En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/320

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL : LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION ENTRE LES INSTITUTIONS HUMANITAIRES

19 juillet 1996


Communiqué de Presse
ECOSOC/320


CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL : LES DELEGATIONS INSISTENT SUR LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION ENTRE LES INSTITUTIONS HUMANITAIRES

19960719 Réuni cet après-midi sous la présidence de M. Carlos Dante Riva (Argentine), le Conseil économique et social a achevé l'examen de son point relatif à l'assistance économique spéciale, l'aide humanitaire et les secours en cas de catastrophe et au Haut Commissariat pour les réfugiés. Dans ce cadre, il a entendu les représentants des pays suivants : Etats-Unis, Syrie, Thaïlande, Fédération de Russie, Yémen, Indonésie, Norvège, Japon, Australie, Inde, Suisse, Géorgie, Irlande (au nom de l'Union européenne), Tanzanie, Ukraine, Argentine, Iraq, Pakistan, Bélarus et Maroc. Les représentants d'Israël et de l'Algérie ont exercé leur droit de réponse.

La représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) est intervenue. Les représentants de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et du Comité international de la Croix- Rouge (CICR) ont fait une déclaration.

Louant les efforts déployés par le Département des affaires humanitaires, les délégations ont estimé que l'action humanitaire doit être efficace et bien coordonnée. Il est donc nécessaire de renforcer la coordination entre les institutions dans le domaine humanitaire. Des délégations ont préconisé la désignation d'une agence opérationnelle motrice qui pourrait contribuer largement à renforcer la coordination entre les institutions humanitaires. De l'avis d'un représentant, il est primordial d'accorder l'attention sur l'impact des sanctions économiques imposées par le Conseil de sécurité. Ces sanctions économiques ont un impact réel sur les populations et les gouvernements. Dans ce contexte, le rôle du DHA doit viser à faire preuve de "leadership" en veillant à ce que les exceptions aux sanctions ne soient utilisées que pour atténuer les souffrances des populations qui subissent, à juste titre, de l'isolement de leurs gouvernements.

D'autres, soulignant l'importance du Fonds central renouvelable pour les situations d'urgence, ont estimé que le Conseil économique et social devrait recommander des mesures visant à le renforcer afin d'en faire un instrument efficace pour répondre aux situations d'urgence et/ou un organe de prêt.

Le Conseil économique et social a pris note des rapports suivants, présentés oralement : assistance à Madagascar, à la Somalie et au Yémen; assistance aux réfugiés, personnes déplacées et rapatriées en Afrique; assistance aux zones de sécheresse de Djibouti, d'Ethiopie, du Kenya, de la Somalie, du Soudan et de l'Ouganda. Il a également pris note du rapport du Secrétaire général sur l'assistance pour la reconstruction et le développement du Liban, ainsi que du rapport du Haut Commissariat pour les réfugiés.

Le Conseil économique et social reprendra ses travaux, lundi 22 juillet à partir de 10 heures. Il devra entamer l'examen de la question de la promotion de la femme.

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Questions sociales, humanitaires et droits de l'homme, rapports des organes subsidiaires, conférences et questions connexes

Assistance économique spéciale, aide humanitaire et secours en cas de catastrophe

Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés

Déclarations

M. VICTOR MARRERO (Etats-Unis) a estimé que l'aide humanitaire devrait être efficace et bien coordonnée si l'on veut réduire les divergences et les doubles-emplois. C'est l'objectif de la résolution à laquelle nous avons oeuvré l'année dernière à Genève et dont la mise en oeuvre a permis de structurer les efforts du Département des affaires humanitaires (DHA) dans le cadre de son mandat. Pour mettre en oeuvre cette résolution, le DHA et les institutions humanitaires ont la capacité de jeter la base de l'action humanitaire. Son gouvernement souhaite voir un plan élaboré par le Département des affaires humanitaires qui indique le processus et les points sur lesquels les gouvernements seront consultés.

