En cours au Siège de l'ONU

ECOSOC/295

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL EVALUE LES DOMAINES POTENTIELS DE RENFORCEMENT DE L'ACTION ENTRE L'ONU ET LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS

28 juin 1996


Communiqué de Presse
ECOSOC/295


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL EVALUE LES DOMAINES POTENTIELS DE RENFORCEMENT DE L'ACTION ENTRE L'ONU ET LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS

19960628 APRES-MIDI ECOSOC/295

Le Conseil économique et social a poursuivi cet après-midi ses délibérations de haut niveau consacrées aujourd'hui au renforcement de la collaboration entre les organismes des Nations Unies chargés de développement et les institutions de Bretton Woods dans les domaines du développement économique et social.

Le Conseil a entendu les représentants des pays suivants : Inde, Japon, Guyana, Canada, Norvège, Autriche, Pakistan, Ghana, Nicaragua, Allemagne, Danemark, Jamaïque, Mexique, Egypte, Bélarus, Philippines, Bangladesh et Sénégal.

Le Directeur de la Division des politiques et des affaires publiques du Programme alimentaire mondial (PAM), le Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Directrice générale adjointe de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et le Vice-Président du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) - intervenant en sa qualité de Président du Groupe consultatif mixte des politiques (JCGP/GCMP) ont également pris part au débat.

Dans leurs interventions, les représentants du PAM et du HCR ont appelé la Banque mondiale et les autres institutions multilatérales de développement à s'engager dans les phases initiales des opérations d'urgence et à contribuer à poser les jalons du retour au développement. Attirant l'attention sur la situation des réfugiés et des personnes déplacées, le HCR et le PAM ont appelé de leurs voeux une collaboration plus étroite avec les institutions de Bretton Woods pour trouver des solutions aux problèmes majeurs qui, souvent, accompagnent les mouvements de réfugiés.

Au cours de ce débat de haut niveau, il a été reconnu qu'il restait encore de vastes possibilités d'interaction entre les institutions de Bretton Woods et les organismes de développement de l'ONU. Pour de nombreux pays, le besoin le plus grand et les perspectives les plus prometteuses quant au resserrement des liens entre les institutions de Bretton Woods et l'ONU se rapportent à l'exécution au niveau des pays.

(à suivre - 1a) - 1a - ECOSOC/295 28 juin 1996

Les délégations ont noté qu'un partenariat efficace devrait reposer sur trois fonctions - la coopération au niveau de l'élaboration des politiques, de la coordination, et de la coopération technique.

En conclusion des débats de haut niveau du Conseil, son Président, M. Jean-Marie Kacou Gervais (Côte d'Ivoire), a indiqué que 27 ministres et ministres adjoints, ainsi que de nombreux spécialistes du contrôle des drogues, ont participé à cette première semaine de travaux. Dans le cadre de la première journée de dialogue de politique avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l'accent a été mis sur les grandes tendances et les perspectives de croissance de l'économie mondiale.

Cette semaine, le Conseil a consacré ensuite trois journées de discussions aux progrès obtenus en matière de coopération internationale dans la lutte contre les drogues, avec la participation de plusieurs ministres de l'Intérieur, de la Justice ou des services nationaux chargés de la répression du trafic des drogues. Entre autres propositions que le Conseil pourrait retenir, figure celle de l'élaboration d'un nouvel instrument international pour combattre le blanchiment de l'argent. Le Président a aussi pris note du très large appui recueilli par la proposition de convocation d'une session extraordinaire de l'Assemblée générale en 1998, consacrée à la lutte contre toutes les formes de l'abus des drogues. Le Président du Conseil a noté que lors des discussions la légalisation des drogues illicites avait rencontré une forte opposition.

Lundi 1er juillet, le Conseil économique et social achèvera son débat consacré à la coordination des activités opérationnelles de développement à l'échelle du système de l'ONU et des institutions de Bretton Woods. Le Conseil devrait ensuite aborder un débat consacré aux questions de coordination, en matière d'atténuation de la pauvreté.

