HAB/119

LA DEUXIEME CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ETABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) POURSUIT SON DEBAT GENERAL

3 juin 1996


Communiqué de Presse
HAB/119


LA DEUXIEME CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ETABLISSEMENTS HUMAINS (HABITAT II) POURSUIT SON DEBAT GENERAL

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Les intervenants soulignent l'importance de la participation de tous les acteurs de la société civile à l'application du Programme d'action

Istanbul, 3 juin -- La Deuxième Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), a poursuivi, cet après-midi, son débat général. La Conférence a entendu les déclarations de Mme Sinikka Monkare, Ministre des affaires sociales et de la Santé de la Finlande, de Mme Corinne Lepage Ministre de l'environnement de la France et M. Klaus Töpfer, Ministre fédéral de la planification régionale, de la construction et du développement urbain de l'Allemagne.

Les représentants des pays suivants sont également intervenus: Argentine, Japon, Emirats arabes unis, Malaisie, Equateur, Norvège et Brésil. Les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), de la Banque mondiale et du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont également pris la parole. En outre, la Conférence a entendu une intervention de M. Francesco Rutelli, Maire de Rome et représentant des autorités locales réunies à Istanbul et de Mme Monika Wulf-Mathies de la Commission européenne.

La plupart des intervenants ont rappelé le rôle central des deux thèmes de la Conférence, à savoir "les établissements humains viables dans un monde en pleine urbanisation" et "un logement décent pour tous". Ils ont souligné l'importance de la participation des différents acteurs de la société civile à la mise en oeuvre du Programme d'action d'Habitat II. A cet égard, plusieurs délégations ont lancé un appel en faveur d'un partenariat élargi qu'inclut notamment les communautés et autorités locales ainsi que les organisations non gouvernementales.

Nombre d'intervenants, partant de l'expérience de leur pays ou des institutions qu'ils représentent, ont également mis l'accent sur la nécessité d'inclure les recommandations de la Conférence dans les plans adoptés au niveau national afin de promouvoir un développement durable des établissements humains. Le renforcement de la coopération internationale, grâce notamment à l'appui des différentes institutions du système des Nations Unies, a également été prôné.

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La Plénière de la Conférence poursuivra son débat général, demain, mardi 4 juin, à partir de 10 heures.

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Poursuite du débat général

M. EDUARDO AMADEO (Argentine): l'Argentine peut fièrement arborer désormais un bilan de croissance et de stabilité, à même de faire face efficacement au problème de l'habitat de manière intégrée et avec la participation de l'Etat, des secteurs privé et communautaire. Toutefois, les défis demeurent encore importants. En 1991, 30% des ménages argentins vivaient encore dans des logements précaires. Une saine politique de logements passe par l'intégration de ressources de l'épargne individuelle au budget public. De même, l'accès des plus démunis à la terre est non seulement un droit mais également un facteur susceptible de favoriser le développement d'une prise de conscience pour la propriété privée. L'Argentine saisit cette opportunité pour réitérer son engagement en faveur des efforts de coopération internationale dans trois

domaines: la protection de l'environnement, l'équilibre social dans les villes et le problème de l'habitat rural.

Mme SINIKKA MONKARE, Ministre des affaires sociales et de la santé de la Finlande: Habitat II poursuit deux objectifs essentiels qui sont vitaux pour le bien-être de l'humanité - garantir le développement social des établissements humains et des conditions de vie égales pour tous. Le message d'Habitat II est que non seulement ces objectifs sont nécessaires, mais qu'ils sont possibles. Notre défi est de parvenir à un consensus sur les visions et stratégies qui rendent ce message convaincant. En Finlande, les politiques relatives aux établissements humains ont traditionnellement suivi ces idées et notre expérience prouve leur pertinence aujourd'hui.

Pour la Finlande, il est fondamental que la Conférence fasse sienne l'engagement en faveur d'une approche concrète, de concert avec le concept de partenariat. Grâce à ces politiques, tous les acteurs de la société doivent être mobilisés pour contribuer à résoudre les problèmes relatifs aux établissements humains. La Finlande est convaincue que les décisions doivent être prises au plus petit niveau et le plus largement possible, en impliquant tous les habitants, y compris les femmes. Mais les municipalités ainsi que tous leurs habitants doivent assumer la responsabilité de travailler pour le bien commun.

