LE ROLE DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DANS LE RENFORCEMENT DE LA COLLABORATION ENTRE L'ONU ET LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS EST REAFFIRME
Communiqué de Presse
ECOSOC/294
LE ROLE DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL DANS LE RENFORCEMENT DE LA COLLABORATION ENTRE L'ONU ET LES INSTITUTIONS DE BRETTON WOODS EST REAFFIRME
19960628 MATIN ECOSOC/294A l'initiative de son Président, M. Jean-Marie Kacou Gervais (Côte d'Ivoire), le Conseil économique et social a entamé aujourd'hui un dialogue de haut niveau sur le thème des activités opérationnelles du système des Nations Unies, dans le domaine de la coopération internationale pour le développement. A l'ordre du jour, figure le renforcement de la collaboration entre les organismes des Nations Unies chargés de développement et les institutions de Bretton Woods, dans les domaines du développement économique et social. Le Conseil devra discuter en particulier des aspects de cette collaboration à tous les niveaux, y compris sur le terrain, sur la base d'une étude spéciale du Secrétariat.
En présentant cette note du Secrétariat, le Secrétaire général adjoint à la coordination des politiques et au développement durable, M. Nitin Desaï, a invité le Conseil économique et social à fixer des directives concrètes à l'ensemble des organismes du système des Nations Unies, qui contribueront à renforcer effectivement la collaboration entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods, à tous les niveaux du cycle de vie des programmes et sur le terrain. Selon M. Desaï, l'élimination de la pauvreté, les incitations à la croissance et la création d'emplois sont autant de domaines prioritaires d'action.
En sa qualité de Coordinateur spécial des Nations Unies pour le développement économique et social, l'Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), M. James Gustave Speth, a reconnu qu'il reste beaucoup à faire en matière de collaboration au niveau global et au niveau des pays. "Nous attendons beaucoup du Conseil économique et social. Son rôle est essentiel", a-t-il réaffirmé. Grâce à la première résolution de l'Assemblée générale sur la restructuration et la revitalisation de l'ONU dans les domaines économique, social et autres domaines connexes (résolution 50/227), un cadre solide existe, sur lequel la collaboration du futur devra s'appuyer. Rappelant les initiatives adoptées récemment - Initiative spéciale pour l'Afrique; le Programme conjoint et coparainné des Nations pour la lutte contre le VIH/SIDA; la campagne en faveur de l'atténuation de la pauvreté; le suivi du cycle des grandes conférences de l'ONU; le Fonds pour l'environnement mondial, M. Speth a noté que les chefs de secrétariat de l'ONU ont créé un Groupe de travail sur le renforcement de la collaboration entre l'ONU et les
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institutions de Bretton Woods qui a identifié des domaines d'amélioration de la collaboration. Le Secrétaire général, sur la base de ces conclusions, présentera un rapport aux institutions de Bretton Woods. "Aujourd'hui, vous devez lancer une croisade contre la pauvreté", a affirmé M. Speth.
M. Mark Malloch Brown, Vice-Président chargé des relations extérieures et Vice-Président chargé des affaires des Nations Unies à la Banque mondiale, ainsi que M. Joaquin Ferran, Directeur adjoint du Département de l'élaboration et de l'examen des politiques du Fonds monétaire international (FMI) ont présenté un exposé.
Les représentants des pays ou groupements suivants ont ensuite pris part à un débat : Costa Rica (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Italie (au nom de l'Union européenne), Thaïlande, Fédération de Russie, Pologne, Irlande et Etats-Unis. Le représentant du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) est aussi intervenu.
Le Costa Rica a noté que le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods devraient étendre leur collaboration au cofinancement des programmes et projets sur le terrain. Par ailleurs, il est important que la CNUCED et l'ONUDI jouent un rôle actif au sein de l'Equipe spéciale du Comité administratif de coordination chargé d'établir un climat propice pour le développement économique et social.
