LE ZAIRE REITERE SA PROPOSITION DE CONVOCATION D'UNE CONFERENCE REGIONALE SUR LES REFUGIES
Communiqué de Presse
AG/551
LE ZAIRE REITERE SA PROPOSITION DE CONVOCATION D'UNE CONFERENCE REGIONALE SUR LES REFUGIES
19961003 APRES-MIDI AG/551 Pour de nombreux pays l'émergence de synergies régionales devrait faciliter l'action des Nations UniesL'Assemblée générale a poursuivi cet après-midi son débat général. A ce titre, elle a entendu la déclaration du Ministre des affaires étrangères du Zaïre, M. Jean Marie Kititwa, qui a indiqué que son pays n'acceptera jamais la transformation d'un partie de son territoire en "Hutuland". Le Zaïre est disposé à collaborer avec le Rwanda et le Burundi. A défaut, il n'aura d'autre choix que de refouler les réfugiés. Il réitère sa proposition d'une conférence internationale sur les réfugiés.
Par ailleurs, elle a entendu le Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, M. Pavol Hamzik, qui a estimé que pour réformer le Conseil de sécurité, il faut tenir compte du doublement du nombre de membres du groupe d'Europe orientale. Son pays veut conclure avec l'ONU un accord sur la promotion des questions familiales qui serait mis en oeuvre par le Centre international de Bratislava.
Pour sa part, le Ministre hongrois des affaires étrangères, M. Lazlo Kovacs, a soutenu que l'élargissement de l'Union européenne mais aussi de l'OTAN permettra à l'ONU de bénéficier de partenaires plus efficaces. Pour lui, la coopération, au sein de l'IFOR, de l'OTAN, l'ONU, l'OSCE, et du Conseil de l'Europe, mérite d'être maintenue.
Le Ministre des affaires étrangères de l'Ouzbékistan, M. Abdulaziz Kamilov, estimant quant à lui qu'il ne saurait y avoir de sécurité mondiale sans sécurité régionale, a indiqué que son pays est particulièrement préoccupé par la situation en Afghanistan et au Tadjikistan.
De son côté, le Ministre des affaires étrangères du Nigéria, M. Tom Ikimi, s'est félicité de l'application des Accords révisés d'Abuja et a estimé que Mme Perry bénéficie de la confiance des Libériens. Le Gouvernement nigérian signera, le moment venu et malgré ses imperfections, le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
M. Lamine Kamara, Ministre guinéen des affaires étrangères, a trouvé regrettable que l'Afrique ne prenne pas une part plus importante aux négociations internationales et a estimé que son pays était bien placé pour y jouer un rôle de choix. Il a soutenu la réforme du Conseil de sécurité sur la base d'une représentation géographique équitable.
Pour sa part, M. Danny Philip, Ministre des affaires étrangères des Iles Salomon, a proposé la création d'un Forum des Etats non dotés de l'arme nucléaire afin d'adopter une approche unifiée pour l'application de l'Article VI du TNP. Il a également préconisé une réduction du "taux plancher" du barème des quotes-parts.
En fin de réunion, l'Observateur de la Palestine a exercé son droit de réponse.
L'Assemblée générale poursuivra demain, vendredi 4 octobre, à 10 heures, son débat général. Pour ce faire, elle devrait entendre les interventions de la République-Unie de Tanzanie, de Sainte-Lucie, de la Zambie, de l'Inde, de Saint-Kitts-et-Nevis, du Kazakstan, du Botswana et du Ghana.
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Suite du débat général
M. PAVOL HAMZIK, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, a déclaré que la nécessité de réformer l'ONU est confirmée par sa situation financière qui ne pourra être résolue que si tous les Etats Membres s'acquittent de leurs obligations. La Slovaquie qui a versé l'intégralité de sa contribution au budget ordinaire de l'Organisation, s'apprête à assumer ses responsabilités en ce qui concerne le financement des opérations de maintien de la paix. Rappelant que cela fait plus de trois ans que son pays est Membre des Nations Unies, le Ministre a jugé qu'il est temps de le classer dans le Groupe C des pays contributeurs au budget des opérations de maintien de la paix. La Slovaquie appuie la réforme du Conseil de sécurité et est d'avis que ce processus devrait tenir compte du doublement du nombre des membres du groupe des Etats d'Europe orientale.
