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AG/560

L'INTRANSIGEANCE DU RUF FAIT CRAINDRE AU PRESIDENT DE LA SIERRA LEONE UNE REPRISE DES HOSTILITES DANS SON PAYS

10 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/560


L'INTRANSIGEANCE DU RUF FAIT CRAINDRE AU PRESIDENT DE LA SIERRA LEONE UNE REPRISE DES HOSTILITES DANS SON PAYS

19961010 MATIN AG/560 La majorité des intervenants souligne le lien entre la sécurité et le développement

L'Assemblée générale a poursuivi ce matin, sous la présidence de M. Razali Ismail (Malaisie) son débat général. L'Assemblée générale a entendu une allocution du Président de la Sierra Leone, M. Alhaji Ahmad Tejan Kabbah, qui, en dépit des multiples concessions faites par le Gouvernement de la Sierra Leone au Front révolutionnaire unifié (RUF), a affirmé que ses dirigeants continuent de refuser de signer un accord de paix comme ils s'y étaient engagés, et l'on pourrait craindre un retour possible des hostilités. Il a appelé la communauté internationale a agir afin que le RUF signe sans délai l'accord de paix et qu'une catastrophe potentielle puisse être évitée.

L'Assemblée générale a également entendu l'intervention de M. Sibusiso Dlamini, Premier Ministre du Swaziland, qui a fait remarquer que le premier pas dans la lutte contre les conflits était de supprimer la fourniture d'armes à toutes les parties à un conflit et que la responsabilité finale d'un monde véritablement solidaire était de débarrasser un pays ayant souffert de la guerre, de toutes ses mines terrestres.

Le Premier Ministre de Maurice, M. Navinchandra Ramgoolam, a déploré la faiblesse de l'impact de l'aide internationale dans les pays les plus pauvres et a exprimé sa préoccupation face au nombre croissant de pays, notamment en Afrique, qui sombrent dans un nationalisme étroit.

De son côté, le Ministre des affaires étrangères de Madagascar, M. Evariste Marson a préconisé un renforcement de la représentativité du Conseil de sécurité et a appuyé la réélection de M. Boutros-Ghali. Il a estimé que les pays en développement, notamment d'Afrique n'ont d'autre choix que de travailler d'abord par eux-mêmes pour réaliser une autosuffisance collective.

M. Ugyen Tshering, Représentant permanent du Bhoutan, a insisté sur la réforme des Nations Unies et a demandé que l'Assemblée générale soit confortée dans son rôle central au sein du système, auquel tous les autres organes viennent rendre compte.

(à suivre - 1a)

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Le Chef de la délégation de la Dominique, M. Simon P. Richards, a, quant à lui, attiré l'attention sur la situation de la production et de l'exportation de la banane dans son pays et pour tout le groupe des îles sous le vent. Il a indiqué qu'aujourd'hui le fragile équilibre atteint était mis en péril par les attaques de multinationales qui opèrent en Amérique latine.

M. Henry Koba, Chef de la délégation de la République centrafricaine a exprimé l'espoir que la signature du Pacte de non-agression entre Etats Membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale contribuera à préserver les relations de bon voisinage et à libérer les forces vives d'une des régions les plus riches du monde pour les actions intégrées du développement.

Au cours de sa prochaine séance plénière, qui aura lieu cet après-midi, à 15 heures, l'Assemblée générale achèvera son débat général après avoir entendu les interventions du Vanuatu et de la Thaïlande.

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Suite du débat général

M. EVARISTE MARSON, Ministre des affaires étrangères de Madagascar, a estimé que l'ONU devrait être réformé pour pouvoir atteindre les objectifs fixés à l'occasion du cinquantième Anniversaire de l'Organisation et s'acquitter au mieux des missions qui lui sont assignées par la Charte. Madagascar souscrit pleinement à la décision prise par le Sommet africain, à savoir que le Conseil de sécurité doit avoir un caractère plus représentatif et refléter la composition de l'Organisation dans un nouveau système international de manière à corriger le déséquilibre géographique qui le caractérise actuellement afin qu'il devienne le véritable organe d'application des résolutions de l'Assemblée générale. Ce réaménagement du Conseil de sécurité devrait attribuer deux sièges permanents à l'Afrique, trois à l'Asie, deux à l'Amérique latine et un siège aux Etats d'Europe et autres. En outre, Madagascar appuie la réélection de M. Boutros-Ghali dont l'un des objectifs principaux a été d'identifier et d'élaborer des propositions concrètes pour la reprise et le développement de l'Afrique de manière à rendre aussi efficace que possible l'appui que lui apporte le système des Nations Unies.

