiser au milieu de la décennie un examen à tous les niveaux appropriés des progrès accomplis dans l'application de la Déclaration et du Plan d'action. En février dernier, le Secrétaire général a invité tous les chefs d'Etat ou de gouvernement à appuyer personnellement les examens nationaux de la mi-décennie et a adressé une demande analogue aux chefs des organes et organismes compétents des Nations Unies. Le présent rapport est donc le fruit de nombreuses contributions des gouvernements et des organismes internationaux qui ont lancé des activités dont certaines sont encore en cours.

Le Secrétaire général estime que les objectifs fixés en 1990 lors du Sommet mondial pour les enfants ont eu un extraordinaire pouvoir mobilisateur, en suscitant à travers le monde une recrudescence des activités en faveur des enfants et de nouvelles relations de partenariat entre les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les donateurs, les médias, la société civile et les organisations internationales, en vue d'un but commun. Il est certain que la Déclaration et le Plan d'action du Sommet, ainsi que l'entrée presque simultanée de la Convention relative aux droits de l'enfant dans le droit international, ont donné l'impulsion et fourni le cadre juridique qui ont déclenché dans le monde un mouvement décisif en faveur de la cause des enfants. En définissant des objectifs mesurables et assortis d'un délai, le Sommet a fait preuve de pionnier, non seulement pour mobiliser des ressources et susciter des engagements, mais aussi pour faciliter l'établissement de programmes d'activités, indiquer des buts précis et fournir des directives.

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Les objectifs relatifs à la survie de l'enfant vers lesquels des progrès les plus marquants ont été faits sont ceux qui concernent la couverture vaccinale, la lutte contre les maladies diarrhéiques, la poliomyélite et la dracunculose, la lutte contre les troubles dues à une carence en iode, l'accès à l'eau potable et la promotion de l'allaitement maternel. Déjà, 89 pays ont atteint l'objectif de la mi-décennie en enregistrant un taux de couverture vaccinale de 90% et il y a bon espoir d'éliminer la poliomyélite d'ici l'an 2000. Dans le domaine des maladies diarrhéiques, l'utilisation de sel de réhydratation par voie orale (SRO) et des liquides maison recommandés a beaucoup progressé. La quasi-totalité des pays ou les carences en iode posent un problème de santé publique procèdent aujourd'hui à l'iodation du sel et le nombre de personnes consommant du sel iode comptait, en 1995, 1,5 milliard de plus qu'en 1990. La population n'ayant pas accès a l'eau potable a diminué d'environ un tiers depuis 1990. L'objectif de la mi- décennie a également été atteint en ce qui concerne la promotion de l'allaitement maternel, avec l'adoption de pratiques "amies des bébés" dans les maternités. Tous ces résultats d'une importance considérable sont dus principalement aux activités consécutives au Sommet mondial pour les enfants.

Le Secrétaire général, reconnaît cependant l'absence de progrès dans certains domaines. Ainsi, bien que le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans ait baissé dans toutes les régions, le rythme des progrès a été trop lent pour que soit atteint l'objectif final, surtout en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud qui, ensemble, enregistrent les trois quarts des décès d'enfants de moins de cinq ans. Les progrès ont aussi été faibles, douteux, voires négligeables, dans les domaines de la malnutrition, de la mortalité maternelle, de l'assainissement et de l'accès des filles à l'éducation. Mais malgré le lent démarrage des progrès dans ces domaines, la conclusion globale de cet examen de la mi-décennie n'est pas décourageante, bien au contraire. Autre enseignement important à tirer de l'examen par objectif est que la participation des communautés apporte une contribution indispensable. A l'échelon international, la mise au point de méthodes de mesure a constitué une importante réalisation aux fins du suivi du Sommet mondial pour les enfants. Désormais, les gouvernements et la communauté internationale sont beaucoup mieux armés pour établir des bases de données et suivre les progrès.

L'examen de la mi-décennie à l'échelon national a suscité de nouvelles idées et de nouvelles orientations dans de nombreux pays. Pour atteindre les objectifs, il sera nécessaire de continuer de mobiliser des ressources à tous les niveaux et, pour parvenir à ouvrir à tous et durablement l'accès aux services sociaux de base, ces ressources devront être utilisées rationnellement. L'ONU continuera d'encourager et d'appuyer l'Initiative de la formule 20%/20% et proposera aux gouvernements de les conseiller pour en appliquer les principes et pour en suivre les progrès. La série de conférences internationales qui ont eu lieu dans les années 90 a débuté par un puissant appel à la mobilisation au service de la cause des enfants.

