CUBA CONSTATE POUR LE DEPLORER LA TENDANCE DE L'ONU A RESSERRER PROGRESSIVEMENT LE CERCLE EXCLUSIF DE CEUX QUI LA GOUVERNENT
Communiqué de Presse
AG/544
CUBA CONSTATE POUR LE DEPLORER LA TENDANCE DE L'ONU A RESSERRER PROGRESSIVEMENT LE CERCLE EXCLUSIF DE CEUX QUI LA GOUVERNENT
19960930 MATIN AG/544 La réforme de l'Organisation, le Traité d'interdiction des essais nucléaires et la mondialisation de l'économie restent au centre des débatsL'Assemblée générale a poursuivi ce matin, sous la présidence de M. Razali Ismail (Malaisie), son débat général entamé le 23 septembre dernier. Elle a entendu une déclaration du Ministre des relations extérieures et du culte de la Bolivie, M. Antonio Aranibar Quiroga, qui a indiqué que son pays venait de signer le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et qu'il projetait de le ratifier sous peu. Le Ministre a annoncé la candidature de son pays comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour 1998. Il a rappelé que lors de leur sixième Réunion institutionnelle, qui a eu lieu en Bolivie, les Ministres des affaires étrangères du Groupe de Rio et leurs homologues de l'Union européenne, sont notamment tombés d'accord sur la nécessité d'une meilleure coopération, et ont appuyé la convocation en 1998 d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à la question des stupéfiants. Le Ministre a appuyé le processus de réforme de l'Organisation et de ses principaux organes.
Pour sa part, M. Théo-Ben Gurirab, Ministre des affaires étrangères de la Namibie, s'est félicité de la longue coopération de l'ONU et de l'OUA qui, selon lui, devrait à nouveau être mise en oeuvre afin de stabiliser la période de transition au Libéria et prévenir toute nouvelle action militaire. Notant que le succès des efforts régionaux de rétablissement de la paix et de reconstruction dépend de l'appui de la communauté internationale, le Ministre a invité cette dernière à se montrer généreuse à l'égard de l'OUA. Abordant la situation en Angola, il s'est déclaré préoccupé par la fin imminente de la mission d'UNAVEM III et a demandé son maintien jusqu'au succès total de la mission.
L'Assemblée générale a également entendu la déclaration de M. Ali Alatas, Ministre des affaires étrangères de l'Indonésie, qui a estimé que ce n'est pas en affamant l'Organisation que l'on accélérera les réformes.
(à suivre - 1a)
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Il a noté l'ironie d'une situation où ceux qui font le plus pression pour des réformes sont précisément ceux qui refusent de financer le nouveau budget d'austérité. Il s'est félicité de la récente signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Il a toutefois déploré que de trop larges compromis aient mené à accepter la poursuite des essais nucléaires les plus sophistiqués que sont les simulations. Abordant la question du commerce international et de la mondialisation de l'économie, il s'est déclaré inquiet de la tendance qu'ont certains pays développés à établir de nouvelles formes de protectionnisme, dans les domaines de l'emploi, des questions sociales et environnementales.
De son côté, M. Pierre Osho, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Bénin, a fait valoir que les Accords du cycle de l'Uruguay et le rôle de plus en plus important du capital privé dans l'économie mondiale ont contribué à créer un environnement dans lequel les intérêts de l'Afrique ne sont pas pris en compte, voire même, menacés ou compromis. S'il est vrai que le développement socio-économique de l'Afrique relève avant tout de la responsabilité des peuples et des gouvernements des pays africains, a convenu le Ministre, il n'en reste pas moins que la communauté internationale devrait fournir une solution concrète et rapidement applicable aux problèmes spécifiques du fardeau de la dette extérieure, de la réduction inquiétante des flux de capitaux, de la baisse de l'aide publique au développement, ainsi que du protectionnisme sur les marchés des exportations.
M. Josef Zieleniec, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, tout en estimant que l'Organisation a une supériorité indéniable dans certains domaines sur les Etats et les organisations régionales, a jugé nécessaire de renforcer la coordination et les procédures administratives du Secrétariat. Le Ministre a engagé la communauté internationale à rester vigilante et à poursuivre son action pacifique en faveur de la mise en oeuvre de l'Accord de Dayton. Pour M. Zieleniec, "la participation de la Fédération de Russie aux discussions sur la sécurité en Europe ne doit pas constituer une condition préalable à l'élargissement de l'OTAN".
