En cours au Siège de l'ONU

AG/553

A L'ASSEMBLEE GENERALE DE NOMBREUX APPELS EN FAVEUR DES PAYS EN DEVELOPPEMENT

4 octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/553


A L'ASSEMBLEE GENERALE DE NOMBREUX APPELS EN FAVEUR DES PAYS EN DEVELOPPEMENT

19961004 APRES-MIDI AG/553 Le Ghana demande un soutien plus décisif en faveur de la tâche immense entreprise au Libéria

Poursuivant son débat général, la plénière de l'Assemblée générale a entendu cet après-midi l'allocution du Président du Suriname, M. Jules Albert Wijdenbosch qui, après avoir relever les progrès accomplis par son pays sur la voie de la démocratie, a estimé que le défi majeur actuel que doit relever le Suriname consiste à renverser la tendance actuelle de la désintégration sociale.

Pour sa part, M. Peter Kasanda, Chef de la délégation de la Zambie, a estimé que la communauté internationale doit davantage se mobiliser pour combattre la pauvreté. La Zambie s'abstiendra de reconnaître le régime militaire de M. Buyoya tant qu'un gouvernement constitutionnel n'aura pas été mis en place au Burundi.

De son côté, le Chef de la délégation de Panama, M. Jorge Illueca, rappelant que son pays recouvrira sa souveraineté sur le Canal de Panama en 1999, a indiqué qu'il est prêt à assumer toutes ses responsabilités afin que le Canal soit une voie maritime interocéanique, ouverte à la communication maritime de tous les pavillons du monde, en respectant l'égalité de tous les usagers.

Le Chef de la délégation de Fiji, M. Poseci Bune, s'est quant à lui félicité de la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et de la signature par les Etats-Unis, le Royaume-uni et la France des Protocoles du Traité de Rarotonga. Il s'est l'inquiété des problèmes qu'engendrent les déchets nucléaires, l'endettement des pays en développement et les changements climatiques.

Pour sa part, Mme Danielle de St Jorre, Ministre des affaires étrangères, du Plan et de l'environnement des Seychelles, s'est inquiétée de ce que les pays les plus favorisés semblent se détourner des pays en développement. Elle a estimé que pour être plus objectifs, les critères d'évaluation des pays en développement devraient être revus à la lumière de l'indicateur de vulnérabilité.

(à suivre - 1a)

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Dernier orateur de la séance, M. Mohamad Ibn Chambas, Vice-Ministre adjoint des affaires étrangères du Ghana, s'est déclaré favorable à la levée des sanctions contre la Libye. L'Afrique a besoin d'une aide spéciale afin de garantir le succès des réformes économiques et institutionnelles engagées et des programmes spécifiques de renforcement des économies sous-régionales, a-t-il notamment déclaré.

Au cours de sa prochaine séance plénière, qui aura lieu lundi 7 octobre, à 10 heures, l'Assemblée générale devrait entendre les interventions du Cap-Vert, de Saint-Marin, de la Jordanie, des Bahamas, du Soudan, de la Lituanie et du Tadjikistan.

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Suite du débat général

M. PETER L. KASANDA, Chef de la délégation de la Zambie, a estimé que le processus de restructuration en cours permettra de concrétiser les engagements pris lors de la commémoration du cinquantième Anniversaire de l'Organisation. Il a souligné, qu'à l'aube du XXIe siècle, l'amélioration des conditions de vie de la plupart des peuples constitue le principal défi qu'ait à relever la communauté internationale. Pour ce faire, cette dernière doit mobiliser davantage de ressources afin de mettre un terme à la pauvreté endémique qui frappe nombre de régions du monde. Mettant l'accent sur les différents programmes mis en oeuvre par les Nations Unies pour la promotion du statut des femmes et des enfants, il a souligné que le monde ne peut se permettre de les négliger. Le représentant a indiqué que son gouvernement a appuyé l'adoption et signera le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires en raison de son engagement en faveur d'un désarmement général et complet sous un contrôle international efficace. La Zambie a également signé en avril le Traité de Pélindaba qui fait de l'Afrique une zone exempte d'armes nucléaires. La Zambie juge opportun d'organiser, en 1999, une session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au désarmement. Sa délégation appuie sans réserve l'interdiction définitive à l'échelle mondiale de l'utilisation, du stockage, de la production et de la commercialisation des mines antipersonnel.

