PI/969

CELEBRANT L'ANNIVERSAIRE DE LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES, LE SECRETAIRE GENERAL S'ENGAGE A METTRE EN OEUVRE LE PROGRAMME D'ACTION DE BEIJING

12 septembre 1996


Communiqué de Presse
PI/969
WOM/922


CELEBRANT L'ANNIVERSAIRE DE LA QUATRIEME CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES, LE SECRETAIRE GENERAL S'ENGAGE A METTRE EN OEUVRE LE PROGRAMME D'ACTION DE BEIJING

19960912 "La Conférence de Beijing fut le couronnement de décennies de lutte dans les mouvements féministes et aux Nations Unies pour l'émancipation de la femme", a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, M. Boutros Boutros-Ghali, lors de l'ouverture d'une cérémonie spéciale, au Siège des Nations Unies, le 9 septembre, destinée à célébrer le premier anniversaire de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Le Secrétaire général s'est engagé à oeuvrer pour que le Programme d'action et la Déclaration de Beijing deviennent une réalité. En adoptant ces documents, les gouvernements se sont engagés à prendre des mesures concrètes pour éliminer la discrimination à l'encontre des femmes d'ici à l'an 2000.

La Secrétaire d'Etat américaine à la santé et aux services sociaux, Mme Donna E. Shalala, et Mme Florence Butegwa, l'avocate et activiste ougandaise, ont également prononcé un discours liminaire. M. Samir Sanbar, Sous-Secrétaire général à l'information, qui présidait la cérémonie, a noté que la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, qui s'est tenue à Beijing du 4 au 15 septembre 1995, a été, avec plus de 40 000 participants, la plus importante Conférence jamais organisée par les Nations Unies.

Dans son discours d'ouverture, M. Boutros Boutros-Ghali a déclaré que les femmes constituaient désormais les principales victimes de la guerre. Le nombre des femmes et des enfants victimes des mines terrestres est également très important. Le Secrétaire général a annoncé qu'il avait commandé à Mme Graça Machel, l'ancienne première Dame du Mozambique, un rapport sur la situation des femmes et des enfants dans les conflits.

Il a également estimé que beaucoup restait à faire pour atteindre les buts fixés par la Conférence, en matière de santé, d'éducation, de planning familial, et de respect des droits des femmes. Il a noté que le pourcentage de femmes faisant partie du personnel des Nations Unies s'établissait maintenant à 35%. Il a ajouté qu'il y avait toujours trop peu de femmes occupant des positions élevées dans l'Organisation et a réitéré l'objectif qu'il avait fixé en 1994 d'atteindre une parité totale entre administrateurs hommes et femmes en l'an 2000.

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Mme Donna Shalala a déclaré, dans son discours liminaire, que le Programme d'action de Beijing constituait un mandat pour améliorer le statut de la femme. Elle a ajouté que trop de femmes mourraient de maladies que l'on pouvait éviter, étaient confrontées à la violence domestique et n'avaient pas accès à l'éducation, à une alimentation convenable, à la santé génésique et à la sécurité économique.

A Beijing, les gouvernements ont promis de faire face à ces défis mondiaux, a-t-elle déclaré, et les Etats-Unis ont commencé à accomplir cette promesse, en particulier par la mise en place d'un conseil interinstitutions sur les femmes. La Secrétaire d'Etat à la santé et aux services sociaux a poursuivi en déclarant que les femmes étaient rares dans les sphères de décision. Elle a condamné la mutilation génitale, le viol utilisé comme arme de guerre, et le trafic de femmes et d'enfants. Elle a lancé un appel aux gouvernements et aux organisations non-gouvernementales afin qu'ils unissent leurs efforts pour mettre en oeuvre leurs objectifs communs.

Mme Judy Woodruff, présentatrice-réalisatrice et correspondante en chef de CNN, qui animait le débat, et qui avait été envoyée à Beijing pour couvrir la Conférence sur les femmes, a annoncé que les responsables de CNN au niveau le plus élevé avaient pris un engagement ferme en faveur de cette couverture. Les 11 jours de programme avaient touché des millions de spectateurs à travers le monde.

L'avocate et activiste Florence Butegwa, qui a prononcé le second discours liminaire, a déclaré que le programme d'action de Beijing devait être entendu dans le cadre des droits de l'homme. Les femmes ont réclamé le droit à la santé et à l'éducation, de même qu'elles ont réclamé que des mesures soient prises afin de mettre un terme à la discrimination et à la violence à l'encontre des femmes. Mme Butegwa a estimé que "Beijing avait fait naître des espoirs, que les Nations Unies et ses Etats Membres devaient réaliser". La première tâche est de faire participer les organisations non gouvernementales et nationales au processus de prise de décision aux niveaux national et international. La deuxième tâche est de mettre en oeuvre la partie du programme d'action qui garantit aux femmes le droit à la santé, à l'éducation, à un environnement sain et à une alimentation appropriée. Elle a souligné que l'économie mondiale et les forces du marché ne devraient pas occulter ces besoins fondamentaux, et a ajouté que le développement devait promouvoir la dignité humaine et la justice sociale.

Exprimant sa déception devant le fait que le Tribunal international pour le Rwanda a choisi de ne pas mener d'enquête sur les viols qui ont eu lieu pendant le génocide, Mme Butegwa a demandé que les Nations Unies prennent des mesures afin de rectifier cette situation. Elle a déclaré que les femmes ne croient plus les gouvernements qui allèguent le manque de moyens, et a demandé à l'Assemblée générale de débloquer les fonds nécessaires au fonctionnement efficace de la Commission sur le statut de la femme et du Comité pour

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l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes. Elle a souligné la nécessité d'une plus grande coopération entre le gouvernement et les organisations non gouvernementales.

