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LE COMITE DE NEGOCIATION CHARGE D'ELABORER UNE CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION POURSUIT L'EXAMEN DE L'ACTION SPECIFIQUE

12 septembre 1996


Communiqué de Presse
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LE COMITE DE NEGOCIATION CHARGE D'ELABORER UNE CONVENTION SUR LA LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION POURSUIT L'EXAMEN DE L'ACTION SPECIFIQUE

19960912 APRES-MIDI DEV/2094 Il discute des mesures prises dans les régions de l'Asie, de l'Amérique latine et des Caraïbes et de la Méditerranée septentrionale

Réuni cet après-midi sous la présidence de M. Bo Kjellen (Suède), le Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer une convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification en particulier en Afrique, a examiné le point relatif aux mesures prises dans les régions de l'Asie, de l'Amérique latine et des Caraïbes et de la Méditerranée septentrionale.

Dans ce cadre le Comité a entendu les déclarations des pays suivants : Chine, Arménie, Afghanistan, Iran, Fédération de Russie, Inde, Bangladesh, Jordanie, Yémen, Israël, Myanmar, Népal, Cuba, Uruguay, Chili, Brésil, Pérou, Bolivie, Mexique et Espagne. Le Secrétaire exécutif du Secrétariat intérimaire de la Convention a également pris la parole pour expliquer l'action du Secrétariat dans la région de l'Asie. Auparavant, il avait apporté des commentaires sur les mesures urgentes en faveur de l'Afrique, à la suite du débat qui a eu lieu hier sur la question.

Le Comité se réunira de nouveau demain, vendredi 13 septembre à 10 heures. Il devrait terminer les travaux de sa neuvième session.

Mesures urgentes en faveur de l'Afrique

M. ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif du Secrétariat intérimaire de la Convention, a déclaré que la plupart des pays touchés en Afrique avaient accomplis des efforts soutenus pour s'acquitter des missions envisagés dans la résolution pertinente. Parlant de l'absence de soutien de la part des partenaires extérieurs, M. Diallo a rappelé les initiatives encourageantes de l'Union européenne pour appuyer les efforts déployés par les pays africains. Il a, en outre, noté que l'Allemagne a indiqué que dans plusieurs pays développés il y a lieu de promouvoir davantage l'information à l'intention de l'opinion publique. Sans une circulation de l'information, le soutien nécessaire à l'appui du processus de lutte contre la désertification ne pourrait être effectif. A cet égard, les institutions internationales doivent renforcer leurs efforts de communication et d'information.

M. Diallo a fait savoir que le Secrétariat est en train de préparer une réunion qui aura lieu au mois de novembre en Mauritanie, qui vise à identifier les principales difficultés auxquels sont confrontés 15 pays d'Afrique dans le processus de lutte contre la désertification. Cette réunion peut contribuer à lever les obstacles et à maintenir l'élan initié au niveau national. M. Diallo a lancé un appel aux partenaires des Etats concernés pour qu'ils participent à ce dialogue futur. Ce genre d'initiative sera de nouveau entrepris avec un groupe différent de pays. Le temps des théories est révolu, a-t-il dit, et force est de prendre des mesures concrètes pour accompagner les efforts des pays touchés. A cet égard, M. Diallo a souligné le rôle fondamental des ONG aux niveaux local, régional, sous-régional ou national.

Mesures prises dans les régions de l'Asie, de l'Amérique latine et des Caraïbes et de la Méditerranée septentrionale

Mme XUE HANGIN (Chine) a déclaré que la session qui s'est tenue en février s'est soldée par des résultats encourageants. La représentante a rappelé que son pays a donné plus d'importance au rôle des ONG et a mis en place une base organisationnelle pour la formulation des politiques à long terme. La Chine a également mis en oeuvre des programmes de formation professionnelle et des stages de formation. Le 17 juin dernier, la Chine a lancé une campagne nationale de sensibilisation du grand public et a co-parrainé le 1er forum Asie-Afrique du 11 août dernier. Elle a également participé à la première conférence régionale au cours de laquelle elle a expliqué comment promouvoir la mise en oeuvre de la Convention. La représentante a également expliqué que son pays a l'intention de collaborer avec tous les pays d'Asie pour promouvoir l'application de la Convention.