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Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement : coordination des activités à l'échelle du système : renforcement de la collaboration entre les organismes des Nations Unies pour le développement et les institutions de Bretton Woods dans les domaines du développement économique et social, à tous les niveaux, y compris sur le terrain

Déclarations

M. PRAKASH SHAH (Inde) : Le problème de voix inégale des pays de développement dans la structure d'administration des institutions de Bretton Woods devrait être résolu lors du prochain examen des quotas. Une coopération renforcée ne peut que fournir une solution partielle. Tout en plaidant en faveur du renforcement de la coopération, il faudrait résister aux propositions d'uniformisation des politiques et de la présentation de rapports. Il ne faudrait pas perdre de vue le rôle particulier des Nations Unies en tant qu'organisation démocratique et universelle. Dans une perspective de développement social, le système de développement des Nations Unies devrait également résister à la tendance de coopérer dans le cadre de conditionnalités qui ont affecté de façon négative l'image des institutions de Bretton Woods dans de nombreux pays en développement. Les Nations Unies peuvent servir de forum pour élaborer des lignes directrices générales et étudier des approches avant de les négocier de façon définitive au sein des institutions commerciales et financières compétentes. Les Nations Unies devraient également servir d'instance pour procéder à une évaluation critique de l'impact social et économique des politiques et normes en matière de développement adoptées par les institutions de Bretton Woods.

M. AKIU TANAKA (Japon) : Les délibérations du Conseil à propos du renforcement de la collaboration avec les institutions de Bretton Woods ont été très stimulantes. Le Japon appuie les efforts de M. Speth, en tant que Coordonnateur spécial pour le développement économique et social. Il y a "du bon", toutefois aux doubles-emplois. Le potentiel d'expériences des organismes du système doit être préservé et utilisé. L'orientation préconisée par le Secrétariat en matière de note de stratégie par pays et d'approcheprogramme mérite d'être poursuivie plus avant. Le Japon souscrit à l'Initiative spéciale en faveur de l'Afrique. En 1998, le Japon coparrainera l'exercice d'examen du nouvel ordre du jour pour le développement de l'Afrique (UN-NADAF), dans le cadre de la Conférence pour le développement de l'Afrique. Le Japon ne doute pas du succès de la collaboration de toutes les entités de développement.

M. S.R. INSANALLY (Guyana) : le Conseil économique et social devrait établir un délai pour que les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods préparent un examen préliminaire visant à évaluer les mécanismes, les programmes et les domaines dans lesquels la communication, la coopération et

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la coordination devraient être améliorées. Pour réussir, le processus de coordination devrait être dirigé par les gouvernements. En ce qui concerne la collaboration au niveau du Siège, il est impératif que l'ensemble du système des Nations Unies soit en mesure de répondre aux besoins des Etats Membres en matière de développement. En conséquence, il faudrait reconnaître pleinement les priorités déterminées par les processus intergouvernementaux au niveau international. Les politiques et activités du système doivent être coordonnées si l'on veut que les avantages maximum au niveau national soient assurés. Dans ce contexte, les différentes équipes spéciales interinstitutions devraient faire une contribution importante. Il faudrait également renforcer la coopération entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods.

M. CLAUDE BAILLARGEON (Canada) : Le Canada a toujours été un ardent partisan d'une coopération accrue entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods. Notre contribution au Sommet d'Halifax et à son suivi en atteste. Le Sommet de Lyon des 7 grands industrialisés s'appuie sur ces bases en explorant, de concert avec les chefs des quatre grandes organisations-soeurs Banque, FMI, OMC et ONU - les moyens de renforcer la

