ISR'L INVITE LA SYRIE A REPRENDRE LES NEGOCIATIONS SUR LA BASE DES ACQUIS DE LA CONFERENCE DE MADRID
Communiqué de Presse
AG/550
ISRAEL INVITE LA SYRIE A REPRENDRE LES NEGOCIATIONS SUR LA BASE DES ACQUIS DE LA CONFERENCE DE MADRID
19961003 MATIN AG/550 Le Pakistan affirme qu'il ne signera de traité de dénucléarisation que si l'Inde en fait autantL'Assemblée générale, poursuivant ce matin son débat général, a entendu l'allocution du Ministre des affaires étrangères d'Israël, M. David Lévy, qui a déclaré que l'un des objectifs immédiats de son pays est la reprise des négociations avec la Syrie à partir des acquis mêmes de la Conférence de Madrid. Le ministre a par ailleurs souligné que la sécurité qui ne relève pour Israël ni de l'obsession ni du culte aveugle ne peut être, en aucun cas, à la remorque d'un processus où le terrorisme et la violence n'ont toujours pas dit leur dernier mot.
De son côté, Mme Benazir Bhutto, Premier Ministre du Pakistan, a affirmé qu'en matière de dénucléarisation, son pays ne signera aucun traité tant que l'Inde n'en fera pas autant et simultanément. Après avoir longuement présenté la situation au Jammu-et-Cachemire, Mme Bhutto a proposé que l'Assemblée générale soutienne la convocation d'une conférence sur la paix et la sécurité en Asie du Sud.
Pour sa part, le Président de la République dominicaine, M. Leonel Fernandez Reyna, a estimé que son pays ne peut plus rester isolé. Il a exhorté l'ONU à aider Haïti. Il a invité les organismes multilatéraux d'aide au développement à trouver des solutions plus permanentes au problème du remboursement de la dette.
M. Moustapha Niasse, Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais de l'extérieur a, quant à lui, soutenu la réélection de M. Boutros Boutros-Ghali et a plaidé pour l'admission de la République de Chine au sein de l'ONU. Il a préconisé la promotion d'un partenariat mutuellement bénéfique pour le redressement de l'Afrique afin de vaincre l'afropessimisme.
De son côté, le Ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, M. Ablassé Ouédraogo, a appelé à adapter l'ONU au temps présent et à venir, car c'est un instrument au service des peuples et de leur développement.
(à suivre - 1a)
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Le Ministre des affaires étrangères de la Barbade, M. Billie Miller a pour sa part insisté sur deux graves menaces qui pèsent sur son pays et sur les petits Etats insulaires des Caraïbes : le transbordement de déchets radioactifs dans un environnement fragile et le trafic de drogues.
Le Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, Cheikh Mohamed Bin Mubarak Al-Khalifa, a souligné le lien entre la paix et la sécurité internationales, la sécurité économique et la sécurité sociale. Invitant, par ailleurs, l'Iran et les Emirats arabes unis à régler leur différends frontaliers, il a lancé le même appel à Israël, soulignant le caractère dangereux de sa politique actuelle.
Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu cet après-midi à 15 heures, l'Assemblée générale poursuivra son débat général et entendra les interventions de la Slovaquie, des Iles Salomon, de la Hongrie, du Nigéria, du Zaïre, de l'Ouzbékistan et de la Guinée.
Allocution de Son Excellence Mme Benazir Bhutto, Premier Ministre de la République islamique du Pakistan
Mme BENAZIR BHUTTO, Premier Ministre du Pakistan, a déclaré qu'elle se présentait devant l'Assemblée générale pour parler d'histoire, de justice et de moralité. Les Nations Unies, a-t-elle observé, se trouvent aujourd'hui à la croisée des chemins. De la façon dont elles relèveront les défis qui se présentent à elles, dépendra la qualité de vie que nous léguerons à nos enfants.
Parlant de la question du Jammu-et-Cachemire, le Premier ministre a rappelé que le peuple du Jammu et Cachemire avait été parmi les premiers à se voir reconnaître le droit à l'autodétermination par le Conseil de sécurité. Après cinquante ans, il en est encore à attendre l'accomplissement de cette promesse, a-t-elle déclaré.
En 1989, alors qu'un vent de liberté soufflait à travers le monde et balayait la dictature, la domination et l'occupation, une nouvelle génération de Cachemiriens se levait pour réclamer son droit à l'autodétermination. Un droit hérité de père en fils, de mère en fille. Pour anéantir la jeunesse du Cachemire, l'Inde a envoyé 600 000 hommes appartenant à des forces militaires ou paramilitaires.
