- 2 - ECOSOC/325
Communiqué de Presse
ECOSOC/325
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19960724 MATIN ECOSOC/325 Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, M. Boutros Boutros-Ghali : la coopération internationale pour le développement se trouve désormais à une importante croisée des chemins. Aujourd'hui, une opportunité historique voit le jour eu égard à la mobilisation politique en faveur de cette coopération, fondée sur un partenariat authentique et une communauté d'intérêts entre tous les pays. Qui plus est, la quête actuelle, quasi-universelle, de l'ouverture économique et de l'intégration, a contribué à accroître l'interdépendance économique et sociale entre les pays. Il est donc important que cette tendance se poursuive. La promotion d'un environnement international favorable est dans l'intérêt de tous les pays.Comme résultante du processus de mondialisation, un nombre croissant de problèmes requièrent une gestion collective et coopérative. Dans ce contexte, les acteurs non-étatiques ont leur rôle, important, à jouer au sein de ce réseau naissant en matière de coopération internationale. Concernant le processus de développement, celui-ci reflète une vaste gamme d'expériences, de succès comme d'échecs. Non seulement des pays, mais des peuples souffrent de la marginalisation.
Cet état de fait constitue un handicap à la pleine jouissance des droits de l'homme en même temps qu'il affaiblit la démocratie et la participation populaire. Il est inacceptable que la misère, la faim, les maladies, le manque de logements, l'ignorance et le désespoir demeurent encore le lot de plus d'un milliard d'êtres humains. C'est pour cela que les objectifs de développement agréés dans les années 90, doivent pleinement être mis en oeuvre par les gouvernements, de concert avec le système des Nations Unies, y compris les institutions financières, les ONG et la communauté internationale toute entière.
L'Afrique mérite une attention particulière étant donné que c'est là que la pauvreté est en augmentation. Ainsi, les efforts de nombreux pays africains sont handicapés par le manque de ressources nationales et internationales en faveur du développement. Cette situation appelle l'attention de l'ensemble de la communauté internationale. Le Secrétaire général émet fermement l'espoir que l'Initiative spéciale sur l'Afrique saura contribuer à cet effort. Il n'épargnera pour sa part aucun effort pour mobiliser les ressources nécessaires à cette fin.
Les Nations Unies ne peuvent s'acquitter de leur rôle pour promouvoir la coopération en faveur du développement en l'absence de ressources adéquates établies sur une base rationnelle et prévisible. L'Organisation ne restera efficace que si elle fait preuve de haute compétence, évite les doubles emplois, répond aux nouvelles réalités économiques et sociales et garantit la transparence de ses activités. Toutefois, le renforcement de sa compétence ne dépendra pas seulement de la réforme institutionnelle mais également des ressources financières adéquates. Au cours des 50 dernières années, le système des Nations Unies s'est développé et a étendu ses compétences dans les domaines économique et social, ainsi que dans les domaines connexes. Par ses
activités, le système a contribué de façon considérable au processus de développement. Face aux mutations économiques et sociales, les Nations Unies doivent, pour garantir leur efficacité, améliorer davantage la coordination et mettre l'accent sur les activités en matière de développement. S'agissant de la réforme du Conseil économique et social, il est essentiel pour le Conseil d'assurer un suivi coordonné et intégré des grandes conférences internationales. La revitalisation du Conseil repose sur deux exigences, à savoir la participation des Etats Membres au niveau ministériel et le renforcement de la participation de nouveaux partenaires sur la scène internationale, au débat de haut niveau; et une action plus soutenue pour permettre au Conseil d'exercer un rôle efficace de gouvernance qui se placerait au-dessus de tous les Fonds et Programmes du système des Nations Unies. Le renforcement de la capacité du Conseil pour déterminer et réagir aux mutations intervenues dans les domaines économique et social, notamment en attirant l'attention du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale sur les nouvelles tendances, contribuerait également au renforcement de la capacité des Nations Unies dans le développement économique et social. La revitalisation du Conseil dépendra de la volonté politique. A la veille du XXIème siècle, il incombe à la communauté internationale tout entière d'assurer que le système des Nations Unies est armé pour faire preuve de leadership dans le processus de développement, pour servir de forum d'expression aux objectifs mondiaux, répondre aux besoins humanitaires et maintenir la paix et la sécurité internationales.
