ECOSOC/287

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL CONCLUT SON DIALOGUE DE HAUT NIVEAU AVEC LES REPRESENTANTS DE LA BANQUE MONDIALE, DU FMI ET DE LA CNUCED

24 juin 1996


Communiqué de Presse
ECOSOC/287


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL CONCLUT SON DIALOGUE DE HAUT NIVEAU AVEC LES REPRESENTANTS DE LA BANQUE MONDIALE, DU FMI ET DE LA CNUCED

19960624 APRES-MIDI ECOSOC/287

La réflexion porte sur les réformes structurelles imposées par les institutions multilatérales, la pauvreté et la lutte contre la drogue

Le Conseil économique et social a achevé cet après-midi la première partie de son débat de haut niveau, consacrée à un dialogue de politique générale avec les chefs de secrétariat des institutions financières et commerciales multilatérales du système des Nations Unies, ainsi que sur les faits nouveaux importants touchant l'économie mondiale et la coopération économique internationale.

Ont participé à ce dialogue de haut niveau, MM Rubens Ricupero, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED); Sven Sandström, Directeur général de la planification et de la gestion des ressources de la Banque mondiale/Société financière internationale; Prabhakar R. Narvekar, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI). Le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), M. Nakajima, a pris la parole. Sont intervenus également, les représentants et hauts fonctionnaires des Etats suivants : l'Allemagne, l'Irlande (représentée par son Ministre du développement), l'ex-République yougoslave de Macédoine, le Venezuela, la Fédération de Russie, le Nigéria, le Ghana, la Malaisie, le Costa Rica, le Japon, la Chine, l'Indonésie, les Philippines.

En fin de séance, le représentant de l'Italie, en son nom propre, a exercé son droit de réponse à la suite de la déclaration faite, ce matin, par l'Allemagne, au sujet de l'élargissement de la composition du Conseil de sécurité.

Cette journée de dialogue de politique générale a permis au Conseil d'entamer une réflexion à partir de l'Etude sur la situation économique et sociale dans le monde (1996). La principale conclusion de l'Etude est que l'année 1996 se caractérisera par la poursuite d'un schéma de croissance plus générale, concentrée dans les pays en développement. D'après l'Etude, cette

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tendance reflète une réalité "très encourageante et dynamique dans certains pays; pour d'autres pays, toutefois, ces bonnes prévisions économiques constituent une amélioration mineure ou à peine mesurable des circonstances nationales les plus difficiles". Pour bénéficier de cette embellie économique, les Gouvernements devront relever le double défi de la réduction du chômage et de l'élimination de la pauvreté.

Les autres sujets abordés ont eu trait aux conséquences des réformes structurelles imposées par les institutions multilatérales, à l'action internationale dans la lutte contre la pauvreté et à la lutte contre la drogue.

La session de fond du Conseil a été ouverte ce matin par le Président du Conseil économique et social, M. Jean-Marie Kacou Gervais (Côte d'Ivoire).

La session annuelle du Conseil - du 24 juin au 26 juillet 1996, consacrera les journées des 25, 26 et 27 juin au thème de haut niveau de la "coopération internationale contre la production, l'offre, la demande, le trafic et la distribution illicites de stupéfiants et de substances psychotropes et les activités connexes".

Sur proposition de son Président, le Conseil a décidé que le débat de haut niveau se composera de six séances officielles. Du mardi 25 juin au mercredi 26 juin dans la matinée, trois séances seront consacrées à un débat formel; puis, du 26 juin dans l'après-midi au jeudi 27 juin, à un dialogue interactif entre les gouvernements, les hauts fonctionnaires des organismes de l'ONU et d'autres organisations intéressées. Ce dialogue interactif informel devrait s'ouvrir par des interventions des ministres représentés. Trois sousthèmes ont été retenus. Le premier, "les effets du trafic, de la vente et de la consommation de drogues sur l'économie mondiale, et le renforcement du rôle de l'ONU dans la lutte contre la drogue", sera discuté dans l'après-midi du 26 juin. Les "répercussions de l'abus des drogues sur les sociétés et les moyens de renforcer l'action des Nations Unies", objet du deuxième thème de discussion, seront examinées dans la matinée du jeudi 27 juin. Enfin, la dernière séance de l'après-midi du 27 juin, permettra au Conseil de récapituler ses travaux sur les thèmes de haut niveau.