La Slovaquie soutient les efforts des Nations Unies en vue de maintenir et de renforcer la paix et la sécurité internationales. Après trois années de difficiles négociations, la Slovaquie est aujourd'hui membre à part entière de la Conférence du désarmement, occupant le siège devenu vacant à la suite de la dissolution de l'ancienne Tchécoslovaquie. La Slovaquie, qui s'est félicitée de la prorogation indéfinie du TNP, a voté en septembre en faveur de l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, qu'elle a signé lundi dernier. Estimant que les opérations de maintien de la paix représentent une part essentielle des activités des Nations Unies, la Slovaquie souhaite que leur dimension humanitaire soit renforcée.
Le Ministre, notant que la question de la sécurité et de la paix en Europe revêt une importance majeure, a estimé que la conclusion et la mise en oeuvre des Accords de Dayton représentent un tournant en vue du règlement pacifique du conflit dans l'ex-Yougoslavie. Pour sa part, la Slovaquie est prête à participer activement à la reconstruction des pays de la région. M. Hamzik a prôné un renforcement de la coopération internationale afin de mettre un terme au terrorisme et aux activités criminelles transnationales organisées. A cet égard, le Ministre a estimé qu'Interpol doit obtenir le statut d'observateur auprès de l'Assemblée générale.
Rendant hommage aux efforts et aux programmes des Nations Unies en matière de protection des droits de l'homme, M. Hamzik a rappelé que son pays a réussi en moins de quatre ans à se doter d'institutions démocratiques. Le Gouvernement slovaque souhaite vivement un mémorandum d'accord avec les Nations Unies en faveur de la promotion des questions familiales qui serait mis en oeuvre par le Centre international pour les questions familiales de Bratislava en coopération avec l'ONU. Après avoir souligné la nécessité de mettre en oeuvre les recommandations des grandes conférences des Nations Unies, le Ministre a appuyé les efforts visant à renforcer l'efficacité du Conseil économique et social. Il a souligné que l'Accord
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de libre-échange de l'Europe centrale constitue non seulement un instrument de développement du commerce régional, mais une étape dans la voie de la future intégration à l'Union européenne qui constitue, avec l'adhésion à l'OTAN et à l'OCDE, la priorité de la politique extérieur slovaque.
M. DANNY PHILIP, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères des Iles Salomon, se félicitant de la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, a rappelé que les atolls et les îles du Pacifique ont été les sites de ces essais nucléaires pendant 50 ans. Il a posé la question de savoir si les Etats qui ont mené ces essais accepteront jamais la responsabilité qui leur incombe de payer des compensations matérielles aux territoires concernés et une aide à la restauration de la productivité économique. Le Vice-Premier Ministre a regretté qu'en dépit de l'avis rendu par la Cour internationale de Justice sur la question de savoir si les essais nucléaires constituent une violation du droit international, les puissances nucléaires continuent de passer outre et de proposer une lecture différente du droit international. Les îles Salomon attendent avec impatience l'ouverture du débat sur cette question qui a été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée générale grâce au concours de la Malaisie.
Bien qu'une grande majorité d'Etats aient reconnu la nécessité d'établir des objectifs et un calendrier précis pour l'élimination de toutes les armes nucléaires, ces Etats ne disposent toujours pas de tribune pour faire valoir leurs points de vues. C'est pourquoi, les îles Salomon proposent la création d'un Forum des Etats non dotés d'armes nucléaires qui serait chargé de rechercher un accord sur une approche unifiée pour la mise en oeuvre complète de l'Article VI du Traité sur la non prolifération des armes nucléaires et de contrôler les progrès effectués à cette fin. Le Forum pourrait en outre favoriser les relations entre les zones régionales exemptes d'armes nucléaires.
