ECOSOC/301

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DISCUTE DE L'APPLICATION ET DU SUIVI COORDONNES DES GRANDES CONFERENCES DE L'ONU

3 juillet 1996


Communiqué de Presse
ECOSOC/301


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DISCUTE DE L'APPLICATION ET DU SUIVI COORDONNES DES GRANDES CONFERENCES DE L'ONU

19960703 APRES-MIDI ECOSOC/301 Le Conseil économique et social a porté ses discussions, cet après-midi, sur le deuxième des thèmes liés à la coordination des politiques et activités internationales; l'application des conclusions adoptées d'un accord commun par le Conseil en 1995. Les trois dernières journées ont été consacrées aux questions de coordination, et en premier lieu à la coordination des activités menées par les organismes des Nations Unies pour éliminer la pauvreté.

Dans sa présentation du rapport du Secrétaire général, M. Sarbuland Khan, Chef du Service de la coordination des politiques et des affaires inter-organisations, a noté que le rapport est un bilan de ce qui a été accompli eu égard aux décisions du Conseil depuis l'année dernière. Un certain nombre de décisions pouvant être mises en oeuvre l'ont été. L'examen des mandats des commissions techniques devra être effectué; d'autres éléments étant en cours d'évaluation dans le cadre des négociations sur l'Agenda pour le développement. Les décisions que prendra éventuellement l'Assemblée au sujet de l'Agenda pour le développement devront être intégrées. Des progrès ont été réalisés, eu égard à l'établissement de liens entre commissions techniques, et entre le Conseil lui-même et ses commissions. L'une des conclusions adoptées d'un commun accord porte sur la coordination en matière de lutte contre la pauvreté. Au niveau intergouvernemental, des jalons importants ont été posés avec la création de groupes de travail du Comité administratif de coordination (CAC). Au niveau des pays, des équipes thématiques ont été créées; prises ensemble, ces initiatives témoignent de la volonté du Secrétaire général de renforcer la coordination à l'échelle du système tout entier.

Sont intervenues ensuite, les délégations des pays suivants : Costa Rica (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Irlande (au nom de l'Union européenne et d'autres pays européens), Colombie, Canada, Chine, Afrique du Sud, Indonésie, Etats-Unis, Bélarus et Fédération de Russie. Le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) sont intervenus. Le FNUAP, qui préside l'Equipe spéciale de travail inter-institutions sur les services sociaux de base, a indiqué qu'il se propose d'élaborer des indicateurs de mesure des progrès réalisés dans la mise en oeuvre des grandes conférences, et de préserver, ainsi, l'efficacité des programmes sociaux.

(à suivre - 1a)

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La réflexion des membres du Conseil a été orientée sur les moyens de coordonner l'appui et les ressources des organismes de l'ONU, pour faciliter l'exécution des plans et programmes nationaux.

Pour les pays en développement, le Conseil devrait harmoniser et intégrer le travail de ses organes subsidiaires, et coordonner les politiques et activités du système en matière de suivi et d'application des grandes conférences de l'ONU. En vue de renforcer l'efficacité de ces fonctions de surveillance et de coordination, il a été proposé que le Conseil aménage son programme de travail sur une base pluriannuelle, ainsi que le font les commissions techniques. Cette proposition a semblé recueillir un large appui.

Une autre proposition viserait à élaborer des liens entre l'Agenda pour le développement et les grandes conférences. A cet égard, une première étape pourrait consister à identifier et à forger un consensus sur les thèmes communs à ces deux processus. Plusieurs délégations ont réaffirmé qu'il est important que les priorités établies par l'Assemblée générale et le Conseil en matière de coordination délimitent strictement le cadre d'action de la sélection des thèmes retenus par le CAC et ses équipes spéciales.

Si le principe et la contribution des équipes spéciales du CAC bénéficient généralement d'un appui, certains membres ont estimé néanmoins que des consultations intergouvernementales auraient dû être conduites. Ces équipes spéciales, en particulier celle présidée par la Banque mondiale, devraient s'abstenir d'adopter l'approche et les conditionalités propres à la Banque mondiale. A propos de l'insuffisance des ressources, plusieurs intervenants ont demandé au Conseil d'envisager des mesures pour assurer la fourniture de ressources adéquates pour le développement.