collaboration existante entre elles. Un partenariat efficace devrait reposer sur trois fonctions : une coopération au niveau de l'élaboration des politiques; au niveau de la coordination; et au chapitre de la coopération technique. Le rôle primordial de promotion des politiques que jouent les fonds et programmes de l'ONU a permis de sensibiliser davantage la communauté internationale aux conséquences d'une restructuration rapide de l'économie. Comme le souligne la note du Secrétariat, il est nécessaire de se préoccuper davantage de la stabilité sociale dans la mise en oeuvre des programmes d'ajustement des institutions de Bretton Woods. La coordination ne devrait pourtant pas s'appliquer aux seuls fonds et institutions spécialisées; mais devrait englober les autres institutions multilatérales, les banques régionales et les donateurs bilatéraux, en particulier en matière de suivi intégré des conférences et sommets de l'ONU. Le Canada se réjouit de la création de trois groupes de travail spéciaux inter-institutions présidés par la Banque, l'OIT et le FNUAP. Il attend de voir la contribution réelle de leurs travaux. Il importe de garder présent à l'esprit que la coordination demeure la prérogative des gouvernements nationaux. Quant à la coopération technique, la réalité est cependant que le système de l'ONU ne dispose pas des ressources nécessaire pour contribuer de façon importante au financement d'activités de la Banque. L'expansion du financement global dans le domaine de l'aide technique pourra aider à accroître la coopération technique entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods.

M. JAKKEN BIORN LIAN (Norvège) : la complémentarité et le bénéfice mutuel sont les conditions d'une collaboration fructueuse entre les institutions de Bretton Woods et le système de développement des Nations Unies. La Banque mondiale ne saurait "contrôler" l'ONU, de même que cette dernière ne devrait pas "coordonner" les institutions de Bretton Woods.

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Une coopération renforcée entre les deux systèmes ne doit pas aboutir à de nouvelles conditionnalités qui soumettraient les activités opérationnelles aux mêmes politiques régissant les prêts. Aujourd'hui la question de la coopération est compliquée par une division du travail encore floue entre eux. Cela est évident dans le domaine de l'assistance technique, dans lequel le rôle de la Banque mondiale se fait croissant.

Bien que la Norvège appuie l'Initiative spéciale sur l'Afrique, elle émet des doutes quant à la fourniture des ressources nécessaires et à son enracinement dans les pays africains. Ce dernier aspect appelle un examen sérieux. Celui-ci, à l'instar d'autres, sera à l'ordre du jour de la réunion convoquée par le Secrétaire général, le 2 juillet prochain à Genève. La coopération serait améliorée et les discussions seraient amplement facilitées si les institutions de Bretton Woods pouvaient soumettre des rapports aux Conseils et à l'Assemblée générale.

Mme BENITA FERRERO-WALDNER, Secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de l'Autriche : Il faudrait placer les populations au centre de tous les efforts en matière de développement. Le processus de développement doit être menée par les pays, et les récipiendaires doivent être des partenaires responsables de la coordination de toute assistance en faveur du développement. La coopération en matière de développement nécessite une approche globale et continue, axée sur les énergies, les ressources et les engagements des institutions et individus à tous les niveaux. Cette coopération doit viser à atteindre des objectifs mutuellement acceptés établis par les récentes conférences des Nations Unies, avec la participation active des pays en développement. Les priorités mondiales devront être liées à l'intégration économique mondiale. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), forum indispensable pour le

dialogue entre les récipiendaires et les donateurs, devrait fournir le cadre des politiques de développement pour les activités menées par les institutions spécialisées, et en retour, accepter le rôle moteur de ces institutions et programmes. Par ailleurs, les institutions existantes dans le domaine du commerce devraient être pleinement opérationnelles.

M. JOHN M. POWELL, Programme alimentaire mondial (PAM): le PAM a un double mandat opérationnel: il fournit une assistance autant au développement que dans les situations humanitaires d'urgence, de concert avec les gouvernements nationaux. Selon le PAM, la Banque mondiale devrait être davantage engagée dans les phases initiales des opérations d'urgence et contribuer à poser les jalons du retour au développement. Le PAM souhaite attirer l'attention sur la situation des réfugiés et des personnes déplacées. A ce titre, il appelle de ses voeux une collaboration avec les institutions de Bretton Woods en vue de trouver des solutions aux problèmes majeurs qui souvent, accompagnent les mouvements de réfugiés.