Mme CORINNE LEPAGE, Ministre de l'environnement de la France: au-delà des solutions d'urgence et des "politiques de la ville", il faut adopter une approche de prévention: les modes de régulation et de fonctionnement qui ont prévalu jusqu'ici dans la gestion des problèmes urbains sont dépassés. Il faut adopter une approche globale et intégrée des problèmes urbains, au service des habitants. Les villes sont un lieu stratégique pour le développement durable. C'est en effet dans les villes que nous appliquerons les engagements de Rio. Ceci implique que soit élaboré un véritable droit à la ville incluant le droit au logement permettant à chaque être humain de se loger et de vivre décemment.

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Ce droit au logement s'accompagne d'un droit de vivre en sécurité dans son quartier, de se déplacer dans les conditions les moins polluantes possibles, de la possibilité de trouver un travail et de bénéficier de conditions de vie décentes. Les choix des pouvoirs publics doivent s'appuyer sur un large processus de concertation avec l'ensemble des acteurs de la ville.

La France est favorable à ce que les élus locaux soient associés aux activités des institutions chargées du suivi de la Conférence, et notamment de la Commission des établissements humains. La ville doit être le lieu privilégié de la démocratie et il faut réhabiliter ce qui fait de la ville plus qu'une ville: une cité. Stratège et régulateur, l'Etat doit se faire de plus en plus animateur de partenariats, notamment entre le secteur privé et le secteur public. Il lui appartient également de permettre la concertation la plus large réunissant les collectivités locales, les associations, les acteurs économiques et les habitants. Une meilleure connaissance des situations grâce à des indicateurs de ville durable permettrait un suivi systématique des politiques mises en oeuvre. Un réseau mondial d'échanges d'expériences pourrait être créé et la France serait heureuse d'accueillir un pôle international de la ville durable à Marne la Vallée.

M. TAKEHIRO TOGO (Japon): parce que, de nos jours, elle est directement liée à la qualité de la vie de chaque personne dans chaque pays, la

question des établissements humains n'est pas d'une trop grande importance. La façon dont cette question est traitée affecte la vie quotidienne de chacun dans le monde, et de façon variable, tous les pays connaît des problèmes à cet égard. Le Japon espère, par conséquent, que lors de la tenue d'Habitat II, les pays développés et les pays en développement se donnent la main dans un nouveau partenariat mondial qui permettra la réalisation d'importants progrès et d'initiatives concrètes en matière d'établissements humains. En outre, parce que c'est une question qui affecte notre vie quotidienne, et ce de diverses façons, il est essentiel d'impliquer non seulement les gouvernements nationaux mais également les autorités locales, les organisations non gouvernementales et les autres institutions pertinentes.

Pour réaliser le développement désirable des établissements humains au niveau national, il convient de suivre deux approches fondamentales, qui consistent respectivement à mettre en place des politiques globales en faveur d'une croissance nationale équilibrée et adopter des politiques au niveau régional pour encourager la croissance en tirant au maximum profit des avantages et des potentiels inhérents à chaque région. Fort de sa propre expérience, le Japon estime que l'amélioration des établissements humains repose sur trois éléments, à savoir le développement des ressources humaines; la prise en compte de l'environnement des personnes socialement vulnérables et des femmes dans le développement; et les activités en matière d'enracinement local. La coopération internationale doit prendre en considération ces trois éléments et ne doit pas seulement consister à apporter une aide aux pays en développement, mais doit inclure la coopération Sud-Sud.

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M. ALI HAMED AL-SHANSI (Emirats arabes unis): en 1976, la conférence de Vancouver jetait les bases du développement des établissements humains. Les Gouvernements ont pris conscience de l'ampleur des enjeux. Les réalisations ne sont pas encore à la hauteur des espérances des peuples. La situation des établissements humains constitue le défi du 21ème siècle. Il s'agit de réorienter les énergies et les ressources vers la satisfaction des besoins. Sous l'impulsion de l'Emir Sultan Al-Nahyan, la question des établissements humains revêt une importance capitale. Le pays a réussi un niveau de développement enviable dans ce domaine, en intégrant le développement durable. Les Emirats arabes Unis ont participé activement aux préparatifs de la Conférence. Un Prix a été créé pour récompenser les meilleures pratiques en matière de logement. En fin de compte, les établissements humains reflètent les traditions et les valeurs de chaque société et de chaque peuple.

