DESARMER ET REINTEGRER LES COMBATTANTS A LA VIE CIVILE SONT LES PRIORITES DE LA PRESIDENTE DU LIBERIA AVANT L'ORGANISATION DES ELECTIONS EN MAI 1997
Communiqué de Presse
AG/559
DESARMER ET REINTEGRER LES COMBATTANTS A LA VIE CIVILE SONT LES PRIORITES DE LA PRESIDENTE DU LIBERIA AVANT L'ORGANISATION DES ELECTIONS EN MAI 1997
19961009 MATIN AG/559 L'Assemblée générale a poursuivi ce matin sous la présidence de M. Razali Ismail (Malaisie) son débat général et a entendu une déclaration de Mme Ruth Perry, Présidente du Conseil d'Etat du Gouvernement national de transition de la République du Libéria, qui après s'être félicitée d'être la première femme africaine chef d'Etat, a déploré qu'elle ait à exercer son mandat dans des circonstances tragiques pour son pays. Elle a demandé que les efforts des Etats voisins du Libéria soient complétés par ceux de la communauté internationale et a exhorté l'ONU à assumer sa part du fardeau des activités de maintien de la paix au Libéria. Rappelant que des élections justes et démocratiques auront lieu en mai 1997, elle a souligné la nécessité de désarmer et de démobiliser auparavant les combattants et d'aider à leur réintégration à la vie civile.De son côté, M. Tofilau Eti Alesana, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères des Samoa occidentales, s'est félicité de l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, qu'il signera aujourd'hui. Il a souligné l'importance qu'il attache au Programme d'action de la Barbade en faveur du développement durable des petits Etats insulaires en développement.
Pour sa part, le Ministre des affaires étrangères du Malawi, M. George Nga Mtafu, a déclaré que son gouvernement, élu en 1994 après trente ans de dictature, reste confronté à de nombreux problèmes. Il a appelé la communauté internationale à continuer d'aider les pays en développement et à invité l'ONU à maintenir la paix en Angola, au Burundi, au Libéria et au Sahara occidental.
Le Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan, Mme Roza Otunbayeva, a dénoncé des trafiquants de drogues, qui non seulement sapent les fondations des jeunes Etats, mais ont tout intérêt à ce que se poursuivent les conflits qui au Tadjikistan et en Afghanistan déstabilisent l'ensemble du continent asiatique.
(à suivre - 1a)
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M. Migue Oyono Ndong Mifumu, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée équatoriale, a déploré les mesures contradictoires des pays donateurs qui réduisent leur assistance au développement sous prétexte d'encourager à la démocratie. Il a demandé à la communauté internationale de juger son pays non sur les campagnes de désinformation mais sur les réalités concrètes.
Le Ministre des affaires étrangères du Népal, M. Prakash Chandra Lohani, a regretté que faute d'honorer leurs obligations financières par certains Etats Membres, l'ONU soit obligé de réduire le budget des opérations de maintien de la paix, ce qui retarde le remboursement des pays contributeurs de troupes. Son gouvernement appuie le droit des 100 000 personnes réfugiées à l'Est du Népal à un retour digne dans leur pays.
Au cours de sa prochaine séance plénière, qui aura lieu demain matin, jeudi 10 octobre, à 10 heures, l'Assemblée générale devrait entendre les interventions de Madagascar, du Sierra Leone, du Swaziland, de Maurice et du Bhoutan.
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Allocution de Son Excellence l'honorable Tofilau Ety Alesana, MP, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de l'Etat indépendant du Samoa- Occidental
M. TOFILAU ETI ALESANA, Premier Ministre et de Ministre des affaires étrangères des Samoa occidentales, s'est félicité de l'adoption par l'Assemblée générale du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, qu'il signera aujourd'hui. Pour les pays du Pacifique, le Traité met fin à une longue et préoccupante situation. "De trop nombreuses armes nucléaires ont été testées dans notre région et nous restons inquiets quant aux conséquences de ces expériences, particulièrement pour notre environnement et nos ressources marines si fragiles", a déclaré le Premier Ministre. Il importe désormais de poursuivre le processus de désarmement, en mettant notamment en oeuvre le Traité. Aujourd'hui, la communauté internationale est plus que jamais unanime pour reconnaître que l'élimination complète de toutes les armes nucléaires constitue un objectif primordial. M. Alesana s'est déclaré grandement encouragé par l'avis rendu par la Cour internationale de Justice sur la question de l'illégalité du recours ou de la menace de recours aux armes nucléaires. Il s'est également réjoui de la signature en début d'année par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France du Traité de Rarotonga. Il s'est félicité de la ratification rapide par la France de ce traité et a exprimé l'espoir que toutes les puissances nucléaires finiront par y adhérer.