Le Ministre des affaires étrangères du Yémen, M. Abdulkarim Al-Eryani, a condamné les récents actes des forces israéliennes à Jérusalem et a qualifié les pratiques israéliennes d'occupation des territoires arabes de violations flagrantes des droits de l'homme, des résolutions internationales pertinentes et de la quatrième Convention de Genève relative aux territoires occupés. Le Yémen, qui attache la plus grande importance au développement de la coopération entre les Etats riverains de l'océan Indien, se félicite des efforts du Comité spécial sur l'océan Indien pour la mise en application de la Déclaration faisant de l'océan Indien une zone de paix et a appelé les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que les usagers maritimes à se joindre aux travaux du comité.
(à suivre - 1b)
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M. Roberto Robaina Gonzalez, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a estimé que loin d'être plus démocratique et plus universelle, l'Organisation des Nations Unies tend à resserrer progressivement le cercle exclusif de ceux qui la gouvernent. Les Etats-Unis tentent, en se servant de leur poids économique, militaire et technologique, d'imposer au reste du monde des règles et des normes de conduite qui diminuent les droits souverains de chacune des nations. "Nous sommes face à un King Kong échappé de sa cage, sans directive ni contrôle" a déclaré le Ministre qui a souhaité que des actions préventives, de préférence collectives, soient prises afin d'exhorter à la sagesse ceux qui sont chargés de conduire la politique des Etats-Unis. Qualifiant les récentes opérations militaires menées par les Etats-Unis contre l'Iraq "d'utilisation unilatérale et injustifiée" de la force, il a jugé qu'aucune raison ne justifie que l'intégrité territoriale d'un membre de plein droit de l'Organisation soit piétinée, ni que la paix et la sécurité d'une région peuplée de dizaines de milliers de personnes soient menacées.
Au cours de sa prochaine séance plénière, qui aura lieu cet après-midi, à 15 heures, l'Assemblée générale devrait entendre les interventions de l'Albanie, de la Turquie, de l'Australie, de la Tunisie, du Honduras, du Rwanda et de l'Estonie.
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Suite du débat général
M. ANTONIO ARANIBAR QUIROGA, Ministre des relations extérieures et du culte de Bolivie, a déclaré que son pays était en train d'opérer une profonde réforme de ses structures, menant simultanément de front un renforcement des institutions démocratiques et participatives et le développement économique adapté à l'environnement et à la diversité ethnique et culturelle de la Bolivie avec comme principe de base: l'unité dans la diversité. Dans ce contexte, a précisé le Ministre, la priorité a été accordée à la lutte contre la pauvreté, avec des actions ponctuelles au profit de l'enfance, de la femme et des personnes âgées.
Au niveau international, la Bolivie a réitéré son attachement aux principes de l'égalité de droit des Etats, de la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres Etats, dans la non-reconnaissance de l'acquisition de territoires par la force, ainsi qu'au respect des droits de l'homme et aux autres principes fondamentaux du droit international. M. Aranibar Quiroga a ajouté que sur le plan régional, son pays oeuvre à l'intégration économique de l'Amérique latine et des Caraïbes. Il a indiqué que son pays était disposé à entamer des négociations susceptibles de mener à la reconnaissance du droit d'accès de la Bolivie à l'Océan pacifique. Néanmoins, il a fait observer que la Bolivie ne discernait pas encore une tendance claire au dialogue sur cette question.
Il a rappelé également que son pays assure le Secrétariat du Groupe de Rio et qu'à ce titre il a accueilli la sixième Réunion institutionnelle entre les ministres des affaires étrangères du Groupe de Rio et ceux de l'Union européenne qui a eu lieu à Cochabamba en avril dernier et au cours de laquelle s'est manifestée une volonté de coopération entre l'Amérique latine, les Caraïbes et l'Europe occidentale. A cette occasion, les ministres ont insisté sur les dangers que représente le trafic des drogues et ont appelé la communauté internationale à un dialogue et à une action concertée, dans le cadre d'une responsabilité mondiale partagée dans la lutte contre ce fléau. Il a indiqué que cette réunion a appuyé la proposition de convoquer une session extraordinaire de l'Assemblée générale pour traiter de cette question en 1998.