M. DATO' UMAR BIN HAJI ABU, Secrétaire général du Ministère du logement et du Gouvernement local de la Malaisie: la tenue d'Habitat II constitue une excellente occasion de sensibiliser davantage les membres de la communauté internationale aux problèmes engendrés par une urbanisation rapide et de mobiliser leurs ressources pour promouvoir des établissements humains durables. Le Programme pour l'habitat énumère les buts, les principes et les engagements ainsi qu'un plan mondial d'action qui constituent une base sur laquelle nos plans nationaux respectifs doivent être fondés afin de traiter les deux thèmes d'importance mondiale que sont "un logement convenable pour tous" et "établissement humains viables dans un monde en pleine urbanisation".

Le défi qui consiste à garantir un développement et un milieu de vie sain, équitable et durable des établissements humains est universel. Ce défi dépasse les frontières nationales et ne distingue ni couleur ni croyance. C'est pourquoi nous devons tous oeuvrer de concert à le relever. Les mesures et les actions entreprises aux niveaux national et

mondial en faveur de la réalisation de l'objectif d'Habitat II qui vise à offrir à tous un logement convenable doit être examiné à l'aune d'indicateurs urbains communs. Les deux thèmes centraux de la Conférence coïncident avec les espoirs et les attentes du plan à long terme, Vision 2020, qu'a mis en place la Malaisie.

Mme MARJORIE ULLOA (Equateur): le Programme d'action d'Habitat II est un appel mondial à l'action à tous les niveaux. Les autorités locales sont à l'avant-garde de la réalisation des objectifs de la Conférence. Bien que les causes structurelles des problèmes méritent souvent un examen au niveau national, voire international, le progrès est tributaire en grande partie des autorités locales, de la participation civique et de la mise en place de partenariats entre le gouvernement et le secteur privé, les ONG, les travailleurs et l'ensemble de la société civile en général. Le problème de la pénurie de logements décents et des établissements humains durables serait

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grandement atténué par la mise à disposition de sources de financement internes et externes. Pour ce faire, il s'agit de garantir l'accès des plus démunis au crédit, à la terre, à l'éducation et à la formation. L'un des objectifs de la Conférence sera de promouvoir la coopération internationale et la volonté politique des Etats à cette fin. L'effet à long terme des engagements pris lors de cette Conférence sera tributaire de l'application des mesures adoptées aux niveaux local, national et international. L'Assemblée générale devrait pouvoir exercer le suivi du Programme d'action. Le Conseil économique et social superviserait la coordination générale pour l'ensemble du système et formulerait des recommandations. Le Centre Habitat se convertirait en un secrétariat technique hautement qualifié, à même d'appliquer le Programme d'action.

M. PER NYGAARD (Norvège): Habitat II est un événement crucial. Cette conférence nous donne l'occasion de débattre des objectifs et des principes, des stratégies et des mesures et de parvenir à un accord afin de nous engager en faveur d'un Programme pour l'habitat. Sans une mise en oeuvre efficace de ce programme au cours des mois et des années qui suivront cette conférence, une faible amélioration est à attendre. Aussi, est-il intéressant de se pencher sur la très bonne situation d'ensemble des établissements humains en Norvège. A cet égard, l'un des principaux problèmes que connaît ce pays réside dans sa prospérité, qui a permis à la plupart de ses habitants de bénéficier d'un niveau de vie élevé. Or, ce niveau de vie a été atteint en utilisant les ressources de façon non durable. Afin d'inverser cette tendance, la Norvège a eu recours à différentes mesures notamment des campagnes de motivation combinées à l'imposition d'interdiction et de "taxes vertes", mais aussi des incitations et des subventions afin de promouvoir des habitudes de consommation durables. Pour ce faire, la Norvège a adopté un modèle de mise en oeuvre qui est fondé sur la division des rôles et des responsabilités. Habitat II constitue une occasion unique de formuler un plan mondial d'action qui nous garantir un "avenir commun". Pour sa part, la Norvège est prête à apporter sa contribution afin de réaliser cet objectif.