Le Conseil reprendra ses travaux demain matin, mardi 25 juin, à partir de 10 heures.

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Echange de vues

M. SVEN SANDSTROM, Directeur général de la planification et de la gestion des ressources de la Banque mondiale/Société financière internationale, en réponse aux préoccupations exprimées ce matin par les délégations au sujet de l'affaiblissement du multilatéralisme, de la "fatigue" des donateurs, a noté qu'un renforcement de la coopération entre institutions internationales était important. "Il nous faut pourtant aller au-delà des grandes conférences". "Le point focal de nos efforts ne saurait être

New York ou Genève, mais le pays", a affirmé M. Sandström. Le test de notre succès sera les progrès réalisés par les pays en matière de développement. A cet égard, le rôle de l'investissement privé ne saurait être occulté et les pays doivent continuer à l'encourager. La répartition des flux d'investissement privé doit devenir plus équitable; car, actuellement, 12% seulement des pays reçoivent près de 70% des investissements. Comment relancer le développement de l'Afrique ? Comment assurer le suivi de l'Initiative spéciale pour l'Afrique. Bien sûr, en renforçant la collaboration entre la Banque et l'ONU. Mais, d'autres idées nouvelles devront voir le jour, et avant tout une "Initiative de l'Afrique, pour l'Afrique", avec la participation de tous les acteurs - les banques de développement, la Commission économique pour l'Afrique (CEA), le secteur privé.

Au sujet des questions liées aux programmes d'ajustements structurels, M. Sandström a répondu qu'il importe, bien sûr, de limiter les effets sociaux négatifs. Mais, il faut élargir la réflexion, donner une nouvelle portée à l'application de ces programmes. En matière de lutte contre la drogue, M. Sandström a indiqué que la Banque mondiale est moins impliquée que d'autres institutions. Mais, la Banque est consciente de la menace que posent les "narco-dollars". Elle est consciente de la nécessité de renforcer le cadre juridique existant. En matière de prêts, la Banque a récemment fixé un objectif, appelé "niveau durable de prêts". Par ce mécanisme, la Banque peut, sans nouvelle augmentation de ses ressources, accroître le volume de son portefeuille de prêts. La Banque peut mettre à la disposition des pays un volume plus grand d'emprunts; jusqu'à hauteur de 10 milliards de dollars.

M. P. R. NARVEKAR, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), répondant aux questions des délégations, a évoqué deux questions précises, en l'occurrence l'action du Fonds face au blanchiment de l'argent du trafic illicite de stupéfiants et la réduction des dépenses budgétaires. Concernant ce dernier point, le Fonds est davantage préoccupé par la qualité de l'ajustement. Pour ce qui est de la lutte contre le trafic de stupéfiants, le FMI envisage que davantage de banques se mette sous sa supervision.

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S'agissant la question du rôle du gouvernement, le Fonds est d'avis que ce dernier devrait se tenir à la périphérie de l'économie. Son rôle devrait être d'assurer une stabilité économique et financière et veiller à un bas niveau d'inflation. Il revient au Fonds d'encourager l'accroissement de l'aide publique au développement. Concernant la coopération avec le système des Nations Unies, elle existe déjà avec le PNUD, l'OIT et d'autres institutions. D'ailleurs, elle va croissant. Toutefois, le FMI veille à empêcher la bureaucratisation de cette relation.

M. RUBENS RICUPERO, Secrétaire général de la CNUCED, répondant aux questions posées par certaines délégations, a précisé que la CNUCED ne prévoit aucun programme sur les stupéfiants. En ce qui concerne la mondialisation et la marginalisation qui accompagnent le trafic des stupéfiants, M. Ricupero a fait remarquer qu'il s'agit d'une question complexe. Des mesures concrètes doivent être prises pour combattre ce fléau. Pour ce qui est de la création d'emplois, les solutions sont, à peu près, les mêmes partout dans le monde. Il s'agit notamment de