Un exemple important du rôle de coordination du DHA est l'Unité militaire de défense civile qui oeuvre pour développer des moyens spécifiques par lesquels les organisations militaires et civiles de défense pourraient appuyer au mieux les programmes humanitaires dans les situations d'urgence les plus critiques. A cette fin, le gouvernement des Etats-Unis a fait une contribution de 150 000 dollars. M. Marrero a encouragé le DHA à oeuvrer en vue d'améliorer la nature consultative de ses travaux préparatoires aux réunions du Comité directeur interinstitutions. A cet égard, il a estimé que cela améliorerait l'utilité de ce Comité, en tant que forum pour la prise de décisions sur les questions humanitaires. En outre, la désignation d'une agence opérationnelle motrice contribuerait largement à renforcer la coordination entre les institutions humanitaires. Alors que l'accent est d'abord mis sur la coordination entre les institutions humanitaires, il est primordial d'accorder l'attention sur les questions humanitaires qui découlent dans le contexte des autres activités du secrétariat des Nations Unies. Il s'agit notamment de l'impact des sanctions économiques imposées par le Conseil de sécurité. Ces sanctions économiques ont un impact réel sur les populations et les gouvernements. Dans ce contexte, le rôle du DHA doit viser à faire preuve de "leadership" en veillant à ce que les exceptions aux sanctions ne soient utilisées que pour atténuer les souffrances des populations qui subissent, à juste titre, de l'isolement de leurs gouvernements.

M. FAYSSAL MEKDAD (Syrie), commentant le rapport du Secrétaire sur l'aide à la reconstruction et au développement du Liban, a rappelé l'importance de l'aide internationale dans les "périodes sombres" qu'a connu ce pays. Le Liban est entré dans une nouvelle phase de son histoire, ayant opté pour le développement. M. Mekdad a toutefois dénoncé les actes très graves menés par Israël au Sud Liban, en particulier la "campagne militaire"

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qui a été menée entre le 11 et 27 avril 1996. La Syrie invite les organisations internationales à continuer d'apporter une aide généreuse et franche au Liban, a déclaré M. Mekdad. Cependant les attaques israéliennes répétées et les incursions au Sud Liban constituent un sérieux obstacle aux efforts de reconstruction et de développement. En dépit des accords et règlements fondés sur le principe de la "terre contre la paix", Israël poursuit ses attaques, entravant ainsi la reconstruction du Liban. La Syrie rend hommage à l'assistance fournie par de nombreux gouvernements donateurs, l'ONU et les institutions spécialisées. Il demeure nécessaire toutefois d'adopter un mécanisme unique et cohérent, par le canal duquel l'assistance internationale sera fournie sur la base des priorités définies par le Gouvernement libanais lui-même. M. Mekdad a réaffirmé l'importance d'une mise en oeuvre totale de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, y compris la résolution 425; seule voie, selon lui qui permettra de garantir une paix durable et un avenir pacifique.

M. APICHART CHINWANNO (Thaïlande): La Thaïlande souhaite que la gestion des phases de réhabilitation fasse partie de l'ensemble de la démarche des secours d'urgence. Dans ce contexte, le rôle du Département des affaires humanitaires est central. Une division du travail est nécessaire pour apporter une réponse cohérente aux situations de catastrophes. La Thaïlande estime que dans toute stratégie préventive, les ressources doivent être engagées dans le développement durable.

M. ALEXANDER GORELIK (Fédération de Russie) a souligné qu'il est crucial de relier de manière rationnelle les appels interinstitutions consolidés à des tables rondes et à des groupes consultatifs. Il a estimé qu'il est particulièrement important d'établir des mécanismes associés à une participation externe pour fournir une action d'urgence mieux adaptée lorsque les situations exigent une assistance particulière. Concernant la mobilisation des ressources, outre les propositions faites par le Secrétaire général en vue d'améliorer le processus de financement par les donateurs, il a souhaité connaître prochainement les conclusions du Sous-Groupe de travail sur les procédures de présentation des rapports relatifs à la mise en oeuvre des programmes. Il faudrait mettre l'accent sur les questions de reconstruction à la suite des conflits. De l'avis de sa délégation, le Conseil économique et social pourrait recommander l'autorisation, en vue de l'utilisation de ressources, du Fonds central renouvelable d'urgence en établissant certains critères. En 1995-96, le ministère pour les urgences de la Fédération de Russie a apporté une aide humanitaire à 18 pays, pour un montant total de 20 millions de dollars.