Dans cette perspective, a poursuivi le Ministre, le soutien de la communauté toute entière s'avère nécessaire. "Nous prenons acte des progrès réalisés dans le domaine du règlement du problème de la dette et de la mise en oeuvre des termes de Naples ainsi que des recommandations formulées par le Sommet du G-7 tenu à Lyon en juin dernier", a-t-il déclaré. Cependant, les pays en développement notamment d'Afrique n'ont pas d'autre choix que de continuer de travailler d'abord par eux-mêmes pour réaliser une autosuffisance collective à l'échelle nationale, régionale et continentale. En matière de droits de l'homme, les efforts pour traduire en actions concrètes la Déclaration des droits des minorités nationales linguistiques et autres adoptées par l'Assemblée générale, doivent être intensifiés. Quant aux défis que représentent le Proche-Orient, la Bosnie et l'Irlande du Nord, le Ministre a constaté que l'on avance sur la bonne voie. Madagascar suit également avec attention les récentes étapes du processus de paix entre Israéliens et Palestiniens et soutient la réunification pacifique de la Corée. Le Ministre s'est déclaré préoccupé par la situation au Sahara occidental après la décision prise par le Conseil de sécurité en mai dernier.

M. Marson a observé que les fréquents déboires qu'a connus l'approche classique au maintien de la paix devraient inciter la communauté internationale à persévérer dans ses efforts de prévention des conflits, de responsabilisation des structures sous-régionales dans le maintien de la paix ainsi que le préconise l'Agenda pour la paix et comme les applique le mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits de l'OUA. Le Ministre a expliqué que la signature du Traité de Pelindaba cette année, marque la volonté des pays africains de bannir de leur sol tout arme nucléaire. Madagascar fidèle à ses principes, entame actuellement la procédure d'adhésion à ce Traité. C'est à ce titre qu'il vient de signer le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.

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Le Ministre a estimé qu'après les préoccupations légitimes exprimées par les chefs d'Etat et de Gouvernement au Sommet de Rio, des mesures énergiques doivent être prises à travers un engagement commun de tous les pays. Il a toutefois reconnu qu'au niveau interne, les populations ne sont pas toujours sensibles aux notions quasi inconciliables de conservation et de satisfaction des besoins de base. Aussi, Madagascar qui a ratifié les principales conventions internationales en matière de protection de l'environnement, compte, en mettant celles-ci en oeuvre, obtenir l'adhésion participative de sa population, appliquant ainsi le principe qui consiste à penser globalement et à agir localement.

Allocution de Son Excellence M. Alhaji Ahmad Tejan Kabbah, Président de la République de Sierra Leone

M. ALHAJI AHMAD TEJAN KABBAH, Président de la République de Sierra Leone, a indiqué son soutien à la déclaration de l'OUA concernant la réélection du Secrétaire général. Il s'est déclaré favorable à une réforme systématique des Nations Unies et à la représentation de l'Afrique au Conseil de sécurité.

Le Président a exprimé sa gratitude à la communauté internationale et à ceux qui se sont battus et ont perdu leur vie pour que la démocratie puisse être restaurée dans son pays qui a finalement pu, en mars dernier, élire ses représentants. Malgré les progrès accomplis, son pays reste tourmenté par le souvenir du conflit civil. Des centaines d'innocents ont été tués, blessés, sont handicapés physiquement et psychologiquement, ou continuent à vivre dans des camps de réfugiés. Le RUF n'a aucun programme politique et ne respecte pas le processus démocratique. Au lieu d'accepter de participer aux récentes élections auxquelles il a été invité, notamment par les Nations Unies, le RUF a tenté d'interrompre les élections par des actes violents contre l'électorat. Ces actes ont heureusement échoué grâce à la détermination de la Sierra Leone de restaurer la démocratie. Le Président a rappelé que son gouvernement a entamé des négociations de paix dans l'espoir d'une réconciliation et, depuis son élection, un cessez-le-feu a été mis en place. Il a remercié les Nations Unies et le Gouvernement de la Côte d'Ivoire pour leur rôle actif de médiateur dans ces négociations. Des concessions ont été faites par le Gouvernement de la Sierra Leone, en particulier une amnistie pour les membres du RUF, une aide à la transformation du RUF en un parti politique, des offres d'emploi pour ses membres, leur incorporation dans l'armée, la police et d'autres institutions gouvernementales. En dépit des efforts du gouvernement, les dirigeants du RUF continuent à refuser de signer un accord de paix comme ils s'y étaient engagés. Le Président, s'inquiétant d'un retour possible des hostilités, a appelé la communauté internationale a agir afin que le RUF signe sans délai l'accord de paix, ce qui permettrait aux pays d'éviter une catastrophe potentielle. La Sierra Leone a aussi besoin du soutien de la communauté internationale dans son effort de reconstruction et a été encouragée par la Conférence sur la Sierra Leone tenue à Genève sous les auspices du PNUD.