Il a ajouté que Cochabamba a également accueilli la rencontre des chefs d'États et Premiers ministres des pays du Groupe de Rio à l'occasion du dixième anniversaire de la création de ce mécanisme permanent. La Bolivie qui vient de signer le récent Traité d'interdiction complète des essais nucléaires projette de le ratifier sous peu car, a-t-il ajouté, les problèmes de paix et de sécurité internationales préoccupent tout particulièrement la Bolivie. C'est pour cela d'ailleurs que ce pays a assisté à tous les débats concernant la revitalisation de l'Organisation des Nations Unies.
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Il faut, a-t-il estimé, renforcer le rôle de l'Assemblée générale, du Conseil de sécurité et de la Cour internationale de Justice de la Haye. Il a jugé nécessaire l'élargissement de la composition du Conseil de sécurité, avec l'Allemagne et le Japon comme nouveaux membres permanents et des nations en développement comme membres non permanents. Il a également exprimé des réserves concernant le principe du veto au sein de cet organe. Il a rappelé que la Bolivie a présenté sa candidature pour un poste non permanent au Conseil de sécurité pour la période 1997-1998. Il a conclu que le respect du droit international, la solidarité et la coopération mutuelle est l'unique voie à suivre, d'où l'utilité des Nations Unies et la nécessité de la défendre et de la renforcer.
M. THEO-BEN GURIRAB, Ministre des affaires étrangères de la Namibie, déclarant que l'Afrique tient le Secrétaire général des Nations Unies en haute estime et appuie ses efforts incessants en faveur de la paix et d'un meilleur avenir pour l'humanité, a rappelé que lors du Sommet de l'OUA à Yaoundé, les responsables africains ont fait montre d'unité et de solidarité en soutenant la réélection de M. Boutros-Ghali. Réitérant le soutien de la Namibie en faveur d'un désarmement nucléaire complet, le Ministre a indiqué qu'en dépit de certaines réserves, la Namibie a récemment signé le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires afin d'encourager les efforts actuellement en cours en matière de désarmement.
M. Gurirab a estimé que le nouveau chef d'Etat du Libéria doit bénéficier de l'appui nécessaire pour mener à bien la réconciliation des Libériens et la démocratisation ainsi que la réconciliation de son pays. Il s'est félicité de la longue coopération entre l'ONU et l'OUA qui, selon lui, devrait à nouveau être mise en oeuvre afin de stabiliser la période de transition et prévenir toute action militaire. De même que le maintien de la paix ne peut réussir sans un engagement international, le succès des efforts régionaux de rétablissement de la paix et de reconstruction dépend d'un tel appui. C'est pourquoi, la communauté internationale doit se montrer compréhensive à l'égard de l'OUA.
Déplorant les méfaits croissants provoqués par les mines terrestres antipersonnel, notamment dans son pays, le Ministre a souligné les efforts entrepris en ce domaine par la Coordination pour le développement de l'Afrique australe (SADC), en coopération avec l'Union européenne. A cet égard, il a appuyé l'initiative d'un Programme d'action en sept points proposé par l'Allemagne et a soutenu l'inscription à l'ordre du jour de la prochaine session de la Conférence du désarmement d'une question relative à l'interdiction des mines terrestres antipersonnel. Le Ministre a évoqué l'action entreprise auprès des Nations Unies en vue d'une reconnaissance du statut de pays le moins avancé pour son pays.
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Abordant la réforme de l'Organisation, M. Gurirab a appuyé la candidature de l'Allemagne et du Japon à un siège permanent au Conseil de sécurité. Pour autant, ces candidatures ne doivent pas se faire au détriment de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique latine qui doivent chacune disposer de deux sièges permanents, a-t-il toutefois indiqué. De plus, la Namibie estime que l'Assemblée générale n'a jamais été conçue par les auteurs de la Charte comme devant jouer les seconds rôles, mais comme un parlement universel de membres égaux en droits partageant les mêmes préoccupations quant à la paix et à la sécurité du monde et à la survie et à la prospérité de l'humanité.
