ECOSOC/285

LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL TIENDRA SA SESSION ANNUELLE AU SIEGE DE L'ONU, A NEW YORK, DU 24 JUIN AU 26 JUILLET 1996

20 juin 1996


Communiqué de Presse
ECOSOC/285


LE CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL TIENDRA SA SESSION ANNUELLE AU SIEGE DE L'ONU, A NEW YORK, DU 24 JUIN AU 26 JUILLET 1996

19960620 COMMUNIQUE DE BASE ECOSOC/285

La prochaine session de fond du Conseil économique et social constituera une étape "charnière", dans le processus de revitalisation du Conseil, estime son Président, M. Jean-Marie Kacou Gervais (Côte d'Ivoire). Depuis les trois dernières années en effet, une série de décisions ont été adoptées pour réhabiliter le Conseil économique et social, et devront être progressivement mises en oeuvre. Cette année, le Conseil économique et social se réunira au Siège des Nations Unies, à New York, pour la dernière année, durant cinq semaines. A partir de 1997, conformément à la résolution 50/227 de l'Assemblée générale, le Conseil économique et social devra tenir des sessions de fond plus courtes et plus ciblées, d'une durée de quatre semaines. Le 24 mai dernier, l'Assemblée, par cette même résolution, a autorisé le Conseil à convoquer des sessions extraordinaires pour faire face à des situations d'urgence dans le domaine économique et social.

Selon le Président, cette session annuelle devra consacrer le passage à une nouvelle période où le Conseil - organe principal chargé de la coordination des activités macro-économiques et sociales de l'ONU - devra réussir à s'impliquer davantage dans les décisions de l'Organisation dans les secteurs économique et social. Conformément à un "format" plus souple et interactif, objectif des réformes entreprises depuis 1992, le Conseil tiendra cette année encore une série de dialogues avec les représentants des gouvernements, les chefs des institutions, les équipes de pays et les acteurs de la société civile.

La session annuelle du Conseil - qui se tiendra du 24 juin au 26 juillet 1996, consacrera son débat de haut niveau au thème de la "coopération internationale contre la production, l'offre, la demande, le trafic et la distribution illicites de stupéfiants et de substances psychotropes et les activités connexes".

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Le Conseil consacrera la première journée de ce débat - le 24 juin - à un dialogue de politique avec les chefs de secrétariat des institutions financières et commerciales multilatérales du système des Nations Unies, ainsi que sur les faits nouveaux importants touchant l'économie mondiale et la coopération économique internationale. Participeront à cet échange de haut niveau, MM. Rubens Ricupero, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED); Michel Camdessus, Directeur du Fonds monétaire international (FMI); James Wolfensohn, Président de la Banque mondiale; et Renato Ruggiero, Directeur général de l'Organisation de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). D'après l'Etude sur la situation économique et sociale dans le monde (1996), qui fournira une base générale de discussion, la croissance de l'activité économique s'est étendue à un nombre plus grand de pays; ce rythme de croissance semble pouvoir être soutenu dans un nombre important de pays. L'année 1996 se caractérisera par la poursuite de ce schéma d'une croissance plus générale, concentrée dans les pays en développement. Pour bénéficier de cette embellie économique, les Gouvernements devront relever le double défi de la réduction du chômage et de l'élimination de la pauvreté.

Du 25 au 28 juin, à l'initiative du Président du Conseil, une série de discussions sera organisée, dans le cadre desquelles les ministres représentés et les chefs des secrétariats et organes de l'ONU examineront tous les aspects de l'action internationale contre la production, le trafic, l'offre et la demande de stupéfiants.

Soulignant que la dichotomie classique producteurs/consommateurs n'a plus lieu d'exister, le Président souhaite que les délibérations du Conseil consacrent la nécessité d'apporter à l'ONU, notamment au Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (PNUCID), les moyens qui lui permettront de mener une action efficace, en particulier au niveau de l'assistance aux pays en développement. Sur proposition de son Président, le Conseil économique et social pourrait ainsi étudier la possibilité d'affecter à l'appui de l'action du PNUCID, une partie des sommes provenant des saisies de stupéfiants. Ces préoccupations sont reflétées dans le rapport du Secrétaire général, qui note que la mondialisation de l'économie ouvre malheureusement de nouvelles possibilités de distribution illicite de drogues. A l'ordre du jour, figure une proposition d'une deuxième conférence internationale pour combattre ces problèmes.