relancer la croissance. La Banque mondiale a déjà lancé des micro-prêts pour de micro-entreprises. Il faudrait encourager le secteur bancaire dans ce domaine. La CNUCED coopère avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC). S'agissant du secteur privé, elle a pris une initiative intéressante en Afrique du Sud, en essayant d'intégrer davantage le secteur privé pour le faire participer au processus de développement. Se référant aux questions systémiques, la CNUCED dispose d'une expérience toute particulière. Elle publie chaque année une étude sur les investissements. Dans quelques jours, elle achèvera des négociations en matière d'investissements. Deux séminaires ont été organisés dans ce domaine. La CNUCED essaie de passer en revue les avantages et les inconvénients d'un cadre multilatéral pour les investissements, et compte tenu des différents aspects complémentaires des investissements, il est tout à fait possible que le problème des sociétés transnationales soit de nouveau posé dans le cadre du débat de haut niveau qui se déroule actuellement à Genève. La CNUCED aide les pays en développement à négocier avec les sociétés transnationales. Cette fonction entre dans le cadre de son mandat. La mondialisation et la libéralisation concernent en particulier les finances et les investissements. Elles ne touchent pas encore la technologie. Le climat n'a pas été très propice à ce genre de libéralisation. De l'avis de M. Ricupero, il faudrait un jour ou l'autre se pencher sur la question d'un nouveau système de Bretton Woods. Il existe aujourd'hui une asymétrie économique très évidente. Les pays ont vu leur souveraineté quelque peu limitée par un système multilatéral pour les empêcher de porter atteinte à d'autres.

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Dialogue politique générale et discussions des événements et examen des faits nouveaux importants touchant l'économie mondiale et la coopération économique internationale avec les chefs de secrétariat des institutions financières et commerciales multilatérales du système des Nations Unies

M. WERNER HOYER, Membre du Parlement de l'Allemagne, a déclaré que la libéralisation du commerce international et la mondialisation de l'économie crée des possibilités et des défis pour tous. Maintenant, avec l'ouverture des marchés et des frontières, la mondialisation atteint tout le monde. Les pays en développement ne sont pas les seuls à s'inquiéter des incidences de la mondialisation. En Allemagne également, les ajustements structurels évoquent des inquiétudes là où il faudrait abandonner les avantages sociaux et procéder à un changement d'attitudes. La protection et le développement du système de commerce mondial multilatéral libéralisé continue d'être une tâche essentielle pour la communauté internationale. Par la conclusion du cycle de l'Uruguay, l'entrée en vigueur, le 1er janvier 1995, de ses accords et la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il a été possible de développer considérablement le régime du commerce mondial. A la CNUCED IX, les pays industriels et leurs partenaires du monde en développement ont déclaré que les "Accords du cycle de l'Uruguay fournissent un cadre pour un système de commerce mondial ouvert, équitable, non discriminatoire et transparent". Il faudrait maintenant injecter du sang nouveau pour maintenir l'élan de la libéralisation dans le monde et pour défendre le système du commerce multilatéral contre des tendances bilatérales, ou pire encore, de nouvelles tendances protectionnistes.

Des progrès importants sont nécessaires dans le processus de libéralisation du secteur des services et des services financiers. Il est nécessaire de mettre au point un programme visant à assurer que les résultats d'une plus grande libéralisation soient équilibrés. Plus les pays en développement peuvent être des partenaires dans le commerce mondiale, plus ils pourront améliorer leurs objectifs de développement. Cela exige également des efforts plus importants de leur part, notamment des politiques visant à promouvoir le développement économique et à améliorer leurs possibilités. Pour être efficaces, les mesures en faveur des pays les moins avancés doivent être pleinement mises en oeuvre. Les petites et moyennes entreprises créent la plupart des emplois et contribuent aux meilleurs progrès dans les pays en développement, a estimé M. Hoyer qui recommande de fournir un appui plus solide aux structures du secteur privé et, en même temps, d'aider les gouvernements à développer des systèmes juridiques et des instruments appropriés pour la promotion du milieu des affaires.