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Le Président s'est inquiété des conséquences négatives des conflits politiques, régionaux et ethniques sur la situation socio-économiques de l'Afrique. Il a fait remarquer que les conditions de vie s'étaient détériorées tant sur le plan économique que social. Le poids de la dette est aussi un facteur de ralentissement de la reconstruction et du développement de l'économie africaine. De plus, l'assistance au développement que fournit la communauté internationale s'est considérablement réduite. La Sierra Leone est convaincue qu'il est nécessaire de mettre en place d'urgence le nouvel Agenda pour le développement, adopté par l'Assemblée générale le 18 décembre 1991. Cet agenda énumère, entre autres, des principes de responsabilité partagée et de partenariat entre l'Afrique et le reste de la communauté internationale. Le Président a appelé la communauté internationale à ne pas abandonner l'Afrique et avoir confiance en sa capacité à établir une stabilité politique et une prospérité économique.

Allocution de Son Excellence M. Sibusiso Barnabas Dlamini, Premier Ministre du Royaume du Swaziland

M. SIBUSISO BARNABAS DLAMINI, Premier Ministre du Swaziland, a déclaré que les Nations Unies constituent le meilleur moyen, à l'échelle mondiale, de montrer la voie vers l'établissement des conditions d'une paix universelle qui permettra le développement équitable et durable de tous les peuples. C'est pourquoi, il est regrettable que la volonté internationale de relever les défis nouveaux n'ait pas reçu un appui financier suffisant et qu'aujourd'hui il faille choisir entre assumer de nouvelles responsabilités, avec les coûts qu'elles impliquent, ou renoncer à toute action, faute de ressources financières. Ainsi en matière de désarmement, s'il s'est félicité des récents progrès en faveur de l'élimination des armes de destruction massive, il a expliqué que beaucoup reste encore à faire, pour soulager les populations, celles d'Afrique notamment, de l'horreur de la guerre. Il a dénoncé le flux d'armes qui se déverse si facilement sur le continent africain car, à son avis, le premier pas dans la lutte contre les conflits consiste à supprimer la fourniture d'armes à toutes les parties concernées et la responsabilité primordiale d'un monde véritablement solidaire est de débarrasser un pays ayant souffert de la guerre de toutes les mines terrestres, jusqu'à la dernière.

Il a indiqué que les populations africaines étaient toutefois parfaitement conscientes de la part active qu'elles peuvent prendre dans la résolution de leurs problèmes. "Nous prenons les mesures nécessaires en application du principe selon lequel il faut des "solutions africaines aux problèmes africains" a-t-il ajouté. A cet égard, il a rendu hommage à l'action de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) qui représente pour l'Afrique un réel espoir d'unité, de paix et de développement et mérite ainsi un plus grand soutien de la communauté internationale. Il a indiqué que le Swaziland était membre de la Communauté du développement de l'Afrique australe (CDAA), qui s'est récemment dotée d'un nouvel organe chargé des questions de politique, de défense et de sécurité, ainsi que du Marché commun des Etats de l'Afrique orientale et australe, deux institutions qui illustrent l'engagement sous-régional en faveur de la paix et du développement.

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Il s'est réjoui des actions entreprises par l'Organisation pour améliorer les conditions socio-économiques mondiales et a insisté tout particulièrement sur les efforts de lutte contre le trafic de drogues. Il a expliqué qu'il s'agissait d'un phénomène nouveau pour son pays et il a plaidé pour la mise en application des propositions du Secrétaire général en faveur d'une coopération internationale sur la question. Il a indiqué que la CDAA avait d'ores et déjà pris des mesures semblables au niveau sous-régional. Par ailleurs, s'il s'est félicité de l'élaboration d'un nouvel agenda pour le développement de l'Afrique dans les années 90, il a déploré l'absence de tout engagement concret pour sa mise en oeuvre. Il a fait observé que son pays ne se contentait pas d'appeler à plus d'aide internationale, mais prenait également des initiatives concrètes, au centre desquelles l'individu est placé. C'est ainsi qu'un comité pour une révision de la Constitution a été mis en place et s'apprête à entamer des consultations avec l'ensemble de la population pour que le nouvelle Constitution soit celle de chacun. "Le principe du consensus et de la démocratie est le moteur de la survie de notre nation" a-t-il précisé. C'est au nom du même principe qu'il a plaidé en faveur de la reconnaissance officielle par l'Organisation de la République de Chine à Taïwan et a demandé la création d'un comité ad-hoc sur la question.