Le Premier Ministre, estimant que l'ONU doit être profondément restructurée et améliorée, a appuyé les efforts en cours pour renforcer et revitaliser l'Organisation, afin de la rendre plus démocratique et plus représentative. Il conviendrait à son avis d'augmenter le nombre des membres du Conseil de sécurité, pour refléter les réalités du monde actuel et renforcer son efficacité et sa légitimité. Pour leur part, les Samoa occidentales continueront à s'acquitter de leurs obligations financières, tout en réitérant leur appel en faveur d'une réforme du barème des quotes-parts. Le Premier Ministre rappelant qu'en 1997 l'Assemblée générale devra procéder à l'examen de la mise en oeuvre d'Action 21, a souligné que son pays et les autres petits Etats insulaires en développement attachent une grande importance au Programme d'action adopté à la Barbade en mai 1994. "Avec l'appui de la communauté internationale, nous espérons pouvoir continuer à promouvoir l'objectif de l'autosuffisance", a déclaré le Premier Ministre.
M. Alesana s'est par ailleurs félicité de l'élection des juges du Tribunal international pour le droit de la mer et de la mise en place de l'Autorité internationale des fonds marins. Il a estimé qu'il n'était qu'approprié d'octroyer le statut d'observateur auprès des Nations Unies à l'Autorité et a indiqué qu'il soutiendra les efforts visant à renforcer l'organisation et la stabilité financière de l'Autorité. Le Premier Ministre rappelant que les changements climatiques, et en particulier l'augmentation du
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niveau des océans posent de sérieux dangers pour son pays et pour les petites îles, a précisé que les Samoa occidentales, en tant que membres de l'Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) continueront à mettre l'accent sur la nécessité d'une action internationale immédiate et efficace en la matière. Il a indiqué que les propositions présentées en 1994 par l'AOSIS concernant le projet de protocole à la Convention sur les changements climatiques restent d'actualité, notant qu'il reste moins d'un an pour finaliser ce protocole et un autre instrument juridique qui devront être adoptés à la Conférence des Etats parties à la Convention qui se réunira l'an prochain à Kyoto.
Suite du débat général
M. GEORGE NGA MTAFU, Ministre des affaires étrangères du Malawi, a déclaré que la réforme des Nations Unies est indispensable, particulièrement celle du Conseil de sécurité qui doit être démocratisé afin que sa composition soit plus équitable. Il a évoqué la situation financière des Nations Unies qui ne peuvent être opérationnelles que si les Etats Membres versent leurs contributions. Il a rappelé que son pays a, pour la première fois, élu son gouvernement démocratiquement le 17 juin 1994, après trente ans de dictature. Le nouveau gouvernement a hérité de nombreux problèmes, en particulier ceux du développement social et économique ainsi que les efforts visant la réduction de la pauvreté. Nonobstant les résultats positifs découlant des efforts faits pour le développement économique, la réduction de l'inflation, la restauration des finances publiques et l'amélioration de la balance des paiements, il reste encore bien des obstacles pour le Malawi qui, a-t-il rappelé, est un petit pays sans littoral. Le Malawi s'engage pourtant, dans sa vision de l'an 2020, à contrôler son économie afin que la démocratie ne soit pas compromise. La communauté internationale doit continuer à soutenir les efforts du Malawi pour son développement économique et social.
En ce qui concerne les programmes de développement en Afrique, le Ministre s'est notamment félicité de l'adoption dans les années 90 du Nouvel agenda des Nations Unies pour le développement en Afrique (NADAF). Il a regretté que les ressources financières recueillies n'aient pas été à la hauteur des espoirs ou des attentes. L'Initiative spéciale des Nations Unies pour l'Afrique qui vient d'être lancée par le Secrétaire général, n'a pas non plus répondu aux attentes des Etats africains. Le Ministre a noté les progrès accomplis par les opérations de maintien de la paix. A propos de la situation en Angola, il a appelé l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) a respecter le Protocole de Lukasa et les accords s'y rapportant. En ce qui concerne le Burundi, son gouvernement soutient la position prise par l'OAU et les pays de la région et dénonce le coup d'Etat. Le Malawi se félicite de la mise en place du Gouvernement intérimaire du Libéria présidé par Mme Ruth Perry et du soutien apporté par la Communauté économique des Etats de l'Afrique occidentale (CDEAO), et a confirmé son soutien à l'Accord d'Abuja. Le Ministre s'est inquiété de la situation au Sahara occidental et a rappelé le rôle essentiel joué par la Mission des Nations Unies pour un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Le Ministre a appelé la communauté internationale à poursuivre son soutien aux opérations de maintien de la paix.