Mme Bhutto a demandé que soient appliquées les résolutions 47, 51, 80, 96, 98 et 122 de l'ONU. Après avoir rappelé que le Cachemire est au coeur du différend entre le Pakistan et l'Inde, elle a indiqué qu'elle avait proposé un dialogue constructif au nouveau Premier Ministre Gowda dont la réponse positive l'avait encouragée. Malheureusement, le nouveau gouvernement s'en tient à une stratégie d'élections factices dans le Jammu-et-Cachemire occupé.
Mme Bhutto a observé d'autre part que bien que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires avait été pendant longtemps soutenu par l'Inde, c'est ce même Etat qui a cependant décidé d'opposer son veto au Traité, lors de la Conférence de Genève sur le désarmement et s'est opposé au Traité devant l'Assemblée générale le mois dernier. Le monde peut à présent se rendre compte de ce que veut l'Inde en réalité. Et c'est pourquoi le Pakistan ne signera plus aucun traité tant que l'Inde ne fera pas de même. Chaque pas que fera notre voisin dans le sens de l'escalade nucléaire nous trouvera désormais prêts à faire de même pour préserver notre sécurité nationale.
Mme Bhutto a proposé que l'Assemblée générale soutienne l'engagement d'un dialogue multilatéral sur la paix et la sécurité en Asie méridionale, incluant non seulement le Pakistan et l'Inde mais également les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et deux grandes puissances comme l'Allemagne et le Japon. Cette conférence couvrirait trois sujets critiques : la solution du différend sur le Cachemire et des autres problèmes bilatéraux entre l'Inde
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et le Pakistan, la promotion de mesures de contrôle des armes et rétablissement de la confiance, et enfin l'adoption de mesures destinées à arrêter le danger de la course aux armements nucléaires en Asie méridionale.
Le Premier Ministre a par ailleurs évoqué les graves problèmes auxquels est confronté le Pakistan et qui ont pour noms l'endettement, le déficit et la démographie. La réduction du montant de l'aide a obligé le Pakistan à emprunter à des taux commerciaux. En conséquence, le service de la dette représente aujourd'hui 47% de notre budget, a-t-elle indiqué. Nous avons choisi la voie de la démocratie fédérale et parlementaire. De la stabilité d'un Pakistan démocratique dépend la stabilité de la région et joue un rôle important dans la défense des forces de modération au sein du monde musulman et du monde en général.
Allocution de Son Excellence M. Leonel Fernandez Reyna, Président constitutionnel de la République dominicaine
M. LEONEL FERNANDEZ REYNA, Président de la République dominicaine, regrettant que la guerre froide ait empêché son pays, durant de longues années, d'être représenté à un niveau plus élevé à l'Assemblée générale, a déclaré que désormais la République dominicaine ne peut plus se permettre de rester isolée. Le Président a proposé que l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine disposent d'un siège permanent au Conseil de sécurité et a suggéré d'augmenter dans les mêmes proportions le nombre de membres non permanents afin de démocratiser le fonctionnement du Conseil. M. Fernandez Reyna a invité les Nations Unies à apporter leur soutien à l'Association des Etats des Caraïbes, récemment créée. Le Président a souligné que les pays des Caraïbes doivent relever les défis que constituent la mise en oeuvre des accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les effets de la création du marché unique européen et la consolidation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Bien qu'ayant obtenu certains avantages commerciaux préférentiels de la part des Etats-Unis et de l'Union européenne, la République dominicaine n'a pas encore tiré complètement parti de la quatrième Convention de Lomé, du Système généralisé de préférence et de l'Initiative du bassin des Caraïbes.
M. Fernandez Reyna, abordant la situation en Haïti, s'est félicité du processus de démocratisation mis en oeuvre dans cet Etat voisin et a exhorté la communauté internationale à venir en aide à sa population. La République dominicaine a commencé à développer ses relations de coopération et d'amitié avec Haïti grâce aux mécanismes de la Commission mixte bilatérale, qui a été pour l'occasion, réactivée. Ainsi, lors d'une réunion fructueuse de la Commission qui s'est tenue il y a quelques jours à Port-au-Prince, une série d'accords de coopération technique portant notamment sur le tourisme, l'agriculture, le commerce et les investissements a pu être conclue. En outre, il a été possible de réunir les conditions permettant d'arrêter une stratégie commune afin de tirer parti des sources multinationales de financement.
