ECOSOC/315

CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL: LE DIRECTEUR EXECUTIF DU PROGRAMME ONUSIDA EVOQUE LES ESPOIRS NES A VANCOUVER EN MATIERE DE TRAITEMENT

17 juillet 1996


Communiqué de Presse
ECOSOC/315


CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL: LE DIRECTEUR EXECUTIF DU PROGRAMME ONUSIDA EVOQUE LES ESPOIRS NES A VANCOUVER EN MATIERE DE TRAITEMENT

19960717 Le Conseil approuve les recommandations de la Commission de la population et du développement et l'accent mis, en 1997, sur les migrations et le développement

Reprenant ses discussions sur les questions de coordination, le Conseil économique et social a examiné ce matin l'évolution du Programme commun copparainé des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), créé en 1994 et placé sous la coordination des 6 institutions suivantes - PNUD, UNICEF, FNUAP, OMS, UNESCO et Banque mondiale.

Dans un exposé introductif, le Directeur exécutif du Programme ONUSIDA, M. Peter Piot, a affirmé que la récente Conférence mondiale de Vancouver sur le SIDA a suscité beaucoup d'espoirs quant au contrôle de la pandémie. Des perspectives prometteuses en matière de médicaments sont apparues. Il est toutefois regrettable qu'ils demeurent inaccessibles à la plupart des malades, qui se trouvent dans les pays en développement. Au sujet du rapport du Secrétaire général sur la question, M. Piot a noté que le Programme commun s'articule autour de quatre pôles: plaidoyer; coordination des efforts au niveau du système des Nations Unies; coopération; et promotion des meilleures pratiques.

Dans leurs interventions, les délégations ont toutes réitéré leur appui aux objectifs du Programme ONUSIDA et souhaité une contribution plus active de toutes les institutions coparrainant le Programme. L'accent a été également mis sur les priorités nationales. Sont intervenus: l'Irlande, la Chine, la Côte d'Ivoire, les Etats-Unis, l'Ouganda, l'Australie, la Fédération de Russie, le Bélarus, l'Argentine, la Colombie et l'Afrique du Sud. A l'issue de ces interventions, M. Piot et M. Sarbuland Khan, chargé de la coordination et des questions interinstitutions, ont répondu aux observations des délégations.

(à suivre - 1a)

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Ce matin également, le Conseil économique et social a approuvé les recommandations de la Commission de la population et du développement, dont la 29ème session s'est tenue à New York, en février-mars 1996. Sur proposition de son Président, M. Jean-Marie Kacou Gervais (Côte d'Ivoire), le Conseil a ainsi donné mandat à la Commission de renforcer son rôle dans le suivi du Programme d'action de la Conférence du Caire sur la population et le développement, en améliorant la qualité de ses procédures de rapport et en facilitant la participation des ONG. En vue de la prochaine session de la Commission, le Conseil a entériné l'ordre du jour de la Commission en 1997, au regard des questions de migrations internationales et de développement. Le Conseil a noté que l'accent sera mis tout spécialement sur les liens existants entre les migrations et le développement, les femmes et la famille.

Le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Nafis Sadik, et le Directeur de la Division de la population du Département de l'information économique et sociale et de l'analyse des politiques (DESIPA), M. Joseph Chamie, ont répondu, ce matin aussi, aux observations des Etats Membres ou observateurs quant au suivi du Programme d'action du Caire, à l'action de coordination du FNUAP, ou au mandat et rôle futur de la Commission de la population. La représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a également pris la parole.

Dans le cadre des questions relatives à l'économie, l'environnement et d'autres questions connexes, le Conseil a évalué les progrès réalisés dans l'application de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles. Dans la présentation qu'il a faite du rapport pertinent, M. Olavi Elo, Directeur de la Décennie, au nom du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires. M. Elo a ainsi indiqué que davantage de gouvernements incorporent la réduction des catastrophes naturelles au sein de leurs plans de développement national. L'objectif de la Décennie est d'intégrer cette démarche dans tous les efforts en vue du développement durable. De même, a noté M. Elo, les objectifs de la Décennie doivent figurer au sein de l'ordre du jour de la session extraordinaire de l'Assemblée générale de 1997. La mise en oeuvre du Programme pour l'habitat et du Plan d'action de Yokohama doivent aller de pair.