M. MAURICIO DE MARIA Y CAMPOS, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI): aujourd'hui, l'ONUDI oeuvre non seulement avec les autorités nationales et les associations d'industriels, mais également avec une série de décideurs

municipaux, des administrateurs, des planificateurs, des chercheurs et des communautés de base en vue de promouvoir un développement urbain durable et industriel. L'ONUDI reconnaît la nécessité d'engager les partenaires internationaux, nationaux et locaux dans la gestion des établissements humains. Elle est prête à jouer le rôle qui est le sien dans les domaines suivants: en tant que forum d'échange d'informations, d'expérience et de formulation de codes de bonne conduite sur le développement industriel régional et urbain; en tant que fournisseur de conseils et d'assistance technique aux régions et aux villes; et en tant que promoteur d'investissements et de flux de technologies écologiquement rationnelles entre les pays développés, en développement et en transition.

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M. GERALDO HOLANDA CAVALCANTI (Brésil): les problèmes urbains se sont aggravés depuis la conférence de Vancouver. Dans ce contexte, le rôle des Nations Unies a substantiellement évolué en vue d'affronter les problèmes et de rétablir les priorités. Le Brésil reste confiant quant à la réalisation d'un consensus sur le Programme d'action.

Plusieurs de ses dispositions coïncident avec la politique urbaine du Président Cardoso, notamment, la réduction des inégalités sociales; la création des conditions susceptibles de satisfaire les besoins fondamentaux des couches sociales les plus défavorisées; et l'engagement en faveur du partenariat fondé sur la reconnaissance du défi que représentent les établissements humains. Le partenariat a en effet constitué la pierre angulaire du processus préparatoire au Brésil. Le Comité préparatoire national a inclut des représentants non seulement du gouvernement fédéral, mais également des gouvernements étatique et local ainsi que de larges segments de la société civile. Toutefois, ce partenariat mérite d'être renforcé entre les nations. Habitat II se doit de trouver des voies et moyens novateurs à cette fin. Il est enfin entendu qu'à la lumière de ce processus, les mandats de la Commission des établissements humains et du Centre Habitat seront renforcés afin de veiller au suivi et à la mise en oeuvre du Programme d'action.

M. KLAUS TOPFER, Ministre de la planification régionale, de la construction et du développement urbain de l'Allemagne: l'Allemagne manifeste un intérêt croissant pour la politique préconisée par Habitat II et a adopté un plan d'action national sur le développement des établissements humains. Les autorités locales ont en particulier reconnu la responsabilité qui leur incombe en matière de promotion du développement durable. De plus, la réunification allemande a posé au gouvernement de nouveaux problèmes de développement urbain, en raison notamment de l'existence de maisons préfabriquées, avec tout les problèmes que cela suppose.

Dans le contexte de coopération officielle en matière de développement, l'Allemagne appuie plus d'une centaine de projets dans les pays en développement ayant trait au domaine du développement des établissements humains, représentant 855 millions de deutschmarks. Si l'on ajoute cette somme aux autres projets d'urbanisme, on arrive à plus de six milliards de deutschmarks, ce qui place le pays parmi les trois principaux contributeurs dans le domaine du développement urbain durable.

La Conférence des Nations sur l'environnement et le développement (CNUED) a clairement reconnu le rôle crucial des établissements humains pour le développement durable. La Commission du développement durable a examiné le chapitre d'Action 21 consacré à la question et a arrêté, en 1994, sous ma présidence, des dispositions. Après de nombreuses années consacrées à l'analyse et à la discussion, il convient maintenant d'agir. Pour ce

faire, trois types d'action prioritaires doivent être adoptées. Nous devons d'abord nous doter d'une infrastructure moderne, particulièrement pour satisfaire les

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besoins primaires, le développement économique, la création d'emplois et pour protéger l'environnement et la santé. Ensuite, les modes de production dans les établissements humains doivent être adaptés aux besoins de protection des ressources. Enfin, la structure interne des villes, en particulier des grandes agglomérations, doit être modifiée.

Afin de préparer la Conférence Habitat II, l'OCDE et l'Allemagne ont coparrainé la Conférence sur le développement urbain durable qui s'est déroulée à Berlin il y a quelques mois. Lors de cette conférence, les questions politiques relatives à Habitat II ont été examinées en profondeur et la Déclaration de Berlin reflète le constat qu'une plus grande détermination politique est nécessaire pour réaliser des progrès réels. L'Allemagne estime que le projet de Programme pour l'habitat contient des éléments importants pour le développement des établissement humains durables, mais nécessite encore de nombreuses améliorations.

