DH/G/404

LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT CONCLUT L'EXAMEN DU RAPPORT DU GUATEMALA

4 juin 1996


Communiqué de Presse
DH/G/404


LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT CONCLUT L'EXAMEN DU RAPPORT DU GUATEMALA

19960604

Le Comité recommande que davantage d'efforts soient consacrés aux programmes déployés en faveur des enfants les plus vulnérables: les pauvres, les réfugiés et les autochtones

Genève, 4 juin -- Le Comité des droits de l'enfant a terminé, ce matin, l'examen du rapport du Guatemala en entendant les observations générales des membres du Comité sur l'application de la Convention sur les droits de l'enfant dans ce pays. Les observations finales du Comité seront rendues publiques à la fin de la session. En début de séance, la délégation du Guatemala a fourni des renseignements complémentaires sur la situation des enfants dans le pays.

Dans leurs observations préliminaires concernant le rapport du Guatemala, les membres du Comité ont souligné la longue période de violence qu'a connu le Guatemala, certains exprimant leur inquiétude devant les difficultés apparentes rencontrées dans l'application des accords de paix.

Les membres du Comité ont souligné la nécessité de procéder à des réformes législatives afin d'assurer que toute la législation guatémaltèque soit en conformité avec la Convention relative aux droits de l'enfant. Ils ont suggéré qu'un débat parlementaire ait lieu sur ces questions et ont encouragé l'approbation d'un code du mineur.

Le Gouvernement doit veiller à assurer que l'âge minimum fixé pour le mariage soit le même pour les filles et les garçons, que l'âge minimum de l'enseignement obligatoire soit compatible avec l'âge minimum d'accès à un emploi, qui doit être aussi élevé que possible. La législation devrait aussi fixer clairement l'âge de la responsabilité pénale.

Les membres du Comité ont encouragé le Gouvernement guatémaltèque à renforcer les mécanismes de vérification, d'application des programmes et de coordination dans le domaine de l'aide à l'enfance et de déployer des efforts au niveau national mais aussi local, en particulier en zone rurale. En particulier, les moyens de l'Institut de l'enfance doivent être renforcés, ainsi que ceux du Procureur des droits de l'homme pour assurer la protection des droits de l'enfant.

- 2 - DH/G/404 4 juin 1996

Certains membres du Comité ont souligné l'importance d'améliorer l'accès à l'éducation, ainsi que de favoriser, par l'éducation, les changements d'attitudes à l'endroit des filles et des autochtones et de réduire l'analphabétisme. Il faut en outre que le Gouvernement prenne des mesures résolues pour valoriser la culture et les langues autochtones. Il faudra aussi renforcer la formation des professionnels s'occupant des enfants.

Les ressources consacrées à l'enfance devraient refléter la priorité accordée à la promotion des droits de l'enfant. Une attention particulière doit être accordée aux enfants en situation vulnérable, en particulier, les enfants de réfugiés qui retournent au Guatemala. Le Gouvernement doit faire des efforts pour que l'opinion de l'enfant soit davantage prise en compte. Des mesures devront être prises dans le domaine de l'adoption, en particulier par l'adhésion aux instrument internationaux dans ce domaine, afin notamment de lutter contre l'adoption illégale.

Fournissant des renseignements complémentaires sur l'application de la Convention relative aux droits de l'enfant au Guatemala, la délégation du Guatemala, dirigée par M. Vicente Arranz Sanz, Président de la Commission présidentielle des droits de l'homme, a attiré l'attention sur les programmes mis en oeuvre par le Gouvernement en faveur de l'enfance, notamment pour faire face à des situations de pauvreté extrême.

M. Arranz a en outre déclaré que le Gouvernement comptait augmenter de 50% ses investissements dans le domaine de la santé et que des efforts importants sont menés à l'heure actuelle pour diminuer la mortalité infantile et réduire les cas d'infection par des maladies telles que la polio. L'UNICEF a pu constater une réduction sensible de la mortalité infantile. M. Arranz a reconnu qu'il existe une discrimination de fait en matière de santé, les citoyens autochtones bénéficiant de services moins étendus que le reste de la population.

M. Arranz a par ailleurs indiqué que le budget de l'éducation représentait, en 1990, 8,9% du budget national alors qu'il s'établit aujourd'hui à 17,7%. Si ce taux est le plus bas d'Amérique latine, il est toutefois plus élevé que la part consacrée à la défense. En zone rurale, les femmes représentent 69% des analphabètes. Quelque 49% des femmes guatémaltèques n'ont pas fait une seule année d'enseignement. La délégation a reconnu que d'importants efforts doivent être déployés pour améliorer le taux de fréquentation scolaire des filles.

Cet après-midi, à partir de 15 heures, le Comité abordera l'examen du rapport de Chypre.

* *** *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.