Allocution de Son Excellence l'honorable Navinchandra Ramgoolam, Premier Ministre de la République de Maurice

M. NAVINCHANDRA RAMGOOLAM, Premier Ministre de Maurice, a regretté que les critiques formulées à l'encontre de l'Organisation, occultent le travail véritable et les résultats obtenus par les Nations Unies. Il a rendu hommage à M. Boutros-Ghali et a jugé approprié que ce poste important soit occupé par un représentant de l'Afrique car celle-ci doit impérativement trouver des réponses à ses défis à l'aube du prochain millénaire. Il a déploré que l'aide étrangère n'ait pas eu ces dernières années les effets attendus dans les pays les plus pauvres du monde. Rappelant à cet égard que sur les 36 pays les plus pauvres, 29 se trouvent en Afrique, M. Rangoolam a souligné que la région sub-saharienne n'a ainsi reçu que 3% de l'aide internationale. Dans ces conditions, il s'est interrogé sur les espoirs que peuvent entretenir ces pays de s'adapter aux profondes mutations technologiques actuelles alors qu'ils n'ont même pas connu de révolution industrielle.

Le Premier Ministre s'est félicité de l'engagement pris à Lyon par le G-7 en faveur d'une levée des barrières commerciales et douanières. Ce faisant, il a rappelé que la création de la richesse ne peut être séparée de la liberté des peuples, regrettant qu'au Myanmar, par exemple, les résultats de récentes élections démocratiques n'aient pas été pris en compte par les autorités du pays. Maurice, qui jouit d'une relative stabilité économique et où vivent différentes ethnies aux origines diverses, est préoccupé par le nombre croissant de pays, notamment en Afrique, qui sombrent à cause d'un nationalisme étroit. Le Premier Ministre a jugé nécessaire de poursuivre les efforts de paix au Moyen-Orient et a émis l'espoir que Fidji retrouvera tout son prestige au sein de la communauté internationale si les autorités de ce pays apportaient des changements à la constitution du pays, ce qui mettra un terme à leurs difficultés actuelles.

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Maurice, qui poursuit un processus de démocratisation aspire à ce que son économie soit au service de sa population, et non l'inverse. Pour ce faire, son gouvernement déploie des efforts pour assurer une bonne gestion des affaires publiques. "La recherche du bonheur est peut-être individuelle, mais elle ne peut se faire au détriment de la communauté", a observé le Premier Ministre. Il a indiqué que son pays poursuit une politique de reconstruction et de valorisation de ses ressources naturelles. Ayant adhéré il y a à peine un an à la Communauté de développement de l'Afrique australe, il participe d'ores et déjà activement à ses travaux. Maurice, qui est à l'origine de la création de l'Association de coopération économique de l'océan Indien, organisera en mars 1997 une conférence ministérielle de ce groupe régional qui regroupe dix-sept pays. Les efforts de ce groupe visent à faire de l'océan Indien un partenaire sérieux à l'échelle internationale.

Rappelant que Maurice a toujours été favorable à un désarmement nucléaire complet, le Premier Ministre s'est félicité de la récente adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Il a souligné la nécessité de donner un nouvel élan au processus de désarmement en s'efforçant de résoudre les faiblesses du Traité. Il a préconisé un élargissement de la composition du Conseil de sécurité en y incluant notamment l'Inde. S'opposant à toute ingérence dans les affaires internes et à l'atteinte à la souveraineté territoriale des Etats, M. Ramgoolam a indiqué que son pays qui a un conflit territorial avec deux pays, espère résoudre rapidement ces "différends amicaux" par la négociation et le dialogue.