Répondant à la question de savoir si les revendications des femmes n'avaient pas été excessives à Beijing, la Secrétaire d'Etat américaine à la santé et aux affaires sociales, Mme Shalala, a estimé, qu'au contraire, les revendications des femmes portaient sur le strict minimum. En ce qui concerne le fait de savoir si les Etats-Unis allaient ratifier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes, Mme Shalala a répondu qu'elle serait mieux en mesure de répondre après les élections nationales.

La Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Nafis Sadik, a souligné que la culture et la tradition ne pouvaient être valablement invoquées pour justifier le non-respect des droits des femmes. Elle a ajouté qu'il était essentiel de garantir aux femmes l'accès aux postes de responsabilité. Au FNUAP, 68% des postes à responsabilité sont occupés par des femmes. Mme Sadik a noté que des efforts étaient accomplis dans tous les pays où la mutilation génitale existait afin d'éliminer cette pratique.

Mme Carol Bellamy, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a déclaré que son organisation cherchait à promouvoir l'égalité des droits des femmes et des fillettes et leur pleine participation à tous les niveaux de la société. L'éducation, la santé et les droits de l'homme sont des priorités. Des efforts sont faits afin de promouvoir la santé des adolescents, réduire la mortalité infantile et enfantine et le risque de contamination par le virus HIV, et combattre la pratique de la mutilation génitale. L'accès des fillettes à l'éducation est particulièrement important, a-t-elle déclaré, deux tiers des 130 millions d'enfants non scolarisés dans le monde étant des fillettes.

Mme Elizabeth Dowdeswell, Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a déclaré que les femmes étaient souvent les premières à souffrir de la dégradation de l'environnement. Le PNUE travaille à l'intégration des problèmes des femmes dans les politiques et projets. Au Rwanda, des progrès ont été accomplis s'agissant de la restitution de la terre aux veuves à la suite du génocide. Le PNUE travaille également à la rédaction d'un "agenda chimique" afin de trouver des moyens de protéger la population de l'exposition à des produits chimiques dangereux.

Mme Anne Walker, Directrice eExécutive de l'International Women's Tribune Center, un des coparrains de la cérémonie, a remercié les représentants des organisations non gouvernementales pour leur important travail en faveur des droits des femmes. Le Tribune Center a été mis en place à la suite de la première conférence mondiale sur les femmes, qui s'est

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déroulée à Mexico en 1975, et fête le vingtième anniversaire de son travail avec les femmes du monde entier. Il a rendu hommage, lors d'un déjeuner spécial, à neuf femmes pour leur travail avec les Nations Unies au cours des 50 dernières années en faveur de la promotion de la femme. Plusieurs d'entre elles ont collaboré avec les Nations Unies depuis 1945.

La cofondatrice et Présidente de Women's Environment and Development Organization (WEDO), Mme Bella Abzug, a déclaré qu'il était temps d'agir. La société civile, les gouvernements et les Nations Unies doivent unir leurs forces. Elle a annoncé la publication d'un rapport du WEDO qui fait état des progrès réalisés par les gouvernements afin de mettre en oeuvre le Programme d'action.

Mme Virginia Vargas, qui représente l'Association des femmes dans le développement, a présenté la réunion "Beijing and Beyond", qui s'est déroulée à Washington juste avant la cérémonie des Nations Unies, sur la mise en oeuvre du programme d'action de Beijing. Elle a déclaré que la réunion avait fait plusieurs recommandations, parmi lesquelles la nécessité de créer des espaces où les organisations non gouvernementales et les gouvernements pourraient se réunir pour examiner la mise en oeuvre du programme d'action. La représentante du Secrétaire général et sa conseillère spéciale, Mme Rosario Green, a déclaré que les organisations non gouvernementales travaillaient en collaboration avec les Nations Unies afin de faire avancer l'agenda pour l'égalité des femmes.

Mme Noeleen Heyzer, Directrice du Fonds de développement des Nations Unies pour les femmes (UNIFEM), a déclaré que le Fonds travaillait à l'obtention de changements au niveau communautaire et à la promotion de la responsabilisation des femmes sur les plans politiques et économiques, dans le but de transformer la vie des femmes en consultation avec ces dernières.

Mme Marta Duenas Loza, Directrice par intérim de l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme, a déclaré que l'Institut essayait de définir les obstacles posés au rôle de la femme dans le développement économique. Il faut reconnaître la valeur de la femme dans l'économie comme un facteur du développement social.

Dans une déclaration de clôture, Mme Angela King, Directrice de la Division des Nations Unies pour la promotion de la femme, a déclaré que l'esprit de Beijing était vivant. Les groupes de femmes qui travaillent au suivi de la Conférence de Beijing et du Forum des ONG sont des partenaires à part entière du système des Nations Unies.

La cérémonie de l'après-midi était précédée d'une projection suivie d'un débat sur l'utilisation des films et vidéos dans la promotion de la femme, avec des extraits de films sur la Conférence de Beijing et son suivi. Deux des réalisatrices, Barbara Pyle, Vice-Présidente de l'unité de la politique de

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l'environnement du Turner Broadcasting system, et Danny Schechter, productrice exécutive de la série télévisée "Rights and Wrongs", en étaient les présentatrices.

Le Département de l'information des Nations Unies parrainait la cérémonie "Un an après Beijing" en association avec la Division des Nations Unies pour la promotion de la femme et l'International Women's Tribune Center.

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