S'agissant du processus de paix au Moyen-Orient, le Ministre a estimé que MM. Netanyahou et Arafat n'ont plus une minute à perdre et doivent se rencontrer dans les meilleurs délais afin de mettre un terme au cercle vicieux de la violence. En ce qui concerne le Sahara occidental, M. Gurirab a indiqué que son pays se félicite des contacts à haut niveau pris entre la SADR et le Maroc et a rappelé que la tenue d'un référendum auquel ne participeront que les Sahraouis constitue l'objectif final. Abordant la situation en Angola, le Ministre a fait part de la préoccupation de son pays et a demandé que la Mission des Nations Unies, UNAVEM III, soit maintenue jusqu'à la résolution définitive du différend.
M. ALI ALATAS, Ministre des affaires étrangères de l'Indonésie, a observé que l'un des défis majeurs qu'il convient de relever est l'édification d'un système de gouvernement global plus effectif afin de faire face aux exigences de la globalisation et de l'interdépendance. La revitalisation des Nations Unies est à cet égard impérative. Ainsi, il est de la plus haute importance que l'Assemblée générale fonctionne de manière efficace. La réforme du Conseil de sécurité lui apparaît tout aussi cruciale afin qu'il reflète enfin les réalités contemporaines. Les nouveaux membres du Conseil devraient donc être choisis sur la base d'une représentation géographique équitable, autant que sur des critères économiques, démographiques et sur leur volonté à contribuer à la paix, à la sécurité et au développement régional et global. La réforme de l'ECOSOC quant à elle devrait être renforcée davantage afin de ne pas seulement améliorer sa coopération avec les seuls organes de l'Organisation, mais également avec les institutions de Bretton Woods. Toutefois, M. Alatas a reconnu que ces réformes resteraient lettre morte s'il n'est pas mis fin à la crise financière actuelle. La crise financière actuelle met en péril les opérations de maintien de la paix ainsi que les différentes actions permettant de renforcer la sécurité. Aucune réforme ne peut être obtenue sans les ressources nécessaires, a-t-il souligné. L'ironie veut que les pays qui exercent des pressions en faveur des réformes sont ceux- là mêmes qui refusent de financer le nouveau budget d'austérité de l'Organisation.
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Le Ministre a estimé qu'il était temps pour la Conférence sur le désarmement d'établir un comité spécial pour la négociation d'un programme de désarmement nucléaire et pour l'élimination totale de toute arme nucléaire dans un laps de temps donné. A ce sujet, il a indiqué que durant le Sommet de Bangkok les pays de l'ANASE ainsi que la République démocratique populaire lao, le Cambodge et le Myanmar avaient signé le Traité faisant de l'Asie du Sud-Est une zone exempte d'arme nucléaire. L'Indonésie s'apprête à ratifier la Convention sur les armes chimiques. M. Alatas s'est félicité de la récente signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires. Toutefois, ce Traité permet encore aux Etats de se livrer à une forme plus sophistiquée d'essais de leurs armes nucléaires. Ainsi, considéré sous une angle strict, ce Traité n'a pas une portés générale et ne pose pas directement la question du désarmement nucléaire.
Abordant la question de la paix au Moyen-Orient, le Ministre a déploré que le processus de paix entre Israël et la Palestine soit à un pas de l'échec. Les récentes provocations israéliennes ne sont que les dernières manifestations de la détérioration rapide de la situation en raison du refus d'Israël de respecter ses engagements antérieurs. Il a rappelé que le retrait israélien complet du Golan syrien et du Sud-Liban constitue la condition sine qua non à une paix globale et durable dans la région. Il s'est félicité des récentes élections en Bosnie-Herzégovine, conformément aux accords de Dayton et de Paris. Toutefois, il a espéré qu'elles ne résulteront, et ce particulièrement dans les zones à dominance serbe, en une légitimation de la séparation ethnique. La communauté internationale doit, à cet égard, assurer l'unité et l'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine, en tant que société multiculturelle. Il s'est également prononcé en faveur de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de l'Iraq et a condamné toute ingérence unilatérale d'un Etat dans les affaires intérieures d'un autre pays. Ce faisant, il a enjoint l'Iraq à respecter pleinement toutes les résolutions du Conseil de sécurité.