Le Costa-Rica (au nom du Groupe des 77 et de la Chine) et l'Irlande (intervenant au nom de l'Union européenne) ont ensuite pris la parole.

En fin de séance, le représentant de l'Egypte, au nom des coauteurs suivants: Algérie, Emirats arabes unis, Jordanie, Mauritanie, Qatar, Soudan, Tunisie et Yémen, a présenté un projet de résolution relatif aux répercussions économiques et sociales des colonies de peuplement israéliennes sur le peuple

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palestinien dans le territoire palestinien, y compris Jérusalem, occupé depuis 1967, et sur la population arabe du Golan syrien occupé. Ce texte demande au Conseil de réaffirmer le caractère illégale des pratiques de peuplement. Le Conseil réaffirmait également le droit inaliénable des populations palestinienne et syrienne sur leurs ressources naturelles et toutes leurs ressources économiques.

Le Conseil économique et social reprendra ses débats cet après-midi à partir de 15 heures.

Questions relatives à l'économie et à l'environnement : rapports des organes subsidiaires, conférences et questions connexes

Questions relatives à la population

Adoption des recommandations de la Commission de la population et du développement

Sur proposition de son Président, M. Jean-Marie Kacou Gervais (Côte d'Ivoire), le Conseil économique et social a approuvé les recommandations de la Commission de la population sur les travaux de sa vingt-neuvième session, qui s'est tenue du 26 février au 1er mars 1996. Le texte de ces recommandations figure au document E/1996/25, supplément no.5).

La Commission a examiné la suite à donner aux recommandations de la Conférence et a approuvé un projet de résolution que le Conseil devait adopter à sa session de fond de 1996. Ce texte s'efforce de renforcer le rôle de la Commission dans le suivi du Programme d'action en améliorant la quantité et la qualité des rapports présentés et en facilitant la participation des organisations non gouvernementales. La Commission, entre autres, y demande qu'il soit mieux rendu compte annuellement des flux financiers relatifs aux éléments chiffrés du Programme d'action; demande qu'une version révisée du rapport sur les activités des organisations intergouvernementales et non gouvernementales dans le domaine des droits liés à la procréation et de la santé génésique lui soit présentée à sa trente et unième session; y propose qu'il soit rendu compte des principales tendances démographiques, non seulement dans les rapports sur le suivi de la population mondiale, qui leur sont spécifiquement consacrés, mais aussi, une fois tous les deux ans, à compter de 1997, dans un rapport complémentaire qui serait établi par la Division de la population; y encourage la diffusion la plus large possible des rapports des organismes des Nations Unies sur les progrès réalisés dans l'application du Programme d'action, y compris, chaque fois que possible, par des moyens électroniques; et y demande qu'il soit rendu compte à la Commission des nouveaux progrès qui auraient été accomplis dans la réalisation des objectifs du Programme d'action.

Parmi les questions appelant une décision du Conseil ou portées à son attention, la Commission de la population et du développement recommande l'adoption d'un projet de résolution sur le suivi de la Conférence internationale sur la population et le développement, aux termes duquel le Conseil soulignerait que les délibérations de la Commission doivent pleinement refléter son mandat, tel qu'il a été mis à jour et étoffé, et tenir compte de l'approche intégrée, multidisciplinaire et globale du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement.

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Le Conseil demanderait qu'une version révisée du rapport du Secrétaire général sur les activités du secteur non gouvernemental dans le domaine des droits liés à la procréation et de la santé génésique soit présentée à la Commission à sa trente et unième session, en 1998, sur la base d'une étude plus complète de ce secteur et d'une explication plus précise des critères adoptés pour la sélection et le classement des organisations consultées et qu'elle présente des exemples de coopération entre les gouvernements et les organisations non gouvernementales, tant dans les pays en développement que dans les pays développés; elle déciderait d'inviter les ONG à participer, à titre exceptionnel, aux travaux de la trentième session de la Commission en 1997, selon les modalités indiquées dans la résolution 1996/208 du Conseil économique et social, en date du 9 février 1996;

Le Conseil demanderait qu'il soit mieux rendu compte annuellement, en fonction de critères cohérents, des flux financiers relatifs aux éléments chiffrés du Programme d'action et, notamment, qu'il soit établi un compte rendu précis des niveaux et tendances de financement par source.