Le Conseil économique et social reprendra ses travaux lundi 8 juillet, à partir de 10 heures, pour discuter des activités opérationnelles du système de l'ONU au service de la coopération internationale. Il mettra l'accent sur la suite à donner aux recommandations de politique générale de l'Assemblée. Sur proposition de son Président par intérim, M. Gerhard Walter Henze (Allemagne), le Conseil a décidé de reporter à une date ultérieure, l'examen d'une série de questions liées à la coordination.

Coordination des politiques et activités des institutions spécialisées et autres organismes des Nations Unies dans les domaines suivants : application des conclusions adoptées d'un commun accord au cours du débat que le Conseil a consacré en 1995 aux questions de coordination (E/1996/59)

Documentation

Le présent rapport rend compte de la mise en oeuvre des conclusions adoptées d'un commun accord (1995/1) touchant la coordination du suivi par les organismes des Nations Unies et l'application des résultats des grandes conférences internationales organisées par l'Organisation des Nations Unies dans les domaines économique et social et les domaines connexes. Ces conclusions ont été adoptées par le Conseil économique et social à sa session de fond de 1995.

L'Assemblée générale, en tant que principal mécanisme intergouvernemental d'élaboration et d'évaluation des politiques dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes, est chargée, globalement, de veiller à l'application des résultats des conférences, de faciliter cette application et de faire le point des progrès accomplis. Le Conseil économique et social devra formuler des recommandations en ce sens à la suite du débat de 1996 sur les questions de coordination, ainsi que du débat général. Il recommande que l'Assemblée générale étudie aussi, dans le cadre du débat sur un agenda pour le développement, la possibilité de regrouper les thèmes communs aux grandes conférences internationales en vue de promouvoir une plus grande cohérence et de formuler des orientations générales harmonisées et intégrées. Dans sa résolution sur les mesures complémentaires à prendre pour restructurer et revitaliser l'Organisation des Nations Unies dans les domaines économique et social et les domaines connexes, l'Assemblée générale recense les diverses mesures à prendre pour encourager davantage de cohérence et une plus grande complémentarité entre les travaux de la Deuxième et de la Troisième Commissions.

Le Conseil économique et social doit promouvoir un suivi coordonné et intégré des grandes conférences internationales dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes et l'application de leurs résultats. Dans ce contexte, il est nécessaire d'améliorer la façon dont sont organisés les débats correspondants. Il doit veiller à l'harmonisation et à la coordination des ordres du jour et des programmes de travail des commissions techniques en s'employant à promouvoir une répartition plus nette des tâches entre ces organes et en leur donnant des directives plus précises. À cet effet, il faudrait assurer une meilleure préparation des réunions du Conseil. Les commissions régionales doivent jouer un rôle important pour aider les pays de chaque région à appliquer les recommandations des conférences. En ce qui concerne les activités de suivi, les programmes de travail des commissions

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régionales ont été établis en tenant compte des décisions prises par les grandes conférences. Le Conseil et l'Assemblée générale doivent prendre des mesures appropriées pour faire en sorte que les commissions régionales puissent s'acquitter convenablement de cette tâche. Les commissions techniques devraient, dans les limites de leurs mandats respectifs, élaborer des programmes de travail pluriannuels pour assurer le suivi et examiner l'application des programmes d'action des conférences. La Commission du développement durable, la Commission de la population et du développement et la Commission de la condition de la femme ont adopté des programmes de travail pluriannuels. Le Conseil, en collaboration avec ses commissions techniques, doit veiller à une meilleure répartition des tâches entre ces organes et faire en sorte que leurs programmes pluriannuels soient bien coordonnés; il doit également préciser selon quelles modalités les thèmes communs devraient être examinés par les commissions techniques. Des mesures devraient être adoptées pour renforcer encore le rôle du CAC et de ses comités permanents et assurer un échange d'informations systématique et une répartition rationnelle des tâches entre ces comités ainsi qu'entre la structure permanente du CAC et les mécanismes spéciaux mis sur pied dans le contexte du suivi des différentes conférences.