M. CAIO KOCH-WESER, Banque mondiale: la Banque mondiale se propose d'être un partenaire à part entière de ses principaux clients, en l'occurrence les populations pauvres des pays en développement. La Banque a déjà oeuvré de concert avec 65 gouvernements dans plus de 7000 villes afin d'examiner les problèmes de la durabilité financière, sociale et écologique. L'impact de ces efforts, louables, demeurent toutefois limité. Il est nécessaire de travailler au sein d'un cadre stratégique de développement urbain global. Le secteur privé se doit de s'engager davantage. La Banque mondiale propose un accord entre son groupe et les partenaires des pays en développement afin d'opérationnaliser les cadres stratégiques. Face aux perspectives qui se profilent pour les centaines de millions de pauvres des pays en développement, il ne reste qu'une seule alternative: agir. Audacieusement. Largement. Stratégiquement. En commun.

M. RAYMOND HALL, Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR): en début d'année, 24 millions de personnes relevaient des activités du Haut Commissariat. Plus de 60% d'entre elles étaient des réfugiés. Bien que la plupart des personnes réfugiées se trouvent en zone rurale, le HCR est amené à élargir ses interventions aux zones urbaines. Or, les programmes d'assistance mis en oeuvre dans des milieux urbains technologiquement et socialement complexes constituent de nouveaux défis. Ils exigent de nouvelles expertises et la mise en place de nouveaux partenariats. Nous croyons qu'Habitat II, en mettant l'accent sur l'environnement urbain, pourrait contribuer à faire progresser la réflexion internationale à cet égard. Le HCR espère que la priorité accordée par Habitat II à la nécessité fondamentale de développer les capacités locales et nationales d'intervention d'urgence inciteront les gouvernements à favoriser la participation des organisations non gouvernementales à l'élaboration et à la mise en oeuvre des plans nationaux de développement.

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Durant des décennies, l'impossibilité de réaliser un développement

durable a généré une succession de graves crises qui exigent une aide massive sur le long terme. Habitat II fournit une occasion unique de relancer les efforts internationaux visant à mettre un terme à l'existence et à l'augmentation du nombre de réfugiés. Le Programme pour l'habitat souligne que le développement durable des établissement humains suppose le renforcement du développement économique, la réalisation de progrès en matière sociale et culturelle, le respect des droits de l'homme et le renforcement de la démocratie. De telles préoccupations dépassent largement le mandat du HCR. Mais, c'est justement par leurs dimensions élargies, que les travaux d'Habitat II sont essentiels pour le HCR.

M. FRANCESCO RUTELLI, Maire de Rome et représentant des autorités locales réunies à Istanbul: il faut saluer ce jour où les autorités locales ont été invitées à prendre part aux débats de cette conférence. Elles sont, à l'instar des ONG, un facteur de dynamisme. Les villes sont un facteur de changement. Les prédictions de Vancouver se sont avérées vraies. Dès lors, il ne s'agit pas d'attendre Habitat III pour agir. Les villes doivent se muer en lieux d'espoir. Trop de décisions émanant des conférences internationales sont oubliées. Il s'agit d'appliquer vraiment ce qui a été adopté. La décision de créer des programmes d'Action 21 locaux et nationaux devrait être poursuivie.

Mme MONIKA WULF-MATHIES, Commission européenne: la Conférence d'Istanbul est une occasion unique de garantir la plus grande priorité politique à la fourniture d'un logement décent pour tous et la création d'établissements humains durables. Les pays de l'Union européenne sont témoins du phénomène de la paupérisation de certaines zones urbaines, qui débouchent souvent sur la ségrégation de divers groupes sociaux et la croissance des ghettos. De même, le chômage, l'exclusion et la pauvreté prennent davantage des visages urbains. Face à ces tendances, la Commission a lancé, en 1994, l'initiative "URBAN" en vue de jouer un rôle catalyseur et contribuer à la création d'activités productives dans les quartiers urbains défavorisés. L'enjeu est de concevoir la ville européenne de l'avenir, tant en termes économiques qu'en termes de solidarité et d'harmonie sociale. La Commission européenne promeut le principe de partenariat et de coopération aux niveaux les plus décentralisés. Elle cherche à engager les autorités et les communautés locales dans les processus de prise de décision et de gestion urbaine.

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