Par ailleurs, la Commission recommande au Conseil d'adopter un projet de décision par lequel il prendrait acte du rapport sur les travaux de sa vingt- neuvième session et approuverait l'ordre du jour provisoire de la trentième session de la Commission.

Enfin, la Commission attire l'attention du Conseil sur une résolution adoptée lors de sa vingt-neuvième session et relative au programme de travail dans le domaine de la population aux termes de laquelle elle a estimé que les travaux que la Division de la population revêt une importance considérable pour le suivi de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement. Le texte avait en outre déploré qu'il ait fallu modifier le programme de travail pour tenir compte des mesures d'ordre général prises par le Secrétaire général eu égard à la mauvaise situation de trésorerie de l'Organisation; elle avait également demandé à l'Assemblée générale de veiller, lors des débats qu'elle consacrera au programme de travail pour l'exercice biennal 1996-1997, à ce qu'aucun élément essentiel du programme de travail envisagé ne soit remis en cause.

Débat

Mme MANZA BEKELE, Représentante de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a affirmé que les droits en matière de procréation et de reproduction constituent un élément essentiel de la santé. La santé des femmes détermine celle des enfants et des générations futures; et dans cet esprit, l'OMS renforce ses efforts pour promouvoir la santé génésique. L'OMS continue de se mobiliser pour réduire les niveaux inacceptables de morbidité et de mortalité infantile et maternelle. Les conséquences du VIH/SIDA sur la santé des femmes, les pratiques traditionnelles et les mutilations génitales sont autant de facteurs auxquels l'OMS prête une attention spéciale. Mme Bekele a précisé que les informations relatives au Programme de santé génésique sont

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disponibles sur le serveur INTERNET de l'ONU. L'OMS entend jouer le rôle de conseiller technique auprès des pays. L'OMS continuera d'accorder une attention plus grande aux prestations aux pays en matière de santé.

Commentant les observations des délégations, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population, Mme NAFIS SADIK, a noté à l'intention du Costa Rica et d'autres délégations, que le FNUAP élargit le partenariat avec de nouveaux acteurs, les milieux universitaire ou d'affaires. Au sujet de la proposition de certaines délégations d'étendre la coopération aux ONG et l'Organisation internationale des migrations, elle a précise que des formes de coopération sont déjà mises en oeuvre. Le FNUAP est conscient du caractère multifaces de ce sujet. Par ailleurs, de nouveaux acteurs pourraient participer à l'examen des politiques en matière de population. Au niveau des pays, en particulier, le FNUAP encourage des formes novatrices de développement. Au Caire, un accord s'est forgé pour traiter des aspects liés de la population et du développement, a rappelé Mme Sadik. Il demeure toujours aussi nécessaire de ne pas opérer de dichotomie.

Le FNUAP collabore avec toutes les Equipes spéciales interinstitutions. Ainsi, en collaboration avec le Groupe de travail sur les indicateurs et le Département de l'information économique et sociale et de l'analyse des politiques (DESIPA), le FNUAP mène actuellement un travail de fond sur 14 indicateurs et la méthodologie d'utilisation des données. Ceci, a noté Mme Sadik, est un élément très important des activités opérationnelles dans les pays. Il est temps, a-t-elle affirmé, d'aider les pays à mettre au point des données dont ils ont besoin. Des progrès substantiels sur les indicateurs de santé génésique ont déjà été faits. D'ici la fin de l'année, le FNUAP devrait être en mesure de passer à leur application. Commentant la proposition du Japon d'élaborer des indicateurs par pays, Mme Sadik a répondu que le FNUAP suggère de mener des consultations en ce sens. Il faut toutefois éviter de disperser les efforts et les initiatives,et éviter les répétitions des études.

En tant que chef de file de l'Equipe spéciale sur les services sociaux de base, le FNUAP fait déjà rapport à un très grand nombre d'organes ou d'institutions soeurs; sa tâche est donc lourde. Car il ne s'agit pas d'une opération ponctuelle. Une fois son mandat rempli, l'Equipe spéciale disparaîtra. Il importe à l'évidence de rationaliser la procédure actuelle d'établissement de rapports des Equipes spéciales. Au coeur de ces préoccupations, se pose la question du rôle même du Conseil. Mme Sadik a indiqué appuyer la proposition du Japon d'élaborer une stratégie nouvelle de développement, fondée sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée du développement. Le Japon a noté hier, à très juste titre, qu'il est important d'encourager et de récompenser les pays qui font des avancées. A propos d'une réponse de la Côte d'Ivoire sur la prise en compte du VIH/SIDA dans les programmes du FNUAP, Mme Sadik a noté qu'il existait prés de 80 stratégies nationales sur le VIH/SIDA, dont le FNUAP tient compte sur le terrain. L'action en matière de lutte contre le VIH/SIDA doit dépasser la