En ce qui concerne les arrangements à prendre au niveau des pays, le Comité administratif de coordination a mis en place des équipes spéciales interorganisations qui seront chargées des questions de services sociaux de base pour tous, de l'emploi et des moyens de subsistance durables et des conditions favorables au développement économique et social. Ces équipes spéciales veilleront à la bonne coordination et à l'intégration des activités menées par le système des Nations Unies pour donner suite aux conférences, et fourniront le soutien et les apports appropriés au coordonnateur résident de l'Organisation des Nations Unies et aux équipes d'appui au niveau des pays afin que les résultats des conférences mondiales des Nations Unies se traduisent par des politiques et des programmes nationaux concrets. Le CAC a décidé de créer un comité interorganisations sur les femmes pour assurer le suivi de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes. Les organes intergouvernementaux compétents devraient être tenus dûment informés de la création de toute équipe spéciale interinstitutions aux fins du suivi des conférences et des renseignements sur leurs travaux devraient leur être soumis périodiquement. Au niveau des pays, c'est au gouvernement national qu'il incombe au premier chef de coordonner, en fonction des stratégies et priorités nationales, les activités de suivi des conférences. Les activités de suivi correspondant aux mandats des organismes des Nations Unies dans le domaine des activités opérationnelles pour le développement devraient tenir compte, par le biais du système des coordonnateurs résidents, des thèmes et objectifs communs et s'inscrire dans le cadre des plans et stratégies des pays ainsi que de la note de stratégie de pays lorsqu'elle existe ou qu'elle est en préparation. Au niveau national, le système des Nations Unies a lancé d'importantes

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initiatives de coopération dans de nombreux pays. Parallèlement à la création de trois équipes spéciales interinstitutions, le système des coordonnateurs résidents, soutenu par des équipes spéciales à l'échelon du système, fait appel à des groupes thématiques pour mieux intégrer l'application, au niveau national, des recommandations de politique générale formulées à l'issue des dernières grandes conférences. Le système des coordonnateurs résidents offre un encadrement solide pour des questions interdisciplinaires telles que le virus de l'immunodéficience humaine/syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/sida) ou le suivi de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement. Il joue un rôle important dans la consolidation de la paix après les conflits et la gestion des crises humanitaires que connaissent plusieurs pays.

Le CAC encourage les coordonnateurs résidents à informer pleinement les organisations, notamment celles qui ne sont pas représentées sur le terrain, des progrès réalisés dans les pays. Le Conseil insiste sur la nécessité de renforcer encore l'interaction et la coopération entre l'Organisation des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce, et ce, à tous les niveaux, notamment pour assurer un suivi efficace des grandes conférences internationales. Dans certains pays, les relations entre les programmes des Nations Unies et les organismes issus des Accords de Bretton Woods sont déjà très étroites et prévoient des rôles complémentaires et synergiques dans des domaines essentiels comme le renforcement des capacités et l'élimination de la pauvreté. De nombreux pays ont préconisé des liens plus étroits entre la coopération technique offerte par le système des Nations Unies et l'assistance technique dispensée par les organismes issus des Accords de Bretton Woods, en particulier en matière d'assistance technique indépendante de projets spéciaux d'investissements en capitaux. Ces organismes ont fait savoir qu'ils étaient disposés à coopérer avec le système des Nations Unies pour l'établissement de la note de stratégie nationale. Pour pouvoir assurer efficacement le suivi des conférences, il importe de mobiliser d'urgence des ressources aux fins de sa mise en oeuvre. À cet effet, il importe de renforcer l'efficacité de l'aide publique au développement (APD) et de l'augmenter pour la porter le plus rapidement possible à 0,7 % du produit national brut (PNB).