La représentante a ensuite cédé la parole à une paysanne chinoise. Celle ci a expliqué que pendant des générations, les populations de sa région ont subi les vents du désert qui couvrent les terres arables et détruisent

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les récoltes. Elle a indiqué que sa famille a travaillé 2 000 hectares de terres et que 700 hectares ont fait l'objet de reboisement. Elle a indiqué que le déplacement des sables est la cause essentielle de la pauvreté et que le reboisement est le seul moyen de vaincre ce fléau. Mais si le mouvement des dunes de sable s'est arrêté grâce au travail des populations, le niveau de vie est encore très faible, a-t-elle regretté en formant l'espoir que les populations de sa région bénéficieront de l'aide de la communauté internationale.

M. BALOYAN (Arménie) a indiqué qu'en 1996, le Gouvernement de son pays a lancé des mesures pour une lutte rationnelle contre la désertification. Le Ministère de la protection et de l'environnement a mis en place un programme de gestion de toutes les ressources naturelles de la République d'Arménie. Pour réaliser ces objectifs, un programme de développement a été mis en oeuvre visant l'amélioration de la législation de protection de l'environnement. Avec l'adoption de cette législation, le système juridique sera complet et permettra une gestion plus rationnelle des ressources naturelles. Sur base d'une déclaration du Gouvernement arménien, la Banque mondiale a octroyé un don de 200 000 dollars afin de renforcer les capacités institutionnelles en matière de protection de l'environnement. Le Ministère de l'environnement est responsable de ce fonds. En outre une coopération technique est prévue dans différents domaines de l'environnement.

Dans le même temps, le Gouvernement s'est tourné vers le Fonds mondial pour l'environnement (FME) pour demander une aide permettant d'élaborer un programme visant à atténuer les conséquences des changements climatiques sur l'environnement. En effet, ces conséquences sont susceptibles d'accélérer le processus de désertification.

Une partie importante de cette aide, chiffrée à 350 000 dollars, sera consacrée à la question de l'énergie. L'Arménie entend d'ailleurs examiner le développement de l'énergie nucléaire qui constitue la source la plus acceptable parmi les sources d'énergie traditionnelle. L'Arménie entend, par ailleurs, organiser une conférence internationale sur la protection du Grand Lac.

M. YOUSOFI (Afghanistan) a indiqué que son pays se situe en zone tempérée du continent asiatique mais compte de grandes zones désertiques. Il existe des déserts de pierre et aussi des déserts de sable. Vingt pourcent du pays est constitué de désert et les précipitations sont très faibles. Les vents endommagent les routes et les villages tandis que la densité végétale est très faible. Le représentant a également expliqué que la désertification occasionne un déboisement très important alors que les forêts sont la principale source de bois et de feu. Le braconnage très répandu du bois endommage les zones forestières et accroît le déboisement. Certaines zones de

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pâturage ont été endommagées à cause du surpâturage. En raison de millions de mines terrestres, les bergers ont tendance à faire paître leur troupeaux sur de petites zones de pâturage ce qui aggrave la désertification. Le représentant a rappelé que le Ministre de l'agriculture a pris des mesures pour mettre un terme à ce phénomène. Il a par exemple accéléré le boisement de la ceinture de Kaboul. Le PNUD par ailleurs fournit une aide qui reste néanmoins limitée et insuffisante. La mise en place de brise-vent est à l'étude mais elle nécessite d'importants moyens financiers. A cet égard, le représentant a appelé le PNUD, le PAM, la FAO et d'autres organisations internationales à fournir une aide financière à son pays.

M. DANESH-YAZDI (Iran) a déclaré qu'au cours des dernières années son pays a créé une convention nationale en vue d'élaborer le programme d'action national. A cette fin, un contrat a été signé avec une entreprise privé qui a été chargée notamment de mobiliser les ressources humaines et financières et de diffuser et collecter des informations. Les représentants de dix ministères participent activement à ce programme national de lutte contre la désertification. Dans le même temps, des mesures ont été adoptées en vue de sensibiliser le public, de réduire les migrations vers les zones urbaines, de protéger l'environnement, et de fixer des dunes de sables. Le représentant a poursuivi en expliquant qu'au cours des deux dernières années, grâce aux efforts de réhabilitation des terres du Gouvernement, trois millions d'hectares ont été remis à leurs propriétaires qui peuvent bénéficier de dons ou de prêts avantageux auprès des banques. Le représentant a conclu en souhaitant un renforcement de la CESAP, seule organisation participant à la lutte contre la désertification dans la région de l'Asie.