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simple prévention; pour inclure des stratégies d'éducation. S'agissant de la mobilisation des ressources, Mme Sadik a reconnu en accord avec les Philippines, que plus d'attention devait être accordée au problème. "Si nous l'avions fait plus tôt, nous aurions un niveau de ressources plus approprié". Au sujet des questions de migrations, Mme Sadik a réaffirmé l'importance d'une approche globale, qui ne dissocierait pas la dimension du développement. Mme Sadik a noté que l'OMS et le FNUAP financent actuellement une étude sur les problèmes génétiques à long terme des radiations nucléaires, au Bélarus, dans les Républiques d'Asie centrale et le reste de la Communauté d'Etats indépendants. Enfin, les Directives sur l'application du Programme d'action du Caire commencent à être comprises et utilisées, au niveau du terrain. La participation et la réponse de tous les Bureaux nationaux du FNUAP sont essentielles.

A son tour, M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population du Département de l'information économique et sociale et de l'analyse des politiques (DESIPA), a indiqué aux délégations que la Division répondrait individuellement aux questions soulevées, dans les jours à venir. Conformément à la requête de la Commission de la population et du développement, la Division devra repenser et reformuler sa structure et ses méthodes de travail. A propos des questions de migration, M. Chamie a répondu en soulignant la complexité des aspects. La Division participera activement aux délibérations prochaines de la Commission de la population et du développement sur tous ces aspects, en février prochain. La Division entend faire participer un grand nombre d'ONG. En collaboration avec l'OMS, la Division a publié des études sur l'impact du SIDA. Toutes les ressources disponibles de la Division sont mobilisées pour atténuer les répercussions du VIH/SIDA.

Questions de coordination

Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le virus de l'immunodéficience humaine et le syndrome d'immunodéficience acquise (E/1996/42)

Le présent rapport est soumis conformément à la résolution 1994/24 du Conseil économique et social, en date du 26 juillet 1994, dans laquelle le Conseil a demandé que le Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le virus de l'immunodéficience humaine et le syndrome d'immunodéficience acquise soit intégralement mis en oeuvre pour janvier 1996 et qu'un rapport confirmant cette mise en oeuvre lui soit présenté à sa session d'organisation pour 1996. À cette session, le Conseil a décidé, dans sa décision 1996/211 du 7 février 1996, de reporter l'examen du présent rapport à sa session de fond de 1996, à la demande du Directeur exécutif du Programme. À sa troisième réunion, qui s'est tenue à Genève les 10 et 11 juin 1996, le Conseil de coordination a examiné notamment le plan de travail du Programme pour 1996- 1997, les mesures qui permettraient de réduire les dépenses d'administration, l'information financière et les rapports de ses deux groupes de travail, ainsi que le présent rapport.

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Conformément à la résolution 1994/24 du Conseil économique et social, le Comité des organisations coparrainantes a été officiellement constitué en septembre 1994 et comprend les chefs de secrétariat de ces organisations ou leurs représentants expressément désignés. Les six organisations coparrainantes occupent tour à tour la présidence du Comité, qui a jusqu'à présent été assurée par l'OMS, le PNUD et l'UNICEF. Dans le cadre de ces réunions et d'autres réunions de travail, un mémorandum d'accord a été élaboré et approuvé et d'autres documents importants ont été examinés, notamment le plan stratégique du Programme pour les années 1996 à 2000 et le projet de budget-programme pour l'exercice biennal 1996-1997. L'OMS et le Directeur exécutif du Programme ont signé à la fin de 1995 un accord portant sur la fourniture de services administratifs et financiers. En février 1996, l'OMS a réduit de plus d'un million de dollars (soit près de 50 %) le montant demandé pour l'occupation des locaux et l'entretien du bâtiment. En avril 1996, le PNUD a signé avec le Programme un accord portant sur la fourniture de services d'appui administratif pour les activités menées au niveau des pays et sur le financement de certaines de ces activités. Dans le cadre de son appui aux activités opérationnelles des Nations Unies, le PNUD apportera au Programme un soutien financier, administratif et logistique par l'intermédiaire de ses bureaux de pays et des services de son siège. A la mi-avril 1996, 90 groupes thématiques, couvrant 107 pays, avaient été établis.