Débat général

Mme ANA TERESA DENGO (Costa Rica, au nom du Groupe des 77 et de la Chine) : En examinant le rôle de coordination du Conseil, il est important de garder à l'esprit que l'Assemblée générale est le mécanisme intergouvernemental de haut niveau en matière de formulation et d'évaluation des politiques dans les domaines économique, social et autres, ainsi que l'instance politique principale d'un dialogue sur le développement. Le Conseil devrait donc harmoniser et intégrer le travail de ses organes

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subsidiaires, et coordonner les politiques et activités du système en matière de suivi et d'application des grandes conférences de l'ONU. En vue de renforcer l'efficacité de ses fonctions de surveillance et de coordination, le Conseil devrait envisager d'aménager son programme de travail sur une base pluriannuelle, ainsi que le font les commissions techniques. Lors de son débat général, le Conseil discutera de cette proposition.

Dans ce cadre, et afin de renforcer le rôle du Conseil, il sera utile de passer en revue les aspects liés aux mandats, à la composition et aux fonctions des commissions techniques, groupes de travail et autres organes du Conseil, conformément à la résolution 50/227. Si le Groupe des 77 et la Chine se félicitent de la décision du Comité administratif de coordination (CAC) d'établir des équipes spéciales, au niveau intergouvernemental, pour appuyer le suivi coordonné des conférences; ils estiment néanmoins que des consultations intergouvernementales auraient dû être conduites. Par exemple, l'ONUDI et la CNUCED devraient pouvoir jouer un rôle actif au sein de l'équipe spéciale dirigée par la Banque mondiale et chargée de la création d'un environnement propice. Le Groupe des 77 et la Chine suggèrent également que cette équipe spéciale s'attache à définir les conditions nécessaires à la création d'un environnement international propice. Nos pays ne souhaitent pas voir l'équipe spéciale adopter l'approche et les conditionalités propres à la Banque mondiale. Enfin, les rapports des équipes spéciales du CAC devraient être présentés au Conseil, aux fins de son débat sur les questions de coordination.

Eu égard à la question des ressources, il est clair que les engagements en matière de ressources nouvelles et additionnelles ne se sont pas matérialisés. Pour leur part, et à des degrés divers, les gouvernements honorent leurs engagements. Malheureusement, cela n'est pas le cas au niveau international. Le Groupe des 77 et la Chine estiment qu'il est de la plus haute importance que le Conseil envisage des mesures pour assurer la fourniture de ressources adéquates pour le développement.

M. JOHN H.F. CAMPBELL (Irlande, au nom de l'Union européenne) : La nature intégrée des résultats des conférences internationales exige une réponse elle-même intégrée. Cela ne va pas sans poser de nouveaux défis au système des Nations Unies, notamment en matière de coordination. A la lecture du rapport pertinent soumis au Conseil, il est évident que les termes ont été partiellement mis en oeuvre. Qui plus est, ses raisons n'ont pas bénéficié d'une analyse exhaustive. Au niveau du Secrétariat, le débat sur le segment de coordination a permis de déceler des progrès au niveau du renforcement de la coordination interinstitutions à tous les niveaux et dans le cadre des conclusions. Il n'en demeure pas moins qu'il est nécessaire d'accroître la complémentarité et la transparence entre l'action du CAC et celle du Conseil économique et social.

