En cours au Siège de l'ONU

AG/546

A L'ASSEMBLEE GENERALE PLUSIEURS VOIX S'ELEVENT EN FAVEUR D'UNE PLUS GRANDE DEMOCRATISATION DES ETATS ET DES NATIONS UNIES

1er octobre 1996


Communiqué de Presse
AG/546


A L'ASSEMBLEE GENERALE PLUSIEURS VOIX S'ELEVENT EN FAVEUR D'UNE PLUS GRANDE DEMOCRATISATION DES ETATS ET DES NATIONS UNIES

19961001 MATIN AG/546 Le Burundi déclare avoir rempli les conditions posées par ses voisins et appelle à la levée immédiate des sanctions

L'Assemblée générale, poursuivant ce matin son débat général, a entendu l'allocution de M. Mendsaikhany Enkhsaikhan, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Mongolie, qui a déclaré que son pays venait pour la première fois en 75 ans de transférer le pouvoir étatique aux forces politiques démocratiques. La Mongolie qui est déterminée à accélérer son propre processus de réforme, appuie la restructuration en cours aux Nations Unies, estimant que leurs activités devraient être modifiées et démocratisées conformément aux objectifs de la Déclaration du cinquantième Anniversaire.

M. Teodor Viorel Melescanu, Ministre d'Etat, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a indiqué que son pays est de ceux qui considèrent qu'il existe de nos jours une chance historique d'assurer la sécurité et la stabilité dans le monde. Conscient de l'importance du processus de démocratisation, son gouvernement a décidé d'organiser à Bucarest, au début de septembre 1997, la troisième Conférence internationale sur les démocraties nouvelles ou restaurées. Le Ministre s'est déclaré inquiet quant au maintien d'une situation complexe et incertaine dans les zones orientales de la République de Moldova et a réaffirmé la nécessité d'un retrait ordonné et inconditionnel des troupes étrangères de Transdniestrie.

Pour sa part, M. Somsavat Lengsavad, Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao, a déploré l'ingérence dans les affaires des petits pays et la pratique de politiques d'hégémonie à leur égard. Il s'est félicité de l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et a rappelé que son gouvernement avait déjà signé le Traité relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est. Il a encouragé la République populaire démocratique de Corée et les Etats-Unis à appliquer les accords conclus et a exprimé son soutien à la réunification pacifique de la Corée. Le Ministre a reconnu la nécessité d'affirmer le rôle de l'Assemblée générale en tant qu'organe principal de délibération et de décision de tout le système des Nations Unies, estimant que le Conseil de sécurité devrait être restructuré et démocratisé.

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Le Ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie du Congo, M. Destin-Arsène Tsaty-Boungou, après avoir salué les efforts déployés par le Secrétaire général de l'ONU au cours des cinq dernières années, a estimé que le processus de démocratisation et d'intégration économique de l'Afrique mérite d'être davantage encouragé par la communauté internationale. Le Congo, qui préside le Comité consultatif permanent de l'ONU sur les questions de sécurité en Afrique centrale, se félicite qu'en Angola les parties s'emploient à mettre résolument en application les accords de paix. Il se réjouit de la signature du nouvel accord de paix au Libéria et invite toutes les parties en conflit au Burundi à se ressaisir.

M. Farez Bouez, Ministre des affaires étrangères du Liban, a quant à lui estimé qu'il fallait augmenter l'efficacité du dispositif onusien, raffermir la confiance en ce dernier et refuser toute hégémonie sur ses décisions. Le Ministre a regretté que le nouveau Gouvernement d'Israël se soit totalement retiré du processus de paix et refuse d'honorer ses engagements. Evoquant les récents incidents survenus à Jérusalem, il a demandé à Israël de mettre un terme à ses provocations. Pour M. Bouez, il faut revenir aux préalables de la paix tels qu'ils ont été énoncés à Madrid et qui restent les seuls acceptables pour les peuples de la région et susceptibles d'instaurer une paix durable au Moyen-Orient. Pour sa part, le Liban relève aujourd'hui de nombreux défis, démontrant que son unité nationale, l'établissement de sa pleine souveraineté sur son territoire et son indépendance sont inéluctablement inhérents à son existence.

Le Ministre d'Etat aux affaires étrangères d'Oman, M. Youssef Bin Alawi Bin Abdullah, a appelé Israël à ne pas autoriser l'utilisation du tunnel ouvert sous les lieux saints alors que s'ouvre le sommet de Washington et à prendre des mesures crédibles dans le cadre de la mise en oeuvre des accords de paix. Il a par ailleurs invité l'Iraq à coopérer avec les Nations Unies en vue d'une levée éventuelle de l'embargo. Il a également souligné l'importance de la coopération internationale en matière de protection de l'environnement ainsi que dans le domaine commercial. Le Ministre a enfin exhorté les Etats Membres, et particulièrement les membres permanents du Conseil de sécurité, à s'acquitter de leurs obligations financières à l'égard des Nations Unies.

