SOC/54

COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL : LA PARTICIPATION DE LA SOCIETE CIVILE ET DES PAUVRES A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EST ESSENTIELLE

24 mai 1996


Communiqué de Presse
SOC/54


COMMISSION DU DEVELOPPEMENT SOCIAL : LA PARTICIPATION DE LA SOCIETE CIVILE ET DES PAUVRES A LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE EST ESSENTIELLE

19960524 APRES-MIDI SOC/54

La Commission du développement social a terminé, cet après-midi, son débat général consacré à l'examen de son fonctionnement et aux stratégies et mesures visant à éliminer la pauvreté.

Les intervenants ont notamment insisté sur l'importance de la participation de la société civile à la planification et à la mise en oeuvre des programmes de lutte contre la pauvreté. Dans son message adressé à la Commission, le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a rappelé que le droit de chacun à vivre dans la dignité est un droit de l'homme fondamental. Il a estimé que les droits de l'homme des pauvres ne seront promus que si les programmes sociaux en leur faveur font une priorité de la participation de ces derniers à la planification et à l'exécution des mesures les concernant, et que si les actions entreprises sont assorties de vastes activités de sensibilisation.

En ce qui concerne le suivi de mise en oeuvre du Programme d'action, le Haut Commissaire recommande que l'on s'inspire des mécanismes de suivi de la mise en oeuvre des dispositions des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, qui permettent un examen systématique et l'évaluation non politisée des droits de l'homme.

Les représentants de la Bolivie et de l'Ukraine sont intervenus au cours du débat. Le représentant du Haut Commissaire aux droits de l'homme a lu un message de ce dernier.

La Commission se réunira de nouveau mardi 28 mai, à partir de 10 heures.

-- SOC/54 24 mai 1996

Fonctionnement de la Commission, stratégies et mesures pour éliminer la pauvreté

M. MANUEL E. ARELLANO, Ministre du développement humain de la

Bolivie, a indiqué que son pays, après avoir consolidé la stabilité politique, s'est efforcé de mettre en oeuvre une politique tendant à contrôler l'inflation. Consciente de l'impact de telles politiques sur la qualité de la vie, la Bolivie a mis en place des mécanismes de distribution des revenus nationaux aux municipalités tout en orientant l'investissement public vers le secteur social et en accroissant l'accès de la population aux services sociaux de base. Le représentant a impliqué que les estimations montrent que 70% des ménages se trouvent dans l'impossibilité de satisfaire leurs besoins fondamentaux. Si la pauvreté urbaine a diminué, cette tendance reste fragile compte tenu de l'important exode rural. En 1993, la Bolivie a mis en place un plan de développement qui visait à accroître la participation des municipalités. En outre, les processus de réformes ont consolidé les changements institutionnelles et donné lieu à la création du Ministère du développement humain.

Le Ministre a souligné qu'il s'agit là d'un des plus importants progrès sociaux de l'histoire récente de la Bolivie. 310 territoires municipaux se partagent 30% du revenu national. La loi de décentralisation a permis au Gouvernement de transférer aux autorités départementales des pouvoirs notamment dans les domaines de l'éducation. La Bolivie, qui a réussi à mettre en oeuvre une action sociale efficace, reconnaît cependant l'utilité de disposer de technologies pour assurer la création d'emplois productifs et intensifier la lutte contre la pauvreté.

Mme PURIFICACION V. QUISUMBING, représentante du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a donné lecture d'un message adressé par le Haut Commissaire, M. José Ayala Lasso, à la Commission. Le Haut Commissaire y rappelle qu'en vertu des instruments relatifs aux droits de l'homme, et en particulier du Pacte relatif aux droits civils et politiques du Pacte sur les droits économiques sociaux et culturels, le droit à vivre dans la dignité est un droit de l'homme fondamental et qu'il incombe aux Etats de veiller au plein respect de ce droit. La Conférence mondiale des droits de l'homme de Vienne a, quant à elle, réaffirmé que la pauvreté et l'exclusion constituent des violations des droits fondamentaux de l'homme, et a appelé la communauté internationale à prendre les mesures qui s'imposent, notamment en matière d'alimentation, de santé, de logement, d'éducation en vue de satisfaire aux besoins élémentaires de tous les individus. Il appartient aux Etats de renforcer la protection des droits fondamentaux de leurs citoyens, hommes et femmes.

Les droits de l'homme des pauvres, poursuit le Haut Commissaire dans son message, ne seront promus que si les programmes mis en oeuvre font de la participation des pauvres à la planification et à l'exécution des mesures les concernant une priorité, et que si les actions entreprises sont assorties de vastes activités de plaidoyers et de sensibilisation. En ce qui concerne le suivi du Programme d'action de Copenhague, le Haut Commissaire recommande que l'on s'inspire des mécanismes de suivi de la mise en oeuvre des dispositions des instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, qui permettent un examen systématique et d'évaluation non politisée des droits de l'homme. Enfin, le Haut Commissaire assure la Commission qu'il n'épargnera aucun effort pour appuyer la mise en oeuvre des recommandations de Copenhague et coopérer avec la Commission

dans ce domaine.

Mme YELENA GORYACHAH (Ukraine) a indiqué qu'à la suite du Sommet de Copenhague, son pays a adopté un décret qui prévoit la réalisation de tous les engagements du Sommet. En outre, à l'occasion de l'Année internationale pour l'élimination de la pauvreté, un projet a été élaboré qui vise la mise en place d'un système d'indicateurs de la pauvreté et de suivi social. Toutes une série d'actions ont été lancées pour accorder une aide financière accrue aux groupes les plus vulnérables. Par ailleurs, un comité d'organisation composé de haut fonctionnaires et de représentants d'organisations non gouvernementales, veille à l'application de tous les plans. Le Programme d'action de Copenhague, a estimé la représentante, constitue une source d'idées précieuses qui vient renforcer les stratégies nationales. Elle a insisté sur l'importance de la coopération internationale et du renforcement des activités interinstitutionnelles entreprises par les Nations Unies.

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