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M. SHAHAB ANWAR KHAWAJA (Pakistan): trois questions doivent être examinées en vue de renforcer la collaboration entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. D'abord, quelle est la base conceptuelle de la collaboration entre les deux acteurs? ensuite, quels sont les domaines de cette collaboration? Enfin, à quel niveau cette collaboration devrait-elle s'effectuer? Les approches des deux entités diffèrent certainement et par conséquent, il s'agit de trouver le moyen de les réconcilier afin de ne pas perdre les avantages comparatifs du système de développement des Nations Unies dans un effort visant à accroître absolument la cohérence des activités internationales dans le domaine du développement. Le Pakistan souhaite la définition des domaines de collaboration entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. Dans la lutte pour l'élimination de la pauvreté par exemple, il semblerait que les stratégies en la matière ne soient pas partagées. Du rapport du Secrétaire général se dégage en effet l'idée que les institutions de Bretton Woods promeuvent des politiques d'ajustement alors que celles des Nations Unies sont appelées à atténuer leurs conséquences sociales. Ce type de "collaboration" devrait en tous les cas être évité. Enfin, le Pakistan est d'avis que cette collaboration s'effectue aux niveaux intergouvernemental, des secrétariats et des pays.

M. JACK WILMOT (Ghana) : Il ressort de la note du Secrétariat que la collaboration entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods a été, jusqu'ici, essentiellement ad hoc, plutôt que systématique; et en tous les cas, établie sur une base sélective à la discrétion des institutions de Bretton Woods. Si, comme l'a affirmé ce matin, le Vice-Président de la Banque, "les programmes d'ajustement structurels sont morts", le Ghana note que les institutions de Bretton Woods continuent d'exiger des pays en développement qu'ils mènent des réformes de politique. Le Ghana souhaite donc que l'approche ad hoc et sélective actuelle laisse la place à un appui plus structuré, sur la base des besoins des gouvernements. Le Ghana appuie les nouvelles orientations en faveur de l'approche-programme et en faveur des projets, au niveau des pays. Dans le cadre des efforts déployés pour resserrer la collaboration entre l'ONU et les institutions spécialisées, il importe d'éviter toute imposition de conditionnalités et de politiques restrictives assorties à l'octroi de prêts.

M. ERICH VILCHEZ ASHER (Nicaragua): la relation entre les institutions de Bretton Woods et le système des Nations Unies doit aller au-delà de leurs

avantages comparatifs pour se fonder sur une relation de coopération accrue dans les domaines social et économique. Les programmes d'ajustement devront inclure des objectifs de développement social, et notamment l'élimination de la pauvreté. A cette fin, les ressources doivent être assurées de manière prévisible, constante et sûre. Le Nicaragua est d'avis que les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods doivent disposer d'un agenda en commun pour le développement et d'une stratégie pour le mettre en oeuvre, surtout dans les domaines suivants: le renforcement de l'approche-programme au niveau

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national, ainsi qu'une participation accrue des organismes de Bretton Woods dans le système de coordonnateur-résident; une participation accrue de l'ensemble des institutions au sein du dialogue sur les politiques dans chaque pays; le renforcement du suivi des récentes conférences internationales; et la tenue de réunions conjointes entre le Conseil économique et social et le Comité du développement.

M. HIROFUMI ANDO, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) : Les relations au niveau des pays sont caractérisées par des différences considérables dans l'intensité des contacts et des activités conjointes d'un pays ou région à un autre. Il faudrait faire face à ces divergences dans le domaine de la coopération par le biais de mesures visant à institutionnaliser le processus de consultation, de collaboration et de coordination au niveau des pays. Si le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods pouvaient établir conjointement des évaluations des besoins de pays dans les différents secteurs de développement, cette coopération faciliterait considérablement le processus de consultation et de coordination. Cela permettrait de mieux déterminer les priorités en matière d'assistance, conformément aux plans nationaux de développement. Des efforts supplémentaires pourraient également être déployés en faveur d'une division plus efficace du travail entre partenaires en matière de développement. La présence du système des Nations Unies et des institutions de Bretton Woods sur le terrain pourrait et devrait être exploitée de façon optimale. Le FNUAP continue à étendre ses activités avec la Banque mondiale, à la fois au siège et au niveau des pays. Ces efforts communs ont été particulièrement réussis en Asie et en Afrique sub-saharienne où la Banque et le FNUAP assurent un nombre croissant de missions communes et renforcent ainsi la coordination.