M. Luc Rukingama, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Burundi, a déclaré que le gouvernement de salut public mis en place en août dernier est une équipe de large ouverture qui a pour ambition de ramener le pays sur la voie de la paix et de la sécurité. Il a déploré que les efforts de ce gouvernement soient entravés par les sanctions économiques décrétées contre lui, lesquelles risquent de renforcer l'action armée des groupes rebelles et criminels entraînant une guerre civile généralisée. Rappelant que le Parlement, ainsi que les partis et associations politiques venaient d'être restaurés, le Ministre a réitéré l'engagement pris par son gouvernement de débattre de toutes les questions fondamentales avec tous les partenaires politiques intéressés, y compris les groupes armés. Le Gouvernement burundais

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venant de répondre positivement et sans délai aux conditions posées par ses voisins, il invite ces derniers à prendre toutes les dispositions appropriées en vue de la levée immédiate de l'embargo.

De son côté, le Prince héréditaire Albert de Monaco, a préconisé un développement durable et harmonieux soucieux de préserver les ressources de notre planète pour les générations à venir. Il a annoncé qu'il signerait aujourd'hui le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et que la Principauté apporterait, par ailleurs, un concours financier régulier aux opérations de déminage en contribuant au Fonds spécial des Nations Unies ouvert à cet effet. Face au développement de la prostitution enfantine et de la traite des jeunes enfants, le Prince a plaidé pour un renforcement de la protection juridique internationale.

Au cours de sa prochaine séance, qui aura lieu cet après-midi à 15 heures, l'Assemblée générale poursuivra son débat général. Pour ce faire, elle devrait entendre les interventions des Emirats arabes unis, de la Côte d'Ivoire, de l'Arabie saoudite, de la Mauritanie, de la Jamaïque, de la Jamahiriya arabe libyenne et de l'Arménie.

Suite du débat général

M. TEODOR VIOREL MELESCANU, Ministre d'Etat et Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a indiqué que son pays est de ceux qui croient que le monde a aujourd'hui une chance historique de jouir de la paix, de la sécurité et d'une stabilité durables. Cela exige une coopération internationale accrue et un nouvel esprit de partenariat entre tous les pays. La Roumanie entend contribuer à cet effort commun, tout en travaillant à consolider les résultats déjà obtenus dans la construction d'une nouvelle société démocratique fondée sur l'Etat de droit, le respect des droits de l'homme et l'économie de marché, afin de s'affirmer comme un facteur de stabilité dans la région. Pour surmonter les difficultés de la transition et pour préparer son adhésion à l'Union européenne, la Roumanie bénéficie d'une importante assistance de la part de l'Union européenne et des ses membres. Elle est devenue membre à part entière de l'initiative centrale européenne et sera l'une des parties à l'Accord de libre-échange en Europe centrale, à partir de l'année prochaine.

M. Melescanu a estimé que la signature du Traité de compréhension, de coopération et de bon voisinage entre son pays et la Hongrie constitue un événement très significatif non seulement pour leur réconciliation historique, mais aussi pour la stabilité en Europe centrale. Il faut relever par ailleurs la participation active de la Roumanie au partenariat pour la paix de l'OTAN. Sur le plan sous-régional, la Roumanie a soutenu les mesures visant à faire avancer la coopération économique dans la région de la mer Noire et le processus de stabilité et de bon voisinage dans le sud-est de l'Europe. Conscient de l'importance du processus de démocratisation, le Gouvernement roumain a décidé d'organiser à Bucarest, au début de septembre 1997, la troisième Conférence internationale sur les démocraties nouvelles ou restaurées.

Le Ministre roumain a indiqué que le grand problème qui exige une solution à la veille du troisième millénaire est de trouver la synthèse appropriée entre l'aspiration générale à l'universalité et l'aspiration particulière à l'identité. La série des grandes conférences organisées par les Nations Unies a permis de dégager une liste de priorités. Dans le même temps, ces conférences ont débouché sur le nouveau concept intégré du développement durable centré sur la personne humaine. "Maintenant que nous sommes engagés sur la voie de la revitalisation, du renforcement et de la réforme du système des Nations Unies, il nous semble opportun et utile de mettre à profit ces acquis", a déclaré M. Melescanu. A cet égard, le Ministre a proposé qu'une séance spéciale de l'Assemblée générale soit consacrée aux résultats de la réforme de l'ONU.