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L'Union européenne se félicite que les rapports émanant du Secrétariat contiennent davantage de recommandations, même si au demeurant, certaines d'entre elles devraient être davantage orientées vers l'action. L'Union saisit cette occasion pour s'élever contre les retards inadmissibles de soumission des rapports, y compris lors de la présente session de fond. La responsabilité de l'absence de progrès dans la mise en oeuvre des conclusions doit être partagée par l'ensemble des Etats membres. Peu de progrès ont en effet été enregistrés dans les méthodes de travail de l'Assemblée général et du Conseil. L'Union européenne souhaite la mise en oeuvre rapide de la résolution 50/227 de l'Assemblée sur l'application des conclusions. Elle émet l'espoir que cette session verra le Conseil l'appliquer à ses organes subsidiaires. M. JAIRO MONTOYA (Colombie) : La contribution du Conseil ne devrait pas se limiter à être purement descriptive; mais offrir une perspective plus substantielle, aux fins d'un débat et de décisions de politique de large portée qui seront soumises à l'Assemblée générale. Il n'est pas clair, à la lecture du rapport du Secrétaire général, de définir le rôle qui devrait être celui du Conseil en matière de suivi efficace, efficient et coordonné des grandes conférences, dès cette session. L'une des conclusions convenues d'un commun accord en 1995 était de recommander á l'Assemblée, dans le cadre de l'Agenda pour le développement, d'intégrer l'examen des thèmes communs aux grandes conférences internationales, et ce, afin de définir des directives cohérentes de politique. Il est nécessaire d'élaborer des liens entre l'Agenda pour le développement et les grandes conférences. A cet égard, une première étape pourrait consister à identifier et à forger un consensus sur les thèmes communs à ces deux processus. Il serait aussi utile de formuler des recommandations quant à la manière dont l'application de l'Agenda pour le développement et les engagements adoptés lors des conférences pourraient mutuellement se renforcer. Il est en outre important que les priorités établies par l'Assemblée générale et le Conseil en matière de coordination délimitent strictement le cadre d'action de la sélection des thèmes retenus par le CAC. Il est nécessaire, en effet, d'insister pour que les décisions du CAC se conforment aux priorités et thèmes adoptés par l'Assemblée.

M. CLAUDE BAILLARGEON, Chef adjoint de la délégation du Canada : Pour commencer l'examen du rôle et des méthodes de travail de la Commission de la science et de la technique au service du développement, du Comité de la planification du développement, du Comité des sources d'énergie nouvelles et renouvelables et de l'énergie au service du développement et du Comité des ressources naturelles, tel que demandé par l'Assemblée générale, le Canada propose que le Secrétaire général rassemble de l'information factuelle sur l'apport de ces organes. L'ECOSOC pourrait ensuite tenir une reprise de session d'une semaine afin de procéder à l'examen demandé.

Conformément à une autre demande de l'Assemblée générale, le Canada estime qu'il convient d'inclure à l'ordre du jour de la session de fond de

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l'ECOSOC en 1997, un point relatif à l'examen des mandats, de la composition, des fonctions et des méthodes de travail de ses commissions fonctionnelles, groupes d'experts et organes, compte tenu des décisions connexes prises récemment et des ajustements déjà effectués. S'agissant de la demande de l'Assemblée générale relative à l'examen des commissions régionales, le Canada propose que l'ECOSOC demande aux secrétaires exécutifs desdites commissions de procéder à un examen interne et de lui faire rapport lors de sa session de fond en 1997. Il conviendrait également d'inclure un alinéa spécial à l'ordre du jour de cette session afin que ces rapports puissent être dûment analysés.

M. WANG XUEXIAN (Chine) : Habitat II ayant été la dernière des grandes conférences internationales dans les domaines social et économique, leur suivi est désormais en cours. Les documents adoptés symbolisent le consensus de la communauté internationale sur des questions fondamentales, appelées à renforcer la coopération internationale. Ainsi, sans un suivi efficace, les documents de ces conférences risquent de perdre leur signification. Les activités de suivi devront s'effectuer selon le principe fondamental de la promotion de la croissance économique de tous les pays. Sans développement économique, il semble impossible aux pays en développement de réaliser leurs objectifs en matière de développement social et de protection de l'environnement. La Chine est d'avis que les activités de suivi devraient être poursuivies de manière holistique. Elle insiste sur le fait qu'une attention exagérément prêtée aux questions de fond - ressources financières, transfert de technologie, promotion d'un environnement économique international favorable -, risque d'immobiliser les actions.