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Le Président, rappelant que les pays des Caraïbes ont mis en oeuvre au cours de ces derniers années des programmes d'ajustement structurel afin de rétablir la solvabilité de leur monnaie, a regretté la persistance d'importants déséquilibres en raison du poids de leur dette extérieure. Ainsi, le montant de la dette extérieure de la République dominicaine a été multiplié par treize en trente ans. M. Fernandez Reyna a estimé que les organismes multilatéraux d'aide au développement et les pays donateurs devraient apporter des solutions plus permanentes au problème du remboursement de la dette, afin de dégager des ressources qui pourraient être utilisées immédiatement pour lutter contre la pauvreté et arrêter la dégradation de l'environnement. Le processus actuel de réorganisation du système international devrait en outre permettre d'adopter des mesures appropriées pour combattre le terrorisme et lutter contre le trafic des drogues.
Suite du débat général
M. MOUSTAPHA NIASSE, Ministre d'Etat et Ministre des affaires étrangères et des Sénégalais vivant à l'étranger, a rendu hommage à M. Boutros Boutros-Ghali, "ce militant ardent de la paix et de la coopération entre les peuples, dont l'action louable au service de l'ONU mérite d'être soulignée pour l'encourager à persévérer dans cette voie". Il a rappelé que récemment à Yaoundé, les Chefs d'Etats africains ont adopté une déclaration dans laquelle ils ont recommandé sa réélection. Poursuivant, le Ministre d'Etat a souligné que de nos jours, les nations sont confrontées à un immense paradoxe : d'un côté, le phénomène croissant de la mondialisation des techniques et, de l'autre, une nouvelle fragmentation des nationalités qui a provoqué une recrudescence de nouvelles formes de confrontations et de conflits. Parlant en particulier de la situation au Libéria, le Ministre d'Etat a estimé qu'il ne fallait pas céder au découragement. En effet, la dernière rencontre ministérielle d'Abuja, qui a réuni les membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, a pris des décisions courageuses propres à créer de nouvelles conditions propices à la normalisation de la situation dans ce pays à travers l'organisation d'élections libres et démocratiques.
Parlant des opérations de maintien de la paix, le Ministre d'Etat a fait observer que l'ONU a été appelée, de plus en plus, à créer une "deuxième génération" d'opérations. Les casques bleus, en effet, ont été rejoints par des experts civils qui fournissent une aide politique, économique, sociale et humanitaire. La participation du Sénégal au système des forces en attente initié récemment par le Secrétaire général ainsi que son engagement dans la mise en place d'un système opérationnel d'alerte et de réaction rapide s'inscrivent dans sa volonté de continuer de s'impliquer dans cette "noble mission au service de la paix". Soulignant que son pays est devenu membre de la Conférence du désarmement, le Ministre d'Etat s'est félicité de la signature, en mars dernier au Caire, de l'Accord de Pelindaba sur la dénucléarisation de l'Afrique.
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S'agissant de la réforme des Nations Unies, le ministre a souligné que la restructuration et la démocratisation du Conseil de sécurité doivent être et demeurer un objectif de premier plan. La réforme des Nations Unies suppose une plus grande ouverture et une représentation plus significative des régions du monde. C'est pourquoi, le Sénégal appuie la demande de la République de Chine, à être admise au sein de l'ONU. Cette admission serait une contribution significative à la stabilisation des relations internationales dans cette partie de l'Asie et à une coopération économique, technique et culturelle sans précédent entre les pays du Sud-Est asiatique et entre ceux-ci et l'Afrique.
S'agissant de la question de la dette, le Ministre d'Etat a mis l'accent sur le fait que les efforts d'ajustement soutenus engagés par les pays d'Afrique resteront vains si des facteurs exogènes tels que le fardeau de la dette et la détérioration des termes de l'échange continuent d'entraver sérieusement les perspectives de développement. Les efforts déployés par les institutions de Bretton Woods devraient être appuyés par l'augmentation de l'aide publique au développement, l'allégement substantiel de la dette et la levée des barrières et autres mesures protectionnistes. Le Sénégal reste fermement convaincu que les moyens de combattre l'afropessimisme sont à la portée de la communauté internationale si elle est résolue à promouvoir un partenariat mutuellement bénéfique pour le redressement d'une Afrique aux potentialisés immenses.