Abordant la gestion des crises et des conflits, M. Melescanu a indiqué que son gouvernement apporte son concours, en ex-Yougoslavie, au développement de relations normales entre les pays de la zone et à l'application intégrale des Accords de Dayton. Le Ministre s'est déclaré inquiet au sujet du maintien

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d'une situation complexe et incertaine dans les zones orientales de la République de Moldova et a réaffirmé la nécessité d'un retrait ordonné et inconditionnel des troupes étrangères de Transdniestrie. Pour ce qui est des sanctions, la Roumanie, qui a été fortement affectée par la stricte application des régimes de sanctions économiques, surtout dans le cas de l'ex- Yougoslavie, considère que les Nations Unies doivent jouer un rôle plus important dans le processus des réparations à accorder aux Etats tiers, afin de maintenir l'efficacité et la crédibilité des actions du Conseil de sécurité en la matière. La Roumanie salue avec satisfaction l'adoption du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Elle fait sienne l'idée selon laquelle les Nations Unies peuvent et doivent contribuer à la mise en oeuvre d'un nouveau partenariat global pour le développement entre les pays en développement, les pays développés et les institutions multilatérales.

M. SOMSAVAT LENGSAVAD, Ministre des affaires étrangères de la République démocratique populaire lao, a noté qu'en dépit du renforcement de la coopération internationale pour le développement, les situations complexes et les tensions persistent dans plusieurs régions du monde causées pour la plupart, par des conflits inter-ethniques ou religieux. Il a souligné la menace que représente l'ingérence dans les affaires des Etats, de la pratique des politiques d'hégémonie à l'encontre des petits pays en leur imposant arbitrairement des blocus économiques, de nouvelles formes de racisme et d'esclavage. Ces situations mettent en danger la coexistence harmonieuse entre les Etats et les peuples et risquent de les désintégrer. L'interdépendance et la mondialisation accrues de l'économie internationale ont contribué à créer des déséquilibres et une marginalisation croissante des pays en développement. La communauté internationale, animée du sens de l'équité et de la justice, doit trouver les moyens d'agir afin de résoudre ces problèmes.

M. Lengsavad a souligné que dans son pays, la réforme économique entamée en 1986 a donné des premiers résultats satisfaisants. Le taux moyen de croissance économique annuelle pour les cinq dernières années est de l'ordre de 6,4 pour cent et le taux d'inflation reste généralement stable, ce qui favorise les conditions de vie des populations multiethniques lao et contribue à maintenir la stabilité politique et l'harmonie sociale. Son gouvernement continuera de poursuivre cette réforme basée sur une économie de marché, d'encourager les différents secteurs économiques et favorisera l'investissement étranger. Dans ses rapports avec l'extérieur, le Gouvernement lao entend poursuivre sa politique de paix, d'indépendance et de coopération et concentre ses efforts sur la préparation de son entrée à l'ANASE, en 1997. Il se félicite de l'intention manifestée par le Cambodge et le Myanmar de devenir membres de l'ANASE. Il rappelé que le projet de construction du chemin de fer trans Asie-Europe,de Singapour vers la Chine via le Laos, permettra le développement de la coopération dans cette partie du monde. Il s'est félicité de l'adoption de la Convention sur l'interdiction complète des essais nucléaires et a rappelé que son gouvernement a signé un

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Traité relatif à la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie du Sud-Est.

M. Lengsavad a noté les progrès remarquables faits en Bosnie-Herzégovine et en Afrique du Sud. En ce qui concerne Cuba, il a émis l'espoir que les Etat-Unis d'Amérique adopteront une position plus raisonnable dans la recherche d'une solution. Il a évoqué la situation complexe du Moyen-Orient et s'est inquiété des événements survenus la semaine passée à Jérusalem. A propos de la péninsule coréenne, il a encouragé la République populaire démocratique de Corée et les Etats-Unis à mettre en oeuvre les Accords qu'ils ont conclus et a exprimé son soutien à la réunification pacifique de la Corée.

M. Lengsavad a évoqué les menaces que constituent les problèmes de la drogue et de l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales et a appelé à la coopération internationale et au principe de responsabilité partagée afin de les combattre. En ce qui concerne l'environnement, il a déclaré que la croissance économique doit aller de pair avec la protection de l'environnement.

Le Ministre a souligné l'importance des Nations Unies, la seule instance multilatérale universelle, et la nécessité d'affirmer le rôle de l'Assemblée générale où tous les Etats sont représentés comme étant l'organe principal de délibérations et de décision du système des Nations Unies. Quant au Conseil de sécurité, il devra être restructuré et plus démocratisé. Il faudra élargir le nombre de ses membres permanents et non permanents conformément à une répartition géographique équitable.

Le Prince héréditaire Albert de Monaco a préconisé un développement durable et harmonieux, soucieux de préserver les ressources de notre planète afin que les générations futures ne s'en trouvent pas, un jour, totalement dépourvues. A cet égard, il a souligné l'importance de la session extraordinaire de l'Assemblée générale qui sera consacrée à l'examen et l'évaluation d'ensemble de la mise en oeuvre d'Action 21 dans le cadre du suivi de la Conférence de Rio de Janeiro de juin 1992.