Mme IRMA ENGELBRECHT (Afrique du Sud) : En raison de son isolement à l'époque, l'Afrique du Sud n'a pas en mesure de participer au Sommet mondial pour l'enfance, en 1990; au Sommet de Rio en 1992 et à la Conférence mondiale sur les droits de l'homme en 1993. Aujourd'hui, le gouvernement sud-africain s'engage à mettre en oeuvre le principe selon lequel il faudrait placer les besoins des enfants au centre des programmes, des services et des stratégies de développement nationaux. En raison du passé historique de l'Afrique du Sud, la Constitution garantit les droits de tous les peuples et réaffirme les valeurs démocratiques de la dignité humaine, de l'égalité et de la liberté. Les instruments internationaux sur les droits de l'homme constituent la pierre angulaire de la politique nationale et étrangère.

A cet égard, l'Afrique du Sud souhaite participer activement aux travaux de la Commission des droits de l'homme pour assurer, notamment, le suivi de la Conférence de Vienne sur les droits de l'homme. En application du Programme d'action de Copenhague, l'Afrique du Sud a mis en oeuvre un plan d'action quinquennal et a axé ses programmes de développement social sur les 40% de la population qui est pauvre, vulnérable et nécessite une attention particulière. Dans le cadre de l'application des conclusions adoptées d'un commun accord sur

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les questions de coordination du système des Nations Unies, la session extraordinaire de l'Assemblée générale prévue en 1997 devrait constituer une opportunité pour coordonner le partenariat mondial en matière de développement durable.

L'élargissement de la composition de la Commission sur la population et le développement visant à faciliter le rôle accru de la Commission en matière de suivi de la Conférence sur la population et le développement du Caire. Pour sa part, le Programme d'action d'Habitat II offre une nouvelle occasion pour les décideurs d'établir des programmes et d'évaluer les ressources nécessaires qui permettront aux différentes sociétés de survivre et de prospérer avec des installations et un logement pour tous.

L'Afrique du Sud espère que le Sommet mondial pour l'alimentation, qui se tiendra à Rome du 13 au 17 novembre 1996, répondra à tous les aspects de la sécurité alimentaire mondiale en tenant compte des initiatives régionales spécifiques. Ce Sommet permettra aux dirigeants du monde d'évaluer le niveau accru des engagements politiques nécessaires au succès de la lutte contre la pauvreté et à la promotion du développement. L'Afrique du Sud, qui a ratifié la Convention sur l'élimination de tous les formes de discrimination à l'égard des femmes, a mis en place une commission nationale sur l'égalité des sexes. Le gouvernement oeuvre actuellement en vue d'intégrer l'approche fondée sur l'égalité et l'équité entre les sexes dans tous ses plans et programmes. Le Programme d'action de Beijing devrait constituer une partie intégrante de la programmation du système des Nations Unies.

M. HERIYANTO SOEPRAPTO, Directeur de la coopération économique multilatérale au Ministère des affaires étrangères de l'Indonésie : Pour donner l'élan au suivi des grandes conférences internationales, il faudrait utiliser le mécanisme de renouvellement du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le biais du partenariat. Ce dialogue vise à encourager la coordination et à intégrer les positions nationales dans les domaines économique et social afin d'approfondir l'entente politique au niveau mondial. L'ECOSOC devrait assister l'Assemblée générale en lui présentant des recommandations sur les politiques relatives à un suivi efficace et coordonné des grandes conférences internationales. Cela devrait contribuer grandement à donner à la communauté internationale une idée claire de la nécessité de prendre les mesures appropriées pour faciliter le développement. Concernant le renforcement du rôle de l'ECOSOC, le thème représente une approche globale qui devrait être très utile pour réaliser l'objectif d'un suivi intégré. Dans la phase de mise en oeuvre, chaque gouvernement devrait déterminer la priorité de chaque thème, conformément à son propre niveau et à ses besoins et priorités en matière de développement. A l'avenir, le dialogue devrait porter davantage sur le thème choisi.

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L'Indonésie regrette que les progrès concrets réalisés par le Conseil économique et social d'Asie et du Pacifique n'aient pas figuré dans le rapport du Secrétaire général sur la question. Par ailleurs, l'Equipe spéciale interinstitutions créée par le Comité administratif de coordination sur le terrain devrait maximiser le mécanisme existant dans certains pays, comme le comité au niveau du terrain et le groupe de travail thématique. Il faudrait également établir un lien entre la coordination au Secrétariat et au niveau intergouvernemental.