Dans le cadre du partenariat pour le développement, les Nations Unies peuvent jouer leur propre rôle pour promouvoir la croissance et le développement durable dans le processus de libéralisation et de mondialisation. Indépendamment de la protection d'un système de commerce multilatéral, il est également important de renforcer la coopération

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régionale, à condition qu'elle soit compatible avec les normes du système multilatéral et ne renforce pas la protection contre les nouveaux venus. Il devrait y avoir des liens plus étroits entre l'orientation du marché interne et l'intégration du marché international. C'est aussi l'objectif de la coopération interrégionale en faveur de laquelle l'Allemagne a plaidé. A la suite de son initiative, l'Union européenne a institutionnalisé la coopération avec notamment les pays d'Asie, d'Amérique latine, le Conseil pour la coopération dans le Golfe, et récemment avec les pays d'Afrique australe. Pour l'Allemagne, cette forme de coopération commerciale interrégionale ne constitue pas une alternative au processus multilatéral, mais une contribution importante au renforcement de l'OMC. La coopération interrégionale constitue une étape en vue de l'intégration mondiale, mais non pas un objectif en soi. Dans le cadre de la coopération pour le développement, l'Allemagne a annulé depuis 1978 la dette des pays les moins avancés (PMA) et de plusieurs pays africains pauvres pour un montant de 9 milliards de deutsche marks. En outre, l'aide allemande au développement en faveur des PMA est consentie sous forme de dons. Entre 1990 et 1995, le gouvernement allemand a signé des accords de rééchelonnement de la dette avec 38 pays couvrant un montant d'environ 21,3 milliards de DM. Ceci montre que des solutions taillées sur mesure peuvent réellement aider ces pays. Il incombe également aux pays concernés de poursuivre une politique consistante de réforme et de créer les conditions nationales pour l'amélioration économique et financière.

Mme JOAN BURTON, Ministre du développement de l'Irlande, s'est demandé, à la lumière de l'action du groupe de travail du PNUD et de la Banque mondiale sur l'élimination de la pauvreté, quel rôle les institutions de Bretton Woods peuvent jouer, notamment eu égard au suivi de Copenhague. Quel est l'avenir de l'ajustement structurel relativement au problème de la dette ? Quel sera le rôle des institutions financières dans la promotion de la participation des femmes ? Et dans la prévention des catastrophes ?

M. NASTE CALOUSKI (ex-République yougoslave de Macédoine) a estimé qu'il faudrait mettre l'accent sur les instances existantes en matière de coopération économique et commerciale. La pertinence des processus de

mondialisation et de libéralisation serait exposée à des risques, si l'on ne renforçait pas cette coopération. Il faudrait encourager l'intégration des Balkans dans l'Union européenne. Son pays préconise une plus grande coopération des organisations régionales avec les Nations Unies. L'intégration européenne serait plus prospective si elle était encouragée. Le développement régional fait pleinement partie du développement mondial, a rappelé le représentant.

M. OSCAR R. DE ROJAS (Venezuela) a trouvé surprenant et décevant que l'OMC ne soit pas représenté à ce débat. Il s'est demandé si la Banque mondiale dispose de ressources concessionnelles en faveur du développement des capacités nationales. Le processus de réforme des institutions internationales pourrait donner lieu à la mise en place d'un système d'alerte précoce.

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M. ISAKOV YURI (Fédération de Russie) a émis des réserves à la réforme des activités économiques et commerciales des Nations Unies. Etant donné que les institutions de Bretton Woods ont joué un rôle important dans le développement, il a demandé à leurs représentants d'expliquer les conditions requises en matière d'aide au développement. Lorsque des pays à économie en transition comme la Fédération de Russie, sollicitent une aide au développement, quelles sont les conditions requises pour son attribution ? Est-ce que les institutions financières multilatérales envisagent d'utiliser le potentiel existant aux Nations Unies ? Faisant remarquer que l'on met de plus en plus l'accent sur l'aspect écologique et humain dans le processus de développement, le représentant a demandé si les institutions de Bretton Woods envisagent l'inclusion de ces éléments dans les programmes d'aide au développement.