L'Italie a préconisé des consultations plus avant entre les divers partenaires au développement en vue d'encourager une coopération plus efficace, fondée sur les complémentarités respectives et les avantages de chaque institution. L'Union européenne a saisi cette occasion pour réaffirmer qu'il revient aux pays en développement et à ceux à économie en transition de coordonner l'aide extérieure afin de maximiser les bénéfices d'une coopération regroupant tous les acteurs du développement. Si l'Union appuie les initiatives engagées en vue du renforcement de la collaboration, elle en attend des résultats concrets et encourage l'identification de nouveaux domaines de coopération.
Prenant la parole, les Etats-Unis ont noté qu'à l'évidence, les sessions consacrées cette semaine par le Conseil économique et social aux activités des institutions de Bretton Woods ont été décevantes. On a estimé que le coût d'une séance ordinaire de 3 heures à l'ONU se chiffre à 15 000 dollars, non compris les salaires ou le per diem des participants. Une somme de 30 000 dollars valait-elle la peine d'être dépensée, pour la seule journée de lundi dernier? Cette session doit nous permettre de repenser les travaux du Conseil, en vue de garantir la participation des Etats au plus haut niveau et celle des institutions.
Le Conseil a achevé sa réunion par un dialogue informel avec les chefs de secrétariat des organismes de l'ONU et des institutions de Bretton Woods.
Le Conseil économique et social reprendra ses discussions, cet aprèsmidi, à partir de 15 heures.
- 2 - ECOSOC/294 28 juin 1996Activités opérationnelles du système des Nations Unies au service de la coopération internationale pour le développement : coordination des activités à l'échelle du système : renforcement de la collaboration entre les organismes des Nations Unies pour le développement et les institutions de Bretton Woods dans les domaines du développement économique et social, à tous les niveaux, y compris sur le terrain
Documentation
Aux fins de ses discussions de haut niveau, le Secrétariat présente au Conseil une note (E/1996/72 et Corr.1), où il est rappelé que les questions se rapportant aux relations entre les institutions de Bretton Woods et le reste du système constituent un élément important des négociations et des discussions engagées dans le cadre du processus de revitalisation de l'ONU, notamment des négociations en cours sur un Agenda pour le développement. Cette note s'attache donc davantage à l'état actuel de la coopération dans un certain nombre de domaines précis qu'aux aspects institutionnels de la réforme. A la suite d'une récente consultation que le Secrétaire général a mené avec les chefs de secrétariat des organismes de l'ONU sur l'évolution des relations avec les institutions de Bretton Woods, il apparaît qu'il est encore possible d'élargir et d'intensifier cette coopération. Par le passé, il est arrivé que les institutions de Bretton Woods mettent en route et exécutent des projets qui relevaient de la compétence des organismes de l'ONU, sans procéder à des consultations adéquates avec les bureaux régionaux et nationaux et sans faire participer l'ONU aux dits projets.
Les chefs de secrétariat ont présenté une série de suggestions concernant notamment : la conclusion d'accords officiels entre les institutions de Bretton Woods et les institutions spécialisées dans le cadre de mémorandums d'accord sur la participation aux réunions appropriées, l'information, la recherche, l'analyse et les activités opérationnelles; la mise en place de mécanismes appropriés pour permettre aux institutions de Bretton Woods d'aider les bureaux régionaux des petites institutions spécialisées; l'instauration de consultations plus systématiques avec les institutions de Bretton Woods en vue de la constitution de fichiers d'experts; la tenue de réunions conjointes du Conseil économique et social et du Comité du développement de la Banque et du FMI, conformément à la recommandation du Sommet mondial sur le développement social; la tenue de réunions conjointes du FMI, de la Banque mondiale, de l'Organisation internationale du Travail (OIT), des fonds et programmes des Nations Unies et d'autres institutions spécialisées avant les sessions du Comité du développement, conformément aussi à la recommandation du Sommet. De nouvelles formes de coopération pourraient s'étendre à d'autres domaines, tels l'autorisation donnée aux institutions spécialisées d'exécuter des projets financés par la Banque mondiale au niveau des pays; la possibilité, pour les institutions spécialisées, de participer à
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l'identification, la préparation et l'évaluation des prêts de la Banque dans leurs domaines de compétence respectifs; ou encore la poursuite d'un dialogue de haut niveau sur les questions fondamentales qui se posent entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods, et le détachement de personnel.