Mme GABUNSHINA (Fédération de Russie) a déclaré que dans certaines régions d'Europe on voit apparaître des risques de désertification très sérieuse. La Russie, pays en transition, connaît des difficultés économiques mais, malgré cela et malgré le fait qu'elle ne soit pas partie à la Convention, elle lance des programmes fédéraux de lutte contre la désertification ainsi que des programmes nationaux avec l'aide du PNUD. Des stages de formation de spécialistes sont organisés, des opérations de plantation d'arbres ont lieu, un livre sur les terres en danger et en préparation. Par ailleurs, une réunion est prévue avec tous les chefs des régions de Russie touchées par la désertification. La représentante a également évoqué la création d'un centre européen des terres arides. Abordant la Convention, elle a indiqué que celle-ci est à l'étude et que sa délégation déploie tous les efforts pour signer cette Convention dans les meilleurs délais.

M. JAIN (Inde), au nom des pays de l'Asie, a rendu compte de la conférence internationale sur la désertification qui s'est déroulée à New Delhi et qui, a-t-il dit, a donné lieu à l'adoption de programmes d'action régional et national. Les conclusions notent qu'il faut une pleine

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participation de tous les citoyens et surtout de tous les ministères concernés. On a également estimé qu'une gestion saine des ressources naturelles est un impératif de la lutte contre la désertification. Le programme d'action régional, pour sa part, a mis en lumière la nécessité de promouvoir l'éducation, l'information, des études d'évaluation ou encore l'échange de technologies. Ce programme met l'accent sur la nécessité de créer des réseaux nationaux qui seraient à même de lancer le travail dans les différents domaines concernés. Des accords novateurs doivent également être mis en place qui impliqueraient à la fois des acteurs privés et des acteurs publics. Les pays de la région sont maintenant invités à identifier des programmes spécifiques de coopération régionale et à désigner les institutions qui pourraient servir de point focal. A la présente session du Comité, a conclu le représentant, les pays d'Asie ont eu une discussion intéressante sur la meilleure façon de poursuivre ce processus.

M. AHMAD (Bangladesh) a déclaré que le problème de l'environnement est une question de vie ou de mort au Bangladesh. Les sécheresses sont devenues régulières, les lits des rivières se déplacent et s'assèchent, l'érosion de la couche des sols est rapide et leur utilisation en souffre. Exprimant sa préoccupation quant aux conséquences sur l'écosystème de son pays, le représentant a regretté l'absence d'une dimension globale, les Européens ayant une vue partielle des problèmes au Bangladesh. On ignore que les sécheresses sont devenues habituelles dans ce pays, a-t-il indiqué. Il faut traiter les problèmes immédiatement sinon nous deviendrons nous-même une espèce en danger. Le problème de la désertification doit être lié au développement durable. Le représentant a appelé à cet égard à plus d'action et à un renforcement de la coopération entre les pays riches et les pays pauvres. Si nous ne luttons pas contre la pauvreté nous ne pourrons vaincre la désertification. Il a insisté également sur la nécessité d'impliquer les habitants dans la lutte contre la désertification.

D'autre part, il a rappelé que son pays avait étudié de nouvelles formes de coopération lors de la Conférence de Beijing et qu'une expérience intéressante est en cours dans le domaine bancaire dans la mesure où les nombreux bénéficiaires de prêts sont des femmes. Il conviendrait de dresser un bilan des actions, d'établir une banque de données, de préparer une planification à court, moyen et long terme, d'élaborer un accord cadre, de prévoir une évaluation à mis parcours, de promouvoir la recherche pour un effet pratique immédiat et de partager nos expériences, a-t-il précisé. Il a souhaité par ailleurs qu'une institution chargée de la gestion puisse intervenir dans le cadre de ces activités et que se mette en place un cadre juridique applicable partout. Il a appelé également toutes les organisations internationales à participer à ces entreprises.