Il a reconnu que les inquiétudes à l'égard du phénomène de globalisation étaient justifiées et qu'il avait été démontré récemment que la globalisation du marché financier pouvait mener à une instabilité mettant en péril les systèmes monétaires des pays en développement. Ainsi, les conclusions du cycle de l'Uruguay, tenu il y a deux ans, restent-elles à atteindre par le biais de l'Organisation mondiale du commerce. Il s'est déclaré, à cet égard, très inquiet de la tendance qu'ont certains pays développés à établir de nouvelles formes de protectionnisme, dans les domaines de l'emploi, des questions sociales et environnementales. Il est ainsi inacceptable que certains pays promulguent des lois dont l'application se veut extra- territoriale. L'un des problèmes majeurs du développement reste le poids de la dette et il s'est réjoui de la proposition conjointe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international de réduire le poids global de la dette des pays pauvres. Il a affirmé que le siècle actuel avait ceci de particulier qu'il avait été l'occasion de découvrir que la pauvreté n'est pas une condition humaine inévitable et qu'elle peut être éliminée. A cet égard, il a souligné l'importance du rôle de cette Assemblée générale.
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M. PIERRE OSHO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Bénin, a observé que l'instabilité politique et les conflits que connaissent plusieurs régions d'Afrique constituent des obstacles importants au redressement économique et à la cohésion sociale du continent. Estimant que la situation au Burundi reste, depuis le coup de force militaire du 25 juillet dernier, préoccupante et que le système des rapports socio-ethniques inique, l'intransigeance militaire et l'intolérance politique prolongent inutilement la souffrance et la division d'un peuple, M. Osho a déclaré que les différents protagonistes doivent comprendre que seul un nouvel accord politique fondé sur le respect de la culture démocratique, des droits de l'homme et des libertés fondamentales contribuera à un règlement acceptable de la crise. Le Bénin demande instamment aux factions libériennes de saisir l'occasion offerte par le Sommet du Comité des neuf de la CEDEAO, qui s'est réuni le 17 août dernier à Abuja, et de se conformer strictement aux décisions de cette réunion, en particulier à celles qui concernent le nouveau calendrier de mise en oeuvre du processus de paix ainsi que les modalités à mettre en place pour la tenue d'élections démocratiques.
Le Ministre a évoqué la question du désarmement en se félicitant de la signature du Traité de Pélindaba qui a instauré une zone exempte d'armes nucléaires en Afrique. Le Bénin, qui a oeuvré en faveur de la prorogation indéfinie du Traité de non-prolifération des armes nucléaires, en mai 1995, tient au renforcement de ses dispositions en matière de vérification. Tout en qualifiant d'étape capitale la signature du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, M. Osho a toutefois souhaité que la question de la prolifération des armes légères, et notamment des mines terrestres antipersonnel, fasse l'objet, à l'occasion du prochain Sommet au Canada, d'une stratégie visant à leur interdiction totale.
M. Osho a noté qu'en dépit de sérieux progrès auxquels sont parvenus de nombreux pays africains en matière de protection infantile et maternelle, de santé, de nutrition et d'éducation, leurs réalisations sont limitées du fait de la pauvreté et de la régression économique. Les Accords du cycle de l'Uruguay conclus en 1994, et le rôle de plus en plus important du capital privé dans l'économie mondiale, ont contribué à créer un environnement dans lequel les intérêts de l'Afrique ne sont pas pris en compte, voire même, menacés ou compromis, a-t-il souligné. S'il est vrai que le développement socio-économique de l'Afrique relève avant tout de la responsabilité des peuples et des gouvernements des pays africains, a supposé M. Osho, il n'en reste pas moins que la communauté internationale, et notamment les pays les plus développés, doivent fournir une solution concrète et rapidement applicable aux problèmes spécifiques du fardeau de la dette extérieure, de la réduction inquiétante des flux de capitaux, de la baisse tendancielle de l'aide publique au développement, de la persistance du déséquilibre des termes de l'échange ainsi que du protectionnisme sur les marchés des exportations.