Suite du débat général

M. UGYEN TSHERING, Représentant permanent du Bhoutan et Chef de la délégation du Bhoutan, a souligné le rôle essentiel des Nations Unies dont le nombre d'Etats Membres qui est passé de 51 à 185, indique clairement qu'elles oeuvrent à l'échelle mondiale. Il a proposé de renforcer le rôle de l'Assemblée générale qui, en tant qu'organe le plus représentatif des Nations Unies, doit devenir l'autorité centrale de l'Organisation à laquelle tous les autres organes doivent rendre compte. Quant à la réforme du Conseil de sécurité, seul organe des Nations Unies doté d'un pouvoir véritable, elle devrait tendre vers une augmentation du nombre de ses membres et prévoir notamment l'octroi de sièges permanents aux pays en développement. Cette réforme doit également envisager une révision des relations que le Conseil de sécurité entretient avec l'Assemblée générale et les autres organes du système des Nations Unies.

En ce qui concerne le désarmement, il a déclaré qu'il ne faut pas oublier que l'objectif primordial doit être l'élimination totale des armes nucléaires. Cependant, les armes conventionnelles qui elles aussi, constituent une menace pour la paix et la sécurité doivent faire l'objet d'une plus grande attention des Nations Unies dans le cadre de leur initiative pour le contrôle international du commerce des armes. Le Bhoutan appuie les efforts accomplis en vue de l'élimination des armes chimiques et bactériologiques et pour l'observation d'un moratoire sur la fabrication, la vente et l'utilisation des mines terrestres antipersonnel.

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Pour le Représentant, le développement doit viser le bien-être des individus et promouvoir la capacité de production des nations et le progrès social, le commerce international et l'investissement. Il a déclaré que les efforts des organes des Nations Unies chargés du développement sont déterminants pour les 48 pays les moins avancés qui, sans cette aide, risquent d'être marginalisés. Le Représentant a rappelé que le Bhoutan a bénéficié de l'aide des Nations Unies, grâce à laquelle son pays connaît aujourd'hui une certain développement, et a tenu à cet égard à remercier en particulier le PNUD, l'UNICEF, l'UNFPA, l'IFAD, le WFP, l'UNV, la FAO, le WHO, l'UNESCO et la Banque mondiale pour le rôle déterminant qu'ils ont joué.

M. SIMON PAUL RICHARDS, Représentant permanent de la Dominique, a expliqué qu'il fallait mettre plus l'accent sur le lien entre la paix et le développement économique et social, si l'on veut échapper aux conséquences inexorables du fossé grandissant entre pays pauvres et pays riches. Il a regretté que les dividendes de la fin de la guerre froide n'aient pas été mis à profit dans le domaine économique et a indiqué que les pays en développement continuent de souffrir de la réduction de l'assistance internationale. Il a attiré tout particulièrement l'attention sur les petits Etats insulaires, qui, déjà handicapés par leur taille, leur situation géographique et des conditions topographiques et climatiques difficiles, voient leur survie menacée par certaines politiques et pratiques de firmes multinationales, pleinement encouragées par leur gouvernement. A cet égard, il a attiré l'attention sur la situation de la production et de l'exportation de la banane dans son pays et pour tout le groupe des îles sous le vent. Il a expliqué que l'industrie bananière y est constituée de petits propriétaires qui doivent faire face à des coûts de production élevés, ce qui rendrait suicidaire leur participation à un marché ouvert à la concurrence. Il a rappelé que l'Union européenne, consciente de ces contraintes, avait établi un régime préférentiel accordant 10% du marché du secteur aux producteurs des îles sous le vent. Or aujourd'hui ce régime est mis en péril par les attaques de multinationales d'Amérique Latine, pleinement soutenues par leur gouvernement et c'est la survie économique et la stabilité politique des pays de la région qui sont gravement menacées. Il a ajouté qu'il était du devoir de la communauté internationale d'assurer la persistance de cette stabilité et de cette liberté.

Le trafic illicite de drogues, qui ignore les frontières, constitue un autre défi pour les petits Etats insulaires. Bien que des mesures soient prises au niveau de la région des Caraïbes, dans la limite des faibles ressources disponibles, pour empêcher l'envoi de ces substances, il a affirmé qu'aucun succès ne serait réellement obtenu sans que les principaux pays consommateurs ne fassent en sorte de réduire la demande des drogues. Il s'est inquiété de la persistance de la circulation de déchets nucléaires et autres produits dangereux dans la mer des Caraïbes. Il a expliqué que les assurances données quant aux mesures de sécurité prises et à la faiblesse des risques ne

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sont pas convaincantes, tout particulièrement lorsque ce transport s'effectue pendant la période des ouragans ou d'une importante activité sismique. C'est pourquoi, il a demandé à la communauté internationale de se joindre aux efforts de la Communauté des Etats caraïbes (CARICOM) pour arrêter la circulation de ces matières dangereuses.