Malgré les améliorations survenues, c'est peut-être au niveau du pays que la coopération peut et doit le plus être renforcée, note le Secrétariat. Pour qu'il n'y ait plus de "projets de la Banque mondiale" ou de "programmes du système de l'ONU", mais seulement des projets par pays et des programmes nationaux, la coopération sur le terrain doit devenir un élément central de la future collaboration sous la direction des gouvernements. Il reste encore de vastes possibilités d'interaction entre les institutions de Bretton Woods et les organismes de développement de l'ONU. Dans cet esprit, une coopération plus étroite au niveau des pays peut être assurée par le biais du système de coordonnateurs résidents - le principal mécanisme du système chargé
d'assurer la cohérence des politiques et la coopération au niveau des pays. Le Secrétariat note toutefois que la participation des représentants de la Banque et du FMI aux activités de ce système a été inégale, selon les pays.
Il importe maintenant de passer des interventions au coup par coup à une action plus structurée permettant de venir en aide aux gouvernements, à leur demande, sur la base de l'avantage comparatif et dans la perspective d'une expansion diversifiée. Dépaupériser, stimuler la croissance économique et la mise en place d'institutions, renforcer l'efficacité commerciale et créer des emplois, tels sont des objectifs que devrait viser la coopération de l'avenir, à toutes les étapes du processus. Le besoin le plus grand et les perspectives les plus prometteuses pour ce qui a trait au resserrement des liens entre les institutions de Bretton Woods et l'ONU se rapportent à l'exécution au niveau des pays. La Note de stratégie de pays, lorsqu'elle existe, les documents-cadres de politique économique, la concertation entre tous les partenaires du développement, l'approche-programme et le système des coordonnateurs résidents constituent autant de moyens de parvenir à une collaboration efficace dans les domaines choisis par les gouvernements.
En annexe, le Secrétariat soumet une série de propositions concrètes en vue du renforcement de la coopération entre les Départements du Secrétariat de l'ONU, les institutions de Bretton Woods, les commissions régionales, les fonds et programmes de l'ONU, et les institutions spécialisées et organisations apparentées.
Déclarations liminaires
M. JAMES GUSTAVE SPETH, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le développement économique et social : La collaboration augmente au niveau mondial et au niveau des pays; mais il reste beaucoup à faire. "Nous attendons beaucoup du Conseil économique et social. Son rôle est essentiel".
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L'Assemblée générale a adopté sa première résolution sur la restructuration et la revitalisation de l'ONU dans les domaines économique, social et autres domaines connexes - la résolution 50/227. Un cadre solide existe, sur lequel la collaboration du futur devra s'appuyer. Des changements cruciaux sont déjà survenus grâce à vos efforts et aux nôtres. D'importantes initiatives ont été adoptées récemment - Initiative spéciale pour l'Afrique; le Programme conjoint et coparainné des Nations Unies pour la lutte contre le VIH/SIDA; la campagne en faveur de l'atténuation de la pauvreté; le suivi du cycle des grandes conférences de l'ONU; le Fonds pour l'environnement mondial (GEF/FEM). D'autres entreprises de collaboration ont été menées à bien. Ainsi, le HCR et la Banque mondiale coopèrent dans le cadre de projets générateurs de revenus en faveur des réfugiés afghans et des communautés locales au Pakistan. La Banque et le PNUD ont conjugué leurs efforts pour sauver la Mer d'Aral. Il existe un programme conjoint Banque/CNUCED de gestion de la dette et de systèmes d'analyse financière. En Roumanie, le FNUAP et la Banque travaillent de concert pour acheter des préservatifs, dans le cadre d'un projet de la Banque comprenant un volet sur la planification familiale. Le PNUD, la Banque et le FMI collaborent sur deux projets, en matière de réforme de l'administration publique au Liban. Au Mozambique, l'OMS, l'UNICEF et la Banque collaborent dans le cadre d'un projet de fourniture, de distribution et de gestion de médicaments, de vaccins et de produits pharmaceutiques essentiels.