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S'agissant de la question de la protection de l'environnement, M. Osho a indiqué que son pays a organisé au mois d'août dernier, un Forum national marquant le point de départ du processus d'élaboration du programme national d'action contre la désertification. Tout en se félicitant du lancement, en mars dernier, par le Secrétaire général, de l'Initiative spéciale du système des Nations Unies en faveur de l'Afrique, le Ministre a fait valoir que le succès de ce programme dépendra de la mobilisation des Africains comme des organismes des Nations Unies et des partenaires du développement africain. Evoquant les élections présidentielles qui ont eu lieu dans son pays en mars, le Ministre a fait valoir que le bon déroulement du scrutin, le comportement pacifique de la grande majorité de la classe politique et l'attitude responsable de la population témoignent de l'engagement irréversible de son pays à édifier une société démocratique.
M. JOSEF ZIELENIEC, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, a estimé que la réforme des Nations Unies parviendra bientôt à un stade critique où il faudra établir des priorités. Pour le Ministre, il existe des domaines dans lesquels l'Organisation est plus qualifiée que les Etats et les organisations régionales. Mais M. Zieleniec, se félicite des résultats obtenus, notamment en matière de réduction des effectifs et de l'adoption d'un budget à croissance zéro, il a en revanche préconisé un renforcement de la coordination, des mécanismes de contrôle et les procédures administratives de certains départements. Il a estimé que pour mettre un terme à la situation financière délicate que traverse l'Organisation, il conviendrait surtout d'adopter un nouveau barème des quotes-parts qui reflète la situation économique des Etats Membres et leur capacité de paiement et d'amener au moyen d'incitations et de sanctions les pays à s'acquitter, dans les délais impartis et sans conditions, de leurs obligations financières. A cet égard, la République tchèque appuie sans réserve les propositions faites par l'Union européenne.
Abordant la question de la réforme du Conseil de sécurité, le Ministre s'est prononcé en faveur d'une faible augmentation du nombre de ses membres, s'opposant à la création de toute nouvelle catégorie. Il a estimé que pour devenir membre permanent du Conseil tout Etat candidat devra montrer sa capacité de maintenir la paix, de promouvoir le développement et de respecter ses obligations financières vis-à-vis de l'Organisation. La République tchèque appelle à la modification des méthodes de travail du Conseil et à cet égard, elle rappelle les nombreuses propositions qui ont été faites, notamment la sienne, qui visent à une interprétation plus souple de l'Article 31 de la Charte. La République tchèque appuie les efforts visant à restructurer le Conseil économique et social et à renforcer son efficacité ainsi que son rôle de coordination, afin qu'il reflète mieux la nouvelle situation économique et social du monde. Il importe notamment de restructurer les commissions fonctionnelles et d'assigner un rôle plus important aux commissions régionales.
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Le Ministre a estimé que le processus de paix de Dayton représente une chance pour les populations de la Bosnie-Herzégovine et les autres pays impliqués. Les élections de septembre constituent une étape fondamentale sur la voie d'une paix durable dans les Balkans. Toutefois, il ne faut pas ignorer le fait que les élections ont une nouvelle fois confirmé les divisions ethniques du pays. Par conséquent, la communauté internationale devrait rester vigilante et poursuivre son action pacifique en maintenant sur place les troupes et en exerçant les pressions politiques nécessaires à la mise en oeuvre de l'Accord de Dayton.
La République tchèque, qui souhaite contribuer à la stabilité et au développement économiques internationaux, a été admise en décembre dernier à l'OCDE. Pour devenir membre de l'Union européenne et de l'OTAN, il lui faudra présenter des résultats économiques satisfaisants. De tels arrangements sont essentiels pour la sécurité de l'Europe. "La décision de l'adhésion de la République tchèque à l'OTAN sera prise par les Etats membres de cette Organisation et par mon pays", a déclaré le Ministre. "La participation de la Fédération de Russie aux discussions sur la sécurité en Europe est également fondamentale et nous comprenons la nécessité d'un partenariat stratégique entre l'OTAN et la Fédération de Russie", a-t-il ajouté. "Cette discussion, a-t-il poursuivi, ne doit cependant pas constituer une condition préalable à l'élargissement de l'OTAN".