S'agissant de la coopération entre les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce, l'Assemblée générale et le Conseil économique et social ont un rôle central à jouer en particulier dans la formulation de directives dans ce sens. Il faudrait d'une part renforcer la coopération entre l'Assemblée générale et l'ECOSOC et d'autre part, entre le Comité intérimaire du Fonds monétaire internationale et le Comité mixte pour le développement Banque mondiale/Fonds monétaire international.

Mme LESLIE LEBL (Etats-Unis) : La proposition du Groupe des 77 selon laquelle les commissions de suivi des conférences adopteraient des programmes de travail pluriannuels est très pertinente et devrait être prise en considération. Les Etats-Unis soulignent l'importance de la proposition du Canada qui prévoit trois axes d'action nécessaires : deux concernant les commissions fonctionnelles ainsi que les groupes d'experts et les organes de l'ECOSOC et le troisième visant à rendre les commissions régionales plus efficaces.

M. VLADZIMIR GERUS (Bélarus) : Un nouveau système de coordination est en cours d'élaboration et de définition au sein des Nations Unies et du Conseil économique et social. Il est encore trop tôt pour examiner les succès de ce nouveau système. D'ores et déjà, il peut toutefois être noté que le renforcement de la coordination au sein de l'ONU doit se conformer aux directives formulées par l'Assemblée générale dans sa résolution 50/227; directives qui bénéficient d'un consensus général. La coordination devrait en outre s'étendre à l'établissement de rapports d'une portée large. Le Bélarus approuve à cet égard les initiatives de l'UNESCO ou de la Banque mondiale, visant à établir des consortium chargés de l'élaboration de rapports véritablement mondiaux.

Le Bélarus y voit là un pas important vers l'établissement et l'utilisation de base de données communes à l'échelle du système. Les efforts de coordination sont concentrés pour l'instant au niveau des pays et des organes intergouvernementaux. Et jusqu'ici, une attention limitée a été accordée à l'action coordonnée des institutions spécialisées. Le Bélarus proposera, pour examen, l'année prochaine, l'inscription de la question de

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l'application et du suivi des conférences aux niveaux régional et sous- régional. Ces efforts ne peuvent être réalisés sans la mobilisation de ressources adéquates. Le Conseil devrait se pencher sur les moyens de mobiliser des ressources supplémentaires. A propos de ses modalités de travail, le Conseil devrait tenir des sessions plus courtes et davantage ciblées par grands thèmes.

Mme NAFIS SADIK, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) : L'Equipe spéciale de travail interinstitutions de la Conférence du Caire ayant connu un franc succès, le Comité administratif de la coordination (CAC) a élargi son mandat et en a fait une Equipe spéciale de travail interinstitutions chargée des services sociaux de base, présidée par le FNUAP. Le CAC a en outre placé l'Organisation internationale du travail (OIT) et la Banque mondiale respectivement à la tête de l'Equipe chargée de l'emploi et des modes de vie durables et de l'Equipe chargée de l'environnement favorable au développement économique et social. Ces équipes entendent rationaliser et renforcer la fourniture d'une assistance coordonnée pour permettre aux pays de mettre en oeuvre les objectifs convenus des grandes conférences des Nations Unies et ce, dans le contexte de leurs propres priorités et stratégies de développement.

L'Equipe spéciale de travail présidée par le FNUAP se propose de renforcer les mécanismes déjà existants pour intensifier la collaboration au sein du système des Nations Unies. A cet égard, les Coordonnateurs résidents du FNUAP ont souligné la nécessité pour l'Equipe spéciale d'élaborer des indicateurs appropriés afin de mesurer les progrès dans la mise en oeuvre des objectifs des grandes conférences et de maintenir l'efficacité des programmes dans les secteurs pertinents. Nombre d'entre eux ont souhaité que l'Equipe spéciale fasse connaître ses réalisations afin d'en tenir compte dans la préparation des Notes stratégiques par pays et des Evaluations communes par pays.