Les questions d'environnement, de développement et de commerce international sont une source de préoccupation constante pour les petits Etats du Pacifique, a poursuivi le Vice-Premier Ministre. Il est urgent d'élaborer des accords internationaux pour la gestion durable des pêcheries de la région et à cet égard, les îles Salomon s'apprêtent à signer et à ratifier l'accord relatif à la Conservation et la Gestion des stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs. En outre, la gestion durable et la conservation des forêts sont d'une grande importance pour la diversité biologique et l'économie des îles Salomon, a poursuivi le Vice-Premier Ministre. L'avenir du territoire dépend en grande partie d'une stratégie de développement centrée sur l'homme. 80% de sa population vivant en milieu rural, soit sur des îles dispersées sur une surface de 1600 kilomètres d'océans, le gouvernement a pris les dispositions nécessaires pour que son système de gouvernement provincial optimise la participation de la communauté rurale à la planification des politiques et à la prise de décision.
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Abordant la question de l'élection du Secrétaire général des Nations Unies, le Vice-Premier Ministre a mis l'accent sur le fait que la Charte permet à l'Assemblée générale de jouer un rôle plus décisif en la matière. "Confrontés comme nous le sommes à l'action publique d'une des grandes puissances, ne devrions nous pas rechercher dès maintenant les voies et les moyens de rendre le processus vraiment démocratique et ouvert", s'est-il demandé. La communauté internationale doit-elle abandonner cette question essentielle au "marchandage de dernière minute derrière des portes closes" ? D'autre part, les îles Salomon partagent l'avis qu'afin de renforcer le caractère universel de l'Assemblée générale, il convient de réduire le "taux plancher" du barème des quotes-parts. Non seulement une telle initiative permettrait aux pays de la région du Pacifique de devenir membre des Nations Unies mais elle aiderait en plus certains pays en développement à payer leurs contributions annuelles en totalité et en temps voulu.
M. LASZLO KOVACS, Ministre des affaires étrangères de la Hongrie, a déclaré que l'ONU ne peut pas et ne doit pas gérer tous les problèmes du monde contemporain. Les temps ont changé, et les Nations Unies doivent changer également. Dans de nombreux cas, il apparaît que l'action de la communauté internationale est beaucoup plus efficace quand elle est menée par les organisations régionales ou par les institutions spécialisées. Le Ministre est d'avis que le désarmement multilatéral et la non-prolifération sont du domaine de la compétence des Nations Unies. Abordant le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, il a rappelé que la Hongrie faisait partie des premiers pays qui ont cosponsorisé la résolution 50/245 sur la question, et qu'elle a signé le traité s'y rapportant dès son ouverture à la signature. Ce Traité ne sonne pas le glas du processus de désarmement et il est nécessaire d'adopter une approche plus systématique et progressive en vue du désarmement nucléaire et de la non-prolifération.
Abordant la question de la stabilité et de la sécurité, il a indiqué que la Hongrie attend avec impatience les négociations sur son accession à l'Union européenne. L'élargissement de l'Alliance transatlantique permettra d'étendre la stabilité et la sécurité en Europe et de renforcer la coopération et la solidarité transatlantique. Dans ses relations avec ses voisins, le Hongrie s'efforce de faire en sorte que les conditions nécessaires à leur accession aux institutions euro-atlantiques soient réunies. Nous sommes convaincus que l'élargissement de l'OTAN et de l'Union européenne permettra aux Nations Unies de bénéficier de partenaires régionaux plus efficaces, a souligné le Ministre. Concernant la crise des Balkans, il a observé que la coopération par l'intermédiaire de l'IFOR, entre l'OTAN, les Nations Unies, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et le Conseil de l'Europe est une approche novatrice pour ce qui est de la résolution dans le futur des conflits. Il a souligné en outre qu'une présence internationale solide est indispensable dans la région afin de permettre à la démocratie et à la stabilité de s'enraciner. Il a indiqué que la question du retour et
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la réintégration des réfugiés et des personnes déplacées, dont ceux qui ont trouvé refuge en Hongrie, est un défi pour la communauté internationale. Evoquant les récentes élections en Bosnie-Herzégovine, le Ministre a exprimé sa préoccupation quant à la répartition ethnique des votes. Il a souligné l'importance de procéder sans délai à l'édification d'une infrastructure institutionnelle unique.