Abordant la situation au Burundi, M. Kasanda a estimé que la déclaration du 11 septembre dernier du régime militaire burundais selon laquelle il restaurerait le Parlement et les partis politiques interdits va dans la bonne direction. Toutefois, la délégation zambienne souligne que tout changement de gouvernement devra se faire conformément à la constitution et être accepté par la communauté internationale. Par conséquent, le Gouvernement zambien s'abstiendra de reconnaître le régime de M. Buyoya tant qu'un gouvernement constitutionnel n'aura pas été mis en place au Burundi. Le représentant s'est déclaré encouragé par la création du Tribunal international pour le Rwanda, dont les activités, jusqu'à présent, ont été encourageantes. Soulignant la nécessité de traduire en justice les responsables du génocide rwandais, il a assuré que la mise en place de ce Tribunal dissuadera d'autres personnes de commettre des crimes semblables. Le représentant, se félicitant de l'évolution de la situation au Libéria et en Angola, a toutefois estimé que les succès accomplis dans ces pays ne pourront être consolidés que s'ils continuent de recevoir l'aide de la communauté internationale. Il a exhorté les Nations Unies à se donner les moyens de mettre en oeuvre l'Initiative spéciale pour l'Afrique, qui est largement complémentaire des efforts déployés par son gouvernement. Il a mis l'accent sur la menace que représente le poids de la dette pour le développement de l'Afrique. Le Gouvernement zambien a invité des observateurs étrangers à venir superviser le déroulement des élections présidentielles et législatives qui auront lieu cette année, ceci dans le but de mettre en évidence son attachement au processus de la démocratisation dans le pays.

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Allocution de Son Excellence M. Jules Albert Wijdenbosch, Président de la République de Suriname

M. JULES ALBERT WIJDENBOSCH, Président du Suriname, a fait état du dynamisme et de la manière extraordinaire dont M. Boutros Boutros-Ghali a accompli sa mission en qualité de Secrétaire général des Nations Unies et a attiré l'attention sur les actions notables qui ont été menées sous son mandat pour mettre en phase les Nations Unies avec les besoins et les aspirations du monde d'aujourd'hui. Evoquant par ailleurs la situation dans son pays, il a déclaré que le défi majeur auquel il a à faire face aujourd'hui est de parvenir à renverser la tendance actuelle à la désintégration sociale. Il a indiqué que le nouveau système social qui sera créé, accordera la priorité à la mise en oeuvre d'un niveau minimal de sécurité sociale pour tout citoyen, la création d'une société où la qualité de vie est la même pour tous, la promotion de la femme, l'éducation, le logement, les transports publics, l'emploi, l'alimentation, les ressources en eau et la protection des biens. D'autre part, la décentralisation législative et administrative fera l'objet d'une attention particulière afin de faciliter le développement local et régional. Les liens d'amitié avec la France, le Brésil, la Guyane, les Pays-Bas, les Etats-Unis seront maintenus et renforcés tout comme les efforts déployés en vue de l'intégration dans les Caraïbes et sur le continent américain.

Evoquant la réforme des Nations Unies, le Président a estimé que l'Organisation avait démontré ses capacités de mettre en oeuvre les idéaux et aspirations inscrits dans la Charte et a également prouvé son efficacité en matière de maintien de la paix et de la sécurité ainsi que de la promotion du développement. Le Président a insisté pour que les Nations Unies restent le forum privilégié des négociations et des actions multilatérales tout en reconnaissant qu'il fallait aussi redéfinir ses structures bureaucratiques. Il a d'autre part appelé les Etats Membres à honorer leurs engagements financiers afin d'assurer le fonctionnement de l'Organisation même si pour ce faire il fallait envisager une révision du barème des quotes-parts.

