CS/729

LE CONSEIL DE SECURITE EXIGE LA CESSATION IMMEDIATE DE TOUS LES ACTES D'HOSTILITE ET DE VIOLENCE AU TADJIKISTAN

20 septembre 1996


Communiqué de Presse
CS/729


LE CONSEIL DE SECURITE EXIGE LA CESSATION IMMEDIATE DE TOUS LES ACTES D'HOSTILITE ET DE VIOLENCE AU TADJIKISTAN

19960920 Il engage instamment les parties à coopérer pleinement avec la MONUT et à lever tous les obstacles à la liberté de mouvement de son personnel

A l'issue de consultations officieuses sur la situation au Tadjikistan et le long de la frontière tadjiko-afghane, le Président du Conseil de sécurité, M. Alfredo Lopes-Cabral (Guinée-Bissau), a fait au nom des membres du Conseil, la déclaration suivante :

Le Conseil de sécurité a examiné le rapport du Secrétaire général, en date du 13 septembre 1996, sur la situation au Tadjikistan (S/1996/754).

Le Conseil se déclare préoccupé par la détérioration de la situation dans le pays et la montée de la tension le long de la frontière tadjiko- afghane. Il réaffirme son attachement à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la République du Tadjikistan, ainsi qu'à l'inviolabilité de ses frontières.

Le Conseil est également préoccupé par les violations de l'accord de cessez-le-feu signé à Téhéran le 17 septembre 1994 (S/1994/1102, annexe I) et par le fait que les deux parties n'ont pas appliqué les accords d'Achgabat. En particulier, il constate avec inquiétude que les combats se poursuivent dans la région de Tavildara et que l'opposition a pris les villes de Djirgatal et de Tadjikabad. Il exige la cessation immédiate de tous les actes d'hostilité et de violence.

Le Conseil rappelle que le Gouvernement du Tadjikistan et les dirigeants de l'Opposition tadjike unie se sont engagés à régler le conflit et à parvenir à la réconciliation nationale par des moyens pacifiques. Il regrette que ces engagements n'aient pas été jusqu'ici honorés.

Le Conseil salue les efforts déployés par la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT) et engage instamment les parties à coopérer pleinement avec la MONUT et à assurer la sécurité du personnel des Nations Unies et des autres organisations internationales; il leur demande

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également de lever tous les obstacles à la liberté de mouvement du personnel de la MONUT. À cet égard, il est préoccupé par l'emploi massif de mines terrestres en raison de la menace que ces engins font peser sur la population et le personnel de la MONUT.

Le Conseil se félicite que le Secrétaire général ait pris l'initiative d'organiser une mission interorganisations au Tadjikistan afin de déterminer les moyens permettant de faire face à la situation humanitaire avec une efficacité plus grande.

Le Conseil constate avec satisfaction que la Commission mixte a repris ses travaux et que ses efforts ont permis de réduire les tensions dans la région de Garm et la vallée du Karateguine.

Le Conseil souligne que c'est aux parties tadjikes elles-mêmes qu'incombe au premier chef la responsabilité de résoudre leurs divergences. Il rappelle les paragraphes 3 et 4 de sa résolution 1061 (1996) du 14 juin 1996.

Le Conseil salue les efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général et demande aux parties de coopérer pleinement avec ce dernier afin que puissent reprendre les pourparlers intertadjiks. Il réaffirme qu'il est important pour le processus de paix que le Président de la République du Tadjikistan et le dirigeant de l'Opposition tadjike unie poursuivent leur dialogue politique direct et il les encourage à tenir leur prochaine réunion le plus rapidement possible.

Rapport du Secrétaire général sur la situation du Tadjikistan (S/1996/754)

Dans son rapport soumis en application du paragraphe 10 de la résolution 1061 (1996), du Conseil de sécurité, en date du 14 juin 1996, le Secrétaire général rappelle que le Conseil de sécurité l'avait prié de lui rendre compte tous les trois mois des progrès réalisés vers un règlement politique d'ensemble du conflit ainsi que des opérations de la Mission d'observation des Nations Unies au Tadjikistan (MONUT). Il y relate les événement intervenus depuis son dernier rapport, daté du 7 juin 1996 (S/1996/412).

Comme il ressort à l'évidence du présent rapport, la situation au Tadjikistan s'est détériorée durant les trois derniers mois. Les accords conclus à Achghabad en juillet dernier, qui offraient une possibilité réelle de faire cesser les combats, n'ont pas été appliqués. Au contraire, les affrontements militaires se sont intensifiés dans la vallée du Karateguine et le district de Garm, sans parler des combats intenses qui se déroulent dans le secteur de Tavildara. La situation est tendue à la frontière tadjiko-afghane. Les activités de la MONUT ont été entravées par les restrictions imposées à la liberté de mouvement des observateurs militaires. Cette évolution, qui contredit l'intention déclarée des parties tadjikes de résoudre le conflit par des moyens politiques, constitue une cause de préoccupation profonde. Il est manifeste que les hostilités doivent cesser immédiatement.

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Dans les circonstances actuelles, il est impératif de reprendre le dialogue politique. Dans ce contexte, le Secrétaire général a pris acte du fait que le Président Rakhmonov et M. Nuri s'étaient récemment déclarés prêts à reprendre leurs contacts directs. Le Secrétaire général se félicite de cette intention et espère que ces contacts au niveau le plus élevé imprimeront au processus de négociation un élan indispensable. Le Secrétaire général a chargé son Représentant spécial de fournir toute l'aide possible pour préparer cette réunion.

La population tadjike fait face à cette crise aiguë qu'ont aggravé les hostilités actuelles et la détérioration persistante de l'économie. Le déplacement de milliers de civils a rendu la situation encore plus urgente et accru le nombre d'éléments vulnérables de la population qui sont incapables de subvenir par eux-mêmes à leurs besoins essentiels. Dans ces conditions, le Secrétaire général a demandé au Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires d'organiser une mission interorganisations au Tadjikistan afin d'aider à définir les moyens par lesquels le système des Nations Unies peut faire face à cette situation avec le maximum d'efficacité.

Le Conseil de sécurité était saisi, à ce titre, d'un rapport du Secrétaire général sur la situation au Tadjikistan, ainsi que de deux lettres adressées au Secrétaire général, l une par le Chargé d affaires par intérim de la Fédération de Russie et datée du 8 août dernier, l autre par le Représentant permanent du Tadjikistan auprès des Nations Unies et datée du 9 août.

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