M. DAVID LEVY, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d'Israël, a réitéré la volonté d'Israël d'aboutir à la paix selon la politique et les lignes fondamentales de l'action du gouvernement. Le Gouvernement israélien, a-t-il indiqué, est guidé dans son parcours de paix par un certain nombre de principes. La sécurité ne relève pour nous ni de l'obsession ni du culte aveugle. Elle doit constituer une pièce maîtresse dans l'architecture de paix. Elle ne peut être, en aucun cas, à la remorque d'un processus où le terrorisme et la violence n'ont toujours pas dit leur dernier mot. M. Lévy a adressé un appel solennel à l'ONU pour qu'elle poursuive sans relâche sa coopération active dans la lutte contre le terrorisme et dans sa condamnation sans équivoque.
De retour du Sommet de Washington, il a remercié le Président et le Secrétaire d'Etat des Etats-Unis pour leur contribution exemplaire dans le rapprochement des parties et pour leur profond engagement dans la relance du processus de paix. Dimanche prochain, a-t-il indiqué, les équipes israélo- palestiniennes se réuniront afin d'aplanir les divergences en vue de l'application des différents accords.
M. Lévy a souligné qu'Israël souhaite participer au développement régional, dans une distribution juste et équitable des rôles. Ce principe est l'une des lignes de force de la normalisation. A ce titre, paix et normalisation sont indissociables. Certains pays parmi nos voisins
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considèrent encore Israël comme un corps étranger à sa région. C'est à la normalisation qu'il revient de gommer à tout jamais les blocages idéologiques. L'un de nos objectifs immédiats, a-t-il poursuivi, est la reprise des négociations avec la Syrie à partir des acquis mêmes de la Conférence de Madrid. De cette tribune, nous invitons le Président El-Assad à la reprise des négociations. Avec le Liban, nous n'avons aucun différend territorial. Nous sommes par ailleurs attachés à sa souveraineté. Le Liban peut constituer un terrain d'entente propice à la restauration de la confiance et à l'avènement de la paix.
Le ministre a souligné en outre la nécessité d'établir un système de sécurité régionale répondant de façon multilatérale et coopérative à tous les problèmes de sécurité. Les avantages de cette approche régionale reposent sur des négociations directes entre tous les pays de la région, a-t-il déclaré. Lorsque paix et réconciliation régneront enfin entre tous les pays du Moyen-Orient, Israël aspirera à l'établissement d'une zone démilitarisée d'armes chimiques, biologiques et nucléaires, exempte de missiles balistiques et faisant l'objet de vérifications vigoureuses.
Bien que préférant largement un système de sécurité régionale, Israël est favorable à l'application de certains aspects des dispositifs internationaux de contrôle des armements et de démantèlement des armes lorsque les conditions le permettent. C'est la raison pour laquelle Israël a ratifié la Convention sur les armes conventionnelles et a imposé un moratoire sur la fabrication et l'exportation des mines antipersonnel. Il a signé également le Traité contre l'utilisation de l'arme chimique et ces derniers jours, le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. M. Lévy a fait observer que son pays souhaitait ardemment être membre actif et à part entière du concert des nations représentées à l'ONU. Il a exprimé son regret et sa profonde déception face au fait que la question de l'appartenance d'Israël à un groupe régional ne soit toujours pas résolue.
Le ministre a évoqué Jérusalem "dont le nom même se déploie dans l'infinie récitation de la paix". Jérusalem, a-t-il déclaré, est le berceau des trois grandes religions. C'est une réalité religieuse entièrement partagée à laquelle Israël attribue une importance sacrée. Capitale d'Israël, celle des temps anciens et modernes, jamais Jérusalem ne fut la capitale d'un pays autre qu'Israël. Rarement aussi, pour ne pas dire jamais, un Etat souverain s'est vu dénier le droit de fixer librement sa capitale.
Mme BILLIE A. MILLER, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangère, du tourisme et du transport international de la Barbade, a mis l'accent sur la vulnérabilité des petits Etats insulaires en développement et le rôle crucial qu'ils sont appelés à jouer dans le contexte du développement durable mondial, deux caractéristiques qui avaient été soulignées lors de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUCED),
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à Rio, en 1992. Il a rappelé que ce sont ces données qui avaient justifié la décision de la CNUCED d'organiser une Conférence sur le développement des petits Etats insulaires en développement à la Barbade, en 1994. La Barbade, a poursuivi Mme Miller, ainsi que les autres membres de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement sont résolus à poursuivre leurs efforts en vue de la réalisation des objectifs de la Déclaration et du Programme d'action de la Barbade, car il en va de leur survie même. En attendant, ces Etats sont déçus de constater que nombre de promesses contenues dans le Programme d'action de la Barbade n'ont pas encore été traduites en action.