Le Président a observé que l'une des questions pressantes aujourd'hui était la misère. Si nous n'y faisons pas face, la pauvreté créera un chaos social, économique et politique, et menacera la stabilité et la paix internationales. Tous les efforts déployés pour combattre le trafic des drogues, le terrorisme et le crime organisé seront sans effet à moins que la communauté internationale ne fasse des efforts concertés en vue de l'éradication de la pauvreté. Abordant à nouveau la question du trafic des drogues, le Président a indiqué que celle-ci posait un problème particulier à un pays comme le Suriname qui ne dispose pas de ressources adéquates qui lui permettent de surveiller des centaines de kilomètres de côtes et les zones dépeuplées. C'est pourquoi le Gouvernement du Suriname a entamé des discussions sur des accords de coopération avec de nombreux pays d'Amérique latine et des Caraïbes sur cette question.

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Suite du débat général

M. JORGE E. ILLUECA (Panama) a indiqué qu'en septembre prochain se tiendra le Congrès universel sur le canal de Panama qui doit étudier le rôle du canal de Panama au XXIème siècle, avant que le pays ne recouvre sa souveraineté sur le canal, en 1999, conformément aux accords Torrijos-Carter. En 1999, le Panama sera alors mieux intégré au concert des nations car il sera à même de disposer librement de la totalité de son territoire. Le pays est disposé à assumer toutes ses responsabilités administratives, de fonctionnement et de sécurité afin que le canal redevienne une voie maritime interocéanique. Le Panama est en outre disposé à ouvrir le canal à la communication maritime internationale, sans plus tarder, à tous les pavillons du monde, en respectant l'égalité de tous les usagers, a dit le représentant. Le Panama a d'ailleurs ratifié la Convention sur le droit de la mer, il y a trois mois. Rappelant que le Xème Congrès du groupe de Rio s'est réuni il y a peu de temps en Bolivie, M. Illueca a indiqué que cette réunion de haut niveau a permis de mettre en lumière les défis auxquels doivent faire face l'Amérique latine et les Caraïbes, notamment pour remédier au niveau élevé de pauvreté. La pauvreté et la corruption sont des facteurs déstabilisateurs puissants pour de nombreuses démocraties du continent, a-t-il dit, en mettant l'accent sur le lien étroit et complexe entre la paix, les droits de l'homme et le développement. Le Panama, pour sa part, a mis en place des politiques en faveur de l'enfance, des jeunes, des femmes et des populations indigènes et rurales. Le Panama fait tout son possible pour que le niveau de développement des femmes soit nettement plus élevé et a mis en place de nombreux programmes en matière de santé, d'éducation et de participation à la vie politique en faveur de cette catégorie particulièrement défavorisée.

M. Illueca a appuyé le principe d'une interdiction complète de l'utilisation, de la production et du commerce des mines terrestres antipersonnel. Il s'est félicité de l'initiative du Brésil visant à créer dans l'hémisphère sud, une zone exempte d'armes nucléaires et a indiqué que son pays a signé le récent traité d'interdiction complète des essais nucléaires.

Pour ce qui est de la question de la drogue, le Panama appuie la convocation, en 1998, d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale chargée de passer en revue et de réactualiser les conceptions en vigueur sur cette question ainsi que les mesures liées au combat contre les substances psychotropes illicites. En outre, le Panama a progressé dans la voie de l'établissement au Panama d'un centre multilatéral de lutte contre le trafic de drogues et les délits connexes. Une réunion aura lieu en 1997 avec plusieurs pays d'Amérique latine afin d'étudier et de décider du type d'opérations à mener dans ce cadre, et d'envisager la possibilité de créer une instance civile de lutte contre le trafic de drogues tout en recevant l'appui des forces militaires.

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M. POSECI W. BUNE, Chef de la délégation de Fiji, s'est félicité de la signature par les grandes puissances nucléaires du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), et des Protocoles au Traité sur une zone exempte d'armes nucléaires dans la région du Pacifique sud. Les gouvernements des pays de cette région pourront dorénavant se concentrer sur l'utilisation économique et sociale de leurs ressources naturelles et ne plus se soucier des effets des essais nucléaires sur la santé de la population et l'environnement. La signature du TICE doit être un premier pas vers l'arrêt de la production des armes nucléaires, la destruction de celles qui existent et l'établissement d'un monde exempt d'armes nucléaires. En ce qui concerne les déchets nucléaires, il a recommandé la vigilance car le Gouvernement de Fiji est particulièrement inquiet pour son environnement et pour la santé de sa population.