En outre, les chefs de secrétariat de l'ONU ont créé un Groupe de travail sur le renforcement de la collaboration entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods qui a identifié des domaines d'amélioration de la collaboration. Le Secrétaire général, sur la base de ces conclusions, présentera un rapport aux institutions de Bretton Woods.
S'agissant de la mise en oeuvre du suivi des Conférences convoquées par l'ONU sur les divers aspects du développement, le Comité administratif de coordination (CAC) a approuvé et lancé un Plan d'action des Conférences du système de l'ONU (UNSCAP). Face à la généralisation de la pauvreté, le Secrétaire général a conclu que l'action de l'ONU devrait être mené sur 5 fronts - la fourniture de services sociaux de base à tous, pour "investir dans les peuples"; l'emploi et des modes de vie durables; la durabilité de la base des ressources naturelles; la promotion et l'autonomisation des femmes; la création d'un environnement général propice. Ces fronts correspondent aux thèmes des conférences organisées depuis Rio, en passant par Istanbul, et qui s'achèveront avec le Sommet mondial sur la sécurité alimentaire, à Rome.
Ces réformes sont majeures. Le Groupe des 77 et la Chine ont offert d'apporter leur appui au suivi des Conférences de l'ONU. Le Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE a appuyé cette initiative.
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Le travail se poursuit, a affirmé M. Speth. "Faites nous confiance", a t-il déclaré. Au niveau du terrain, les efforts se poursuivent pour renforcer le système des coordonnateurs résidents, dont la sélection est examinée avec plus de soin. Face à l'ordre du jour des années 90, le système de l'ONU doit se doter d'un système de coordonnateurs résidents encore plus fort. Il sera essentiel que les institutions de Bretton Woods s'associent entièrement à ces efforts de l'ONU.
En matière d'élimination de la pauvreté - objectif essentiel des grandes conférences, qu'il s'agisse des recommandations du Programme Action 21 pour le XXIème siècle ou du Sommet mondial pour le développement social -le système a poursuivi des initiatives importantes. La Réunion d'Oslo a adopté, en avril 1996, le Consensus d'Oslo sur la formule "20/20", avec l'appui de 22 pays en développement et de 16 pays donateurs. Le PNUD a lancé un programme spécial d'initiatives pour aider les pays à lutter efficacement contre la pauvreté. Le Sommet de Copenhague sur le développement social a réaffirmé le rôle central des coordonnateurs résidents dans la lutte contre la pauvreté. Le Sommet de Copenhague a en outre désigné le Conseil économique et social comme l'instance chargée de définir des directives en matière de renforcement de la collaboration, à l'endroit du système. Le Conseil, restructuré, doté d'une base sûre de ressources, doit remplir son rôle. Il y plusieurs siècles, la communauté internationale lançait une croisade, pour éliminer l'esclavage. Nous ne pouvons accepter que les pauvres demeurent parmi nous. "Aujourd'hui, vous devez lancer une croisade contre la pauvreté", a affirmé M. Speth.
S'agissant de la réponse aux pays traversant des situations particulières, cet objectif ne saurait être mieux servi par des initiatives similaires à l'Initiative spéciale pour l'Afrique. Au Libéria et en Sierra Leone, par exemple, l'ONU et la Banque ont initié une collaboration majeure. La Banque mondiale a joué un rôle essentiel, pour donner vie à l'Initiative spéciale. Mais, il ne s'agit que d'un premier pas. L'Initiative spéciale doit dépendre d'un plus large appui, tant de la communauté internationale tout entière que des pays africains eux-mêmes. Elle doit devenir une Initiative "de l'Afrique, par
l'Afrique". S'agissant de l'examen à mi-parcours du Nouvel ordre du jour pour le développement de l'Afrique dans les années 90 (UNNADAF), le Japon présidera cet examen, en étroite collaboration avec le système de l'ONU et les institutions de Bretton Woods. Sur ces dossiers, la mobilisation sans réserve du Conseil est essentielle.