Mme NINA SIBAL, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) : Lors de sa dernière session, tenue en mai, le Conseil d'administration de l'UNESCO a demandé au Directeur général de s'assurer que l'Organisation contribue pleinement, dans ses domaines de compétence, à la mise en oeuvre des programmes d'actions et des recommandations des conférences internationales. Eu égard à l'augmentation des tâches, les anciennes activités doivent être adaptées, modifiées voire abandonnées. L'exigence du développement colporte une grande dimension éthique qui nécessite de la mobilisation de l'ensemble des acteurs sociaux. Ce qui est à l'ordre du jour, c'est un changement radical de comportement aux fins de la solidarité. Concernant plus spécifiquement les domaines d'action de l'UNESCO, l'Organisation estime qu'elle a un rôle à jouer dans le renforcement des capacités endogènes; le développement des zones rurales; la promotion de la

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participation populaire à travers la démocratisation et le respect des droits de l'homme; la promotion de la sensibilisation à l'environnement; et l'amélioration de la communication mondiale.

M. SERGUEI ORDZHONIKIDZE, Directeur du département des organisations internationales du Ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a déclaré qu'il était nécessaire de traduire clairement dans l'Agenda pour le développement les recommandations concrètes en vue de renforcer l'efficacité de l'Assemblée générale, de rationaliser ses travaux, d'accroître la qualité de la documentation, de promouvoir une approche coordonnée et intégrée de ses commissions. Quant au renforcement de l'ECOSOC, le représentant a estimé qu'il serait utile d'obtenir un accord sur la liste des thèmes à examiner afin d'éviter chaque année de longues négociations répétitives. Il a proposé de réduire la taille du rapport soumis à l'occasion du Segment de la coordination. D'autre part, il a mis en avant la nécessité de mettre en place une procédure et une limite dans le temps pour l'examen requis des mandats, de la composition et des méthodes de travail des commissions et a suggéré à cet égard de lancer ce processus en janvier-février 1997.

Abordant la question de la coordination interinstitutions à tous les niveaux, le représentant a prôné l'adoption par l'ECOSOC de recommandations concrètes concernant le CAC portant sur des questions de coordination. Il a mis en avant l'importance d'accroître la qualité de la documentation, de faire baisser les coûts et d'assurer sa présentation dans les temps. Il a suggéré l'adoption d'une recommandation permettant d'examiner la question de l'application des conclusions agréées en 1995 lors des sessions futures du Conseil.

Dialogue informel

Répondant aux observations des intervenants, M. Khan a fait remarquer que le rapport sur l'application des conclusions adoptées d'un commun accord au cours du débat que le Conseil a consacré en 1995 aux questions de coordination ne constitue qu'un élément de cette application. Des efforts réels sont déployés dans la présentation de rapports à l'Assemblée générale et au Conseil économique et social. Le Conseil devrait disposer d'une documentation de base solide. Le rapport de synthèse indique succinctement les positions des organisations internationales, fonds et programmes des Nations Unies. Le Conseil a estimé qu'il n'était pas nécessaire de donner lieu à une prolifération de rapports sur les mêmes questions. Dans son rapport, le Comité administratif de coordination (CAC) a adopté une approche thématique au suivi des conférences comme, l'a fait le Conseil. L'intention du CAC est d'informer pleinement le Conseil sur ses délibérations. Le Conseil a reçu d'amples informations sur les activités de ses équipes spéciales. En

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outre, un document intitulé "Atteindre les objectifs et buts des conférences des Nations Unies" a été présenté par l'Administrateur du PNUD. Les équipes spéciales représentent une approche décentralisée que le Secrétaire général et les coordinateurs résidents ont adoptée pour promouvoir la coordination au sein du système des Nations Unies. Douze équipes avaient été identifiées, l'année dernière. L'ONUDI participe activement au sein de ces équipes. L'une d'elles se réunira la semaine prochaine à New York.

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