M. SAM OTUYELU (Nigéria) a noté que l'intervention du représentant du FMI, ce matin, a donné une image assez exacte et réaliste de la situation économique de l'Afrique. Comment concilier alors les "succès" déclarés sur le continent avec les obstacles auxquels se heurtent les pays africains dans leurs efforts de relance du développement? D'où vient l'image optimiste, voire "rose" que certains se plaisent à donner de l'Afrique? Est-ce parce que les institutions multilatérales ne "présentent pas toute la vérité", par exemple eu égard à la situation des marchés de matières premières? Pour de nombreux pays africains, les prix des matières premières ont chuté. Selon le Nigéria, il est par ailleurs trop aisé d'imputer tous les maux au poids de la bureaucratie, en Afrique. S'agissant de la dette, comment peut-on concilier l'accroissement des capitaux privés et le fardeau persistant de l'endettement?

M. SVEN SANDSTROM (Banque mondiale) a déclaré que la Banque a déclaré la situation de 8 pays les plus fortement endettés comme n'étant pas viable à une échéance de 12 ans; la situation de 12 pays a été déclarée non viable à un horizon de 5 à 12 ans. L'objectif de la Banque est bien évidemment de ramener le niveau d'endettement de ces pays à un niveau raisonnable. Pour cela, il faudra accorder à ces pays une enveloppe globale de 6 milliards de dollars, dont une partie proviendra des institutions multilatérales.

Selon la Banque mondiale, la poursuite des ajustements structurels se justifie, pour garantir le succès des efforts de développement. Dans certains pays qui se montraient réticents à réduire les budgets militaires, une conditionnalité a été introduite, eu égard aux investissements dans l'éducation et la santé. Par contraste, ce sont les gouvernements eux-mêmes qui ont demandé à la Banque d'établir ces

conditionnalités. Ainsi, 20% des investissements de la Banque sont consacrés aux secteurs prioritaires définis par le Programme d'action du Sommet mondial de Copenhague. En ce sens, a affirmé M. Sandström, le meilleur investissement possible est celui de l'éducation de la petite fille. La Banque, dans ses projets, s'efforce

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d'aider les pays à passer du stade de l'assistance humanitaire au stade du développement. La banque a aidé les pays d'Europe centrale et orientale à préparer leur intégration au marché européen; mais la Banque n'est pas impliquée dans les négociations politiques. Au sein de la Banque, le domaine de l'environnement est probablement celui pour lequel les prêts augmentent le plus rapidement. A partir de l'année prochaine, la Banque envisage une reconstitution des ressources du Fonds pour l'environnement mondial. La Banque reconnaît entièrement l'urgence et l'importance de l'Initiative spéciale sur l'Afrique.

M. NARVEKAR, Directeur général adjoint du FMI, a estimé que fixer des niveaux n'est pas très opportun quand il s'agit d'objectifs de santé et d'éducation. Les ONG et les autorités religieuses ont exprimé des préoccupation en la matière que le FMI partage. Le FMI s'occupe des situations post-conflits, offrant des cadres de stabilité financière et macro-économique. Il dispose d'un dispositif d'urgence qui a été prorogé mais il ne s'agit pas d'un mécanisme. Le FMI a fourni une grande assistance aux économies en transition. En ce qui concerne le recours à l'expertise des Nations Unies, le FMI utilise déjà celle de l'OIT et développe d'autres perspectives.

M. RICUPERO, Secrétaire général de la CNUCED, a indiqué qu'il est évident qu'il existe un certain paradoxe entre les accords régionaux et le système multilatéral du commerce. Dans la pratique, les efforts en vue d'une véritable ouverture du marché mondial sont fort rares. En Europe, la CNUCED oeuvre en étroite coopération avec la Commission économique pour l'Europe (CEE) pour venir en aide aux pays d'économie en transition, notamment en leur permettant de transformer leurs équipements militaires en moyens pacifiques. L'ONU a reçu un mandat qui lui donne un rôle plus général dans le domaine économique et commercial. Il faudrait renforcer la coordination dans le système des Nations Unies. La coordination est cependant très difficile à réaliser.

En ce qui concerne les produits de base, notamment les minéraux, le prix a été amélioré. Le café a eu une reprise de courte durée. Le prix moyen des produits de base dans les années 80 se situe à un niveau extrêmement faible. Pour assurer le succès des politiques macro-économiques, il faudrait tenir compte de tous les éléments y compris du prix du pétrole afin de faire une analyse précise et efficace.