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Allocution de Son Excellence Mme Ruth Perry, Présidente du Conseil d'Etat du Gouvernement national de transition de la République du Libéria
Mme RUTH PERRY, Présidente du Conseil d'Etat du Gouvernement national de transition de la République du Libéria, en tant que première femme africaine chef d'Etat, a regretté que son mandat lui ait été confié dans des circonstances aussi tragiques où la guerre civile qui sévit depuis plus de six ans, les massacres aveugles et la destruction des infrastructures de bases, qui se sont intensifiés depuis avril dernier, continuent à retarder la reprise des activités économiques et privent la population de ses droits fondamentaux. "La triste réalité des enfants soldats illustre la lourde tâche qui est à entreprendre" a-t-elle indiqué et cette mission se trouve davantage compliquée par l'ampleur de l'exode rural qui a littéralement sapé l'agriculture qui autrefois était génératrice de 38% du PNB.
Mme Perry a rappelé que dès 1990 la Communauté des Etats de l'Afrique occidentale (CDAO) a déployé une force de paix sous-régionale, qui malheureusement n'a pas obtenu le plein appui des Nations Unies, alors qu'il s'agissait d'une initiative sous-régionale sans précédent. Au contraire, l'assistance internationale a été à la fois lente et inadaptée, imposant ainsi une forte pression sur les maigres ressources des Etats Membres de la CDAO. Aujourd'hui, il faut que les efforts des Etats voisins du Libéria soient complétés par la communauté internationale sous la forme d'une aide matérielle et financière. Elle a en outre lancé un appel pressant à l'Organisation pour qu'elle assume sa part du fardeau des activés de maintien de la paix au Libéria, d'autant que la reprise des combats et carnages en avril dernier a porté un nouveau coup au processus de paix défini pendant l'été 1995 à Abuja (Nigéria). Les événements du mois d'avril ont permis d'identifier les faiblesses de l'accord de paix d'Abuja et c'est ainsi qu'elle a été choisie à l'unanimité pour diriger le Libéria. Elle a estimé, à cet égard, que sa désignation était une grande victoire pour les femmes du Libéria et une reconnaissance de leur participation active au processus de paix. "Ce n'est pas un défi seulement pour moi, mais pour toutes les femmes du monde"a-t-elle ajouté.
Elle a indiqué que son gouvernement devait assurer la tâche de réconciliation nationale, de réunification, de rapatriement des réfugiés et d'établissement d'un environnement permettant des élections justes et démocratiques en mai 1997. Mais avant tout il faut désarmer les combattants, les démobiliser et les réintégrer à la société civile. Cela signifie en premier lieu le désarmement des enfants et la création d'une commission indépendante pour organiser des élections libres et justes. Le Chef du Gouvernement de transition a indiqué que toutes les parties au conflit l'avaient assurée à nouveau de leur engagement envers l'accord d'Abuja, qui offre les meilleures chances de trouver une solution au conflit. Elle a d'ailleurs précisé que le dernier sommet d'Abuja a vu les Etats de la CDAO
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s'accorder notamment sur l'imposition de sanctions à toute personne faisant obstacle à la mise en application des accords de paix, dont la responsabilité a été confiée au représentant spécial du Président de la CDAO et au Comité des neufs du CDAO au Libéria. Elle a alors demandé une assistance pour permettre le déploiement de troupes supplémentaires, qui travailleraient au désarmement et à la démobilisation des combattants ainsi qu'à la réhabilitation et à la reconstruction du pays, l'une des priorités pour assurer le succès de la réhabilitation des enfants combattants, étant la réhabilitation du système éducatif.
C'est en tant que représentant d'un pays dévasté par la guerre qu'elle a appelé la communauté internationale à se concentrer sur le désarmement nucléaire mais également conventionnel, l'accent devant être mis sur les mines antipersonnel. De même la crise actuelle au Libéria, en tant qu'elle est une expression de la distribution inégale des ressources et du déséquilibre de la prospérité à l'échelle mondiale, justifie un appel renouvelé à la communauté internationale pour qu'elle apporte enfin une aide adéquate aux pays les plus pauvres, tout spécialement en Afrique. A cet égard, elle s'est félicitée du plan spécial pour l'Afrique de 25 milliards de dollars lancé cette année par le Secrétaire général. Elle a rappelé que sa présence à la tribune aujourd'hui, en tant que chef d'Etat était le témoignage de la volonté du Libéria de soutenir le développement et les droits des femmes.