Le Prince a déploré que les Nations Unies ne se voient pas toujours accorder les moyens nécessaires de faire face aux tensions et aux situations alarmantes qui persistent dans le monde. La Principauté est particulièrement concernée par le renforcement de la sécurité et de la coopération en Méditerranée, a-t-il déclaré.

Après avoir annoncé qu'il signerait aujourd'hui, au nom de la Principauté, le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, il a attiré l'attention sur les effets dévastateurs et extrêmement meurtriers des mines terrestres et a appelé à la cessation de leur production et de leur exportation. Il a indiqué que le Gouvernement monégasque apporterait un concours financier régulier aux opérations de déminage en contribuant au fonds ouvert à cet effet par les Nations Unies.

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Le Prince a, en outre, plaidé pour une plus grande participation des femmes à la vie de la société et à la prise de décisions. Notant l'inquiétude suscitée par le développement et les dimensions prises par la prostitution enfantine et la traite des jeunes enfants, il a appelé la communauté internationale à renforcer la protection juridique internationale en la matière dans la mesure où les textes existants, y compris la Convention relative aux droits de l'enfant, restent souvent inopérants, car difficiles à appliquer. Le renforcement de cette protection, sous forme par exemple d'un instrument multilatéral, pourrait prévoir, d'une part, que les poursuites judiciaires iront au-delà des limites de la compétence territoriale et, d'autre part, que le commerce illicite d'enfants et leur exploitation sexuelle à des fins commerciales constitueront des crimes contre l'humanité et sont donc imprescriptibles. En outre, a-t-il suggéré, ces actes ne devraient pas être susceptibles de se voir opposer un refus d'extradition. Il faudra aussi envisager des mesures en faveur de la réinsertion des jeunes victimes. La Principauté monégasque va, pour sa part, procéder à une modification de son code pénal visant à permettre de poursuivre et de juger à Monaco toute personne, appréhendée sur le territoire monégasque, qui aura commis en quelque lieu que ce soit, des crimes ou délits d'attentat à la pudeur sur des mineurs.

Enfin, le Prince a rappelé que la Principauté avait avancé des suggestions en vue de l'augmentation du nombre des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité.

M. MENDSAIKHANY ENKHSAIKHAN, Premier Ministre et Ministre des relations extérieures de la Mongolie, a indiqué que son pays a inauguré cette année une ère nouvelle de son histoire. Suite aux élections générales organisées l'été dernier, le pouvoir étatique a été pacifiquement transféré aux forces politiques démocratiques, et ce, pour la première fois en 75 ans. Apothéose logique de la révolution démocratique de 1990, cet événement a permis de poser les fondements solides d'un développement démocratique stable. Ce processus de réforme est complexe et prend du temps. Comme tout autre pays en développement entreprenant des changements fondamentaux, la Mongolie doit faire face à toute une série de problèmes, tels que la faiblesse de son niveau de développement, la pauvreté, le chômage, le fardeau de la dette extérieure, de même que le sous-développement des structures de l'économie nationale, vulnérable aux fluctuations du marché mondial. En dépit de ces difficultés, le Gouvernement de la Mongolie est déterminé à prendre des mesures énergiques en vue d'accélérer son processus de réforme. Tout en préservant la continuité de sa politique étrangère à piliers multiples, la Mongolie est décidée à mener une politique extérieure active et équilibrée, fondée sur ses intérêts nationaux. Elle continuera d'appuyer fermement les différentes activités de l'Organisation, un des piliers principaux de sa politique extérieure.

Indiquant qu'il venait de signer, ce matin-même, le Traité d'interdiction complète des essais d'armes nucléaires, M. Enkhsaikhan a estimé que la création de nouvelles zones exemptes d'armes nucléaires dans plusieurs régions du monde est à même de contribuer au renforcement de la paix et de la

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sécurité régionales et internationales. La Mongolie, qui a déclaré son territoire zone exempte d'armes nucléaires en 1992, appuie ainsi la transformation de l'Afrique et de l'Asie du Sud-Est en de telles zones. Les Etats non nucléaires doivent se voir offrir des garanties contre l'utilisation ou les menaces d'utilisation des armes nucléaires, et ce, par l'intermédiaire d'un instrument international pertinent. L'avis consultatif de la Cour internationale de Justice concernant le caractère illégal de l'utilisation ou de la menace d'utilisation d'armes nucléaires, ainsi que les importantes recommandations figurant dans le rapport de la Commission de Canberra, pourraient fournir une base appropriée pour de nouvelles négociations sur la non-prolifération et le désarmement nucléaires. Au niveau régional, la Mongolie est gravement préoccupée par l'instabilité dans les Balkans et dans la péninsule coréenne.