M. ABDULKARIM AL-ERYANI, Ministre des affaires étrangères du Yémen, après avoir souhaité la réélection du Secrétaire général, a condamné les récents actes des forces israéliennes à Jérusalem et a jugé les pratiques israéliennes d'occupation des territoires arabes comme étant des violations flagrantes des droits de l'homme, des résolutions internationales pertinentes et de la quatrième Convention de Genève relative aux territoires occupés. Il a ensuite rappelé que son pays célébrait cette année la sixième année de sa réunification et s'apprêtait à organiser ses secondes élections législatives démocratiques. Toutefois, si le Yémen a retrouvé une bonne stabilité politique, il doit encore livrer une importante bataille pour le développement économique et social. A cet égard, il a précisé que son pays avait adopté un programme de réforme économique, financière et administrative en coopération avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Il s'est félicité des progrès notables enregistrés depuis, notamment dans le domaine monétaire et a rappelé les difficultés que rencontrait son gouvernement pour endiguer les souffrances sociales, d'autant que le pays a été récemment victime de graves inondations. A cet égard, il a lancé un appel à la communauté internationale, aux organisations humanitaires et aux gouvernements amis en faveur de leur aide et de leur solidarité.
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Le Ministre a ensuite mis l'accent sur la nécessité de maintenir la paix, la sécurité et la coopération entre tous les Etats de la région du Moyen-Orient. Il a rappelé dans ce contexte que la frontière entre le Yémen et le Sultanat d'Oman avait été récemment et définitivement établie grâce au dialogue entre les deux pays. Le Yémen mène actuellement des négociations similaires avec l'Arabie saoudite en ce qui concerne leur frontière commune. Il a indiqué que les deux pays avaient signé un accord de coopération technique, financière, commerciale et économique. En revanche, il a déploré l'occupation depuis décembre 1995 de plusieurs îles de la Mer rouge par l'Erythrée. Bien qu'un accord soit intervenu en mai 1996 à propos des différends qui opposent les deux parties concernant la souveraineté régionale et maritime, l'Erythrée a de nouveau occupé une quatrième île, mettant en péril l'accord de principes et créant une atmosphère de tension néfaste aux transports maritimes internationaux. Cependant, à présent que l'Erythrée a retiré ses forces, il faut, a-t-il déclaré, remercier le Secrétaire général et le Conseil de sécurité pour leur soutien.
Le Ministre a estimé que la guerre civile en Somalie avait dépassé les limites de la raison et que la solution au problème des réfugiés et au problème somalien en général était entre les mains des Somaliens eux-mêmes. Aussi, a-t-il appelé une nouvelle fois les parties au dialogue et à la négociation. Abordant le processus de paix au Moyen-Orient, il a rappelé que seul le retrait d'Israël de tous les territoires arabes occupés, pouvait conduire à une paix juste et durable. C'est pourquoi il s'est inquiété de la reprise par Israël de sa politique de colonies de peuplement en Palestine, qui ne peut mener qu'à plus de tension et d'incertitude pour l'avenir de la paix dans la région. De même, il a estimé que l'attitude d'Israël paralysait les négociations avec la Syrie quant au retrait israélien total du Golan syrien et du Sud-Liban. A son avis, la région du Moyen-Orient ne connaîtra une paix et une stabilité durables que lorsque tous les Etats concernés prendront l'engagement d'établir dans la région une zone exempte d'armes nucléaires, biologiques et chimiques. A cet égard, il a appelé Israël à ratifier le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Il s'est, ce faisant, félicité de la signature récente du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, à laquelle le Yémen se joindra bientôt. Il a, par ailleurs, appelé au respect de l'intégrité du territoire iraquien et à la levée de l'embargo international sur la Jamahiriya arabe libyenne. Il a également convié l'Iran et les Emirats arabes unis au dialogue pour résoudre leurs différends territoriaux. Le Ministre s'est réjoui, par ailleurs, de la mise en application des accords de Dayton et a souligné l'obligation pour chaque partie de livrer ses criminels de guerre au Tribunal international de justice de La Haye.
