Assemblée générale: M. Guterres loue la diplomatie et la clairvoyance du Président sortant dont le successeur, « un Africain fier de l’être », arrive à « un moment difficile »

On trouvera ci-après le discours du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de l’élection à la présidence de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale, le 6 juin: 

Je suis très heureux d’être parmi vous à l’occasion de l’élection à la présidence de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale.  J’adresse mes félicitations à Son Excellence Monsieur Philémon Yang du Cameroun. 

Durant l’année écoulée, le Président de la soixante-dix-huitième session, Son Excellence Monsieur Dennis Francis de la Trinité-et-Tobago, a dirigé les travaux de l’Assemblée générale avec diplomatie, clairvoyance et dévouement. 

Il a porté les besoins des petits États insulaires en développement, et bien d’autres choses encore, à l’attention de cette Assemblée.  Il a rallié les États Membres autour d’une série de questions qui sont au cœur du thème de sa présidence, « Paix, prospérité, progrès et durabilité ».  Depuis l’organisation de la réunion de haut niveau sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies en septembre dernier. 

Aux préparatifs du Sommet sur les objectifs de développement durable, qui a donné lieu à l’expression d’un fort soutien politique en faveur du plan de relance des objectifs de développement durable et de la réforme de l’architecture financière internationale visant à rendre celle-ci mieux à même d’être au service des pays en développement. 

Et à la tenue de la toute première semaine de la durabilité à l’Assemblée générale, une semaine de réunions sur le tourisme, les infrastructures, les transports, l’énergie et la dette. 

L’attention constante qu’il porte aux menaces liées à l’élévation du niveau de la mer a pu être constatée dans une série de réunions de haut niveau et dans la visite qu’il a effectuée aux Îles Cook à l’occasion du Forum des dirigeants des îles du Pacifique. 

Je salue également le rôle moteur qu’il a joué dans l’avancement des préparatifs du Sommet de l’avenir qui se tiendra en septembre, et son plaidoyer inlassable en faveur de l’égalité des genres et de la participation des jeunes.  À chaque instant, il s’est fait le champion de la solidarité et il a rassemblé cette Assemblée à un moment de notre histoire où les divisions et les troubles sont vifs. 

Je le remercie pour ses orientations, sa direction et son profond attachement à l’Organisation des Nations Unies et aux solutions multilatérales. 

Le futur Président de la soixante-dix-neuvième session de l’Assemblée générale arrive à un moment difficile. 

Les conflits continuent de faire rage.  La catastrophe climatique s’aggrave.  La pauvreté et les inégalités sont omniprésentes.  La méfiance et les dissensions divisent les gens.  Les objectifs de développement durable sont très loin d’être atteints.  Et les pays en développement se retrouvent sans le soutien dont ils ont besoin pour investir dans leur population. 

Face à ces défis, nous ne devons pas perdre de vue notre objectif, à savoir un monde plus pacifique et plus durable. 

Comme son prédécesseur, le futur Président de l’Assemblée générale jouera un rôle important dans la réalisation de cet objectif.  Il apporte une voix essentielle à cette salle.  Il possède une grande expérience de par sa représentation de son pays en tant que diplomate et fonctionnaire et son travail au sein de l’Union africaine et aux plus hauts niveaux de l’État – y compris en tant que Premier Ministre du Cameroun. 

C’est un Africain fier de l’être qui se consacre à l’avenir de son continent. 

Les pays africains comme le Cameroun ont un riche potentiel.  Pour réaliser ce potentiel, il faut se rallier aux pays africains et, en fait, soutenir les pays en développement dans le monde entier.

Je me réjouis d’avance de travailler en étroite collaboration avec lui, alors qu’il réunit les États Membres autour de solutions collaboratives susceptibles d’apporter la justice à l’Afrique et au monde en développement.

L’Assemblée et son président peuvent compter sur tout mon soutien dans l’accomplissement de cette tâche importante. 

Dans un monde divisé et troublé, l’Assemblée générale des Nations Unies est un organe unique et vital, et nous devons tous nous employer résolument à assurer son succès dans les temps à venir.