Le Ministre a estimé qu'il fallait renforcer la capacité des Nations Unies dans le domaine de la prévention des conflits. Un système cohérent d'alerte précoce, associant les compétences politique, militaire, humanitaire, économique augmenterait les chances de succès. Les agences spécialisées et les organisations régionales comme l'OSCE sont d'une importance primordiale. La mise en oeuvre de forces de maintien de la paix au niveau régional et des capacités de consolidation de la paix sont parmi les moyens que l'on pourrait explorer. Il a fait part de sa préoccupation quant à la réforme des Nations Unies qui, selon lui, a perdu leur dynamisme. Soulignant que la promotion de la protection des droits de l'homme est une composante essentielle de la politique étrangère de son Gouvernement, il a estimé que les Nations Unies ne bénéficient toujours pas des moyens nécessaires pour faire face aux défis humains les plus graves émanant des conflits éthniques, des guerres civiles, de l'effondrement des Gouvernements et de la loi. Il a souhaité attirer l'attention sur l'importance d'accroître les capacités préventives et de surveillance dans le domaine des droits de l'homme. Il a suggéré de prélever le financement des opérations dans ce domaine sur le budget du maintien de la paix et d'accorder un rôle de coordination plus important au Haut Commissariat pour les droits de l'homme.
M. TOM IKIMI, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, a estimé que les Nations Unies avaient le devoir de redéfinir leur rôle et d'améliorer leurs méthodes de recherche de la paix et de maintien de la paix face au nombre croissant de conflits qui éclatent aussi bien en Europe, en Afrique qu'au Moyen-Orient et la lenteur de la réaction de la communauté internationale. Toutefois, il faut admettre que le maintien de la paix et de la sécurité internationales ne relève pas exclusivement de la responsabilité exclusive des Nations Unies, a-t-il déclaré. Les dispositifs régionaux et sous-régionaux ont un rôle important à jouer et ont démontré leur disposition à agir dans ce sens.
De toutes les régions du monde qui sont actuellement témoins d'une forme ou d'une autre de conflit, avec l'implication des Nations Unies à des degrés divers, aucune peut-être n'est aussi touchée que l'Afrique, a fait observer le ministre. Les efforts individuels et collectifs déployés par les Etats africains pour opérer une mutation sociopolitique ont été mis à mal par ces conflits. Le rôle unique joué par le mécanisme central pour la prévention, la gestion et la résolution des conflits mis en place par l'Organisation de l'unité africaine (OUA) est important et doit être soutenu par la communauté internationale.
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M. Ikimi a indiqué que son pays était résolu à accompagner de son mieux le processus en cours au Libéria jusqu'à son terme logique. La mise en oeuvre des Accords d'Abuja tels qu'ils ont été révisés en août dernier est en bonne voie, a-t-il précisé. Le nouveau Conseil d'Etat dirigé par Mme Perry a été mis en place. Depuis lors, Mme Perry a bénéficié d'une confiance considérable de la part des autres membres du Gouvernement national transitoire libérien et de l'ensemble des Libériens. Il a lancé un appel d'une part aux Libériens pour qu'ils coopèrent pleinement avec le nouveau gouvernement dans l'intérêt de la paix dans leur pays, à la communauté internationale d'autre part afin qu'elle fournisse le soutien financier, matériel et logistique nécessaire au succès de l'ECOMOG et à la Mission d'observation des Nations Unies au Libéria.