Une série de visites devant être effectuées dans plus de 50 pays sur une période de six mois a été entamée durant le premier trimestre de 1996, l'objectif étant de travailler avec les groupes thématiques afin de clarifier leurs plans d'appui aux activités nationales, les arrangements administratifs, les questions de personnel et le rôle des conseillers et des agents de coordination. Ces visites sont effectuées en collaboration avec des représentants des organisations coparrainantes, d'organismes bilatéraux et de programmes nationaux. En outre, il est prévu que plusieurs réunions sous-régionales seront organisées, notamment à Vienne et dans le Maghreb. En avril 1996, des accords entre le Programme et l'ensemble des bureaux régionaux de l'OMS avaient été finalisés qui portent sur l'assistance technique devant être fournie au cours du premier exercice biennal au nom du Programme et des organisations coparrainantes ou en association avec eux. En outre, toujours en avril, le PNUD a signé avec le Programme un accord portant sur la fourniture de services d'appui administratif aux activités menées au niveau des pays. Le nombre de postes approuvés dans le projet de budget biennal du Programme est le suivant: 53 administrateurs et 37 agents des services généraux à Genève et New York, 45 conseillers pour les programmes de pays et 29 conseillers techniques interpays.

Débat

Mme HELEN BROWNE (Irlande), au nom de l'Union européenne, a rappelé que l'Union européenne a appuyé vigoureusement la création d'un programme commun coparrainé des Nations Unies sur le virus de l'immunodéficience humaine et le syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/Sida), et qu'elle est l'un des

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principaux contributeurs à ce programme, à fois sur le plan financier et en termes d'expertise. L'Union européenne attache une grande importance au succès de la lutte contre la pandémie du sida qui affecte les populations de tous les pays. Elle note avec satisfaction que presque chaque pays africain est maintenant doté d'un programme national de lutte contre le sida. A cet égard, Mme Browne a souligné le succès des programmes mis en oeuvre en Thaïlande et en Ouganda. Le nombre d'enfants affectés dès la naissance par le virus du sida augmente, en raison du nombre de plus en plus croissant de femmes atteintes de ce virus. C'est pourquoi, l'Union européenne se félicite de l'initiative "Les enfants dans un monde affecté par le sida" lancé récemment à Vancouver, conjointement par le Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le VIH/sida et l'UNICEF, qui tente de renforcer la capacité des enfants et de leurs familles de faire face à cette maladie et de rendre leur environnement plus encourageant. L'appui de la communauté internationale devrait également se traduire par des contributions financières. Il faudrait explorer des moyens novateurs pour garantir le financement du Programme commun coparrainé. L'Union européenne est convaincue que, pour assurer son succès, ce Programme peut et devrait jouer un rôle crucial, en étroite coopération avec les organisations nationales et le Secrétariat des Nations Unies, pour appuyer les programmes nationaux en matière de lutte contre le sida.

M. WANG QUN (Chine): la Chine se félicite de la signature d'un mémoire d'accord avec les six parrains ainsi que des progrès réalisés par le Programme. Ainsi, elle note avec satisfaction la mise en place de groupes thématiques dans de nombreux pays. Il convient de souligner qu'un travail d'évaluation doit être effectué pour améliorer l'efficacité du Programme. Cette dernière passe par la coordination tant au niveau du siège qu'à celui du pays. Le lien entre coordonnateur résident et groupe thématique doit donc être clairement défini. Il est impératif que la coopération entre groupes thématiques et gouvernements nationaux soit désormais établie. Tout mode d'opération devra être compatible avec les conditions nationales. Dans ce cadre, la représentation des gouvernements au sein des groupes doit être encouragée. Enfin, la Chine accorde la plus grande priorité à la question de la mobilisation des ressources adéquates.