M. MARK MALLOCH BROWN, Vice-Président de la Banque mondiale, chargé des relations avec les Nations Unies: le processus de développement est caractérisé par deux tendances révolutionnaires, en l'occurrence le déclin de l'aide publique au développement (APD) et l'accroissement considérable des flux de capitaux privés. La Banque mondiale a constaté que les pays privilégiés récipiendaires de capitaux privés recourent tout de même à son assistance, notamment pour le développement des secteurs de la santé et de l'éducation ainsi que des filets de protection sociale. Une deuxième tendance
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observée est que plus de la moitié des pays étudiés par la Banque mondiale sont moins intégrés à l'économie mondiale que dix ans auparavant en termes de commerce. Dans ce contexte, les institutions multilatérales ne peuvent jouer qu'un rôle de catalyseurs dans le processus de développement. A l'avenir, la coopération avec les Nations Unies dans ce domaine devra s'axer autour de cinq niveaux: la convergence intellectuelle; la coopération au niveau des pays; la coopération au niveau sectoriel; la défense de l'APD; et les relations institutionnelles.
M. JOAQUIN FERRAN, Directeur adjoint du Département de politique de développement du Fonds monétaire international (FMI) : Dans le cadre de son mandat, le FMI contribue principalement à établir un cadre macro-économique nécessaire à la mise en oeuvre des programmes sociaux et sectoriels lancés par d'autres institutions multilatérales. Néanmoins, le FMI cherche à intégrer, là où c'est possible, les recommandations importantes des conférences mondiales organisées par les Nations Unies dans sa stratégie avec chaque Etat Membre. Dans le domaine social, le Fonds met l'accent sur l'action visant à protéger les groupes les plus vulnérables de la société. Dans le cadre de sa coopération avec le système des Nations Unies, le FMI coopère et coordonne ses activités à la fois au niveau du siège et sur le terrain. Cette coopération s'est renforcée récemment par le biais de la participation du FMI aux commissions de l'ECOSOC et les équipes spéciales interinstitutions du Comité administratif de coordination (CAC), en raison de l'urgence à mettre en oeuvre les recommandations des conférences mondiales des Nations Unies. L'objectif du FMI est d'aider les pays les plus dynamiques en Afrique à construire sur la base des progrès réalisés et à assister d'autres pays à obtenir les résultats positifs qui ont été réalisés par d'autres dans la région. La coopération entre le FMI et le PNUD porte sur 70 projets d'assistance technique d'un montant total d'environ 38 millions de dollars, couvrant toutes les régions. Le FMI est sur le point de conclure un accord de coopération avec l'Organisation mondiale du commerce.
Déclarations
M. OSCAR ACUNA (Costa Rica), au nom du Groupe des 77 et de la Chine : En stimulant et en assurant la durabilité de la croissance économique, les pays en développement profiteraient largement de la coopération des institutions de Bretton Woods et des institutions de développement comme la CNUCED et l'ONUDI. La combinaison de l'expertise en matière de politiques macro-économiques et de stratégies sectorielles au sein de ces
organisations permettrait aux pays en développement d'envisager les questions de développement dans une perspective plus large. A cet égard, il est important que la CNUCED et l'ONUDI jouent un rôle actif au sein de l'Equipe spéciale du Comité administratif de coordination chargé d'établir un climat propice pour le développement économique et social. Les dialogues de politique entre tous les partenaires
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du processus de développement permettent de déterminer les questions de développement clé, de définir des solutions en matière de politique de développement et de faciliter une approche commune aux défis de développement, au niveau national. Il est crucial d'appliquer pleinement la résolution 50/120 de l'Assemblée générale visant à assurer à la fois la cohérence des politiques et la coopération en matière de programme au niveau national. Le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods devraient étendre leur collaboration au cofinancement des programmes et projets sur le terrain.