La journée du 28 juin sera en partie consacrée à un autre dialogue sur le thème des activités opérationnelles du système des Nations Unies, dans le domaine de la coopération internationale pour le développement. A l'ordre du jour, figure le renforcement de la collaboration entre les organismes des Nations Unies chargés de développement et les institutions de Bretton Woods dans les domaines du développement économique et social. Le Conseil discutera des aspects de cette collaboration à tous les niveaux, y compris sur le terrain, sur la base d'une étude spéciale du Secrétariat. L'élimination de la pauvreté, les incitations à la croissance et la création d'emplois sont autant de domaines prioritaires d'action.

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La contraction des ressources affectées aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies sera au centre des discussions du Conseil, du 8 au 10 juillet. L'objectif de cette série de discussions sera d'assurer une coordination et de définir les orientations voulues pour que les recommandations de politique générale formulées par l'Assemblée générale soient appliquées comme il convient à l'échelle du système. Durant ces trois journées, le Conseil inaugurera un dialogue informel avec les équipes de pays et les chefs de secrétariat des institutions spécialisées de l'ONU.

Du 1er au 3 juillet, le débat consacré aux questions de coordination portera cette année sur deux thèmes principaux : la coordination des activités menées par les organismes des Nations Unies pour éliminer la pauvreté; ainsi que l'application des conclusions adoptées d'un commun accord par le Conseil, l'année dernière en 1995. Dans ce cadre, la réflexion des membres du Conseil sera orientée sur les moyens de coordonner l'appui et les ressources des organismes de l'ONU, pour faciliter l'exécution des plans et programmes nationaux visant à éliminer la pauvreté. Face au déclin des engagements des donateurs en faveur des institutions multilatérales de développement, comment répondre à l'immense défi que représente l'élimination de la pauvreté, s'interroge le Secrétaire général? Dans le rapport qu'il présente au Conseil, le Secrétaire général souhaite que 1996, proclamée "Année internationale pour l'élimination de la pauvreté", imprime l'élan suffisant pour donner suite aux recommandations du cycle de conférences convoquées par l'ONU sur les thèmes du développement et de la lutte contre la pauvreté.

Du 11 au 23 juillet, le Conseil, réuni en plénière, discutera de problèmes nouveaux dans le domaine des droits de l'homme et d'autres sujets actuels à caractère social, humanitaire et de droits de l'homme, d'une part. Une deuxième série de discussions portera sur les questions économiques et environnementales; telles que la nécessité de systèmes d'alerte rapide dans le domaine des catastrophes naturelles, le prochain examen global d'ensemble du programme Action 21 pour le XXIème siècle adopté à Rio, par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement.

L'ordre du jour provisoire et le projet de programme de travail pour la session de 1996 figurent respectivement aux documents E/1996/100 et E/1996/L.16.

Les perspectives de l'économie mondiale: Croissance continue, mais persistance du chômage et déclin relatif de l'aide au développement

L'Etude 1996 sur la situation économique et sociale dans le monde fournira au Conseil une base de réflexion sur les questions économiques et sociales qui déterminent la formulation des politiques. Cette année, l'Etude se compose de trois principales parties portant chacune sur l'état de l'économie mondiale; une analyse de fond sur l'investissement, en particulier

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l'investissement en capital fixe, épine dorsale du développement dans une économie de marché; et une série de questions à caractère plus général sur les récentes orientations de politique, en matière de croissance urbaine et de services. Aux fins de l'analyse, l'Etude différencie pays en développement, pays développés et pays en transition, en fournissant des informations détaillées par pays pour chacune de ces classifications.

D'après l'Etude (document E/1996/60, à paraître), l'économie mondiale est sur la voie d'une lente accélération de la croissance. Si le plein potentiel d'une croissance plus rapide et durable n'a pas encore été réalisé ce pourrait être le cas à l'horizon 1997 -, cette tendance reflète une réalité "très encourageante et dynamique dans certains pays; pour d'autres pays, toutefois, ces bonnes prévisions économiques constituent une amélioration mineure ou à peine mesurable des circonstances nationales les plus difficiles", note l'Etude. La production mondiale de biens et de services et par conséquent la richesse

mondiale - devrait s'accroître de 2,5% par an en 1996, et ce, pour la troisième année consécutive. C'est là une "amélioration considérable par rapport aux trois premières années de la décennie", selon l'Etude. L'accélération attendue de la croissance en 1996 - 3,25% au lieu de 2,5% - a été en fait ralentie par les résultats des pays développés, qui ont connu une trajectoire de croissance plus lente. Dans ces pays, les Gouvernements demeurent confrontés à des taux de chômage démesurément élevés, au moment même où le maintien de filets de sécurité sociaux ne semble plus abordable.

