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ORG/1746

En 2024, au moins cinq membres du personnel de maintien de la paix et du personnel associé de l’ONU ont été tués dans des attaques malveillantes

Au moins 116 membres du personnel de l’UNRWA ont été tués en 2024 dans le contexte de la guerre à Gaza

Au moins cinq membres du personnel de l’ONU -quatre membres du personnel militaire de maintien de la paix et un agent civil de coordination de la sécurité- ont été tués dans des attaques délibérées en 2024, a déclaré aujourd’hui le Comité permanent du Syndicat du personnel sur la sécurité et l’indépendance de la fonction publique internationale.  Les membres du personnel de l’ONU tués en 2024 étaient originaires du Cameroun (1), du Ghana (1), de l’Inde (1), du Pakistan (1) et de l’Ouganda (1).

Ce chiffre n’inclut pas les membres du personnel de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui sont morts pendant la guerre à Gaza, ces derniers n’ayant pas été délibérément ciblés.  Cependant, au moins 116 membres du personnel de l’UNRWA ont été confirmés tués en 2024 dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas en réponse à l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre 2023.  Cela représente la plus grande perte en personnel au cours d’un conflit depuis la création de l’ONU.  Au 29 décembre 2024, le nombre total de membres de l’équipe de l’UNRWA tués depuis le 7 octobre 2023 était de 263 (Rapport de situation de l’UNRWA no 153).

Les soldats de la paix servant dans la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ont également été touchés par les conflits dans la région.

Le 11 octobre, deux soldats de la paix indonésiens de la FINUL ont été blessés après deux explosions survenues à proximité d’une tour d’observation près de la base de la mission à Naqoura.

Le 29 octobre, huit Casques bleus autrichiens de la FINUL ont été blessés après qu’une roquette, probablement tirée par le Hezbollah ou un groupe affilié, a touché le quartier général de la FINUL dans le sud du Liban.

Le 7 novembre, un convoi de la FINUL transportant des soldats de la paix de Malaisie nouvellement arrivés au Liban-Sud passait par Saïda lorsqu’une frappe de drone a eu lieu à proximité.  Cinq soldats de la paix ont été légèrement blessés.

Le 19 novembre, quatre soldats de la paix ghanéens de la FINUL ont été blessés lorsqu’une roquette, probablement tirée par le Hezbollah, a touché leur base dans le sud du Liban.  Des Casques bleus et des installations ont été pris pour cible lors de trois incidents distincts.

Le 22 novembre, quatre soldats de la paix italiens de la FINUL ont été blessés lorsque deux roquettes, probablement tirées par le Hezbollah ou des groupes affiliés, ont touché le quartier général du secteur ouest à Chama.

En outre, trois membres de l’équipe de pays du Programme alimentaire mondial (PAM) au Soudan –le chef du bureau de terrain, un associé de programme et un agent de sécurité– ont perdu la vie le 19 décembre après qu’un bombardement aérien a touché le complexe du PAM à Yabus, dans l’État du Nil-Bleu.

La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) a recensé le bilan le plus meurtrier pour les soldats de la paix avec deux morts, suivie de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) avec un mort.

En 2023, au moins 11 membres du personnel de l’ONU (7 militaires et 4 civils) ont été tués dans des attaques malveillantes, comparés à au moins 32 (28 soldats de la paix et 4 civils) en 2022.  La baisse du nombre de décès peut être attribuée en partie à la fin, en 2023, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), la mission de maintien de la paix la plus meurtrière avec 175 morts provoqués par des actes de malveillance.

Attaques délibérées

Voici une liste non exhaustive des attaques délibérées qui ont fait des morts et des blessés parmi le personnel et le personnel associé de l’ONU en 2024, établie par le Comité permanent du Syndicat du personnel sur la sécurité et l’indépendance de la fonction publique internationale.

Le 10 janvier, à Galmdug, en Somalie, des militants d’Al-Shabaab ont saisi un hélicoptère avec à son bord du personnel de l’ONU.  L’hélicoptère a été capturé après avoir dû effectuer un atterrissage d’urgence dans une zone contrôlée par le groupe armé.  Selon les médias, l’hélicoptère avait décollé de la ville de Beledweyne avant d’atterrir près du village de Gadoon [près du village de Hindhere] dans la région de Galgaduud, dans le centre de la Somalie, en raison d’un problème technique.  L’hélicoptère, qui était sous contrat avec l’ONU, effectuait une évacuation médicale.  Selon les médias, 9 personnes se trouvaient à bord: 4 membres d’équipage ukrainiens, 2 infirmières kenyanes, 1 Égyptien travaillant pour une entreprise sous-traitante qui effectue des évaluations médicales d’urgence, 1 médecin militaire somalien et 1 agent de protection ougandais. Au moins un passager aurait été tué et six autres auraient été capturés par Al-Shabaab.