En raison du lien intrinsèque qui existe entre l'environnement maritime et nos territoires, a encore déclaré Mme Miller, nous nous félicitons du nouveau régime établi en matière de droit de la mer. A ce propos, elle a évoqué l'entrée en vigueur de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, et l'établissement du Tribunal international sur le droit de la mer. La Vice-Premier Ministre a ensuite fait part de sa préoccupation en ce qui concerne l'utilisation de la mer des Caraïbes pour le transbordement de matières nucléaires et autres produits dangereux. Elle craint les conséquences que pourraient avoir certains accidents sur l'environnement très fragile qui est celui des pays de sa région. Les Chefs des gouvernements de sa région se sont à plusieurs reprises, prononcé contre le transbordement de ces matières dans leur région, et seraient heureux de pouvoir approfondir le dialogue avec les autres Etats et les organisations concernés.
Mme Miller a ensuite attiré l'attention sur le trafic de drogues, une autre menace qui pèse sur son pays et d'autres petits Etats insulaires en développement, en raison de leur position géographique stratégique. Ce fléau menace jusqu'à la survie de notre système démocratique, a-t-elle déclaré. Elle s'est félicitée des mesures renforcées adoptées par la communauté internationale dans ce domaine. La Barbade accorde la plus grande importance à la coopération en cette matière et ne relâcherait pas ses efforts de lutte contre le trafic de drogues, en dépit de ses ressources limitées. Elle a cependant indiqué que la Barbade ne ferait pas le sacrifice de sa souveraineté dans ce combat. Le ministre a également réaffirmé l'engagement de son pays en faveur des principes de la Charte des Nations Unies, et l'importance que son pays accorde à l'Organisation, seul forum mondial qui soit en mesure de générer une coopération internationale d'une telle ampleur. Evoquant la crise financière dans laquelle est l'Organisation, elle a indiqué qu'elle était parmi ceux qui, comme le Groupe des 77 et la Chine, considéraient que cette situation était imputable, essentiellement au fait que certaines grandes puissances ne payaient pas entièrement leurs contributions, ou dans les délais impartis.
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CHEIKH MOHAMED BIN MUBARAK AL-KHALIFA, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, a expliqué que la vision historique qui fait de la sécurité nationale et de la sécurité régionale deux concepts inséparables, pourrait servir de point de départ à un examen complet et à une redéfinition de la question de la sécurité sous tous ses aspects. En dépit de l'importance du processus de réforme administrative et financière, il semble que les grandes puissances n'aient pas accordé l'attention qu'il faut à la question de la sécurité collective. A cet égard, Bahreïn considère qu'il est possible de recourir davantage aux mécanismes de diplomatie préventive pour prévenir les conflits en les contenant ou en éliminant leurs sources. Le ministre a souhaité que soient développés les mécanismes de coopération entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales.
Venant à la situation entre l'Iraq et le Koweït, il a accueilli avec satisfaction la signature du mémorandum entre l'Iraq et les Nations Unies et a appelé de ses voeux la mise en oeuvre rapide de la résolution 986 du Conseil de sécurité qui, a-t-il observé, constitue une mesure essentielle visant à alléger les souffrances du peuple iraquien. Le ministre s'est déclaré préoccupé de l'occupation par l'Iran de trois îles appartenant au territoire des Emirats arabes unis. Il a lancé un appel à l'Iran pour qu'elle réponde, de manière urgente, à l'invitation des Emirats arabes unis à régler la question par le biais de discussions bilatérales et d'autres mécanismes de règlement pacifique des différends.
Le ministre a souligné que la sécurité économique est également fondamentale pour la sécurité et la paix internationales. Il a observé que les défis du développement dans un système économique globalisé exigent à la fois des efforts nationaux et internationaux. La sécurité sociale constitue un autre élément vital de la paix et de la sécurité internationales. Le ministre a souligné que la capacité des sociétés à promouvoir le développement social est fondamentalement liée aux objectifs du progrès économique et du développement en général dans toutes ses dimensions humaines. Partant, tout engagement international en la matière doit tenir compte du contenu culturel du développement social et des divers facteurs nationaux.
