Le Secrétaire général dénonce la multiplication des menaces visant des journalistes et l’augmentation de ceux qui sont tués en faisant leur métier
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, célébrée le 2 novembre:
En promouvant et en favorisant la démocratie et en contraignant les autorités à rendre des comptes, les journalistes et les médias jouent un rôle essentiel dans la société. La solidité et la responsabilité des institutions ainsi que la réalisation des objectifs de développement durable en sont également tributaires.
Cette position met toutefois les journalistes en danger. En effet, leur détermination à enquêter et à révéler la vérité fait qu’ils sont souvent attaqués, placés en détention illégale ou même assassinés.
Selon l’UNESCO, au moins 88 journalistes ont été tués en 2022 alors qu’ils ne faisaient que leur travail – une forte augmentation par rapport aux années précédentes. Le conflit qui fait rage en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés fait payer un lourd tribut aux journalistes.
La majorité des journalistes tués ne sont cependant pas des correspondants de guerre, mais travaillent dans des pays en paix, où ils mènent l’enquête sur des affaires de corruption, de trafic ou de violations des droits humains et sur des questions environnementales.
Je suis profondément alarmé par ces chiffres et par la multiplication des menaces de toutes sortes visant des journalistes. Ceux-ci n’ont jamais été aussi nombreux en détention. Le harcèlement en ligne des journalistes, en particulier des femmes, sert de moyen pour les faire taire.
Nous avons besoin de meilleurs garde-fous pour défendre les journalistes qui nous tiennent informés.
À l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, nous engageons tous les États à prévenir la violence à l’égard des journalistes, à instaurer des conditions dans lesquelles ces derniers peuvent exercer leur métier en toute sécurité, à traduire en justice les auteurs de crimes commis contre des journalistes et des professionnels des médias, et à accompagner les victimes et les personnes rescapées.
Aujourd’hui, comme chaque jour, nous sommes reconnaissants aux journalistes et à tous les professionnels des médias qui risquent leur santé et leur vie pour nous tenir informés et faire régner la vérité.