M. LARGATON G. OUATTARA (Côte d'Ivoire) a salué l'action de tous les responsables du Programme commun des Nations Unies contre le SIDA et a noté avec satisfaction la collaboration étroite qui s'est instauré entre le Directeur exécutif du Programme et les chefs des Secrétariats des six organisations coparrainantes, collaboration qui a abouti à la signature des arrangements juridiques et administratifs. La Côte d'Ivoire souhaite, par ailleurs, que la collaboration des partenaires interinstitutions du Programme associe étroitement les Gouvernements en tant que partie prenante et non en tant qu'observateurs. D'autre part, la Côte d'Ivoire qui a toujours pratiqué une politique de coopération avec les autres pays et les organismes des Nations Unies, se félicite de l'action menée par l'ONUSIDA en vue du renforcement des structures nationales de lutte contre ce fléau. Elle se réjouit de l'installation prochaine à Abidjan d'une antenne régionale de

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l'ONUSIDA pour tous les Etats de l'Afrique de l'Ouest. La Côte d'Ivoire est d'avis que l'ONUSIDA doit devenir le mécanisme central de coordination de la lutte que la communauté scientifique, les organismes internationaux, les gouvernements et les ONG mènent contre ce fléau. Elle souhaite aussi que les Nations Unies prennent systématiquement en compte les effets de ce phénomène dans toutes leurs approches du développement. En effet, seule l'impartialité de l'ONU pourra assurer l'égalité des soins, et en même temps, l'égalité des chances de survie de tous.

M. THOMAS DUNLAVEY (Etats-Unis), conscient des ravages causés par le virus du SIDA dans de nombreux pays et en particulier dans les pays en développement, a rappelé que le Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le VIH/SIDA n'a commencé qu'en janvier dernier. C'est pourquoi, il faut faire preuve de patience pour obtenir des résultats.

M. ACEMAH (Ouganda) l'Ouganda estime que le Programme est désormais assis sur de bonnes bases. La conclusion du mémorandum d'accord témoigne de l'engagement du système de l'ONU en faveur de la lutte multisectorielle contre la pandémie. Aujourd'hui, force est toutefois de constater que la situation des pays les plus affectés n'a pas évolué. Certes, des succès ont été enregistrés dans les domaines de la prévention et de la sensibilisation. Mais les efforts de lutte n'ont pas encore atteint le niveau souhaité. Des ressources adéquates sont nécessaires pour lutter contre la pandémie. L'Ouganda souhaite un examen plus spécifique et exhaustif des progrès dans la lutte contre le SIDA. Il émet l'espoir que cette question sera examinée un jour au sein du segment de haut niveau du Conseil. Pour sa part, l'Ouganda continuera à apporter sa contribution à la lutte contre ce fléau, qui occupe une place prioritaire dans les efforts nationaux.

Mme BERNADETTE SIELY (Australie) a regretté que les coparrains ne contribuent pas au Programme commun coparrainé des Nations Unies pour lutter contre le VIH/SIDA (ONUSIDA) autrement que sous forme de contribution en nature. L'établissement du Programme ONUSIDA ne saurait constituer une fin en soi. Les aspects socio-économiques du SIDA doivent être pris en compte. L'ONU doit s'acquitter de ses responsabilités et poursuivre une action coordonnée, à l'échelle du système tout entier.

M. ALEKSANDR PANKIN (Fédération de Russie) a indiqué que sa délégation attache une grande importance au Mémorandum d'accord qui a mis en place un Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le VIH/SIDA. Son gouvernement a adopté récemment un programme national de lutte contre le SIDA. Par ces mesures, la Fédération de Russie souhaite contribuer à mettre fin à la pandémie du SIDA.

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M. SYARGEI SYARGEEU (Bélarus): le Programme constitue un des organes les plus jeunes du Conseil et, à ce titre, le Bélarus se félicite de sa création au moment ou les décès dûs au SIDA sont en augmentation. Le Bélarus se félicite de la conclusion des mémorandum d'accord avec les parrains. A ce stade, il est encore trop tôt pour évaluer l'action du Programme. La question du financement des activités du Programme mérite une attention prioritaire.

Mme NASCIMBENE DE DUMONT (Argentine) a indiqué que plusieurs ministères du gouvernement argentin participent aux efforts de lutte contre le SIDA. Appuyant le Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le VIH/SIDA, sa délégation souhaite que sa mise en oeuvre soit couronnée de succès.