M. ANGELO GIORGIANNI, Vice-Ministre de l'intérieur de l'Italie, au nom des Etats membres de l'Union européenne: davantage de consultations sont nécessaires entre les divers partenaires au développement en vue d'encourager une coopération plus efficace, fondée sur les complémentarités respectives et les avantages de chaque institution. Cette démarche est à même de permettre l'utilisation optimale des services et éviter ainsi les doubles emplois. L'Union européenne saisit cette occasion pour réaffirmer qu'il revient aux pays en développement et à ceux à économie en transition de coordonner l'aide extérieure afin de maximiser les bénéfices d'une coopération regroupant tous les acteurs du développement. L'Union est en outre encouragée par la tendance à une plus grande collaboration entre le système de développement des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. Elle se félicite de la création des trois groupes de travail respectivement chargés de l'environnement favorable; de l'emploi et des conditions de vie durables; et des services sociaux de base. Dans le cadre du renforcement de leur coopération, l'Union constate que le PNUD et la Banque mondiale ont identifié quatre domaines prioritaires d'action, notamment la mise en valeur des ressources humaines; la gestion décentralisée; la gestion de l'aide au développement; et la reconstruction post-conflit. Si elle appuie ces initiatives, l'Union attend des résultats concrets et encourage l'identification de nouveaux domaines de coopération. L'Union européenne se félicite du lancement de l'initiative spéciale sur l'Afrique et souhaite à ce titre un engagement accru de la Banque mondiale.
M. SURAPONG POSAYANOND, Directeur général du Département des organisations internationales du Ministère des affaires étrangères de la Thaïlande : Nonobstant le mandat et les priorités de chaque organisation, les responsabilités premières communes des organisations internationales consistent à consacrer des ressources au développement des pays dans le besoin, à contribuer à maintenir la stabilités financière internationale et à établir des cadres pour la coopération internationale en faveur du développement durable. La coopération entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods devrait insister sur l'étude de l'impact des accords du cycle de l'Uruguay sur les pays en développement et sur les nouvelles questions qui pourraient se dégager de la Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce, qui se tiendra à Singapour en décembre 1996. Les avantages comparés et les ressources de chaque institution pourraient être pleinement utilisées, si le PNUD, la Banque mondiale et le FMI
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oeuvraient conjointement avec les gouvernements récipiendaires pour produire notamment la Stratégie de Note par pays et la Stratégie d'assistance par pays. Cette approche permettrait de créer plus de cohérence dans le renforcement de la coopération au profit des partenariats entre eux et pour répondre aux besoins des populations des pays récipiendaires.
M. ALEXANDER S. GORELIK (Fédération de Russie) : une collaboration pragmatique et équitable entre les institutions de Bretton Woods et le système de développement des Nations Unies ne peut qu'apporter une contribution significative au renforcement de la coordination systémique et intersectorielle. La Russie souhaite être mieux informée sur la mise en oeuvre des accords entre les Présidents de la Banque mondiale et des organisations du système des Nations Unies, notamment le PNUD, le FNUAP et l'UNICEF. Des répétitions, voire des approches et des statistiques contradictoires sont constatées dans l'analyse de plusieurs socio-économiques. Pour éviter d'autres lacunes, des liens plus étroits sont nécessaires dans les domaines de la recherche et de l'analyse. La Fédération de Russie plaide en faveur de la tenue d'un système régulier de consultations entre les bureaux sur le terrain de l'ensemble des partenaires. L'atelier national tenu à Moscou en mars dernier, a démontré que de nouvelles opportunités d'action existent bien dans ce domaine.