La famille humaine ne peut poursuivre son chemin sur la voie de progrès pacifiques dans un monde sujet à la pauvreté, au fardeau de la dette extérieure, et dans lequel le fossé technologique et économique entre pays pauvres et pays riches se creuse davantage, et dans lequel la famine et la malnutrition, la violence et la discrimination, les crimes et l'utilisation des drogues ne font que s'accroître. Les récentes conférences internationales, organisées sous les auspices des Nations Unies sur les enfants, l'environnement, les droits de l'homme, la population, le développement social et les établissements humains ont fait apparaître une vision claire et une stratégie d'avenir pour une action concertée en faveur de l'amélioration de la condition humaine. La Mongolie estime que ce nouveau cadre de coopération internationale pour le développement devrait être reflété de manière appropriée dans l'Agenda pour le développement, en assurant sa mise en oeuvre et son suivi intégrés et complets. Il est à cet égard crucial de garantir une coordination cohérente entre les politiques et activités des différentes entités du système des Nations Unies et celles des institutions de Bretton Woods, aux niveaux international et national. La mise en oeuvre des décisions de ces conférences exige un engagement politique véritable de la part de la communauté internationale, en vue d'accroître les ressources consacrées au développement humain durable. Il est possible de mobiliser davantage de ressources financières en réduisant les dépenses militaires mondiales et en consacrant les dividendes de la paix qui en résulteraient aux besoins humains prioritaires.

La Mongolie rejoindra prochainement l'Organisation mondiale du commerce, qu'elle appuie en tant que forum multilatéral, définissant les politiques commerciales internationales visant à coordonner et à promouvoir les intérêts des pays à différents niveaux de développement. Handicapés par leur position géographique, les pays en développement enclavés sont confrontés à des difficultés particulières dans leurs efforts de développement, et risquent, de ce fait, d'être davantage isolés et marginalisés dans le processus de mondialisation. La Mongolie souligne à cet égard l'importance de la mise en oeuvre du cadre mondial pour la coopération en matière de transit entre les

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pays en développement enclavés et la communauté des pays donateurs, qui a été approuvé par l'Assemblée générale au cours de sa dernière session.

La Mongolie appuie le processus de restructuration en cours aux Nations Unies. Les activités de l'Organisation devraient être modifiées et démocratisées, et son efficacité renforcée conformément aux objectifs stipulés dans la Déclaration adoptée à l'occasion du cinquantième Anniversaire des Nations Unies. La Mongolie espère que les discussions actuelles au sein des groupes de travail de haut niveau de l'Assemblée générale mèneront à l'adoption de recommandations spécifiques orientées vers l'action, qui contribueront à rendre les Nations Unies mieux équipées, financées et structurées pour servir les idéaux de la Charte. La réforme du Conseil de sécurité devrait être intensifiée, en introduisant une plus grande transparence dans ses activités et une démocratisation plus importante dans ses méthodes de travail. L'élargissement de sa composition doit être assuré en vue de garantir la représentation juste et équitable des différents groupes d'Etats et régions ainsi que le renforcement de son efficacité et de son efficience.

M. DESTIN-ARSENE TSATY-BOUNGOU, Ministre des affaires étrangères, de la coopération et de la francophonie du Congo, après avoir salué les efforts immenses déployés par le Secrétaire général de l'ONU au cours des cinq dernières années, a fait observer qu'après plus d'un demi-siècle d'existence, l'Organisation reste l'instrument privilégié pour la conquête et la consolidation de la paix, pour tous les progrès du genre humain et pour la préservation de la diversité à l'échelle planétaire. Le Ministre a estimé que le processus de démocratisation et d'intégration économique de l'Afrique mérite d'être davantage encouragé et soutenu par la communauté internationale. Il constitue en effet, un socle libérateur de toutes les forces créatrices africaines, autrefois enserrées dans des régimes dictatoriaux peu favorables à l'éclosion des intelligences.

M. Tsaty-Boungou a observé que l'Afrique, qui est partagée entre la recherche de son avenir et la conciliation du présent avec son passé, doit se doter, grâce au soutien de tous, d'instruments institutionnels modernes, propres à enrayer les tensions politiques, souvent nées d'une vision tribaliste ou clanique du pouvoir, source des guerres civiles qui affecte si durement la marche du continent vers la paix. C'est plutôt en recherchant un juste équilibre entre paix et institutions démocratiques que, dans le cas du Congo, le Président de la République, a pu restaurer la paix dans le pays, après deux années de guerre civile, à la suite de l'élection démocratique qui l'a porté au pouvoir. C'est aussi, grâce à la même philosophie qu'après avoir intégré dans le gouvernement des membres du principal parti politique d'opposition, que le Président Lissouba soutient l'idée d'une nécessaire période de transition démocratique.