M. Bune a souligné le rôle essentiel de la diplomatie préventive qui doit être mise en place par les Nations Unies afin de trouver une solution rapide aux conflits potentiels, aux menaces de génocide et à l'aggravation des tensions susceptibles de menacer la paix. Son pays recommande, comme il l'a déjà fait lors de la session précédente de l'Assemblée générale, la création d'un département spécial des Nations Unies consacré à la diplomatie préventive et appuie la proposition faite par la Norvège d'établir aux Nations Unies un fonds pour l'action préventive auquel Fiji s'engage à contribuer financièrement.

En ce qui concerne l'aide économique, le Ministre a estimé qu'il fallait aider les pays en développement et particulièrement les petits Etats insulaires. C'est pourquoi Fiji en appelle à la communauté internationale pour qu'elle augmente l'Assistance officielle au développement (AOD), qu'elle coopère à la création d'un environnement économique plus équitable pour les pays en développement, qu'elle les aide à avoir accès aux ressources des institutions internationales financières, et qu'elle facilite les investissements et leur accès aux technologies appropriées. Il faut d'urgence accroître l'AOD dont la tendance est à la baisse depuis après la fin de la guerre froide. Compte tenu de l'importance de la coopération internationale pour le développement, Fiji appuie les propositions faites dans l'Agenda pour le développement, tout en regrettant qu'elles n'aient pas été déjà traduites en actions concrètes. Il faut promouvoir l'industrialisation comme un outil permettant d'accélérer le développement économique et social dans les pays en développement et l'élimination de la pauvreté et du chômage. Evoquant la question de l'intégration complète des pays en développement dans l'économie mondiale, il a déclaré que les Etats Membres doivent mettre en oeuvre les engagements de l'Acte final adopté par la Conférence du commerce international qui confère aux pays en développement un statut spécial, car le système commercial actuel est injuste et contribue à paralyser l'économie des petits Etats insulaires. En ce qui concerne l'endettement des pays en développement, il a estimé qu'il était urgent de trouver une solution juste et durable.

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Le Ministre a appelé les Etats parties à la Convention cadre sur le changement climatique à mettre en oeuvre un protocole efficace qui permettrait d'améliorer le système climatique mondial. Fiji est un des pays menacés par la montée du niveau de la mer, les ouragans et autres phénomènes associés aux changements climatiques. Il est crucial et urgent de trouver une solution à ce problème. A propos du Droit de la mer, le Ministre a déclaré que son gouvernement se félicite de l'établissement de l'Autorité internationale des fonds marins et a annoncé que Fiji était co-auteur d'une résolution demandant que soit accordé à l'Autorité le statut d'Observateur permanent aux Nations Unies.

En ce qui concerne la réforme des Nations Unies, son pays y est favorable et est d'avis de réexaminer le barème des quotes-parts des Etats Membres afin qu'il soit plus juste et moins pesant pour les petits Etats insulaires.

Mme DANIELLE DE ST JORRE, Ministre des affaires étrangères, du Plan et de l'environnement des Seychelles a déclaré que si les Nations Unies sont mises aujourd'hui en danger d'exister... C'est justement parce que des partenaires puissants n'entendent pas se résoudre à adopter les lois qui régissent une vie de famille, où les avis sont écoutés et discutés, où les forts soutiennent les faibles et les aident. Au contraire, les pays les plus favorisés semblent se détourner des pays en développement. Sommes-nous toujours en quête de justice, d'égalité et de développement durable, s'est interrogée le ministre. Le sol du progrès se dérobe sous les pieds des pays en développement et leur avenir paraît bien incertain, surtout pour les petits Etats insulaires en développement tels que les Seychelles, qui n'ont d'autres ressources que les revenus précaires dérivés du tourisme et de la pêche. D'autre part, pour être plus objectifs, les critères d'évaluation appliqués de façon massive à tous les pays en développement devraient être revus à la lumière de l'index de vulnérabilité, a indiqué le ministre. Elle a critiqué le fait que les pays développés utilisent ce que l'on se complaît à nommer "démocratie" comme le principal critère pour mériter l'aide au développement. La démocratie devrait se manifester dans son essence pour ce qui est de l'élection du Secrétaire général des Nations Unies, a-t-elle ajouté en soulignant que la question du renouvellement du mandat de M. Boutros Boutros- Ghali devrait refléter le choix de la majorité des Etats Membres d'une institution qui est éminemment démocratique.