En raison de sa situation géographique, le Yémen attache la plus grande importance au développement de la coopération entre les Etats riverains de l'Océan indien. A cet égard, il s'est félicité des efforts du Comité pour la mise en application de la Déclaration de l'Océan indien comme zone de paix et
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a appelé les membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que les usagers maritimes à se joindre aux travaux de ce comité. Il a exprimé l'espoir que cette cinquante et unième session sera l'occasion pour les Nations Unies de renforcer leurs organes et d'atteindre ainsi les objectifs fixés dans la Charte.
M. ROBERTO ROBAINA GONZALEZ, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a estimé que loin d'être plus démocratique et plus universelle, l'Organisation des Nations Unies tend à resserrer progressivement le cercle exclusif de ceux qui la gouvernent. Il y a quelques semaines, a expliqué le Ministre, le Président du Comité des relations extérieures du Sénat américain a lancé un ultimatum pour que les Nations Unies soient réformées selon les termes définis par le Gouvernement américain. Or, a poursuivi le Ministre, non seulement les Etats-Unis sont débiteurs de plus d'un milliard et demi de dollars, mais ils prétendent sans honte déterminer unilatéralement qui peut et ne peut pas postuler au titre de Secrétaire général de l'Organisation. Mais en fin de compte cette position ne vise pas un individu, mais un subterfuge pour s'opposer au mandat qui a été donné au Secrétaire général de s'occuper des besoins de l'immense majorité de l'humanité.
En fait, les Etats-Unis tentent, en se servant de leur poids économique, militaire et technologique, d'imposer au reste du monde des règles et des normes de conduite qui réduisent les droits souverains de chaque Etat. Qualifiant les récentes opérations militaires menées par les Etats-Unis contre l'Iraq "d'utilisation unilatérale et injustifiée" de la force, le Ministre a remarqué que bien que le Conseil de sécurité ne se soit pas plié à "cette agression unilatérale", il n'a pas non plus été en mesure de formuler une position express sur cette agression. Aucune raison ne justifie que l'intégrité territoriale d'un Etat Membre de plein droit de l'Organisation soit foulée aux pieds, ni que la paix et la sécurité d'une région peuplée de dizaines de milliers de personnes soient menacées, a déclaré M. Robaina Gonzalez. Il a également déclaré que l'on ne peut pas prétendre que des mesures militaires coercitives permettront de résoudre les nombreux problèmes de la planète. Ce sont le sous-développement croissant, la globalisation et l'interdépendance qui doivent disparaître si nous voulons que les conflits armés entre Etats, ethnies et religions cessent à leur tour, a-t-il expliqué.
Nous commettrions une erreur si nous restions indifférents devant certains courants de pensée qui envisagent s'arroger le droit de gouverner le reste du monde. "Nous sommes face à un King Kong échappé de sa cage, sans directive ni contrôle" a déclaré le Ministre qui a souhaité que des actions préventives, de préférence collectives, soient prises afin d'exhorter à la sagesse ceux qui sont chargés de conduire la politique des Etats-Unis.
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S'agissant du désarmement, le Ministre s'est demandé pourquoi, en dépit de l'approbation d'instruments internationaux, une telle résistance contre le désarmement nucléaire s'est fait jour. Il a prié les Etats Membres à se demander qui est responsable de la non-inclusion dans le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, des essais simulés en laboratoire.
Cuba, a-t-il dit, a été victime de nombreuses actions terroristes et souffre aujourd'hui d'infiltrations armées et d'un terrorisme économique brutal. La croisade mondiale orchestrée par la loi Helms-Burton contre Cuba vise à violenter son ordre constitutionnel et à renverser sa Révolution, a déclaré le Ministre qui a assuré que son peuple persistera dans son engagement à défendre l'oeuvre sociale, politique et économique qu'il a réalisée. Le socialisme choisi par Cuba constitue sa seule option émancipatrice, morale et éthique, un chemin choisi librement et souverainement et auquel elle ne va pas renoncer. Nous voulons vivre en harmonie avec tous les pays du monde, y compris les Etats-Unis, mais que cela soit clair, a dit le Ministre, Cuba n'est pas disposée et ne sera jamais disposée à sacrifier, quelles que soient les pressions, son indépendance, sa souveraineté et son autodétermination.
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