Suite du débat général
Mme ROZA OTUNBAYEVA, Ministre des affaires étrangères du Kirghizistan, a indiqué que son pays, qui est indépendant depuis seulement cinq ans, poursuit avec succès les réformes structurelles entreprises et aspire désormais à devenir membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Se félicitant du renforcement de la coopération régionale, elle a indiqué qu'au sein de l'Union de l'Asie centrale, l'Organisation pour la coopération économique et la Communauté des Etats indépendants (CEI) créent progressivement les conditions nécessaires à la libre circulation des biens, des capitaux, des services et de la main-d'oeuvre. Mme Otunbayeva a toutefois déploré l'influence négative exercée par les trafiquants de drogues sur les institutions étatiques, sapant les fondations des jeunes Etats. Elle a fait valoir que les puissances organisations criminelles internationales qui tirent profit des conflits au Tadjikistan et en Afghanistan ont tout intérêt à ce qu'ils se poursuivent. Les capacités nationales pour lutter contre le trafic des drogues et l'aide internationale sont insignifiantes en comparaison des effets destructeurs de la drogue. Le Kirghizistan, qui se félicite que l'Assemblée générale ait décidé de consacrer en 1998 une session extraordinaire à cette question, est convaincu que la communauté internationale devrait tripler les moyens mis en oeuvre pour endiguer le flux des drogues vers les pays du Nord.
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Mme Otunbayeva a indiqué que le développement durable constitue la base de la stratégie nationale de développement humain adoptée par son pays. A cet égard, le Kirghizistan attend avec impatience l'examen de la mise en oeuvre de l'Action 21 qui aura lieu l'an prochain dans le cadre d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale. Les économies en transition traversent une période difficile de reconstruction économique. Aussi, l'Organisation devrait-elle analyser et synthétiser les coopérations fructueuses des différentes institutions des Nations Unies, des institutions financières régionales et des Etats, afin de dégager une approche régionale efficace pour répondre aux problèmes contemporains.
Le Kirghizistan appuie sans réserve les efforts de paix déployés par les Nations Unies, l'OSCE et la CEI pour parvenir à une solution pacifique du conflit inter-tadjike. Il apprécie grandement les contributions de la Fédération de Russie et de l'Iran et se félicite du rôle d'intermédiaire joué par le Turkménistan. Seule une solution pacifique du conflit doit être recherchée et peut former la base d'un développement durable au Tadjikistan et en Asie centrale. Le flux de réfugiés fuyant le Tadjikistan se poursuit. Le Kirghizistan partage leur peine. Abordant les récents événements intervenus en Afghanistan, le Ministre a souligné la nécessité de rechercher un règlement politique global au conflit afin de garantir l'intégrité territoriale du pays et d'éviter toute interférence dans ses affaires intérieures. Le Conseil de sécurité doit oeuvrer à la réconciliation des différentes factions et chercher à mettre un terme à une guerre longue et inutile qui déstabilise l'ensemble du continent asiatique.
Mme Otunbayeva s'est félicitée de l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, qu'elle a signé. Elle a souligné sa détermination à faire de l'Asie centrale une zone exempte d'armes nucléaires. Pour ce faire, il importe de disposer du soutien et des garanties nécessaires des puissances nucléaires. Le Ministre a appuyé la réforme des Nations Unies, estimant qu'il faut augmenter le nombre des membres du Conseil de sécurité pour y inclure à titre permanent l'Allemagne, le Japon, ainsi que des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine.
M. MIGUEL OYONO NDONG MIFUMU, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée équatoriale, a déclaré qu'il fallait réformer les Nations Unies, dans le contexte mondial actuel, augmenter le nombre des membres permanents du Conseil de sécurité en veillant à une répartition géographique équitable. Il en va de la crédibilité des Nations Unies, a-t-il estimé.
Le Ministre a déclaré que le développement économique et social doit être une des priorités des Nations Unies. Il faut combattre la pauvreté qui est source d'instabilité politique et économique et engendre la violence.
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La paix, la stabilité et la démocratie doivent être protégées. Le Ministre a évoqué les quatres grandes réunions des Nations Unies tenues à Rio, Copenhague, Pékin et New York concernant respectivement l'environnement, le développement social, la femme et les droits de l'enfant. Ces conférences n'ont pas répondu aux espoirs qu'elles avaient fait naître. Il est essentiel de résoudre le problème de l'endettement des pays en développement.