La croissance a continué d'être concentrée dans les pays en développement, qui ont connu un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de 5,2% en 1995, comparé à 2% dans les pays développés, constate l'Etude. S'il est un fait intéressant que les économies des pays en développement et des pays en transition ont enregistré des taux de croissance plus vigoureux que prévu, l'Etude appelle à une certaine prudence. Les économies des pays en développement et des pays en transition n'ont pas encore tout à fait rompu avec l'"équilibre minimal" de la spirale de la pauvreté et de la stagnation économique.

L'économie mondiale se caractérise en outre par la "floraison" des flux financiers mondiaux, avec un montant total de crédits à moyen et long terme s'élevant à 832 milliards de dollars en 1995. Les pays en développement et en transition ne représentent cependant qu'une part de 10% environ de ces courants. Parce que ces pays ne bénéficient pas d'une capacité supplémentaire en matière de service de leur dette financière, leur accès aux flux financiers internationaux est limité. Pour ces pays, l'investissement direct et l'aide publique au développement demeurent nécessaires.

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"Malheureusement, les perspectives en matière d'aide publique au développement (APD) sont sombres", souligne l'Etude. Tout semble indiquer que les flux d'APD continueront d'enregistrer une contraction générale dans les prochaines années, eu égard à l'engagement des donateurs en faveur de l'assistance au développement. Si ce phénomène ne saurait être uniforme, certains donateurs restant engagés à accroître leurs efforts d'aide, l'Etude note qu'en 1995, le volume de dons publics aux pays en développement est demeuré aux faibles niveaux de 1994; soit approximativement un niveau comparable à celui du milieu des années 80 -les dons publics englobent une catégorie plus large que l'assistance pour le développement. Vraisemblablement, l'APD enregistrera encore un déclin en termes réels, en 1995, conclut l'Etude. La raison première étant le brutal déclin de l'aide américaine. Passé déjà du rang de premier donateur à celui du second, les Etats-Unis se dirigent vers la 3ème place en matière d'assistance, derrière la France qui compte moins du 1/4 de la population américaine, ajoute l'Etude.

La situation en matière de portefeuilles financiers internationaux vers les pays en développement a été fortement marquée par la crise de la balance des paiements qu'a connu le Mexique à la fin 1994 et la crise de confiance qu'elle a générée. Deux faits encourageants aujourd'hui au niveau financier et commercial, note l'Etude, résident dans le rôle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en matière de règlement des différends commerciaux et la participation plus large des pays en développement; ainsi que dans l'approche plus pragmatique adoptée par les institutions de Bretton Woods eu égard à de nouvelles mesures d'allégement du service de la dette des pays les plus pauvres. Des

propositions concrètes attendent toutefois de se concrétiser. Cette question sera probablement à l'ordre des discussions de la réunion du Sommet des 7 pays les plus industrialisés, en juin.

Selon toute hypothèse, l'année 1996 marquera la fin du phénomène de contraction économique dans les pays à économie en transition et une reprise de croissance dans l'ensemble de la région. A la différence des économies en transition d'Europe centrale et orientale et des Etats Baltes qui ont renoué avec la croissance dès 1994, les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) ont connu une situation très difficile; marquée par une chute continue de la production, en 1995 encore. L'Etude prévoit une croissance économique négligeable en 1996, pour la Fédération de Russie, et met l'accent sur l'incertitude quasi-totale qui y règne. Dans les pays en développement, le PIB par habitant a augmenté dans 71 pays; soit une progression considérable par rapport à 50 pays en 1993. En 1995, près de 90% de la population des pays en développement - près de 4 milliards d'individus - vivaient dans des pays qui ont connu une progression du PIB par habitant. En 1996, ce chiffre sera de 96% de la population, soit 4,3 milliards d'êtres. Ce phénomène de croissance ne se limite donc pas uniquement à la Chine et aux économies émergentes de l'Asie du sud et de l'est; il est le fait de la quasi-totalité des pays en développement.