Pris comme un tout, les résultats des grandes conférences organisées sous les auspices de l'ONU offrent une nouvelle base conceptuelle, aux fins de la coopération économique et sociale pour le développement de même qu'aux fins de la définition du rôle futur de l'ONU. Ces domaines liés à la coopération économique et sociale pour le développement constituent le terrain où, sous différentes formes, les Nations Unies peuvent offrir le meilleur d'elles mêmes. Tout au long de l'année dernière, le Comité administratif de coordination (CAC) a mis en place un nouveau mécanisme interinstitutions, afin de rendre opérationnelles et de coordonner les décisions des grandes conférences. Ce mécanisme est en place et devrait, je pense, aider à réorienter les activités opérationnelles de l'ONU autour de politiques, d'objectifs et de priorités qui auront l'appui politique le plus élevé des Etats Membres.
Permettez moi, a affirmé M. Boutros-Ghali, de souligner ici que l'un des facteurs les plus importants, eu égard au succès de ces résultats, demeure la volonté des décideurs politiques de continuer à s'impliquer personnellement afin d'appliquer les engagements dont ils ont convenu lors de ces conférences. Cette application exige, de tous les acteurs, à tous les niveaux, une volonté politique de premier ordre. Trop souvent, le fossé entre ce qui a été convenu et ce qui est réalisé laisse beaucoup à désirer, tant au plan national qu'international. Les engagements individuels et collectifs doivent être tenus pour répondre aux besoins de développement de tous, particulièrement des pays en développement. C'est la raison pour laquelle ma préoccupation personnelle a été de garantir le plus haut niveau possible de participation à toutes ces conférences, de même que l'engagement continu le plus ferme aux fins de la mise en oeuvre de ces décisions. En vue d'une application effective des décisions et engagements convenus, la mobilisation urgente et l'utilisation plus efficace de ressources pour le développement demeure un élément clé. Une autre condition essentielle est le renforcement de
l'interaction entre l'ONU, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce, à tous les niveaux. J'ai rencontré les chefs du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de l'Organisation mondiale du commerce à plusieurs reprises, a noté M. Boutros-Ghali. Les institutions de Bretton Woods ont adopté de nouvelles approches afin de nous aider à poursuivre notre action de consolidation de la paix, dans la période post- conflit. Ces institutions sont activement associées dans le suivi coordonné des Conférences de l'ONU et dans la réalisation de l'Initiative spéciale en faveur de l'Afrique.
Il émerge de plus en plus nettement une acception commune du concept de développement, fondé sur les êtres humains, leurs besoins, leurs droits et aspirations; concept qui serait renforcé par une croissance économique soutenue et durable, et appuyé par un système revitalisé et équitable de coopération multilatérale. Les Conférences de l'ONU ont contribué de manière déterminante à renforcer cette acception, à identifier les actions qui correspondraient aux objectifs communs. L'ONU est un forum unique de consolidation de ce consensus international, autour de priorités mondiales. Il n'existe pas de remplaçant à l'ONU. Les Nations Unies sont la seule organisation á assumer des responsabilités à la fois en matière de paix et de développement. En coopération avec les institutions de Bretton Woods, les autres entités du système et l'OMC, l'ONU doit encourager une plus grande cohérence en matière d'élaboration de politiques globales et de réalisation d'objectifs internationalement acceptés. Un atout majeur de l'ONU dérive de sa capacité opérationnelle de développement. Sa présence sur le terrain lui permet de jouer un rôle essentiel à l'appui des efforts des gouvernements, dans un monde de plus en plus complexe et interdépendant.