Le ministre a par ailleurs précisé que le Gouvernement nigérian signerait, le moment venu, le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, malgré ses imperfections. Il a cependant indiqué qu'il attendait de la Conférence sur le désarmement qu'elle passe désormais à l'étape suivante en négociant le calendrier du désarmement.
M. Ikimi a également lancé une mise en garde contre l'utilisation des droits de l'homme comme un prétexte pour la promotion des intérêts individuels ou collectifs d'une partie de la communauté internationale au détriment de l'autre. Il s'est élevé contre la déclaration du Canada devant l'Assemblée quelques jours auparavant et qui, de l'avis du ministre était un tissu de contre-vérités et de malveillances à l'égard de son pays. Il a également exprimé la surprise du Gouvernement nigérian lorsque l'Assemblée a adopté la résolution 50/199 du 22 décembre 1995 sur la situation des droits de l'homme dans son pays. Nous pensons, a-t-il déclaré, que cette action s'appuie, pour une large part, sur des reportages dans les médias en l'absence d'enquête sur les faits en question. Une mission d'enquête, demandée par le Nigéria, a visité le pays du 29 mars au 26 avril derniers. Le rapport de la Mission identifie des zones de progrès tout en faisant des recommandations constructives.
L'administration actuelle de mon pays a continué de progresser dans la mise en oeuvre de son programme de transition vers la démocratie, a indiqué M. Ikimi. Le succès des élections tenues localement en mars de cette année constitue un résultat encourageant. Le Gouvernement a annoncé, il y a quelques semaines, le lancement d'une nouvelle campagne baptisée "Vision 2010" qui fixe des buts et objectifs macro-économiques de notre économie nationale. M. Ikimi a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle fournisse à ce programme le soutien et les encouragements nécessaires.
Le ministre a renouvelé le soutien de son pays à la position collective africaine qui estime que le poste de Secrétaire général de l'ONU devrait revenir à l'Afrique pour un second mandat. Il a rappelé à cet égard que M. Boutros Boutros-Ghali était le seul candidat de l'Organisation de l'unité africaine.
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M. JEAN-MARIE KITITWA TUMANSI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Zaïre, a observé qu'il y a plus de deux ans que le Zaïre vit les tragédies du Burundi et du Rwanda, et que le pays est victime d'un afflux massif de réfugiés de ces deux pays. Cette situation, dont le Zaïre n'est pas responsable, lui a causé et continue de lui causer des préjudices humain, matériel et écologique considérables. Il a constaté que l'action de la communauté internationale reste inexplicablement timide comme si le Zaïre devait supporter seul et indéfiniment cette charge. Bien au contraire, le Zaïre est continuellement dénigré au point d'être souvent accusé de soutenir les actions armées qui se déroulent à l'intérieur du Rwanda et du Burundi. A cet égard, un mémorandum du Zaïre sur l'insécurité au Nord Kivu et au Sud Kivu a été déposé auprès du Secrétaire général.
Le ministre a dénoncé la déformation "pernicieuse et mensongère" des faits que le Rwanda a présentée à la tribune de l'Assemblée générale. Il a rappelé que des massacres inter-ethniques avaient déjà eu lieu au Rwanda en 1959, en 1962 et en 1994. Le génocide au Rwanda, a-t-il insisté, a été conçu, mûri et exécuté par les Rwandais contre des Rwandais, soit par les dirigeants d'alors et actuels du pays. Le Zaïre est disposé à collaborer avec les gouvernements et les peuples voisins du Rwanda et du Burundi. Sinon, et à l'instar de certains gouvernements européens, le Zaïre n'aura d'autre choix que de procéder au refoulement forcé et sans condition des réfugiés dans leur pays d'origine. Le Zaïre n'acceptera jamais la transformation de facto d'une partie de son territoire en "Hutuland" que ce soit par la remise en cause de son intégrité territoriale ou par l'implantation chez lui de colonies de réfugiés, a précisé le Vice-Premier en réitérant la proposition de son pays de convoquer une Conférence internationale sur les réfugiés.