M. ABDULAZIZ A. KAID (Yémen) s'est félicité du rapport sur la réparation des dommages de guerre dans son pays, présenté ce matin par M. Al-Ani. Son gouvernement exprime sa gratitude à tous les pays donateurs et à la communauté internationale, en général, pour l'appui apporté au Yémen. Un processus de

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démocratisation est en cours. Le gouvernement a procédé à des réformes institutionnelles et judiciaires. Les nouvelles juridictions seront compétentes pour connaître des cas de corruption et autres crimes ou délits importants.

M. SUTJIPTOHARDJO DONOKUSUMO (Indonésie) a fait sienne l'idée selon laquelle les secours, la réhabilitation et le développement sont étroitement liés et, il faudrait répondre aux questions de développement même lorsque les activités de secours sont en cours. Les mesures prises par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l'UNICEF contribuent à un cadre d'action plus stratégique permettant aux Nations Unies de faire face à une crise de manière holistique. La participation de la Banque mondiale au Comité directeur interinstitutions pourrait renforcer davantage ces activités. Les memoranda d'Accord conclus entre le Haut Commissariat pour les réfugiés et l'UNICEF, ainsi que le Cadre pour les initiatives interinstitutions adopté par le PNUD constituent également des mesures importantes pour promouvoir une plus grande coordination dans le système des Nations Unies et pour garantir que l'Aide humanitaire et au développement s'appuient mutuellement. La délégation indonésienne souligne le mérite de la proposition visant à utiliser le système de coordonnateur-résident ou lorsque les circonstances l'exigent, la désignation d'une institution "motrice". Le représentant a estimé que le Conseil économique et social devrait recommander des mesures visant à renforcer le Fonds central renouvelable d'urgence et assurer son efficacité en tant que service de prêt et en tant qu'instrument pour faire face aux situations d'urgence.

M. SVEIN ANDREASSEN (Norvège) : Le mécanisme des appels inter- institutions renforcés a permis au système des Nations Unies de mieux répondre aux situations d'urgence. Il est important d'assurer une réponse complète de la communauté des donateurs susceptible de permettre une couverture totale des appels. La coordination de l'aide humanitaire n'est pas seulement importante pour faciliter l'action des institutions des Nations Unies et des gouvernements, mais également pour fournir rapidement les ressources à ceux qui en ont besoin. De par son expertise et son rôle de canal privilégié d'informations, le Département des affaires humanitaires est à même d'acquérir un rôle d'autorité au sein du système de réponse des Nations Unies. La Norvège est particulièrement préoccupée par la situation financière du Département, dont une plus grande partie des ressources devrait provenir du budget ordinaire de l'Organisation. La Norvège estime que 1997 devrait être le moment opportun de faire un bilan global du rôle du système des Nations Unies dans le domaine de l'assistance humanitaire.

Mme FUMIKO SAIGA (Japon), commentant le rapport du Secrétaire général sur la coordination de l'aide humanitaire d'urgence, s'est dit encouragé par l'orientation générale adoptée par le Département des affaires humanitaires (DAH), les conseils d'administration et les comités des organismes du système chargés des questions humanitaires, conformément à la résolution 1995/56 du Conseil économique et social et la résolution 46/182 de l'Assemblée générale. Le Japon espère que, comme stipulé dans la résolution 1996/95, le processus

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d'examen de la coordination de l'aide humanitaire sera achevé d'ici à la prochaine session de fond du Conseil en 1997 et qu'un rapport final d'ensemble sera soumis au Conseil, avec des options, propositions et recommandations.