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La libéralisation des échanges ouvre de nouvelles possibilités de distribution illicite de drogues

"Tant que le marché mondial de la demande ne sera pas saturé, le trafic de drogues continuera d'être de plus en plus rentable, en termes absolus comme en termes relatifs", note le Secrétaire général, dans le rapport de fond qu'il soumet au Conseil, sur la coopération internationale aux fins de la lutte contre la production, la vente, la demande, le trafic et la distribution illicites de stupéfiants et de substances psychotropes et les activités connexes (E/1996/57). Il est difficile d'évaluer sous tous ses aspects l'impact économique du problème des drogues illicites du fait de son caractère clandestin, qui empêche toute analyse et évaluation rigoureuses. La dimension de ce secteur clandestin fausse sérieusement le bon fonctionnement de nombreuses économies. Si la libéralisation des échanges est une bonne chose en soi, l'intensification des échanges transfrontières qui en résulte ouvre malheureusement de nouvelles possibilités de distribution illicite de drogues et risque de diminuer les chances de détecter une proportion accrue de marchandises illicites par rapport à l'augmentation du volume de la production et du trafic, souligne le Secrétaire général.

Le blanchiment de l'argent et l'investissement criminel - conséquences importantes du problème des drogues illicites - ont représenté, selon le Groupe d'action financière du Groupe des sept grands pays industriels, environ 70 %, soit 85 milliards de dollars vers la fin des années 80 - montant supérieur au produit national brut des 3/4 des 207 économies mondiales - sur les quelque 122 milliards de dollars par an qu'ont rapportés les ventes de cocaïne, d'héroïne et de cannabis. Il est difficile de prouver l'utilisation que font les organisations criminelles des bénéfices ainsi blanchis, note le rapport. L'impact économique du crime organisé n'est que l'un des aspects d'une tendance mondiale qui incite les criminels à investir leurs gains dans des actifs corporels. Par ailleurs, l'importance des sommes en jeu donne aux criminels les moyens de bien s'organiser et d'échapper presque complètement aux contraintes juridiques, fiscales et réglementaires auxquelles sont normalement assujetties les entreprises. Il devient très difficile de s'attaquer au trafic des drogues en raison de cette combinaison

d'activités licites et illicites, indique le Secrétaire général. Plus fiables seront les données en la matière, plus la communauté internationale sera en mesure de mettre au point des moyens de lutte contre ces pratiques.

Il est clair, affirme le Secrétaire général, que la lutte contre la drogue doit s'inscrire dans le cadre de politiques de développement. Il faudra par ailleurs mettre en place des mécanismes permettant à la communauté internationale de prendre des décisions et d'agir au niveau multilatéral. Il faudra élargir les bases jetées par le Groupe d'action financière du G7 et, à cet égard, l'ONU est particulièrement bien placée pour encourager la coopération entre les autorités compétentes au niveau national. Une coordination plus étroite entre pouvoirs publics et institutions financières et bancaires privées s'impose si l'on veut lutter efficacement contre le blanchiment de l'argent au niveau international.

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Aujourd'hui, la communauté internationale dispose de tout un arsenal: un cadre juridique solidement établi de conventions sur la question; une stratégie; un champ d'action; et, depuis 1991, le PNUCID, qui est investi de la responsabilité principale en matière de coordination de l'action internationale contre les drogues. Cet arsenal a été complété depuis par le Plan d'action à l'échelle du système des Nations Unies pour la lutte contre l'abus des drogues et l'accord conclu en 1995 par le CAC sur la nécessité d'intégrer les activités en matière de contrôle des drogues dans le programme de travail des organisations compétentes des Nations Unies. Un pas important sera franchi lorsque la communauté internationale aura adopté une déclaration énonçant des principes directeurs concernant la demande.

Les contributions d'affectation générale au PNUCID sont réparties de façon inadéquate et non uniforme, note le Secrétaire général. En outre, leur montant n'est pas suffisant pour permettre au PNUCID de maintenir et de développer son potentiel. Le Secrétaire général conclut que les débats de haut niveau du Conseil, notamment l'examen de la proposition tendant à organiser une session extraordinaire de l'Assemblée générale, et l'examen du plan à moyen terme de l'ONU pour la période 1998-2001, qui sera abordé dans le courant de 1996, offrent aux Etats Membres l'occasion de montrer l'intérêt qu'ils portent au contrôle international des drogues et de réaffirmer le degré élevé de priorité assigné à la lutte mondiale contre les drogues illicites.