Le 11 janvier, Maimudu Edema, un soldat de la paix ougandais affecté à la Mission d’assistance des Nations Unies en Somalie (MANUSOM), a été tué par des tirs de mortier dans la zone de l’aéroport international d’Aden Adde, où se trouvait le complexe de l’ONU.  Al-Shabaab aurait revendiqué l’attaque.

Le 15 janvier, Emmanuel Steve Atebele, un Casque bleu camerounais de la MINUSCA, a été tué lorsque son véhicule a heurté un engin explosif improvisé à Mbindali, dans la préfecture d’Ouham-Pendé, au nord-ouest de Paoua, en République centrafricaine.  Cinq autres Casques bleus ont été blessés dans l’attaque.

Le 27 janvier, Kyere Evans, un Casque bleu ghanéen de la FISNUA, a été tué lorsque la base de la mission à Agok a été attaquée par un groupe armé.

Le 28 janvier, Muhammad Tariq, un Casque bleu pakistanais de la FISNUA a été tué à Abyei lorsqu’un convoi de la FISNUA transportant des civils a été attaqué.

Le 2 février, deux Casques bleus sud-africains de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) ont été blessés lors d’une attaque contre un hélicoptère de l’ONU dans l’est de la République démocratique du Congo.  L’hélicoptère effectuait une évacuation médicale lorsqu’il a essuyé des tirs de membres présumés du groupe armé M23 dans la région de Karuba, province du Nord-Kivu.  L’hélicoptère a pu atterrir en toute sécurité à Goma, la capitale provinciale.

Le 16 mars, huit soldats de la paix servant dans la MONUSCO ont été blessés lors d’affrontements entre le M23 et les troupes gouvernementales.  L’incident s’est produit à proximité de Sake, à 20 kilomètres de Goma.  Les Casques bleus blessés, qui faisaient partie de l’opération Springbok lancée en novembre 2023 pour protéger les civils dans la région, ont été blessés lors de combats au cours desquels les troupes de la MONUSCO aidaient les forces gouvernementales à protéger les civils vulnérables.

Le 13 mai, Waibhav Anil Kale, un ancien officier militaire indien travaillant comme agent de coordination de la sécurité pour le Département de la sûreté et de la sécurité (DSS) de l’ONU, a été tué à Rafah, dans le sud de Gaza, lorsqu’une arme a heurté l’arrière de son véhicule clairement identifié comme appartenant à l’ONU.  Le véhicule se rendait à l’hôpital européen de Rafah.  Une autre employée du DSS, une Jordanienne qui se trouvait à bord du même véhicule, a été blessée.  Les tirs auraient été tirés depuis un char des Forces de défense israéliennes qui se trouvait dans la région.

Le 10 octobre, deux soldats de la paix sri-lankais servant dans la FINUL ont été blessés après qu’un char des Forces de défense israéliennes a tiré en direction d’une tour d’observation du quartier général de la FINUL à Naqoura, touchant directement l’édifice et provoquant sa chute.

Atteintes à l’indépendance de la fonction publique internationale

Le 24 janvier, les autorités houthistes du Yémen ont ordonné aux membres du personnel de l’ONU et d’autres organisations humanitaires titulaires de passeports américains et britanniques de quitter le pays dans un délai d’un mois.  Les autorités de facto, qui contrôlaient la capitale, Sanaa, ainsi que de nombreuses autres régions du pays, ont ainsi violé l’indépendance de la fonction publique internationale.

Le 11 juin, le Secrétaire général a appelé à la libération immédiate de tous les membres du personnel de l’ONU détenus au Yémen par les autorités de facto houthistes, à la suite de la détention arbitraire de 13 membres du personnel de l’Organisation, dont 6 membres du personnel du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). Quatre autres membres du personnel de l’ONU ont été détenus au secret par les autorités de facto depuis 2021 et 2023, sans pouvoir communiquer avec leur famille ou leurs organisations et agences respectives.

Le 12 octobre, les chefs du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), du Programme alimentaire mondial (PAM), de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du HCDH, ainsi que l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, ont renouvelé leurs appels urgents à la libération immédiate de leur personnel détenu arbitrairement par les autorités de facto houthistes au Yémen, alors que des informations font état de « poursuites pénales » pour certains d’entre eux.

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