L'évolution de la situation en Bosnie et au Rwanda a prouvé l'importance du lien entre opérations de secours, réhabilitation et activités de développement. A l'évidence, il est essentiel que l'assistance humanitaire internationale parvienne à renforcer ce lien. Le Japon estime à cet égard que le Comité permanent interinstitutions (IASC) est un forum indiqué pour renforcer la coordination entre l'humanitaire et le développement, aussitôt que débute la phase de relèvement et les programmes de développement; et ce, avant même que les cessez-le-feu ne soient signés. Le Japon appuie par conséquent sans réserve les efforts du IASC, afin de déterminer des modalités éventuelles d'association avec la Banque mondiale. La récente décision d'allouer une portion des ressources générales du PNUD aux pays traversant des situations spéciales, semble signaler une meilleure prise de conscience de la part des institutions de développement. Il demeure nécessaire de discuter en détail de la manière dont ces nouvelles formes d'associations pourraient être conclues. Autant que le PNUD ou la Banque mondiale, les institutions d'assistance humanitaire ont un rôle fondamental à jouer, en tant que catalyseur des efforts de relèvement et de développement. Le Japon appuie, dans cet esprit, les projets d'impact rapide "quick impact" lancés par le HCR. Compte tenu du fardeau extrêmement lourd qu'assume déjà le HCR, c'est avec prudence que doit être examinée toute proposition d'étendre son mandat à la protection et l'assistance des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays. Eu égard au Fonds central autorenouvelable (CERF), le Japon accueille avec prudence la proposition du Secrétaire général d'inclure dans l'utilisation du CERF les situations de conflit prolongées. Il n'est pas urgent d'élargir le champ d'utilisation du CERF pour le moment; dont l'objectif premier doit rester la capacité de réponse prompte, au début des situations d'urgence.

Mme GENEVIEVE HAMILTON (Australie) a déclaré que son pays attache une importance particulière à la coordination sur le terrain, au sort des personnes déplacées, au déminage ou encore aux moyens d'assurer un financement stable et adéquat aux activités des Nations Unies en matière d'assistance humanitaire. En outre, les voies et moyens qui permettront de passer d'une phase d'urgence complexe à l'assistance au développement représentent également une question importante pour l'Australie, a ajouté le représentant. A cet égard, elle a dit attendre avec un très grand intérêt le rapport final que le Secrétaire général présentera en 1997, sur les options, propositions et recommandations relatives au réexamen et au renforcement de tous les aspects de la capacité du système des Nations Unies en matière d'assistance humanitaire.

M.ARUN KUMAR SINGH (Inde) a estimé qu'il faudrait recycler les fonds versés pour l'aide humanitaire afin de les utiliser de façon appropriée. Le mandat respectif des institutions chargées de l'aide humanitaire devraient être définis de manière précise.

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Mme MAAZA BEKELE (Organisation mondiale de la santé, OMS): dans ce domaine, l'OMS a entériné plusieurs champs d'activité, en l'occurrence l'appui technique pour l'assistance d'urgence; la préparation et le développement des capacités nationales;la réhabilitation des structures nationales de la santé; et le partenariat avec les organisations nationales, internationales et inter et non gouvernementales. L'OMS ne dispose toutefois pas de ressources primaires destinées spécialement aux opérations d'urgence et est de ce fait tributaire des appels du Département des affaires humanitaires. L'OMS travaille en ce moment sur l'élaboration d'un mémorandum d'accord avec l'UNICEF et le HCR.

Mme LIVIA LEU (Suisse) a dit attendre avec grand intérêt le rapport que le Secrétaire général doit présenter en 1997, sur le renforcement de la capacité du système des Nations Unies à fournir une aide humanitaire. Un des buts de ce document sera de définir plus précisément les différents rôles de chaque organisme de l'ONU en tenant également compte des mandats des autres acteurs tel le Comité international de la Croix Rouge. Il est également nécessaire de délimiter clairement les responsabilités de chacun pour la mise en oeuvre des opérations sur le terrain. Il paraît approprié, en outre, de mettre en oeuvre le concept de "multi track" qui impliquerait l'usage de tous les instruments à disposition, tels que la prévention, l'assistance, les moyens macro-économiques, les actions de maintien de la paix, le développement, les bons offices, ou encore les actions incitatives. De l'avis de la Suisse, le Département des affaires humanitaires (DAH) a une tâche unique, essentielle et centrale à jouer dans le domaine de la coordination de l'aide humanitaire. Afin qu'il puisse remplir ses importantes fonctions, la communauté internationale doit mettre à sa disposition les outils adéquats. Il est essentiel que le DAH puisse évoluer dans un environnement stable en ayant des certitudes quant à son avenir. A cet égard, la Suisse continuera de le soutenir, à la fois dans le domaine conceptuel et sur le plan financier, comme elle l'a fait depuis sa création.