M. ALEJANDRO BORDA (Colombie) a noté que si tout le monde s'accorde à reconnaître que la progression de la pandémie du VIH/SIDA est effrayante, il demeure nécessaire de prendre des mesures nationales et internationales énergiques. En Colombie, le Ministère de la santé a adopté et met en oeuvre, un plan interinstitutions de lutte contre le SIDA. Le Gouvernement travaille actuellement à appliquer des mesures pour tenir compte des incidences socio- économiques du VIH/SIDA. Les actions nationales réussies peuvent inspirer un cadre d'action internationale. La Colombie appuie l'action du Programme ONUSIDA. Elle souhaite accueillir le siège régional permanent du Programme pour la région des Andes.

Mme IRMA ENGELBRECHT (Afrique du Sud):l'Afrique du Sud s'est déjà engagée à coopérer au sein du Programme pour les trois prochaines années. Elle insiste pour qu'il ne souffre pas d'un manque de ressources.

Réagissant aux observations des délégations, M. PETER PIOT a indiqué que le travail le plus important se situe sur le terrain. La participation nationale a toujours prévalu dans les groupes thématiques. L'action du Programme se situe au sein des stratégies nationales: ce n'est pas son rôle d'imposer une politique à un pays. L'appui financier en faveur de la lutte contre le SIDA enregistre une baisse depuis 4 ans, c'est-à-dire avant même la création du Programme. Il ne faut pas ajouter d'autres mécanismes de coordination mais travailler avec ceux déjà existants. Les six parrains ont une culture différente les uns des autres, et souffrent eux-mêmes d'un manque de ressources.

Questions relatives à l'économie et à l'environnement : rapport des organes subsidiaires, conférences et questions connexes

Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles (A/51/186/E/1996/80)

Le Conseil économique et social a pris note du rapport du Secrétaire général qui donne un aperçu des éléments essentiels nécessaires pour renforcer les capacités distinctes du Cadre international d'action en matière de

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programme et de coordination s'agissant des grands problèmes d'ordre stratégique liés au développement durable et à l'assistance humanitaire. Il décrit les possibilités d'action en vue de réunir ces éléments essentiels en faisant mieux comprendre que la prévention des catastrophes naturelles touche à tous les aspects du développement durable. La prévention des catastrophes naturelles est rapprochée de la démarche coordonnée retenue par les Nations Unies pour l'exécution des plans d'action mondiaux dans le contexte de l'évaluation et de l'examen général d'Action 21. Le rapport contient en outre des propositions concernant la structure et la teneur du processus préparatoire de la manifestation de clôture de la Décennie, qui aura lieu avant l'an 2000.

Consacrant des chapitres aux progrès accomplis en matière de prévention des catastrophes, au processus d'élaboration des programmes et au cadre d'action, le rapport contient en outre une série de recommandations. En effet, le rapport souligne la nécessité d'un cadre viable de coopération internationale pour prévenir les catastrophes naturelles en vue d'assurer le développement durable pendant le XXIe siècle. Il faudra à cette fin faire comprendre aux décideurs que la prévention des catastrophes est un investissement qui protège la richesse nationale; réduire l'écart existant entre l'espoir d'une action multilatérale concertée pour prévenir les catastrophes et la situation actuelle; concrétiser les stratégies internationales de prévention des catastrophes naturelles en mesures concrètes d'appui au développement continu des capacités nationales de protection des populations; intégrer pleinement la Stratégie de Yokohama et le Plan d'action pour la prévention des catastrophes naturelles dans la démarche concertée de mise en oeuvre des plans d'action de toutes les récentes conférences mondiales des Nations Unies; et donner une expression concrète à l'engagement de la communauté internationale en faveur du Cadre international d'action pour la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles pendant la période couverte par la Décennie, en fournissant les ressources humaines et financières nécessaires.

Le rapport ajoute que les États Membres doivent prendre des mesures concrètes pour s'acquitter effectivement des autres tâches. En effet, le Cadre international d'action doit définir, d'ici à l'an 2000, des options crédibles pour remplacer les mécanismes institutionnels nécessaires de manière à garder des mesures coordonnées et efficaces de prévention des catastrophes au-delà de la Décennie. Les organismes des Nations Unies doivent incorporer la prévention des catastrophes aux activités de planification nationale. Il faudrait inviter la Commission du développement durable à considérer la prévention des catastrophes naturelles comme une question intersectorielle dans l'évaluation et l'examen global d'Action 21. Pour leur part, les comités nationaux de la Décennie et les autres partenaires du Cadre international d'action devront inviter le secteur privé à participer davantage à la prévention des catastrophes naturelles.