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A mi-parcours de la décennie le moment est venu pour la communauté internationale de renouveler son engagement en faveur de tous les enfants du monde. L'Assemblé générale pourrait envisager de tenir dans cinq ans une session extraordinaire consacrée à l'examen de la mesure dans laquelle les pays sont parvenus à tenir leurs "promesses aux enfants" et à donner effet à la Déclaration et au Plan d'action du Sommet pour les enfants de 1990. Le moment sera alors venu pour la communauté internationale d'envisager d'autres objectifs et stratégies pour agir, au-delà de l'an 2000, en faveur des enfants du nouveau millénaire.

Déclaration du Secrétaire général

M. BOUTROS BOUTROS-GHALI, présentant le rapport sur les progrès accomplis à mi-parcours de la décennie dans l'application de la résolution 45/217 relative au Sommet mondial pour les enfants, a rappelé que le Sommet, tenu en 1990, avait été la première grande conférence réellement mondiale jamais organisée. Il a indiqué qu'il y avait de nombreuses raisons de se féliciter des progrès considérables accomplis partout dans le monde concernant la situation des enfants, même s'il subsiste de grandes variations selon les pays. Il a noté que les avancées les plus importantes ont été faites en matière de prévention des maladies, ainsi 80% des enfants ont accès aux vaccins avant leur premier anniversaire et la poliomyélite a été pratiquement éradiquée de la planète et devrait l'être complètement vers l'an 2000. Par ailleurs, le tétanos du nouveau-né est quasiment éliminé et des progrès très importants ont été réalisés dans le traitement à domicile de la diarrhée, deuxième cause de mortalité chez les enfants. Il a indiqué, également, que de nombreux hôpitaux avaient arrêté la distribution des substituts de lait maternel au profit de la promotion de l'allaitement.

Le Secrétaire général a attiré l'attention sur le fait que ces améliorations étaient encore plus remarquables si l'on tenait compte de certaines circonstances, telles que la croissance sans précédent de la population mondiale, la prolifération des conflits, le fossé grandissant entre pays riches et pays pauvres et la réduction des budgets gouvernementaux et de l'assistance internationale. "Ces progrès démontrent l'efficacité des stratégies et des actions à faible coût qui ont été mises en place" a ajouté M.Boutros-Ghali, qui a loué, à cet égard, l'action exemplaire et décisive de l'UNICEF. Toutefois, il a mis en garde contre toute tentation de complaisance car l'on ne saurait ignorer les millions d'enfants qui restent encore à l'écart de ces avancées, ni que le taux de mortalité infantile diminuait de manière encore trop lente et que la mortalité maternelle constituait un problème plus aigü que l'on ne s'imagine. En outre, il a remarqué que peu de progrès ont été réalisés en matière de malnutrition; que l'éducation élémentaire laisse encore trop à désirer et entraîne un taux d'abandon élevé, notamment chez les petites filles. "Il ne faut pas oublier que des millions d'enfants continuent de perdre leur jeunesse dans les rues ou sur des champs de bataille" a rappelé le Secrétaire général.

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Les progrès intervenus doivent engendrer un plus grand élan encore et la communauté internationale doit redoubler ses efforts en faveur de l'enfance. Pour ce faire, M. Boutros-Ghali a suggéré que la société civile participe plus activement en coopération avec les gouvernements, à la protection des enfants. Toutefois, a-t-il ajouté, la simple augmentation des investissements dans les services sociaux de base ne suffit pas; il faut aussi mettre en place des politiques économiques visant à une distribution équitable des terres et des revenus et inverser la tendance à la diminution de l'aide au développement. Il a demandé que la communauté internationale utilise plus la Convention sur les droits de l'enfant comme un outil social. "Le présent rapport démontre que la coopération internationale permet de parvenir à des résultats mesurables et que les grandes conférences mondiales peuvent vraiment faire une différence" a fait remarquer le Secrétaire général, qui a, en outre, proposé qu'un examen de fin de décennie sur la situation des enfants ait lieu en l'an 2000 et soit présenté à l'Assemblée générale".

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