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M. KHBOUR (Jordanie) a indiqué que dans son pays 90% des terres peuvent être considérées comme désertiques en raison notamment des activités et des pratiques humaines qui ne tiennent pas compte de la pérennité des ressources naturelles. Le gouvernement jordanien a ainsi promulgué une loi visant la protection de l'environnement qui stipule la nécessité de mettre sur pied un plan de lutte contre la désertification. Cette loi a permis de mettre en oeuvre de nombreux projets dans le cadre du plan national; des projets de réhabilitation des terres et de classification de tous les territoires sont actuellement en cours d'exécution. D'autres projets ont été esquissés pour essayer de mobiliser les fonds nécessaires. Les ONG qui jouent un rôle important en la matière, jouissent de l'appui du gouvernement et des donateurs privés, a souligné le représentant.

En outre, une association sur le développement et la lutte contre la désertification a été créée. La Jordanie a, par ailleurs, lancé des programmes de sensibilisation dans les régions touchées et elle vient de tenir un forum avec la collaboration du Secrétariat. En cette matière, la Jordanie coopère activement avec la Syrie, l'Autorité palestinienne et Israël. Le représentant a conclu en soulignant que son pays a constitué un comité national de lutte contre la désertification qui comprend à la fois les instances officielles et les instances non officielles concernées. Enfin, s'agissant de la ratification de la Convention, il a assuré le Comité que la procédure a déjà été amorcée.

M. SHARALUDDIN (Yémen) a expliqué que son gouvernement a accordé une attention particulière au phénomène de dégradation des sols à travers des projets pilotes et des instances de financement bilatérales. Le Yémen a créé l'Administration générale des forêts qui entreprend des études et des programmes de lutte contre la désertification. Des unités ont été créées pour assurer le suivi des programmes tandis qu'une loi de la protection des forêts a été élaborée. L'aspect de planification étant important, le gouvernement a établi la lutte contre la désertification au nombre des priorités des programmes agricoles, et des signes positifs ont été enregistrés dans certaines régions. Le représentant a toutefois signalé que sans le soutien extérieur, on ne pourra pas régler ces problèmes et a espéré que son pays bénéficiera d'une aide pour l'élaboration de son plan d'action nationale.

Il a par ailleurs expliqué que la consolidation des potentialités institutionnelles, la coordination des politiques et des lois, le développement d'une stratégie claire, les ressources humaines, la gestion des ressources naturelles, l'engagement de la femme, la participation des ONG, la création de dunes pour protéger les terres agricoles, sont prioritaires. Il a par ailleurs rappelé que son pays a adhéré à la Convention des Parties.

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M. SAFRIEL (Israël) a déclaré que l'étude sous-régionale sur les risques de la désertification, menée en collaboration avec la Jordanie et l'Autorité palestinienne, est sur le point d'être achevée. Une table ronde se tiendra ensuite à Amman. Il s'agira d'examiner un ensemble d'activités qui constitueraient un programme d'action sous-régional. En outre, un projet initié en coopération avec la Tunisie, la Jordanie et l'Autorité palestinienne, appuyé par la Banque mondiale, est en cours d'exécution. Au niveau régional, le représentant a indiqué que l'Institut de recherche sur le désert a signé un accord avec l'Institut Turkmen d'Arménie. Un certain nombre de recherches a, par ailleurs, été mené avec ce pays.

Une autre initiative a été prise qui vise à accueillir 15 chercheurs chinois. La collaboration s'est établie également entre Israël et un institut indien, et les consultations se sont poursuivies au cours de la réunion qui a eu lieu à New Delhi le mois dernier. Israël collabore, d'autre part, avec la Turquie et la Namibie. En outre, des négociations sont en cours avec l'Allemagne pour créer un Institut national contre la désertification dans la désert du Néguev. Ce programme sera opérationnel en 1997.

M. HLAING (Myanmar) a déclaré que dans son pays le processus de ratification de la Convention va de l'avant. Le succès de la lutte contre la désertification dépend de l'implication des populations touchées. Un séminaire d'information sur la Convention s'est déroulé en octobre dernier. La désertification constituant la principale barrière à la survie de la population, il faut mettre en place des mesures préventives et lancer des programmes acceptables pour la population comme la plantation d'arbres. Mais il faut également une approche intégrée de tous les acteurs. Le représentant a par ailleurs cité le Projet vert pour les zones arides mis en place par son gouvernement et a formé l'espoir que grâce aux efforts de tous, des aides financières pourront être identifiées et une coopération technique mise en place.