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Le secrétariat de la Décennie, lui, devra coordonner un vaste programme cohérent de gestion et de diffusion de l'information concernant la prévention des catastrophes naturelles. Tous les partenaires du Cadre international d'action de la Décennie, en particulier les milieux scientifiques et techniques, devront participer aux réseaux interdisciplinaires et multisectoriels. Enfin l'Organisation des Nations Unies devra commencer à préparer la manifestation de clôture de la Décennie, notamment fournir les ressources nécessaires afin d'élaborer d'ici à l'an 2000 une stratégie détaillée de prévention des catastrophes au XXIe siècle.

Débat

Mme ANA PATRICIA CHAVES (Costa Rica), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s'est félicitée des efforts déployés par le Secrétariat de la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles visant à attirer l'attention sur les liens étroits qui existent entre la prévention de ces catastrophes et tous les aspects du développement durable. La représentante a ajouté que des phénomènes tels que la dégradation de l'environnement, les changements économiques rapides, l'urbanisation ou encore le développement des grandes métropoles, contribuent à accroître la vulnérabilité de la population mondiale face aux menaces de la nature. Il revient donc à la Décennie de contribuer à atténuer cette vulnérabilité et à protéger l'investissement dans le développement. La question de la prévention des catastrophes naturelles, a poursuivi la représentante, requiert une coopération et un dialogue actifs.

A cet égard, le Groupe des 77 et de la Chine estime que le Groupe de contact informel à composition non limitée crée par le secrétariat de la Décennie a constitué un élément important de l'instauration de ce dialogue en impliquant les pays donateurs et les pays en développement. Le Groupe des 77 et de la Chine espère que cette pratique se poursuivra. La représentante a, par ailleurs, regretté que les activités du secrétariat de la Décennie continuent d'être compromises par l'insuffisance des ressources financières. Elle a jugé que le maintien de la question de la prévention des catastrophes naturelles dans le cadre unique de l'assistance humanitaire ne permettra pas l'allocation de fonds nécessaires à la mise en oeuvre de la Stratégie et du Plan d'Action de Yokohama.

M. PHILIP GRANT (Irlande), au nom de l'Union européenne, a réitéré son appui continu aux activités menées dans le cadre de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles. Sa délégation estime qu'en tant que question multisectorielle dans le domaine du développement, les mesures de prévention des catastrophes naturelles devraient être intégrées pleinement au processus de développement durable, en particulier par le biais des mécanismes de coordination et de planification existants dans le système des Nations Unies. Se félicitant de la reconnaissance donné par le rapport du Secrétaire général au rôle des entreprises privées dans le processus de prévention des

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catastrophes naturelles, défini par la Stratégie de Yokohama, l'Union européenne souhaite également souligner le rôle important de la société civile. Elle insiste en outre sur l'importance d'une coopération renforcée au niveau régional, notamment en matière d'information et de communications. A cet égard, elle reconnaît l'importance de l'éducation et de l'information dans la prévention des catastrophes naturelles et attend les résultats de la réunion conjointe qui se tiendra sous les auspices de l'UNESCO, à la fin de l'année. Le processus préparatoire de clôture de la Décennie devrait se baser sur les leçons tirées de la Conférence de Yokohama.

Souveraineté permanente sur les ressources nationales dans le territoire palestinien et les autres territoires arabes occupés

Présentation de projets de résolution (E/1996/L.23)

Le Conseil économique et social était saisi d'un projet de résolution, présenté par l'Egypte, au nom des co-auteurs, sur les répercussions économiques et sociales des colonies de peuplement israéliennes sur le peuple palestinien dans le territoire palestinien, y compris Jérusalem, occupé depuis 1967, et sur la population arabe du Golan Syrien occupé (E/1996/L.23). Aux termes de ce texte, le Conseil réaffirmerait que les colonies de peuplement israéliennes dans tous les territoires sus-mentionnées sont illégales et constituent un obstacle au développement économique et social. Il réaffirmerait le droit inaliénable du peuple palestinien et de la population du Golan syrien sur leurs ressources naturelles et toutes leurs autres ressources économiques, et considérerait toute violation de ce droit comme illégale.

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