Depuis 1991, la Commission des stupéfiants remplit les fonctions d'organe directeur du PNUCID. Dans son rapport à l'Assemblée générale et au Conseil, la Commission des stupéfiants soumet une proposition visant à tenir une deuxième conférence internationale sur la lutte contre les stupéfiants. La Commission note avec préoccupation la tendance à la baisse généralisée des ressources allouées au PNUCID.

Une augmentation des ressources destinées aux activités opérationnelles de développement est nécessaire

Dans son rapport sur l'application de la résolution 50/120 de l'Assemblée générale, le Secrétaire général rappelle qu'il a confié à M. James Gustave Speth, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la responsabilité globale de l'assister pour améliorer la coordination des activités opérationnelles pour le développement. En qualité de "Coordonnateur pour le développement économique et social", l'Administrateur du PNUD assume le rôle de chef de file, au sein de l'ONU. Le Secrétaire général indique également que

conformément à la résolution 50/120, le système de l'ONU s'est doté d'un processus de gestion pour appliquer les recommandations de la résolution 50/120. Le Comité consultatif pour les questions relatives aux programmes et aux opérations (CCPOQ) s'est impliqué dans l'application des recommandations, rappelle le Secrétaire général.

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Au coeur des préoccupations du Conseil, se trouve la nécessité de renforcer la viabilité, l'efficacité et l'impact des activités opérationnelles du système, notamment en augmentant substantiellement leur financement sur une base prévisible, continue et assurée. A cet égard, le Secrétaire général formule une série de recommandations sur le rôle que pourrait jouer le Conseil. Le Conseil pourrait inviter les organes exécutifs des fonds, programmes et institutions à apporter un appui spécial aux initiatives prises sur le terrain. Le Conseil pourrait envisager de concentrer son attention sur la coordination, au niveau du terrain.

Une approche intégrée pour éliminer la pauvreté

Dans son rapport sur la coordination des activités menées par les organismes des Nations Unies pour éliminer la pauvreté (E/1996/61), le Secrétaire général conclut que les efforts du Conseil économique et social pour harmoniser les programmes de travail de ses commissions techniques contribueront également aux objectifs de la Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté, qui débutera en 1997. En encourageant des consultations plus cohérentes, plus techniques et plus ciblées au niveau intergouvernemental, en adoptant des recommandations durant cette session, le Conseil pourra s'impliquer dans le suivi effectif des mesures adoptées par les grandes conférences internationales convoquées par l'ONU.

L'objectif de l'élimination de la pauvreté pose un défi majeur au système des Nations Unies, non seulement en raison du caractère global de l'objectif, mais également en raison de la portée, de la complexité, du caractère multi-sectoriel des questions en jeu et de la présence d'acteurs multiples et divers, note le Secrétaire général. En outre, compte tenu de la variété des mandats et des activités des organisations de l'ONU dans ce domaine, une meilleure harmonisation et une coordination entre tous les acteurs sont cruciales, particulièrement sur le terrain. Le Programme d'action de Copenhague, adopté lors du Sommet mondial sur le développement social présente des recommandations qui constituent une base de renforcement de l'action du système de l'ONU au niveau du terrain. Le Sommet de Copenhague a également invité les gouvernements à intégrer, au niveau national, des objectifs et des seuils d'élimination de la pauvreté, d'ici 1996, rappelle le Secrétaire général. Chaque pays devrait par conséquent adopter une définition précise et une évaluation de la pauvreté absolue, dans le cadre des plans nationaux. Au niveau du système, le Comité administratif de coordination (CAC) assure le suivi intégré de l'application des conclusions des grandes conférences internationales, dans le cadre d'une approche thématique et en s'appuyant sur un mécanisme inter-institutions. Face au déclin des engagements de ressources en faveur des institutions multilatérales de développement, il devient extrêmement difficile de répondre massivement au défi de l'élimination de la pauvreté.