La politique de développement que mène actuellement la Guinée équatoriale est centrée sur le bien-être des citoyens. Un programme de promotion des droits de l'homme a été mis en place avec l'aide du Centre des Nations Unies pour les droits de l'homme. Le niveau de démocratisation continue à se développer grâce à la participation active du peuple à l'économie nationale. Le Ministre s'est dit préoccupé face aux tendances contradictoires de la communauté internationale qui réduit l'aide aux pays en développement et les prive de ressources vitales sous prétexte de les encourager à la démocratie. Il faut que les pays donateurs fassent la distinction entre leurs intérêts politiques personnels et les aspirations des peuples à la liberté, à la démocratie et au bien-être. Le Ministre a dénoncé le fait que la Guinée équatoriale se trouve prise en otage par des groupes qui mènent une campagne de désinformation sur la réalité socio-politique de son pays et qui a des conséquences négatives sur l'aide apportée par la communauté internationale. Il a appelé la communauté internationale à rester objective vis-à-vis de la Guinée équatoriale et à la juger sur les réalités du pays.
M. PRAKASH CHANDRA LOHANI, Ministre des affaires étrangères du Népal, a affirmé que les opérations de maintien de la paix des Nations Unies sont indispensables à la paix et à la sécurité internationales. C'est pourquoi le Népal continue d'être l'un des grands pays contributeurs de troupes de l'Organisation, puisqu'il a mis plus de 30 000 de ses soldats et des centaines de policiers à la disposition des Nations Unies au fil des années pour les opérations de maintien de la paix. C'est dans le même esprit qu'il a soutenu les efforts actuels en vue de créer un quartier général à déploiement rapide au sein du système des accords de stand-by. Il a ajouté que ces recherches devaient se dérouler en toute transparence et en mettant l'accent sur la participation des pays contributeurs de troupes. Il a regretté que la crise financière actuelle pousse l'Organisation a recourir à des ponctions sur le budget ordinaire des opérations de maintien de la paix, ce qui retarde immanquablement le remboursement des pays contributeurs de troupes. Il a indiqué que les missions actuelles exposaient les personnels à des risques sans précédent et il a espéré que l'Organisation mette bientôt en place un système de compensation juste pour les victimes et blessés, ainsi qu'il en avait été décidé à la cinquantième session de l'Assemblée générale.
Le Ministre s'est félicité de la signature récente du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et a appelé à l'élimination totale des armes nucléaires. A cet égard, il a évoqué le Programme d'action
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pour l'éradication des armes nucléaires établi récemment par 28 pays du Mouvement des non-alignés et un certain nombre de pays neutres. Il a souhaité que le Sud de l'Asie devienne bientôt une zone exempte d'armes nucléaires et a ajouté qu'il ne fallait pas pour autant rester inactif en matière de prolifération des armes conventionnelles et notamment des mines terrestres antipersonnel. "C'est en tant que pays hôte du centre régional de Kathmandou pour la paix et le désarmement en Asie que j'insiste sur la nécessité d'accords institutionnels pour le renforcement d'une campagne de désarmement général" a-t-il précisé. Il a indiqué que l'élargissement de la composition du Conseil de sécurité devrait être guidé par le niveau de contribution des Etats Membres au maintien de la paix et de la sécurité internationales et que cet élargissement devait intervenir sans perte d'efficacité et de rapidité de réaction.
Abordant l'économie mondiale, il a souhaité que la prochaine réunion à Singapour de l'Organisation mondiale du commerce prenne en considération la réalité des pays les moins avancés, qui sont aujourd'hui étouffés par des coûts de production et de transport de plus en plus élevés et des délais de livraison très courts. Parallèlement, il a déploré le déclin des ressources allouées par les Nations Unies au développement. L'Organisation devrait, en outre, améliorer sa collaboration avec les institutions financières de Bretton Woods. Il a indiqué que les conflits, la négation des droits de l'homme et les difficultés humaines de part le monde jetaient chaque année des flots de réfugiés sur les routes, phénomène auquel son pays n'échappe pas. Il a remercié le Haut commissariat pour les Réfugiés de son action dans les camps du Népal oriental où plus de 100 000 personnes ont trouvé refuge. Il a affirmé que son gouvernement était convaincu du droit de ces personnes à un retour digne dans leur pays d'origine et a indiqué qu'il déploierait tous les efforts possibles pour régler par le dialogue et l'entente mutuelle le problème des réfugiés du Bouthan.
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