M. SYED RAFIQUL ALOM (Bangladesh) s'est dit satisfait par la reprise de l'activité économique, même si l'économie mondiale comporte encore des risques, notamment pour les pays en développement. Les défis ne peuvent être relevés que par l'accroissement de l'aide publique au développement. Les pays industrialisés se doivent de mieux coordonner leurs politiques. Pour ce qui est des pays en développement, l'image demeure atténuée. Ils demeurent vulnérables aux fluctuations des prix des matières premières. La CNUCED a-telle mis en place des directives pour lever les menaces de barrières commerciales ? Les institutions financières envisagent-elles d'augmenter leurs investissements vers les pays les plus pauvres ?

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M. JACOB BOTWE WILMOT (Ghana) s'est félicité que le taux de croissance des pays en développement ait augmenté et que ces pays vivent mieux. Toutefois, dans la plupart des pays en développement et en particulier en Afrique, le PNB est en déclin. Les pays les plus pauvres doivent mettre au point une infrastructure appropriée pour assurer leur développement. Ils ne peuvent cependant réaliser cet objectif sans l'aide de la communauté internationale. Il est important d'éduquer les investisseurs et les médias internationaux pour encourager les investissements dans les pays en développement et contribuer à l'élimination de la pauvreté dans ces pays. Quel est le pourcentage que la Banque mondiale consacre à l'élimination de la pauvreté, et en particulier de l'allégement du fardeau de la dette ? Quelle est la part de la dette de l'Afrique sub-saharienne qui va être supprimée par la Banque mondiale ? Selon une étude, la Banque mondiale dispose d'un excédent de 800 milliards de dollars qu'elle pourrait utiliser pour supprimer la dette des pays en développement les plus touchés. L'aide au développement continuera à diminuer au cours des années à venir. Avec la fin de la guerre froide, certains donateurs ne jugent plus utile de fournir une aide publique au développement. Il existe un lien entre le développement et la paix, a rappelé le représentant qui souligne qu'il ne peut y avoir de paix sans un développement durable. Les pays développés ont tout aussi besoin que les pays en développement de la paix.

M. NAKAJIMA, Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a évoqué le coût financier et social du SIDA, estimé à 50-55 milliards de dollars par an, pour les seuls Etats-Unis. Les dépenses consacrées par les pays africains à la lutte contre le paludisme s'élèvent aujourd'hui à 1% du PIB, contre 0,5% du PIB en 1987. Des populations entières sont paralysées par le paludisme, en Afrique. Des ressources financières nouvelles ont été mobilisées par l'OMS, en collaboration avec la Banque mondiale. Les programmes de l'OMS qui s'étendent jusqu'au XXIème siècle, consacrent un volet à la lutte contre la réapparition de maladies ou contre de nouvelles maladies. Le Royaume-Uni connaît aujourd'hui des difficultés financières énormes, a rappelé M. Nakajima, en raison de la maladie de la "vache folle". Il nous faut faire preuve de plus de solidarité, a déclaré M. Nakajima. Et garantir la santé et la sécurité de tous, sur notre "petite planète".

M. MOHD. SINON MUDZAKIR (Malaisie) a estimé qu'il serait bon d'examiner la contribution des nouvelles économies afin de la refléter au sein des conseils d'administration des institutions de Bretton Woods. Ces dernières ont-elles l'intention de présenter un rapport sur la dette multilatérale ? un échange de vues serait utile entre le G7 et ce qui se fait ici.

Mme EMILIA CASTRO DE BARISH (Costa Rica) a estimé que l'UNICEF devrait participer à ce débat sur la coopération entre les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods. L'UNICEF fait partie du système des Nations Unies, a-t-elle rappelé. Cent trente millions d'enfants dans le monde ne sont pas scolarisés. L'ancien directeur exécutif de l'UNICEF avait lancé le slogan

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"les enfants d'abord", repris par son successeur. La CNUCED devrait jouer un rôle pour venir en aide aux femmes et enfants vivant dans la pauvreté. Sa délégation espère que les institutions financières aideront l'UNICEF à venir en aide aux personnes marginalisées ou victimes des mines.

M. HISASHI OWADA (Japon) a estimé qu'il serait souhaitable d'adopter une approche focalisée sur des questions prioritaires. Du point de vue de sa délégation, la question du développement devrait être au centre des débats des Nations Unies. Comment les institutions de Bretton Woods envisagent-elles une nouvelle stratégie de développement qui s'adapte à tous les pays ?