Présentation des projets de proposition suivants
Projet de résolution E/1996/L.37
Le Conseil économique et social était également saisi d'un projet de résolution, présenté par les Bahamas, au nom des co-auteurs, et relatif au plan à moyen terme à l'échelle du système en ce qui concerne la promotion de la femme, 1996-2001. Aux termes de ce texte, le Conseil économique et social approuverait le plan à moyen terme révisé à l'échelle du système en ce qui concerne la promotion de la femme pour la période 1996-2001, compte tenu des observations de la Commission de la condition de la femme. Il déciderait d'entreprendre, en 1998, un examen global à mi-parcours de la mise en oeuvre du plan, qui servira par la suite à la programmation et à la coordination des activités du système des Nations Unies axées sur la promotion et l'autonomisation des femmes, et comportera notamment un bilan des progrès accomplis dans la prise en compte de la problématique hommes-femmes dans toutes les activités du système. Le Conseil prierait le Secrétaire général, en sa qualité de Président du Comité administratif de coordination, de formuler un nouveau plan à moyen terme à l'échelle du système en ce qui concerne la promotion de la femme pour la période 2002-2005, de présenter un nouveau projet de plan au Conseil à sa session de fond de l'an 2000 afin de donner aux différents organismes des Nations Unies des orientations qui leur permettront d'élaborer leur plan à moyen terme, et de présenter le projet de plan, pour observations, à la Commission de la condition de la femme à sa quarante-quatrième session.
Projet de résolution E/1996/L.39
Par le projet de résolution, relatif à l'application et suivi des résultats des grandes conférences internationales et des sommets internationaux organisés par les Nations Unies, présenté par le Costa Rica, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le Conseil économique et social demanderait au Secrétaire général de présenter au Conseil, à sa session de fond de 1997, un rapport où figurera une analyse des programmes de travail multiannuels des commissions techniques concernées, ainsi que des recommandations en vue d'une meilleure harmonisation et d'une meilleure coordination de leurs programmes pluriannuels respectifs avec celui de la session de fond organisée chaque année par le Conseil. Il inviterait le Comité administratif de coordination à présenter au Conseil, à sa session de fond de 1997, le rapport de ses équipes spéciales sur les thèmes suivants : les conditions favorables au développement économique et social, les services sociaux de base pour tous, l'emploi et les moyens de subsistance durables, et les femmes, et à mettre en relief les problèmes de politique générale et de coordination qui doivent retenir l'attention du Conseil et de l'Assemblée générale. Le Conseil inviterait également toutes les organisations du système des Nations Unies à incorporer à leurs programmes de travail les résultats des grandes conférences internationales organisées dans les domaines économique et social et les domaines connexes et à communiquer des informations, des analyses et des évaluations pertinentes à prendre en compte dans le rapport de synthèse du Secrétaire général pour appuyer les examens thématiques du Conseil.
Le Conseil économique et social prierait instamment tous les États Membres d'honorer leurs engagements, plus particulièrement en ce qui concerne la fourniture de ressources adéquates et d'assurer l'application intégrale des résultats des grandes conférences internationales organisées dans les domaines économique et social et les domaines connexes. Il prierait en outre instamment tous les États Membres et les organismes du système des Nations Unies de faciliter le transfert de technologie aux pays en développement à des conditions libérales et préférentielles afin de leur permettre d'atteindre les buts et les objectifs adoptés d'un commun accord par les conférences internationales.
Projet de résolution E/1996/L.38
Le Costa Rica au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté un projet de résolution sur le suivi du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Par ce texte, le Conseil économique et social recommanderait que les États Parties au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels envisagent de modifier le Pacte afin que son suivi puisse être assuré par un comité dont les membres seraient élus par les États Parties au Pacte, comme cela est le cas pour d'autres organes analogues créés en vertu d'instruments des droits de l'homme. Le Conseil prierait le Secrétaire général de consulter les États Parties au Pacte quant à la tenue d'une réunion chargée d'examiner l'application de la présente résolution.
Projet de résolution E/1996/L.36
Le Conseil économique et social était saisi d'un projet de résolution présenté par le Guatemala, au nom du Groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, du Maroc, du Nigéria, de la Turquie et du Liban, relatif à l'Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme. Aux termes de ce projet il féliciterait l'Institut des efforts qu'il a entrepris en vue de collaborer plus activement et plus étroitement avec les institutions spécialisées et les organisations apparentées du système des Nations Unies et les autres organes, programmes et institutions afin de promouvoir des programmes qui contribuent à la promotion de la femme et rappellerait combien il importe de maintenir le niveau des ressources consacrées à la recherche indépendante et aux activités de formation connexes, d'un intérêt crucial pour la condition de la femme. Le Conseil inviterait les États et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à contribuer au moyen de contributions volontaires et d'annonces de contributions au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour l'INSTRAW afin de permettre à l'Institut de continuer à s'acquitter efficacement de sa mission.