M. RASHIM AHLUWALIA, Directeur du Département des relations extérieures du Bureau de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a indiqué que la Fédération internationale reconnaît de plus en plus l'importance de la coordination et de la complémentarité des rôles et de l'expertise en vue d'assurer une utilisation maximale des ressources. Elle participe par le biais du Comité directeur interinstitutions et du Département des affaires humanitaires aux travaux en cours. Tout en soulignant l'importance de l'indépendance du processus décisionnel de son action , la Fédération internationale reconnaît l'importance de la coopération avec le système des Nations Unies. M. Ahluwalia a estimé qu'il reste encore beaucoup à faire pour standardiser les équipements et la logistique humanitaires de base. C'est pourquoi, la Fédération internationale coopère dans ce domaine avec l'UNICEF, le Haut commissariat pour les réfugiés, l'Organisation mondiale de la santé ainsi que Médecins sans frontières. Tout en harmonisant ses unités d'action urgente avec d'autres organisations, la Fédération internationale a conclu récemment un accord de coopération avec l'Organisation de l'unité africaine pour développer l'assistance humanitaire dans la région.

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M. BRUNO ZIMMERMAN, Représentant du Comité international de la Croix- Rouge, soulignant que les Etats et l'opinion publique ont régulièrement affirmé le droit des victimes des conflits armés à recevoir protection et assistance, a déclaré qu'à ce droit correspond aussi le droit des organismes humanitaires d'intervenir en faveur des victimes. Malgré cela, ces organismes se voient empêchés trop souvent d'agir; leur matériel et leur équipement étant mis par certains belligérants au service de l'action militaire, leur personnel attaqué ou tué délibérément. Les organismes humanitaires en appellent à un engagement plus déterminé du pouvoir politique international pour toutes les actions qui nécessitent avant tout une action politique. Venant à la question de la coordination humanitaire, le représentant a attiré l'attention sur la nécessité d'observer une certaine souplesse pour éviter, a-t-il dit, une sorte de "bureaucratisation" de l'action. Il a, par ailleurs, rappelé la participation du CICR à l'action préventive, notamment en diffusant le droit international humanitaire auprès des forces armées. Il a mis l'accent, à cet égard, sur une conséquence possible de l'élaboration de dispositifs d'intervention. En effet, a-t-il souligné, l'établissement et la divulgation de tels plans peuvent avoir pour effet pervers un comportement hostile de certains protagonistes vis-à-vis des organisations humanitaires, rendant leur tâche encore plus difficile et dangereuse.

M. DAVID E. APTSIAURI (Géorgie) a noté avec satisfaction que la distribution de l'aide humanitaire à son pays s'est améliorée dans l'ensemble. En dépit du nombre considérable des réfugiés en Géorgie, le gouvernement, grâce à l'appui de la communauté internationale, a été en mesure de faire face à leurs besoins. Il a souhaité que les Nations Unies poursuivront leurs efforts dans le domaine humanitaire. La coordination est essentielle au succès de l'Action humanitaire.

M. JOHN CAMPBELL (Irlande), au nom des Etats membres de l'Union européenne : L'Union appelle les parties aux conflits où des membres du HCR sont engagés à assurer leur protection et sécurité. L'Union constate que les obstacles à la liberté de mouvement rendent difficile la mise en oeuvre du mandat du HCR, notamment en Bosnie-Herzégovine. L'Union appelle les parties à l'Accord de paix à entreprendre les actions qui s'imposent en faveur de la reconstruction et des programmes de développement. Elles doivent également démanteler les obstacles de nature administrative et juridique qui empêchent le retour des réfugiés et des personnes déplacées, et coopérer pleinement avec le HCR. Concernant la situation préoccupante dans la région des Grands Lacs, l'Union appuie les efforts de paix en cours au Burundi. Elle encourage les initiatives en faveur du retour volontaire des réfugiés au Rwanda. L'Union est d'avis que la convocation d'une Conférence régionale, sous l'égide de l'ONU et de l'OUA, chargée d'examiner les causes profondes de la crise, demeure plus que jamais nécessaire. L'Union appuie les efforts de coordination entrepris par le HCR. En sa qualité de contributeur le plus important aux activités du Haut Commissariat, elle appelle l'ensemble des Etats membres à apporter une assistance matérielle et financière au HCR.