M. WOLFGANG RUNGE (Allemagne) : Le Conseil économique et social peut et doit agir comme chef de file dans le renforcement de la collaboration entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods. L'Allemagne s'engage à appuyer la poursuite des réformes au sein de l'ONU. Le partenariat entre pays en développement et pays développés doit s'appuyer sur les principes de bonne gestion des affaires publiques, de démocratie et de respect des droits de l'homme. Le processus d'une collaboration plus active doit être mû par la demande. L'Allemagne s'associera à tout effort déployé en ce sens, "si on l'y invite". S'agissant de l'Initiative spéciale en faveur de l'Afrique, l'Allemagne appelle à une plus grande mobilisation des partenaires de développement de l'Afrique. Ce n'est pas l'argent qui fait défaut, mais souvent la volonté de mener à terme, et de manière coordonnée, les initiatives entamées.

Mme SADAKO OGATA, Haut Commissariat aux réfugiés : Dans les situations de conflit, les institutions humanitaires sont souvent les seuls acteurs présents, essayant de fournir une protection et une assistance aux populations locales et aux réfugiés. Après un règlement de paix, l'opération de secours

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doit immédiatement se substituer à une opération axée sur une solution, comme en Bosnie et au Rwanda. Le programme de planification et les cycles de financement, qui caractérisent les programmes de développement et de reconstruction ne donnent pas lieu aux progrès rapides que nécessitent les réfugiés et les communautés locales. Avec ses partenaires, le Haut Commissariat aux réfugiés a pris une initiative visant à identifier 18 domaines clés où la reconstruction permettrait à 165 000 personnes de regagner cette année leur foyer. Il est essentiel que les dividendes de la paix deviennent plus rapidement visibles pour appuyer les efforts de restauration de la paix. Un programme d'impact rapide a été mis en place avec succès en Amérique centrale, au Cambodge, en Ethiopie et au Mozambique. Ces projets visent à offrir des avantages immédiats aux réfugiés. Le Haut Commissariat aux réfugiés a engagé un dialogue étroit avec les institutions de Bretton Woods, notamment la Banque mondiale, et avec l'Union européenne, en vue de la reconstruction en Bosnie. Au Rwanda, la Banque a acheminé des fonds par le biais du Haut Commissariat pour les réfugiés.

M. BENNY KIMBERG (Danemark) : La coordination en cours entre les organisations internationales varie considérablement d'un pays à l'autre et, dans de nombreux cas, il n'existe pas de coordination du tout. Cette absence de coordination donne souvent lieu à des projets isolés ou fragmentaires. En outre, elle entraîne une perte de temps et d'argent considérable lorsque les organisations se disputent des projets de grande envergure. Ces problèmes sont fréquents dans les pays les moins avancés, où la capacité nationale chargée de la coordination est faible, laissant ainsi les organisations suivre plus ou moins leurs propres priorités. Les organisations devraient axer leurs activités sur un nombre limité de domaines et établir progressivement leur capacité dans des domaines bien définis. Le renforcement qualitatif des organisations des Nations Unies est la condition préalable en vue de fournir une contribution importante au renforcement mutuel de la coopération avec la Banque mondiale. Pour améliorer la coordination de leurs activités, les institutions du système des Nations Unies et celles de Bretton Woods devraient établir un dialogue qui servirait d'instrument dans le processus déterminant les activités de développement adaptées à chaque pays. Le Danemark a mis en place une stratégie intitulée "multilatéralisme actif" visant à renforcer les relations entre les domaines bilatéraux et multilatéraux d'assistance au développement.