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Le Conseil économique et social pourrait décider qu'il devrait être le premier forum intergouvernemental pour discuter de l'élimination de la pauvreté, dans une perspective intégrée. Le Conseil pourrait aussi inviter la Commission du développement social à formuler une approche intégrée en vue de l'action nationale et internationale, dans ses domaines de compétence, indique le Secrétaire général. Si le Conseil décidait de se charger lui-même de définir une telle approche intégrée, il pourrait effectuer l'examen global du thème de l'élimination de la pauvreté en l'an 2000 - année de l'examen des conclusions du Sommet de Copenhague. A cet effet, le Conseil pourrait décider d'inviter ses commissions techniques à préparer des études.

Autres thèmes nouveaux ou d'importance

Dans le cadre de son débat général, le Conseil discutera des faits nouveaux et des tendances survenues dans les domaines social, humanitaire et des droits de l'homme, d'une part; il examinera une série de questions relatives à l'économie et à l'environnement, d'autre part.

A l'ordre du jour des questions sociales et humanitaires, le Conseil examinera notamment un rapport annuel sur la coordination de l'aide humanitaire d'urgence de l'ONU, et la situation du Fonds central autorenouvelable d'urgence. Le Conseil sera saisi d'une série de rapports relatifs à l'assistance économique aux pays ou régions. En matière de droits de l'homme, le Conseil examinera les observations générales adoptées par le Comité des droits de l'homme, le rapport du Comité des droits économiques, sociaux et culturels, le rapport du Comité des droits de l'enfant. Il sera saisi du rapport de la Commission des droits de l'homme et du rapport du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme. Entre autres conclusions de la Commission des droits de l'homme, le Conseil discutera de l'élaboration d'un projet de déclaration sur les droits des peuples autochtones, ainsi que de la mise en oeuvre des dispositions de la Déclaration sur le droit au développement.

Dans le cadre des questions à caractère économique et environnemental, le Conseil discutera cette année des travaux des organes subsidiaires, en matière de développement durable, de commerce et développement, d'alimentation, de ressources naturelles et d'énergie.

Des discussions d'une journée seront consacrées à divers thèmes nouveaux ou d'importance; tels les progrès réalisés dans la mise en place du Programme commun coparrainé des Nations Unies sur le virus de l'immunodéficience humaine et le syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/SIDA). A l'initiative de l'Australie, le Conseil consacrera également une journée de discussions aux idées nouvelles et novatrices pour mobiliser des fonds à l'appui du développement. Dans ce cadre, le Conseil est saisi d'un document de travail,

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qui récapitule les diverses propositions de financement des activités de développement. Emanant de divers acteurs, ces propositions partent du constat que le système actuel de financement du développement ne garantit pas un volume de ressources suffisant, prévisible, sûr et équitable.

Le Conseil discutera par ailleurs des rapports des organes de

coordination et de la coopération internationale dans le domaine de l'informatique. Outre les questions relatives au programme dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes, le Conseil se penchera sur la question de la souveraineté permanente sur les ressources nationales dans le territoire palestinien et les autres territoires arabes occupés.

La question des modalités de consultations avec les organisations non gouvernementales figure à l'ordre du jour du Conseil. Un groupe de travail créé sur la question s'est penché sur les moyens de moderniser le processus de consultations entre le Conseil et les ONG, et soumettra un rapport.

Composition et Bureau du Conseil économique et social

A sa session d'organisation, le Conseil économique et social avait élu à sa Présidence, M. Jean-Marie Kacou Gervais (Côte d'Ivoire) et à sa VicePrésidence, MM. Karel Kovanda (République tchèque), Emilio J. Cardenas (Argentine), Gerhard Walter Henze (Allemagne) et Samir Moubarak (Liban).

Le Conseil se compose cette année des 54 Etats Membres suivants: Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Bangladesh, Bélarus, Brésil, Bulgarie, Canada, Chili, Chine, Colombie, Congo, Costa Rica, Côte d'Ivoire, Egypte, Etats-Unis, Fédération de Russie, Finlande, France, Gabon, Ghana, Grèce, Guyana, Inde, Indonésie, Irlande, Jamaïque, Japon, Jordanie, Liban, Luxembourg, Malaisie, Nicaragua, Ouganda, Pakistan, Paraguay, Pays-Bas, Philippines, Pologne, Portugal, République centrafricaine, République tchèque, République unie de Tanzanie, Roumanie, Royaume-Uni, Sénégal, Soudan, Suède, Thaïlande, Togo, Tunisie, Venezuela et Zimbabwe.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.