M. UPADHYA (Népal), annonçant que son pays est sur le point de ratifier la Convention, a indiqué que le Népal est un pays de montagnes qui abritent près de 50% de la population. Or la couche de surface de ces montagnes a été érodée au fil du temps et a fini par provoquer la dégradation des plaines. Les programmes d'action nationaux visent surtout à sensibiliser toute la population locale. Toutefois, ces programmes requièrent des investissements importants et la disponibilité de ressources suffisantes est un impératif au succès de toute initiative. C'est pourquoi il faut espérer que le futur Mécanisme mondial permettra de mobiliser les ressources nécessaires.

M. DIALLO a expliqué que des séminaires nationaux ont été organisés en Chine, en Iran et en Jordanie. Il est prévu de faire de même au Myanmar, en Syrie, ainsi que dans d'autres pays. Un séminaire aura lieu en novembre prochain en Asie centrale tandis qu'en décembre prochain aura lieu

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un forum sur la coopération organisé par une ONG indienne, qui vise à promouvoir la coopération Sud-Sud mais aussi la coopération Nord-Sud.

Mme RODRIGUEZ (Cuba) a indiqué que dans son pays les écosystèmes fragiles ont pour cause le faible taux d'irrigation qui caractérise certaines zones. Ainsi, la zone Est du pays est aujourd'hui faite de plaines semi- désertiques. C'est la raison pour laquelle Cuba attache une grande importance à la mise en oeuvre de la Convention. Elle a menée une analyse différenciée de la gestion de l'environnement en accordant la priorité à la zone sud-est du pays. Un comité a été créé qui comprend toutes les institutions nationales concernées. Ce comité a organisé des ateliers, des conférences et des séminaires qui ont bénéficié du soutien du Secrétariat intérimaire de la Convention. D'autres mesures ont été arrêtées telles que l'approfondissement de l'inventaire des sols, l'analyse de la technologie d'exploitation des terres des zones semi-arides, et le lancement d'actions préventives et correctrices. Cuba a, en outre, lancé des plans spéciaux d'éducation à l'environnement. La représentante a conclu son exposé en soulignant que toutes ces initiatives ont été conçues dans le cadre des restrictions financières que subit Cuba actuellement. Elle a, d'autre part, informé le Comité de la ratification prochaine de la Convention.

Mme RODRIGUEZ (Uruguay) a déclaré que son pays se trouve dans une situation moins vulnérable que les pays d'Asie ou d'Afrique touchés par la désertification. Néanmoins, tous les pays ont un rôle à jouer dans la protection de l'environnement. Si l'Uruguay n'a pas ratifié la Convention, il est néanmoins prêt à assumer les responsabilités qui lui incombent. La représentante a indiqué par ailleurs que les problèmes liés à la désertification vont au delà des questions environnementales mais touchent au problème du développement durable. Ce phénomène exige une démarche globale et la mobilisation des ressources nécessaires dans le cadre de la coopération Nord-Sud. A cet effet, elle a demandé l'adoption d'une démarche intégrée tenant compte du lien entre la désertification et la pauvreté. Par ailleurs, elle a rappelé que le Conseil du PNUE a émis des recommandations que son pays appuie pleinement.

M. CORREA (Chili) a déclaré que les écosystèmes de son pays sont constitués essentiellement par des déserts et des montagnes. Ainsi, plus de 72% de la population vit dans des zones arides et semi-arides. Avec l'appui du Secrétariat intérimaire de la Convention, le Chili a réalisé une étude sur deux communes touchées, avec la participation de toute la population. Le document de l'étude est en cours de publication. Des activités de sensibilisation ont également été menées. A cet égard, le Chili sollicite l'appui du PNUD pour organiser des ateliers de sensibilisation supplémentaires. Le représentant a conclu en annonçant que l'Université du Chili a mis au point des indicateurs de désertification qui seraient valables pour plusieurs pays d'Amérique du Sud et il a assuré le Comité de la ratification prochaine de la Convention.