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Mme VILMA MCNISH (Jamaïque) : Récemment encore, les stratégies des institutions de Bretton Woods envers les pays en développement pêchaient par l'absence flagrante de toute préoccupation centrée sur un

développement humain. Comme le note le Rapport 1996 du PNUD sur le développement humain, "les politiques d'ajustement réalisent l'équilibre budgétaire en déséquilibrant les vies des populations". Une "bonne" croissance économique est celle qui promeut le développement humain dans toutes ses dimensions. Un consensus s'est formé aujourd'hui, pour lier développement humain et croissance économique. Le Gouvernement de la Jamaïque a dû obéir aux strictes exigences économiques, financières et techniques des institutions de Bretton Woods, dans les étapes de la formulation, de l'exécution et de l'évaluation des projets. L'ONU et les institutions de Bretton Woods doivent compléter leur action, en améliorant les modalités de collaboration, de co-financement et de partage des coûts, tout en préservant les caractéristiques propres à chacune des entités.

Mme KATHERINE HAGEN, Directrice générale adjointe de l'Organisation internationale du Travail (OIT): le dialogue est l'occasion d'encourager un effort accru de collaboration entre des organisations aux mandats certes différents mais complémentaires. Le lien entre l'OIT et les institutions de Bretton Woods peut se résumer en un mot: "emploi". Il est clair que l'effort majeur doit être entrepris au niveau national, mais dans un contexte de mondialisation des économies, cet effort nécessite un cadre de coopération internationale efficace. L'OIT et les institutions de Bretton Woods ont longtemps été des partenaires dans la promotion du progrès social en parallèle avec le développement économique. Certes, ce partenariat n'a pas été des plus faciles. Mais les résultats de cette collaboration ne sauraient être sousestimés. Aujourd'hui, de nouvelles approches sont mises à l'épreuve pour oeuvrer ensemble en Bosnie et dans les situations de post-conflit.

M. GERARDO LOZANO (Mexique): La coopération doit se fonder sur les plans et priorités nationales, qui constituent l'unique cadre de référence viable pour la programmation des activités opérationnelles sur le terrain. Il est nécessaire de souligner ici que toute proposition en matière de coordination ne devra engendrer aucune conditionnalité liée à l'octroi de crédits de la part du FMI et de la Banque mondiale et d'assistance technique de la part des Nations Unies. Concernant d'autres domaines de collaboration qui n'ont pas été abordés par le rapport examiné, l'Assemblée générale pourrait, par exemple, recevoir des rapports sur les conclusions et recommandations des institutions financières. De la même manière, l'on pourrait prévoir la présentation d'un rapport de l'Assemblée générale à ces mêmes institutions.

M. ADEL M. ABDELLATIF (Egypte) : Il faudrait jeter des bases solides de coopération entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. Il conviendrait d'ailleurs d'évaluer leurs activités au niveau du siège et sur le terrain. Ces dernières années, la coopération s'est de plus en plus étendue. Une collaboration accrue entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods ne peut qu'être positive. Le moment est venu de préciser les caractéristiques de cette coopération.

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M. ALYAKSANDR SYCHOU (Bélarus) : Nous ne pouvons que reconnaître le succès des institutions financières multilatérales qui ont appuyé un développement économique durable dans les pays à économies en transition. Il est nécessaire d'accroître le nombre d'arrangements communs et de renforcer l'interaction durant les différents stades d'exécution des programmes et projets. Le FMI et la Banque devraient s'impliquer activement dans les projets réalisés par l'ONU en matière d'assistance aux économies en transition et aux pays en développement. Des initiatives conjointes devraient être élaborées, en vue d'une redistribution plus rationnelle des fonctions entre l'ONU et ces institutions, dans les aspects socio-économiques du développement. Cette

coopération de l'avenir doit se fonder sur une "intercomplémentarité", qui s'appuiera sur l'optimisation des ressources financières fournies par les institutions financières internationales, dans le cadre de l'assistance technique de l'ONU.