Le développement économique de l'Afrique apparaît donc comme le facteur décisif de la stabilité, du développement, de la pacification et de la

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démocratisation. S'il appartient aux pays africains de démontrer que leur marginalisation n'est guère une fatalité, il revient en revanche à la communauté internationale dans son ensemble de s'attacher tout particulièrement à soutenir, dans un esprit de solidarité agissante, les efforts des pays africains pour faire face à tous les défis auxquels ils sont confrontés. Regrettant la tendance à la baisse de l'aide publique au développement, le Ministre s'est réjoui de l'Initiative spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en faveur de l'Afrique qui vient renforcer le Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90, dont l'évaluation à mi-parcours est loin de combler les attentes du Congo.

Le Congo qui préside depuis mars 1995 le Comité consultatif permanent de l'ONU sur les questions de sécurité en Afrique centrale ne peut que noter avec satisfaction, qu'en Angola, tout comme en Bosnie-Herzégovine, les parties s'emploient à mettre résolument en application les accords de paix. Il salue les efforts considérables de la CEDEAO dans le règlement du conflit libérien et se réjouit de la signature du nouvel accord de paix qui, à la lumière de l'évolution politique dans ce pays, donne des raisons d'espérer. Le Ministre a indiqué que le premier Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Afrique centrale qui s'est tenu le 8 juillet 1996 à Yaoundé, au Cameroun, a consacré la signature d'un pacte de non-agression. Il a invité toutes les parties en conflit au Burundi à se ressaisir et à créer les conditions d'un retour, par le dialogue, à la paix et à la réconciliation nationale.

M. FARES BOUEZ, Ministre des affaires étrangères du Liban, a déclaré qu'il faut augmenter l'efficacité du dispositif onusien et raffermir la confiance en ce dernier, en son équité, sa crédibilité, son efficacité, et refuser toute hégémonie sur ses décisions, tout déséquilibre dans son fonctionnement. Il ne faut pas traiter les Etats selon des critères différents afin de ne pas entraîner un déséquilibre et multiplier les exceptions à la règle. Ainsi, en ce qui concerne la Convention sur la non-prolifération nucléaire, qui vient d'être prorogée, le Liban a exprimé des réserves sur les circonstances entourant sa reconduction, comme la non-adhésion d'Israël notamment, soustrayant ainsi au contrôle et à la surveillance un arsenal nucléaire redoutable dans une des régions les plus sensibles du globe. L'arrêt des expériences nucléaires se présente comme un substitut à la convention et Israël continue à repousser son adhésion à une date ultérieure.

Plusieurs années se sont écoulées depuis la Conférence de paix de Madrid, sous le parrainage de deux grandes puissances influentes, à laquelle le Liban a accepté de participer. Cette conférence reposait sur l'espoir d'une paix globale, juste et durable et était fondée sur le principe de l'application des résolutions 242 et 338 et pour le Liban de la résolution 425 et le principe de l'échange de la terre contre la paix. Aujourd'hui, le nouveau Gouvernement d'Israël s'est totalement rétracté du processus de paix et refuse d'honorer ses engagements en rejetant les retraits du Golan syrien

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occupé et de la Cisjordanie occupée, le règlement de la question de Jérusalem, la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien dans son Etat. Au lieu du principe de l'échange de la terre pour la paix, est apparue l'équation de la sécurité pour la paix. Ce qui est demandé, c'est de fournir des garanties à l'agresseur, détenteur d'un des grands arsenaux nucléaires. Mentionnant les récents incidents survenus à Jérusalem, il a exhorté Israël a cesser ses provocations. Le Ministre a évoqué l'exploitation médiatique des rencontres entre les présidents palestinien et israélien, de la proposition de relancer les négociations avec la Syrie dont les termes demeurent inconnus et qui ont pour but d'endormir l'opinion mondiale. Israël n'a pas de politique de paix mais une politique qui entend changer les données et retourner aux menaces et à la défiance, à la politique d'expansion et de colonisation. Israël continuera à mettre en échec les efforts américains en faveur de la paix que le Liban a approuvés bien qu'ils procèdent d'une complaisance invariable à l'égard d'Israël. Il faut revenir aux fondements de la paix tels qu'énoncés à Madrid, qui est l'unique seuil acceptable pour les peuples de la région et susceptible de sauver la paix au Moyen-Orient. Le Liban a subi les conséquences de la crise au Moyen-Orient et a payé un lourd tribut. Aujourd'hui, grâce à des mesures de politique intérieure, de sécurité, de développement, le Liban affronte les difficultés et relève les défis, démontrant par là même, que son unité nationale ainsi que l'établissement de sa pleine souveraineté sur son territoire, et son indépendance sont inéluctablement inhérents à son existence.