Venant à la situation politique du Zaïre, le Vice-Premier Ministre a indiqué que son pays s'est donné comme mission principale l'organisation d'élections libres, démocratiques et transparentes. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle l'accompagne efficacement dans la mise en place de nouvelles institutions démocratiques et ce, au plus tard en juin 1997. Abordant la question du maintien de la paix, le Vice-Premier Ministre a argué que la diplomatie préventive serait vide de sens si la communauté internationale ne la dotait pas d'un volet militaire permanent. C'est pourquoi, les pays de la sous-région de l'Afrique centrale ont signé le Pacte de non-agression lors du dernier Sommet de l'OUA à Yaoundé, à l'exception du Rwanda.
S'agissant de la réforme des Nations Unies en général et du Conseil de sécurité, en particulier, le Vice-Premier Ministre a estimé qu'une représentation géographique équitable corrigerait de façon adéquate le déséquilibre "criant" de sa représentation actuelle. Le Zaïre encourage la communauté internationale à approfondir sa réflexion et à ne pas oublier qu'un continent, l'Afrique, est le plus désavantagé dans la composition du Conseil.
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Le Zaïre refuse, par ailleurs, de se laisser entraîner dans des querelles sur l'octroi ou non du droit de veto aux nouveaux membres permanents. Ce faisant, il s'oppose à l'apparition au Conseil d'une catégorie de "membre permanents de deuxième classe". Le Vice-Premier Ministre a jugé inconcevable qu'un Etat intéressé par une question en discussion au Conseil ne participe qu'aux séances officielles alors même que sa contribution serait utile lors de consultations officieuses.
M. ABDULAZIZ KAMILOV, Ministre des affaires étrangères de l'Ouzbékistan, a déclaré que le maintien de la paix et le développement durable étaient les domaines prioritaires de la coopération de son pays avec les Nations Unies. Il a insisté sur la nécessité d'une sécurité régionale sans laquelle il ne peut y avoir de sécurité à l'échelle mondiale du fait que les conflits régionaux sont à l'origine du terrorisme, de la violence, du trafic d'armes et de drogues. Faisant observer que la question de la sécurité dans la région de l'Asie centrale, et particulièrement en Afghanistan et au Tadjikistan était au coeur des préoccupations de l'Ouzbékistan, M. Kamilov s'est félicité de ce que cette question ait été portée devant le Conseil de sécurité et il a indiqué que son pays était disposé à appuyer les propositions de celui-ci. Le ministre a souhaité l'imposition d'un embargo sur les transferts d'armements en Afghanistan sans que pour autant cela implique des sanctions contre ce pays. L'Ouzbékistan, qui entretient d'excellentes relations avec l'Afghanistan, souhaiterait simplement que ce pays redevienne stable et uni.
M. Kamilov a souligné la nécessité pour chaque Etat souverain de pouvoir faire ses propres choix, en accord avec ses intérêts nationaux et son identité régionale, sans ingérence des pays plus puissants. Il est également inacceptable de laisser la Communauté des Etats indépendants se transformer en un pacte politique ou politico-militaire.
Le ministre s'est félicité de la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et a souligné le soutien de son pays à l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale. En ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité, son pays est favorable à l'élargissement de sa composition et est convaincu que l'Allemagne et le Japon devraient y être représentés de façon permanente.