Venant aux conflits en général, et à la situation au Moyen-Orient en particulier, le ministre s'est déclaré préoccupé par les récents événements qui trouvent leur origine, a-t-il souligné, dans la politique entreprise par le nouveau Gouvernement israélien. Bahreïn lance un appel à la communauté internationale, aux deux parrains du processus de paix et à la Communauté européenne pour qu'ils exhortent Israël à mettre fin à ses pratiques répressives à l'égard du peuple palestinien, et à reprendre les négociations sur le statut final des territoires palestiniens conformément aux accords conclus entre les deux parties. Ces acteurs doivent également souligner l'importance de la reprise des négociations avec la Syrie et le Liban.
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S'il maintient sa politique, a averti le ministre, Israël risque de faire reculer le processus de paix et plonger le pays dans un nouveau cycle de tension et de violence.
Abordant la question du terrorisme, le ministre a souhaité une plus large coopération dans des domaines tels que la prévention, l'identification des activités terroristes ou encore l'adoption de mesures contraignantes. Il a, à cet égard, exprimé sa gratitude à tous les Etats qui ont manifesté leur appui lorsque Bahreïn était la cible d'attaques terroristes soutenues par l'extérieur. Se félicitant des efforts visant à restructurer le Conseil de sécurité, le ministre a souligné que l'entrée de son pays dans cet organe pour la période 1998-1999 témoignage de son caractère pacifique et de sa volonté de jouer un rôle actif dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
M. ABLASSE OUEDRAOGO, Ministre des affaires étrangères du Burkina Faso, a observé que les tendances présentes sur la scène internationale étaient préoccupantes. L'égalité souveraine des Etats, le principe de la liberté du commerce sont mis à mal par des mesures unilatérales. A cela s'ajoute une situation de crise financière essentiellement causée par le défaut de paiements des contributions dues à l'Organisation. Quant au Conseil de sécurité, il conserve une opacité relativisée par des ouvertures mineures et l'origine géographique de ses membres permanents est en contradiction avec le principe de répartition géographique équitable.
L'Assemblée générale, socle et garant de l'édifice, se retrouve 51 ans après délesté de ses attributions et même de ses attributs. Bien qu'on ne puisse opposer l'Assemblée générale au Conseil de sécurité, il faut néanmoins noter que l'évolution récente des deux organes, au lieu d'accroître leur complémentarité, a plutôt accentué leur dérive séparée. Après avoir rappelé que l'Organisation des Nations Unies a charge de destins et d'âmes, mais qu'elle est aussi une institution qui doit être gérée et où chacun doit pouvoir se reconnaître.
Le ministre a ajouté que le Burkina Faso comprenait et soutenait le caractère irremplaçable de l'Organisation des Nations Unies. C'est, a-t-il déclaré, un instrument à nul autre pareil si nous voulons un monde de fraternité et de progrès. Poursuivant, il a fait observer que malgré les efforts de l'Afrique la pauvreté s'y étend en plus des crises et des conflits. C'est, a-t-il estimé, la conséquence de politiques initiées à partir des pays qui contrôlent les marchés. La pauvreté est aussi la conséquence de répartition inégale au sein des pays en développement. Quant à la notion de globalisation, elle s'accompagne paradoxalement de la notion de fragmentation tant au plan politique qu'au plan économique. Les conférences mondiales des six dernières années ont promu le concept de partenariat auquel il reste encore à donner un contenu et un poids.
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Le ministre a admis que, se prendre en charge, est le début de la sagesse. Cependant, a-t-il ajouté, cela ne saurait suffire sans un environnement favorable. Depuis les discussions de l'Uruguay Round à la création de l'Organisation mondiale du commerce, cela se vérifie constamment. La solidarité, maître mot, doit être partout et baliser nos actions si nous voulons d'un village planétaire et non d'une succession d'enclaves plus ou moins fortunées et condamnées à se détruire mutuellement à terme. Seul le multilatéralisme pourrait nous garantir contre un tel sort, d'autant que l'époque voit un recul de l'Etat sur la maîtrise des éléments de sa souveraineté. De toutes parts, des structures et des organisations plus ou moins licites transcendent les Etats et établissent des réseaux et des relations transnationales. Il est donc impératif que nous soyons en phase avec la marche du monde et que nous adaptions au temps présent et à venir, notre instrument privilégié, notre instrument commun : l'Organisation des Nations Unies au service des peuples. C'est la volonté politique qui fera la différence.
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