En ce qui concerne les autres conflits, il a déclaré que le Liban suivait avec anxiété la crise liée à la souveraineté des Emirats arabes unis sur les trois îles, la question des îles Honeiche qui divise le Yémen et l'Erythrée. Le Liban appuie l'unité du Libéria et de l'Angola et soutient les efforts d'ECOMOC pour superviser l'application des mesures visant à mettre fin aux combats. En ce qui concerne l'Iraq, le Liban appelle à la mise en application de la résolution 986 et à un engagement en faveur de l 'unité et de la souveraineté de l'Iraq. Le Liban soutient la souveraineté de l'Etat du Koweit sur tout son territoire et lance un appel en faveur d'une garantie permanente qui assurerait sa souveraineté.

M. Bouez s'est félicité des efforts faits pour améliorer le fonctionnement et la gestion de l'Organisation notamment, ceux qui touchent au mécanisme représentatif des Etats et des peuples du monde au Conseil de sécurité et à une représentation géographique et numérique plus réaliste. Le rôle et le pouvoir décisionnel actuel du Conseil ne doit pas être accaparé par certaines grandes puissances. En ce qui concerne le mandat du Secrétaire général, M. Bouez a déclaré qu'il s'est distingué par un dynamisme tendant à la réalisation des objectifs fondamentaux de l'Organisation. Le Liban estime que le renouvellement de son mandat est susceptible d'aider à mener à leur terme nombre de projets et de démarches entamés sous son premier mandat et invite les Etats à soutenir le Secrétaire général dans son nouveau mandat.

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M. YOUSEF BIN ALAWI BIN ABDULLAH, Ministre d'Etat des affaires étrangères d'Oman, s'est élevé contre la poursuite inacceptable du bouclage des territoires palestiniens et a mis en garde contre les risques d'un ralentissement des mesures de confiance et de coopération entre les partenaires du processus de paix. Celui-ci établit une responsabilité mutuelle entre les pays arabes et Israël et chaque partie doit accepter aussi bien les fruits de la paix que les risques et pertes, a souligné le Ministre qui a invité Israël à prendre des mesures crédibles en vue de la mise en oeuvre tangible et pratique de tous les accords. Il a appelé surtout l'Etat hébreu à ne pas permettre l'utilisation du tunnel ouvert sous les lieux saints au moment où s'ouvre le sommet de Washington.

Le Ministre a, en outre, invité toutes les parties en conflit dans le nord de l'Iraq à se conformer au droit international et à reprendre les négociations dans le cadre du maintien de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du pays. Il a invité le Gouvernement iraquien à régler également la question des détenus koweitiens et de pays tiers et à coopérer avec les Nations Unies en vue d'une levée éventuelle de l'embargo international.

Le Ministre qui a annoncé l'accession de son pays au Traité de non-prolifération nucléaire, a plaidé pour le désarmement du Moyen-Orient et notamment pour l'élimination des armes de destruction massive afin d'assurer une sécurité équilibrée dans la région. Il s'est inquiété de la multiplication des actes terroristes dans le monde et a souhaité la tenue d'une conférence internationale sur la question.

Le Ministre a insisté pour que tous les pays participent activement aux accords et conventions visant à préserver l'environnement et à empêcher sa dégradation, à renforcer la coopération internationale en matière d'échange d'expériences scientifiques et à créer un réseau d'information dans ce domaine.

Il a ensuite appelé les Nations Unies à poursuivre leur aide aux pays en développement d'Afrique en vue d'une amélioration de leur niveau de vie et du relèvement de leurs infrastructures économiques.

Soulignant les efforts de son pays en matière de coopération économique régionale, il a rappelé qu'Oman était candidat à l'adhésion à l'Organisation du Commerce mondial (OMC) et a demandé à bénéficier du système préférentiel accordé par la communauté internationale aux pays en développement en vue de les aider à mettre en place des réformes économiques. Oman a, en outre, décidé d'accéder à l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle. Le Ministre a préconisé l'adoption de règles économiques claires qui pourraient déboucher, à terme, sur un mécanisme économique permanent et efficace dans l'intérêt de toutes les nations.

En conclusion, il a appelé les Etats Membres, en particulier les membres permanents du Conseil de Sécurité, à s'acquitter de leurs obligations

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financières à l'égard de l'Organisation afin qu'elle puisse remplir ses fonctions de manière efficace et a préconisé une accélération des efforts dans le cadre de la réforme des organes administratifs des Nations Unies, conformément aux aspirations globales et aux attentes du siècle à venir.

M. LUC RUKINGAMA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Burundi, a rappelé qu'en octobre 1993, son pays sombrait dans la tragédie, et estimé que le gouvernement de consensus mis en place un an plus tard s'est caractérisé par la suspicion et le manque de confiance jusqu'au sommet de l'Etat, ainsi que par une absence grave de volonté de ramener la paix. Le 2 août dernier, un gouvernement de salut public était mis en place. Il s'agit d'une équipe de large ouverture, où les différentes composantes ethniques et régions du pays ainsi que les diverses sensibilités politiques se retrouvent. Ce gouvernement se veut solidaire et soudé pour mener à bien le programme de transition dont la durée a été fixée à trois ans. Il a pour ambition de ramener le Burundi sur la voie de la paix, de la sécurité et de la prospérité, par le biais du dialogue et du débat national.