M. JIM MOODY, Fonds des Nations Unies pour le développement agricole (FIDA), en sa qualité de Président sortant du Groupe consultatif commun des politiques: le Groupe rassemble depuis 1988 les représentants du PNUD, de l'UNICEF, du FNUAP, du PAM et du FIDA. A l'origine, il avait pour vocation d'être un forum d'échanges d'informations pour renforcer la cohérence et la coordination entre les institutions. Au cours de la réunion de haut niveau tenue en avril dernier, les chefs des institutions se sont accordés sur un examen indépendant de l'action du Groupe. Cet exercice devrait se concentrer sur le rôle du Groupe au sein d'un environnement en mutation. Le processus, qui commencera au cours de cet été et prendra fin au début de l'année prochaine, devrait fournir aux institutions concernés une évaluation objective sur l'importance, l'impact et les contraintes de l'action commune.

M. RAUL DEL MAR, Membre du Parlement des Philippines : Le renforcement de la coopération entre le système des Nations Unies pour le développement et les institutions de Bretton Woods ne devrait pas servir à justifier la tendance inquiétante de la réduction des ressources en faveur de l'aide publique au développement et de celles provenant des fonds et programmes des Nations Unies. Par ailleurs, la nécessité d'une plus grande sensibilité aux réalités sociales dans la mise en oeuvre des programmes d'ajustement des institutions de Bretton Woods est maintenant largement acceptée, notamment par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Il faudrait poursuivre cette tendance afin qu'elle serve de base pour une coopération viable et renforcée entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods.

M. SYED RAFIQUL ALOM (Bangladesh) : Le développement devrait être encouragé par une approche de participation globale appuyée par des ressources et une volonté politique à la fois des donateurs et des récipiendaires. En même temps, le développement devrait être encouragé par le biais d'approches axées sur les pays. Il est impératif d'améliorer la coordination et la

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coopération entre les institutions de Bretton Woods et le système des Nations Unies, afin de les axer sur les questions humaines. Un Conseil économique plus efficace pourrait contribuer à renforcer la collaboration des institutions de Bretton Woods en engageant un véritable dialogue. Il faudrait rechercher de nouveaux modèles de développement mettant l'accent sur les ressources humaines qui renforcent la dignité et la vie humaine, qui traitent le PNB comme un moyen et qui assurent une répartition équitable des revenus. Les autorités locales, la société civile et les entreprises privées devraient jouer conjointement un rôle moteur dans le processus national du développement. La question de la coopération entre les institutions de Bretton Woods et les Nations Unies ne devraient plus faire l'objet de débat dans les discussions futures. Dans le cadre d'un Conseil économique et social renforcé, il faudrait l'encourager.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) : La délégation du Sénégal se réjouit de l'instauration des équipes de travail multidisciplinaires chargées du suivi des engagements internationaux. Le fait que la Banque mondiale ait accepté le leadership de l'équipe traitant des questions de l'environnement constitue un exemple significatif des possibilités de collaboration interinstitutionnelle. Il en est de même de l'engagement

souscrit par la Banque mondial dans l'initiative spéciale pour l'Afrique. En matière de conception et d'exécution des programmes au niveau national, il convient de continuer à renforcer le rôle des représentants résidents en tant que coordonnateurs et points focaux des activités opérationnelles de développement. Dans la quête d'une meilleure efficacité, l'objectif à atteindre ici consiste à éliminer la duplicité des programmes et la dispersion des moyens, en tirant parti de la complémentarité des mandats et de la richesse des expériences acquises sur le terrain.

Si la coordination sur le terrain demeure essentielle à l'exécution efficiente des activités opérationnelles de développement, elle reste toutefois insuffisante sans la définition, en amont, d'objectifs cohérents et de principes directeurs clairs et précis. C'est là que se situe le rôle déterminant du Conseil économique et social en tant qu'en organe d'impulsion et de coordination des activités opérationnelles. Conformément à la résolution 50/227, il pourrait par exemple tenir périodiquement des réunions de haut niveau à une date suffisamment rapprochée de celle des réunions des institutions de Bretton Woods, de manière à tirer profit de la participation des ministres et chefs d'institutions financières et commerciales.

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