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Mme RADIYHA N. MSUYA (République-Unie de Tanzanie) : La question des dégâts causés à l'environnement par les flux de réfugiés n'a pas bénéficié d'un examen adéquat, même si la Tanzanie se félicite de l'initiative conjointe PNUD/HCR dans la région des Grands Lacs et concernant la dégradation de l'infrastructure et de l'environnement dans les régions touchées du Burundi, du Zaïre et de Tanzanie. En dépit des efforts louables du HCR, la situation des réfugiés dans la région des Grands Lacs demeure précaire et toute solution à la crise demeure encore aléatoire. Les efforts pour satisfaire les besoins immédiats des réfugiés ne doivent pas perdre de vue l'importance des mesures préventives. Il s'agit en effet de prévenir d'autres vagues de réfugiés en examinant leurs causes. Ainsi, la Tanzanie accorde une importance particulière à l'exigence de développement, sans lequel le règne de l'état de droit et de respect des droits de l'homme ne sauraient se développer durablement.

M. YEVHEEN V. KOZIY (Ukraine) a noté que son pays attache une attention prioritaire au développement de la coopération avec le HCR. Au début des années 90, des mouvements migratoires d'une ampleur considérable ont été enregistrés; dont le solde a été positif pour l'Ukraine. Ce phénomène est né de mouvements de retour de communautés ukrainiennes établies dans d'autres Républiques de la CEI. L'Ukraine a donc appuyé l'idée d'une conférence régionale sur le problème des personnes déplacées. Elle se félicite du fait que le Haut Commissaire ait repris cette proposition dans son exposé, ce matin. La voie du consensus n'est pas facile, cependant. En un an et demi de préparatifs, des problèmes et intérêts différents voire contradictoires ont surgi pour chacune des Républiques de la CEI. La période préparatoire a montré clairement que la CEI ne constitue pas une région en vase clos. Parce que les problèmes de la région touchent les pays et régions voisines, une coopération internationale est devenue nécessaire. Le projet de document final présente une gamme d'actions concrètes que les organisations d'assistance humanitaire pourraient entreprendre, pour renforcer les objectifs du programme de la conférence.

M. MARTIN GARCIA MORITAN (Argentine): il est important de renforcer les mécanismes de prévention de violation des droits de l'homme. Pays de longue tradition d'accueil, l'Argentine est prête à apporter toute sa coopération en la matière.

M. KHALED AL-HITTI (Iraq) a rappelé que son pays a toujours été une terre d'accueil. En dépit de la mise en oeuvre des résolutions adoptées par le Conseil de sécurité, l'Iraq continue de subir les sanctions économiques. La meilleure solution à la crise en Iraq réside dans l'instauration de la paix et de la sécurité pour l'ensemble de la région. La communauté internationale devrait tenir compte du droit international et des conséquences des sanctions économiques afin d'éviter des flux migratoires considérables. Ces deux problèmes sont étroitement liés. Le représentant a fait remarquer que la population iraquienne émigrée du fait des sanctions économiques imposées à l'Iraq par le Conseil de sécurité, retournera au pays une fois la crise terminée.