Les changements intervenus au Burundi depuis le 25 juillet dernier ont été bien accueillis et ressentis comme un acte de sauvetage par la population burundaise, a observé le Ministre. Toutefois, certains pays, et particulièrement les pays voisins du Burundi, n'ont pas saisi la nécessité, pour éviter le génocide au Burundi et préserver la souveraineté du pays, de mettre en place une direction du pays qui rassemble et oeuvre pour la sécurité, non pas d'une ethnie au détriment des autres, mais de tous. Il ne s'agissait donc pas d'un acte dirigé contre la démocratie comme certains ont voulu l'accréditer. La volonté du nouveau gouvernement est plutôt de mettre fin aux massacres des populations innocentes aux prises avec les différentes factions armées de l'intérieur comme de l'extérieur du pays, de la capitale comme du Burundi profond, en vue du rétablissement de la paix et de la sécurité pour tous, et de la création de conditions propices à une démocratisation bien comprise, fondée sur les réalités nationales.

M. Rukingama a souligné que les efforts entrepris par le nouveau Gouvernement burundais sont entravés par les sanctions économiques décrétées contre lui. Il a attiré l'attention sur les effets pervers de ce blocus en vigueur depuis le sommet d'Arusha le 31 juillet dernier. Les pays de la sous- région étaient plus que quiconque au courant de la situation chaotique et complexe du Burundi d'avant le 25 juillet. Le Burundi considère donc l'embargo qui lui est imposé comme un acte inamical, injuste et illégal, qui viole le droit international public ainsi que les conventions et les accords internationaux. Il constitue un précédent dangereux qui viole l'Article 1, alinéa 2, de la Charte des Nations Unies en ce qui concerne le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, la souveraineté et l'égalité des Etats, et ignore le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats consacré par la Charte. La nature des sanctions prises est en violation flagrante au principe de non-recours à la force et au règlement pacifique des différends internationaux. Pire, les sanctions imposées entravent l'action du

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gouvernement, hypothèquent les chances de paix et volent au secours des milices et des bandes armées extrémistes qui se sentent ainsi encouragés et en profitent pour intensifier leurs actes de violence et de destruction dans le pays.

M. Rukingama a affirmé que cet embargo avait des conséquences catastrophiques sur la population, tant aux niveaux sanitaires que de l'enseignement et de l'économie. Cette situation va favoriser le renforcement de l'action armée des groupes rebelles et d'autres bandes criminelles contre des populations paisibles, avec le risque d'une guerre civile généralisée. Cette perspective apocalyptique peut et doit être évitée. Les pays voisins, auteurs de l'embargo, avaient exigé du nouveau régime la levée de la suspension de l'Assemblée nationale et des partis politiques et l'engagement à dialoguer avec les groupes armés. Par le décret 100/023 du 13 septembre 1996, le Parlement, les partis politiques et les associations à vocation politique viennent d'être restaurés, a souligné le Ministre, qui a réitéré l'engagement pris par son gouvernement de dialoguer et de débattre de toutes les questions fondamentales du pays avec tous les partenaires politiques intéressés, y compris les groupes armés. Maintenant que le Gouvernement burundais vient de répondre positivement et sans délai aux conditions posées par ses voisins, il invite ces derniers à prendre toutes les dispositions appropriées en vue de la levée immédiate de l'embargo.

Soulignant que la situation politique dans la région des Grands Lacs demeure préoccupante et rappelant que plusieurs centaines de milliers de personnes avaient cherché asile dans les pays voisins après le génocide du Rwanda, le Ministre a appelé l'Organisation de l'unité africaine et les Nations Unies à intensifier les initiatives de nature à encourager toutes les personnes qui souhaitent retourner dans leurs pays, du moment que les conditions de paix et de sécurité sont remplies. Le Gouvernement burundais est, de son côté, disposé à accueillir à tout moment tous ses ressortissants qui souhaitent retourner dans leurs foyers. Il a attiré l'attention sur les fléaux que représentent dans la région le trafic et la prolifération des armes, de même que l'entraînement des milices et des groupes armés. Le Ministre a affirmé sa préoccupation face à la propagation de l'idéologie du génocide, de la haine, de la violence et de l'exclusion se manifeste par l'intolérance et l'intégrisme ethnique. Le génocide du Rwanda, les massacres perpétrés au Burundi, les tueries enregistrées dans le Sud-Kivu, et tout récemment encore dans celle d'Uvira constituent la meilleure illustration de cette menace de la paix et de la sécurité dans la sous-région. La communauté internationale doit se mobiliser pour combattre de tels actes inhumains et dégradants dont la philosophie semble étrangement s'inspirer du nazisme hitlérien.

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