M. STEPHEN LEWIS, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), a déclaré que l'interaction de l'UNICEF avec la Banque couvre une large gamme d'activités, telle la définition de politiques globales de développement et de dialogues de politique sur "l'ajustement à visage humain". Au cours des 5 dernières années, les gouvernements de plus de 10 pays ont affecté plus de 60 millions de dollars de fonds de la Banque mondiale à l'exécution de programmes de l'UNICEF dans leurs pays. Dans les cas de situations d'urgence, la Banque mondiale a fourni des dons à l'UNICEF: 7 millions de dollars en faveur de la Somalie, 10,5 millions de dollars à l'appui de l'action au Rwanda. D'autres initiatives en cours méritent une mention spéciale, dont l'Initiative spéciale pour l'Afrique lancée par les institutions de Bretton Woods et le système de l'ONU. Le potentiel de complémentarité existe et doit être concrétisé. L'UNICEF, avec sa solide expérience du terrain, sa capacité de plaidoyer et ses partenariats, a remporté des succès dans l'exécution de programmes très rentables. En avril dernier, à Abidjan, 20 représentants de l'UNICEF et 20 de la Banque ont effectué une évaluation des programmes et de la programmation dans les domaines de la santé et de l'éducation. Une conclusion importante de cet exercice consistera en une collaboration entre la Banque et l'UNICEF au niveau du pays, qui devra s'appuyer sur une approche sélective et spécifique. L'UNICEF se félicite du nouvel ordre du jour de la Banque en faveur du développement et de la survie de la jeune enfance, qui a bénéficié d'une enveloppe de projets de 745 millions de dollars à la fin 1994. L'UNICEF attend avec intérêt le résultats des consultations sur l'allégement de la dette qui se tiendront à Lyon, dans le cadre du G-7, avec la participation de la Banque et du FMI.
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M. ZBIGNIEW M. WLOSOWICZ (Pologne) : Le débat sur les moyens visant à renforcer la coopération entre les système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods devrait être fondé sur l'expérience acquise. Il faudrait utiliser de façon optimale les mécanismes et les possibilités existantes. Le fait que les priorités fixées par les principales conférences des Nations Unies figurent à l'ordre du jour des institutions de Bretton Woods permet d'oeuvrer étroitement dans le cadre
des activités de suivi de ces conférences. En vue d'assurer l'efficacité des travaux à la fois du système des Nations Unies et des institutions de Bretton Woods, il faudrait repenser le rôle et les responsabilités des pays hôtes dans le cadre d'une telle coopération. L'assistance externe ne peut ni se substituer, ni remplacer les efforts nationaux de chaque pays. Ceci est crucial, notamment en raison des maigres ressources disponibles et des besoins croissants des pays. En outre, le succès des activités en matière de développement dépendra des programmes de réforme économique, du renforcement du secteur bancaire, de la réforme du régime d'assurance sociale et des nouveaux cadres juridiques qui régissent l'exécution des contrats et autres aspects des économies de marché. La coopération entre la Pologne, le système des Nations Unies en matière de développement et les institutions de Bretton Woods pourrait être davantage renforcée dans le cadre de la mise en oeuvre des résultats des conférences des Nations Unies, ainsi que dans le processus préparatoire d'intégration á l'Union européenne.
Mme JOAN BURTON, Ministre d'Etat à la coopération au développement de l'Irlande: les politiques d'ajustement structurel ont profondément influencé l'ensemble de l'effort international en matière de développement, pour le meilleur comme pour le pire. L'Irlande se félicite de l'attention accrue accordée par la Banque mondiale et le FMI aux réalités socio-économiques dans la mise en oeuvre de leurs programmes. La confiance internationale envers le multilatéralisme dans le domaine du développement requiert plusieurs mesures de caractère urgent. Il s'agit notamment d'un partenariat renforcé entre les institutions multilatérales; d'un accroissement de la coordination et de l'évaluation des activités au niveau des pays; et du renforcement de la collaboration entre les institutions financières internationales et celles des Nations Unies.