Il a plaidé en faveur de la reconnaissance de la République de Chine à Taïwan au sein des Nations Unies, au nom du principe d'universalité ainsi que de ses succès économiques et politiques. Il a condamné le concept qui s'est fait jour d'étendre de lois nationales à une juridiction extra-territoriale afin d'exercer un boycottage, par ailleurs interdit. "Ces pratiques sont particulièrement dangereuses pour des petits pays tel que le notre" a-t-il précisé. Abordant la question de la réforme des Nations Unies, il a mis en garde contre les dommages que de trop grandes restrictions pourraient créer aux programmes d'assistance aux petits Etats insulaires en développement. Il a souligné que la réforme doit permettre à l'Organisation de mieux agir en faveur du développement économique.

M. HENRY KOBA, Chef de la délégation de la République centrafricaine, a estimé que l'action du Secrétaire général doit être encouragée et poursuivie et que les insuffisances et limitations que connaît l'Organisation comme tout oeuvre humaine doivent être corrigées. Elle peuvent l'être si les Etats privilégient la concertation, le dialogue et la recherche commune de solutions aux problèmes qui se posent dans le monde. Le Ministre notant que la démocratie centrafricaine n'a que trois ans et évolue dans une conjoncture économique très difficile, a déclaré que le pays doit trouver en lui-même les ressorts nécessaires de confiance, de solidarité, de travail et d'organisation. Cette jeune démocratie doit assurer, dans les affaires de l'Etat, la transparence nécessaire à une bonne gouvernance, gage de confiance pour bâtir enfin un pays dont les potentialités permettent assurément de réserver un avenir sain à ses enfants. A cet égard, le représentant a exprimé la reconnaissance de son gouvernement aux pays amis et aux secrétaires généraux de l'OUA et surtout de l'ONU qui ont bien voulu soutenir les choix de la République centrafricaine et de ses institutions en cette période difficile. La République centrafricaine, qui s'attelle désormais à rechercher les voies et moyens de consolider la paix et la sécurité revenues, a organisé, avec la participation de pays amis, les états généraux de la défense et a récemment réuni un important séminaire sur le "rôle militaire dans une démocratie".

Pour le représentant, les Etats doivent recourir à la coopération multilatérale et faire pleinement jouer les principes des Nations Unies dans le règlement des situations de crise. Il doit en être ainsi de la question du Moyen-Orient où le processus de paix engagé doit être poursuivi et mené à son terme sans tergiversation; dans la situation du Rwanda et du Burundi, les initiatives régionales doivent également appuyer l'effort international; dans

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le cas du Sahara occidental, de l'Angola, du Libéria, le plan d'action de Nations Unies devrait pouvoir s'appliquer. A cet égard, la signature du Pacte de non-agression entre Etats Membres du Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale contribuera certainement, si elle est observée, à préserver les relations de bon voisinage entre les signataires et à libérer les forces vives d'une des régions les plus riches du monde pour les actions intégrées du développement.

M. Koba a déclaré que les efforts de restructuration engagés depuis deux ans doivent être poursuivis et accentués afin d'aboutir à des réformes rationnelles et réelles des structures pouvant permettre une meilleure efficacité de l'Organisation dans divers domaines, en commençant par le Conseil de sécurité. Il est souhaitable, a-t-il précisé que celui-ci comprenne les pays du Nord comme du Sud, aptes à fournir les moyens financiers et politiques dont a besoin l'ONU pour défendre la paix. "La démocratisation des relations internationales passe également par un renforcement du caractère universel de l'Organisation", a affirmé le représentant. A cet égard, il a regretté que la question de la République de Chine à Taïwan ne soit, cette année encore, inscrite à l'ordre du jour des travaux de l'Assemblée générale et a souligné l'injustice flagrante qui consiste à priver artificiellement la République de Chine de sa place aux Nations Unies.

Le représentant a évoqué le problème de la pandémie du SIDA, qui du fait même de l'absence de solution prévisible dans un avenir proche, appelle à la sollicitude énergique de toute la communauté internationale. La faiblesse de la population de la République centrafricaine et sa jeunesse expliquent l'attention particulière que le gouvernement accorde à cette pandémie et à la question de la santé en général. C'est pourquoi l'action des organismes comme l'OMS, l'UNICEF et le FNUAP doit être encouragée.

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