M. MOHAMAD IBN CHAMBAS, Ministre adjoint des affaires étrangères du Ghana, a indiqué que son pays était sur le point de ratifier le Traité de Pelindaba qui a créé une zone dénucléarisée en Afrique. Toutefois, a-t-il poursuivi, la création de zones exemptes d'armes nucléaires n'aura de sens que si les Etats nucléaires acceptent véritablement de faire des efforts en vue de parvenir, d'ici à une date prévisible, à l'élimination totale des armes nucléaires. Le Ghana a signé le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, car, a-t-il expliqué, bien qu'il soit un texte imparfait, il n'en

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constitue pas moins une première étape essentielle dans le régime de non-prolifération nucléaire. Le Ghana se joint à tous les pays membres du mouvement des non-alignés pour demander la conclusion d'un instrument international offrant des garanties contraignantes et inconditionnelles contre le recours, ou la menace du recours aux armes nucléaires. Le Ghana est également favorable à une coopération internationale renforcée afin de parvenir à une interdiction totale de l'emploi et du transfert des mines terrestres antipersonnel et des armes conventionnelles. M. Chambas a en effet expliqué que les armes continuent d'alimenter de nombreux conflits régionaux et menacent l'existence même de nombreuses démocraties dans diverses régions du monde.

Le Ministre s'est par ailleurs félicité du soutien manifesté par certains Etats à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest et à la Mission des Nations Unies au Libéria. Il a toutefois souligné que de telles formes disparates de soutien sont tout à fait inadéquates face à l'énormité des tâches entreprises au Libéria. La sous-région a réussi à négocier un accord de paix mais manque des moyens nécessaires à sa mise en oeuvre. La communauté internationale doit répondre immédiatement aux demandes de ressources financières qui lui ont été adressées, sous peine de voir la situation se détériorer davantage. Les efforts régionaux et sous-régionaux ne peuvent se substituer à ceux de la communauté internationale et ne peuvent intervenir que comme compléments, a déclaré M. Chambas.

S'étonnant de ce que certains pays, démocratiques au demeurant, refusent de reconnaître le droit inaliénable des peuples à l'autodétermination, M. Chambas a évoqué le cas du Sahara occidental. Le règlement auquel sont parvenues les parties en conflit est peut-être imparfait mais constitue néanmoins la meilleure solution possible pour les Saharaouis. Il est essentiel de reprendre le processus d'identification des électeurs, interrompu depuis plusieurs mois, et pour ce faire, de reprendre le dialogue et les pourparlers directs. Le Ministre a par ailleurs évoqué les sanctions imposées à la Libye en se disant favorable à leur levée. Les trois Etats concernés devraient eux aussi faire part de la même souplesse que celle dont ont fait preuve les autorités libyennes et contribuer ainsi à mettre un terme aux interminables souffrances du peuple de ce pays.

Estimant que le développement est le meilleur moyen de prévenir les conflits, M. Chambas a rappelé que les difficultés rencontrées par les Etats africains sont aggravées par le processus de globalisation et de libéralisation mondial. L'Afrique a besoin d'une aide spéciale afin de garantir le succès des réformes économiques et institutionnelles profondes qui ont été engagées. L'aide financière au continent est largement insuffisante et inopérante, a-t-il déclaré en souhaitant que le Programme des Nations Unies pour le développement fasse du renforcement de l'économie sous-régionale africaine une priorité de ses activités et projets en Afrique.

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