LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT TERMINE L'EXAMEN DU RAPPORT DU ZIMBABWE
Communiqué de Presse
DH/G/394
LE COMITÉ DES DROITS DE L'ENFANT TERMINE L'EXAMEN DU RAPPORT DU ZIMBABWE
19960524Il entend les observations préliminaires des membres du Comité sur l'application de la Convention au Zimbabwe
Genève, 23 mai -- Le Comité des droits de l'enfant a achevé, cet après-midi, l'examen du rapport du Zimbabwe en entendant les observations générales de membres du Comité sur l'application de la Convention dans ce pays. La délégation a en outre fourni, en début de séance, des renseignements complémentaires sur la situation des enfants zimbabwéens. Les observations finales et recommandations du Comité seront adoptées en séance privée et rendues publiques à la fin de la session, le vendredi 7 juin.
Les membres du Comité ont estimé que le Zimbabwe devrait mener une action plus systématique pour garantir la protection des droits de l'enfant et, en particulier, pour sensibiliser la population du pays en ce qui concerne la nécessité de respecter les droits de l'enfant et changer les mentalités en ce qui concerne le rôle de la femme et les pratiques traditionnelles qui affectent les enfants, notamment les fiançailles organisées et le mariage précoce.
Des membres du Comité ont suggéré la création par le Zimbabwe de la fonction de l'ombudsman, qui serait chargé de la surveillance et de la défense des droits de l'homme, et notamment des droits de l'enfant. Ils ont aussi encouragé le Gouvernement à assurer une formation adéquate des professionnels qui travaillent avec les enfants. Les droits de l'enfant doivent être incorporés dans les programmes de formation. Le Comité a aussi encouragé le Gouvernement à assurer une coordination avec les organisations non gouvernementales qui font une oeuvre extrêmement utile au Zimbabwe.
Les membres du Comité ont souligné les conséquences négatives, en particulier sur les enfants, des contradictions qui existent au Zimbabwe entre le droit commun et le droit coutumier. En ce qui concerne le mariage, ils se sont dits encouragés par les amendements apportés à la Constitution, notamment en ce qui concerne l'égalité entre les hommes et les femmes. Ils ont toutefois souligné qu'il fallait assurer dans les faits l'application de ces dispositions. Ils ont en outre estimé que des révisions constitutionnelles s'imposent pour éliminer la discrimination qui persiste dans l'enseignement privé.
- HR/CRC/96/30 23 mai 1996
La priorité doit être accordée à l'intérêt supérieur de l'enfant, a-t-il encore été souligné. Il faut améliorer le dialogue entre parents et enfants et donner davantage la parole aux enfants. Il faut aussi renforcer l'égalité entre le père et la mère dans le partage des responsabilités en ce qui concerne l'éducation de l'enfant. Il faut également éliminer la discrimination à l'égard de l'enfant né hors du mariage.
Le châtiment corporel doit être supprimé des écoles et au sein de la famille. Se félicitant de l'attitude du Ministre à cet égard, ils se sont dits convaincus qu'il parviendra à convaincre les autorités à interdire le châtiment corporel.
En début de séance, la délégation du Zimbabwe, dirigée par le Ministre de l'enfance et de la santé publique du Zimbabwe, M. T.J. Stamps, a fourni des renseignements complémentaires sur la situation des enfants dans le pays, notamment en ce qui concerne le milieu familial, les soins de santé, l'éducation, les mesures spéciales de protection.
M. Stamps a indiqué qu'en 1992, 30 % des familles zimbabwéennes étaient mono-parentales. Fait encore plus préoccupant, dans 3400 cas le chef de famille avait moins de 18 ans. Ces chiffres sont en partie liés au nombre important de décès précoces, de la désintégration des familles et de l'abandon résultant de la pandémie du SIDA.
La violence au sein de la famille est difficile à chiffrer, a déclaré le Ministre, qui a toutefois assuré que des efforts sont déployés pour que la police ne considère plus la violence au sein de la famille comme une question relevant du seul domaine privé, comme le veut la tradition. Il a en outre indiqué que les organisations non gouvernementales déploient d'important efforts dans ce domaine.
M. Stamps a déclaré que la fourniture de services éducatifs et de santé sur les grandes exploitations agricoles sont encouragés par des subventions pour le paiment des salaires des enseignants et par des exonérations fiscales pour la construction d'établissements scolaires et de cliniques. Le nombre d'écoles est toutefois insuffisant et il y a pénurie d'enseignants ayant une formation adéquate. Le Gouvernement rencontre des difficultés pour assurer un salaire décent aux enseignants qu'il emploie.
A sa prochaine séance publique, mardi matin à 10 heures, le Comité commencera l'examen du rapport de la Chine (CRC/C/11/Add.7).
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