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M. FLORENCIO (Brésil) a annoncé que la ratification de la Convention aura lieu au premier trimestre 1997. Il a également rappelé qu'un plan de lutte a été mis en place par le Ministère de l'environnement et consiste en des mesures d'urgence, des programmes de régénération des zones touchées, des expéditions d'experts dans les zones concernées. Il a également évoqué l'existence d'un réseau national visant à accroître les connaissances en la matière. Son pays participe en outre à un projet pour la mise en place d'indicateurs et de jalons sur la désertification. Un atelier national s'est tenu pour étudier une liste préliminaire d'indicateurs et celle-ci est déjà disponible. Le Brésil a également participé à de nombreuses réunions et s'est associé au Mexique pour lutter contre la dégradation des terres en Haïti.

M. PEREZ DEL SOLAR (Pérou) a indiqué que son pays connaît les problèmes de désertification depuis le début des années 90. Pour répondre à ces nouveaux besoins, le Pérou a sollicité l'aide de partenaires de la société civile et du développement. Le Pérou a ainsi créé, l'année dernière, un groupe de travail sur la désertification chargé d'assurer le suivi et la mise en oeuvre de la Convention. En outre, le programme d'action mis en place reprend les grandes lignes de la Convention. Le représentant a ensuite fait part d'un projet de recherche sur les eaux de brouillard de la zone côtière entre le Chili et le Pérou. Cette expérience a permis d'obtenir des données scientifiques susceptibles de contribuer à la recherche de solutions aux problèmes de désertification. Il a conclu en rappelant l'importance de la coopération internationale en matière de financement.

M. ORTIZ-GANDA RILLAS (Bolivie) a rappelé que son pays, au cours des six derniers mois, a formulé un programme d'action national de lutte contre la désertification qui a été adopté officiellement. L'objectif est de renverser le processus d'érosion des ressources naturelles qui touche 40% du territoire. Le programme fait partie de la stratégie adoptée par le gouvernement tandis que le point focal désigné pour la mise en oeuvre de la Convention est le Ministère du développement durable. Le représentant a également évoqué les journées de sensibilisation avec la participation des services locaux concernés, les campagnes nationales, deux tables rondes et la création de cartes qui montrent les zones affectées.

M. CHAPELA (Mexique) a rappelé que 52% des terres de son pays sont considérées comme sèches et 40% sont maintenant dans un état avancé d'érosion. Ainsi 700 000 personnes émigrent tous les ans vers les villes. La lutte contre la désertification constitue donc une tradition qui se fonde sur des connaissances anciennes et modernes. Cette prise de conscience s'inscrit pourtant dans un processus compliqué et c'est la raison pour laquelle la Convention se révèle importante. Dans le cadre de sa lutte contre la désertification, le Mexique a créé plusieurs organes et a pris des mesures comme la mise en place d'un plan forestier national. En 1996, un Conseil national chargée des questions de désertification a été créé. La même année,

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trois ateliers de sensibilisation ont été organisés. Des programmes de reboisement, de réhabilitation de plusieurs zones pilotes, de formation à la gestion des sols, d'utilisation des sols forestiers ont été lancés. De même l'élaboration de dispositions pour l'utilisation des pâturages et l'établissement d'un réseau d'information qui sera partagé avec d'autres pays viendront à l'appui de la lutte contre ce fléau qu'est la désertification, a conclu le représentant.

M. SPIELGELBERG (Espagne) a annoncé la création d'un groupe régional de réflexion à la suite de la tenue d'une conférence régionale sur la désertification en juin 1995. Ce groupe tient lieu de forum et doit faire des recommandations pour l'élaboration des programmes nationaux. Le représentant a signalé que ce groupe se réunira en Crète à partir du 29 octobre 1996 alors que le Portugal organisera une réunion en mai 1997. Ce groupe informera le secrétariat intérimaire de ses travaux et celui-ci le transmettra au Comité. Il a indiqué également que les pays de la région de la Méditerranée septentrionale progressent dans l'élaboration de leurs plans nationaux.

En ce qui concerne l'Espagne, le représentant a indiqué que depuis la conférence de 1992, son pays a participé activement à l'élaboration de la Convention et n'épargne aucun effort à cet égard. L'Espagne intervient aussi dans d'autres zones géographiques; elle consacre quatre millions de dollars pour la lutte contre la désertification en Amérique latine et huit millions dans d'autres régions du monde.

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