M. QINGTAI YU (Chine) a demandé comment la CNUCED pourrait aider les pays en développement à s'intégrer à la mondialisation de l'économie. Comment le FMI compte-il aider les pays les plus pauvres en matière d'investissements étrangers ?

M. MOCHAMAD SLAMET HIDAYAT (Indonésie) a noté qu'il semble que les institutions de Bretton Woods aient manifesté certaines réticences quant à tout établissement de liens formels avec le système de l'ONU, au niveau des sièges comme sur le terrain. Pourquoi la CNUCED n'est-elle pas membre du groupe inter-institutions établi pour rechercher les conditions d'un environnement propice au développement?

M. FELIPE H. MABILANGAN (Philippines) a déclaré qu'il convient de renforcer la coopération et la complémentarité des différentes institutions de l'ONU, en particulier entre l'ONUDI et la CNUCED.

M. SANDSTROM (Banque mondiale) a fait écho aux opinions exprimées, quant à la nécessité de modifier la perception des pays pauvres. Il est vrai que la terminologie même qui est utilisée au sujet des "pays africains les plus fortement endettés" perpétue des clichés défavorables, qui peuvent décourager les investisseurs. La Banque consacre 100% de ses programmes à la réduction de la pauvreté. Il faut cependant un programme d'ensemble cohérent, a-t-il noté. Si l'on investit dans l'éducation, il faut, en amont, veiller à garantir des débouchés aux diplômés. Pour réduire le niveau de l'endettement des pays africains, la Banque estime qu'il sera nécessaire de consacrer une enveloppe de près de 6 milliards de dollars. Pourquoi la Banque n'annule telle pas toute la dette africaine? Pourquoi ne va t-elle pas plus loin? Parce que cela n'est pas nécessaire, a déclaré M. Sandström. Parce qu'en outre, une telle mesure ne serait pas juste, à l'égard des pays qui ont consenti des efforts énormes pour gérer leur dette nationale. Pourquoi la Banque ne puise t-elle pas dans ses réserves en or? Parce que ces réserves garantissent la crédibilité de la Banque sur les marchés des emprunts. M. Sandström a réaffirmé que le rapport sur le suivi du Sommet de Copenhague paraîtra en octobre. Le paradigme de développement adopté par la Banque est simple: c'est celui de la collaboration, du dialogue avec chaque pays.

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M. NARVEKAR, Directeur général adjoint du FMI, a déclaré que le Fonds dispose de 100 millions d'onces d'or. S'il est admis que la vente d'or est à même de dégager des ressources supplémentaires, il n'y a toujours pas d'accord sur cette démarche. Le FMI a pris un certain nombre de mesures concernant l'instabilité du marché des capitaux pour assurer sa stabilité financière, et ce, à la lumière de la crise financière au Mexique.

M. RICUPERO, Secrétaire général de la CNUCED, a indiqué que la CNUCED a déjà eu l'occasion de souligner sa coopération avec l'Organisation mondiale du commerce. Chaque pays doit s'efforcer de développer sa propre stratégie en matière de développement. Sous le patronage du Japon, la CNUCED a organisé un séminaire dans ce domaine. La CNUCED IX a largement approuvé cette démarche. Pour venir en aide aux pays les moins

avancés, la CNUCED a l'intention d'accorder la plus haute priorité à ces pays. Elle entend faire davantage, notamment en les aidant à surmonter la mondialisation. Avec le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), la CNUCED a développé une coopération pour trouver une stratégie commune. En ce qui concerne le rôle des femmes et la lutte contre la pauvreté en faveur des enfants, la CNUCED a déjà pris des initiatives en Afrique.

Droit de réponse

Exerçant son droit de réponse, le représentant de l'Italie a exprimé son intérêt pour la conclusion rapide de l'examen de la réforme du Conseil de sécurité. Le but de cet exercice devrait viser à l'augmentation des membres non permanents du Conseil afin de permettre une plus grande rotation des Etats membres. La proposition italienne est donc avant tout mue par l'esprit d'équité démocratique.

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