M. LAMINE KAMARA, Ministre des affaires étrangères de la Guinée, a rendu un hommage appuyé au Secrétaire général de l'ONU, rappelant que la délégation guinéenne soutenait sa candidature pour un second mandat, conformément à la décision du dernier sommet de l'Organisation de l'unité africaine. Il s'est félicité, au nom de sa délégation, de l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires que la Guinée vient de signer. Il a observé que ce Traité pour atteindre tous les objectifs qui lui sont assignés doit être signé et respecté par tous les Etats du monde. Nous devons donc sans passion aucune et tous ensemble, chercher à donner les assurances de
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la communauté internationale aux pays qui hésitent à franchir le pas décisif, celui du salut de l'humanité afin que dans un proche avenir, l'adhésion de tous les Etats Membres de l'ONU consacre l'universalité de cet "important" traité, a déclaré le ministre.
Dans la sous-région ouest-africaine, la situation au Libéria et en Sierra Leone connaît une amélioration sensible malgré quelques obstacles que nous cherchons à surmonter dans le cadre de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de sa force de paix, l'ECOMOG, a-til indiqué. La Guinée soutient fermement les Accords de paix d'Abuja et veillera à leur application stricte qui prévoit l'organisation d'élections libres et transparentes au mois de mai 1997. La fin de ce conflit intéresse la Guinée au premier chef en raison de la présence sur son sol, depuis plus d'une décennie, de plus de 650 000 réfugiés pour une population de sept millions de Guinéens, soit un réfugié pour dix habitants.
A propos de la situation au Burundi, M. Kamara a exprimé le soutien de son pays à la récente décision de l'OUA et de la Conférence des chefs d'Etat africains des pays des Grands Lacs réunis à Arusha contre le gouvernement issu du coup d'état. Il a précisé que le Groupe de contact de l'Organisation de la Conférence islamique sur le Jammu-Cachemire, que préside la Guinée, demande aux Nations Unies et au Conseil de sécurité d'assumer toutes leurs responsabilités en participant de manière décisive aux efforts de recherche de la paix dans le sous-continent indien.
Il est regrettable, a estimé M. Kamara, que l'Afrique ne prenne pas une part plus importante aux grandes négociations internationales. Dans la nouvelle donne du monde actuel, un pays comme la République de Guinée, par sa politique de paix, par le fait que ses intérêts ne sont pas divergents avec ceux des autres régions du monde, par la qualité de ses relations parfois exceptionnelles, avec des parties en conflits latents ou ouverts dans plusieurs régions du monde, par son appartenance à plusieurs ensembles géopolitiques, plusieurs aires culturelles, plusieurs organisations continentales et extra-africaines, pourrait jouer un rôle utile, discret dans les négociations internationales, a-t-il observé. M. Kamara a indiqué que son gouvernement souscrivait entièrement à la révision et à l'élargissement de la composition actuelle du Conseil de sécurité sur la base d'une représentation géographique équitable.
Droit de réponse
L'Observateur permanent de la Palestine a déclaré que l'allocution du Premier Ministre israélien M. David Lévy confirmait devant la communauté internationale les violations des résolutions du Conseil de sécurité auxquelles se livre ce pays et notamment en ce qui concerne le statut de Jérusalem. Le Premier Ministre a en effet nommé Jérusalem la capitale d'Israël alors que l'Assemblée générale avait décidé de considérer Jérusalem
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comme une entité internationale distincte et d'aborder la question du statut de la ville lors de la deuxième phase des négociations, a rappelé l'observateur. D'autre part, Israël n'a pas appliqué l'accord concernant Jericho, a-t-il indiqué, et à cet égard, il a dénoncé les restrictions à la libre circulation des personnes et des biens et la poursuite de la politique d'implantation de nouvelles colonies de peuplement. En revanche, il a qualifié de positive la réunion au sommet entre M. Yasser Arafat et M. Netanyahou tout en regrettant qu'elle n'ait pas débouché sur des changements nécessaires dans la politique d'Israël. Le processus de paix se trouve en grand danger, a averti l'observateur qui a exprimé l'espoir que le peuple palestinien, grâce à l'aide de la communauté internationale, des parrains de l'Accord d'Oslo et de l'Union européenne, pourra obtenir d'Israël la fermeture du tunnel et la fin du blocus dont il est victime.
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