Mme MELINDA KIMBLE (Etats-Unis) a affirmé que son pays a toujours appuyé un raffermissement de la collaboration entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods. Cette entreprise doit être menée au cas par cas, en tenant compte des besoins et spécificités des pays récipiendaires et des avantages comparatifs de chaque partenaire de développement. Au niveau des pays, nous avons vu une coopération accrue entre le PNUD et la Banque, en 1995; entre le PNUD, le FNUAP et l'UNICEF avec une intervention de la Banque. La Banque a initié un exercice d'examen de la dette multilatérale; elle a créé une
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facilité pour financer des prêts en matière de création de micro-entreprises, notamment des entreprises de femmes pauvres; et elle encourage des mécanismes de micro-crédit en faveur du logement. Les Etats-Unis qui sont parties à l'Initiative spéciale pour l'Afrique attendent avec intérêts les propositions qui doivent émaner de l'Initiative de la Banque en matière d'allégement de la dette. Ils appuient de même le rôle vital du FMI en matière de surveillance, d'analyse des politique et de développement, dans un monde de plus en plus interdépendant, et se félicitent de la reconnaissance par le Fond des travaux menés par le PNUD en matière de développement humain durable.
A l'évidence, les sessions consacrées cette semaine par le Conseil aux activités des institutions de Bretton Woods ont été décevantes. Elle n'ont pas permis d'engager un dialogue. De même, dans le cadre du débat sur les stupéfiants, la participation des institutions a été nulle. Le coût d'une séance ordinaire de 3 heures à l'ONU est estimé à 15 000 dollars. Ce montant ne couvre que les services d'interprétation et les
frais généraux d'électricité; ne sont inclus ni les salaires ni le per diem des participants. Une somme de 30 000 dollars valait-elle la peine d'être dépensée, pour la seule journée de lundi dernier ? La Banque mondiale a calculé que 30 000 dollars permettaient de loger 200 personnes dans les pays en développement sur la base d'un coût de 23-150 dollars par personne. Il nous faut penser en des termes nouveaux, en termes de résultats. Cette session doit nous permettre de repenser les travaux du Conseil, en vue de garantir la participation des Etats et celle des institutions au plus haut niveau.
Dialogue informel
Répondant aux commentaires formulés par certaines délégations, M. GUSTAVE SPETH, a estimé qu'il faudrait éviter de l'appliquer au PNUD. L'Union européenne a développé des activités très importantes en matière de développement. Il faudrait tenir compte des spécificités de chaque pays. Le recoupement entre les mandats et les missions des organisations internationales ne doit pas affecter la bonne coopération de ces organisations. Tout en notant que la coopération entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods au niveau des pays est remarquable, il a estimé qu'il incombe aux gouvernements de veiller à ce que le financement de programmes de développement ne se recoupe pas.
D'après M. NITIN DESAI,, la restructuration du Conseil a été décidée par les Etats Membres. Il est bien sûr possible de modifier le mandat du Conseil. Mais, c'est aux Etats Membres de trancher. S'agissant des réunions conjointes du Comité de développement de la Banque et du Conseil économique et social, plusieurs formules pourraient être mises en oeuvre. Il faut réaffirmer le rôle du Conseil, a affirmé M. Desaï. Pour sa part, le représentant de la Banque mondiale a expliqué qu'en ce qui concerne la coordination entre le système des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods, les institutions financières souhaitent être partenaires d'un dialogue et non pas empiéter sur le domaine de compétence des Nations Unies. Dans le cas de l'allégement de la dette, la Banque mondiale insiste pour que les conditions sociales soient réunies.
- 11 - ECOSOC/294 28 juin 1996Pour le représentant du FMI, il semble se dégager un accord sur les mesures déjà prises pour renforcer les relations entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods. Des améliorations demeurent possible et nous attendons avec intérêt toute recommandation à cet effet. Les institutions de Bretton Woods adaptent sans cesse leur action et tiennent compte des analyses critiques des partenaires de développement ou des ONG. En réponse aux préoccupations de l'Irlande sur la participation des institutions de Bretton Woods aux réunions de l'ONU, des exemples existent, et il est possible d'en créer d'autres.
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