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M. MOHAMMAD NAJM AKBAR (Pakistan), commentant le rapport du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, en particulier en Asie occidentale, a rappelé que le Pakistan a été depuis longtemps une zone d'afflux de réfugiés. Bien que le rapport estime à 164 000 le nombre de réfugiés inscrits, il est difficile d'évaluer l'ampleur exacte du phénomène, a noté M.Akbar. Le rapport fait état d'une tendance à un rapatriement, mais il est difficile d'établir des estimations fiables. Ce phénomène a produit de fortes pressions économiques et sociales sur les ressources du Pakistan. Si l'assistance internationale aux camps de réfugiés venait à être interrompue, il serait difficile de poursuivre les efforts d'accueil et de protection des réfugiés. Le Gouvernement consacre déjà des ressources importantes au bien- être et à la protection des camps. La Banque mondiale envisage d'entreprendre un projet en faveur des réfugiés, qui devrait être appuyé. M. Akbar a rappelé que le PAM a interrompu son assistance aux réfugiés se trouvant au Pakistan en 1995, arguant du retour à une situation alimentaire satisfaisante. De telles considérations devraient être exogènes, a estimé M. Akbar. Sans une assistance des institutions internationales, il deviendrait difficile pour le Gouvernement de maintenir les réfugiés dans des camps. Déjà, des réfugiés ont quitté les camps, cherchant d'autres moyens de survie. Une intégration à la société ne constitue pas une solution satisfaisante pour le Gouvernement. Il convient donc d'intensifier les efforts de rapatriement, notamment en Afghanistan. Les efforts entrepris par le Pakistan en faveur des réfugiés afghans dans l'approvisionnement en eau ou en installations sanitaires devraient continuer d'être partiellement financés par la communauté internationale.

M. MALGUINOV (Fédération de Russie) a estimé que du point de vue de la prévention, le rôle du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) est crucial. Il a loué l'approche globale régionale qui prévaut dans les politiques adoptée par le HCR. Les organes responsables des migrations tiennent compte des normes internationales pour atténuer les migrations. Le rapport du Haut Commissaire pour les réfugiés réaffirme que les institutions humanitaires ne devraient pas réduire leur action, pour des raisons budgétaires. Le Conseil économique et social devrait tenir compte de ces recommandations.

M. ULADZIMIR GERUS (Bélarus): le Bélarus approuve l'élaboration d'une stratégie de prévention des situations des réfugiés. Le Bélarus a adopté une législation contre l'immigration clandestine et sur les réfugiés. Il est intéressé par le développement d'une coopération avec la communauté internationale. Le Bélarus se félicite des résultats de la Conférence de Genève sur les migrants dans les pays de la CEI. Le Bélarus attache une importance accrue au développement de la coopération avec le HCR.

Mme YAMINA BENNANI (Maroc) a noté que tout comme lors des précédentes sessions du Comité exécutif du HCR, le Maroc souhaite réitérer ses réserves quant au chiffre de 165 000 réfugiés, cité dans le rapport du Haut Commissaire. La délégation marocaine a régulièrement contesté ce chiffre, en étayant son rejet par des arguments objectifs reposant sur des faits réels et vérifiables. Pour des raisons incompréhensibles au Maroc, le HCR n'a jamais

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pu procéder à un recensement. L'estimation très large avancé par la MINURSO évalue à 65 000 le nombre de personnes à rapatrier y compris les enfants. Les chiffres avancés dans le rapport du HCR fait ressortir la contradiction et, partant, l'inexactitude du chiffre de 165 000, qui n'a jamais été ni vérifié ni entériné par le HCR.

Droits de réponse

Le représentant d'Israël : il est regrettable que le rapport sur la reconstruction du Liban ne fasse pas allusion aux causes réelles qui ont déclenché les hostilités au Liban en avril dernier. Il s'agit d'attaques injustifiées de missiles lancées à partir du territoire libanais contre la population civile du nord d'Israël. Israël est disposé à négocier la paix avec le Liban et avec tous ses voisins. Il n'a aucune revendication territoriale vis-à-vis de ce territoire. Toutefois, le droit d'Israël à la sécurité doit être respecté.

La représentante de l'Algérie : encore une fois, une délégation fait de l'amalgame et de la désinformation. Cette délégation utilise toutes les instances de l'ONU, à l'exception des plus appropriées, pour se livrer à une propagande stérile et improductive. Par conséquent, l'Algérie considère que ce n'est pas le lieu d'évoquer une question déjà prise en charge par d'autres organes des Nations Unies, notamment le Conseil de sécurité. C'est à la Commission d'identification de confirmer les chiffres, lorsqu'une partie aura levé les obstacles liés à l'identification des réfugiés sahraouis que l'Algérie accueille et accueillera encore.

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