En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/21848

Drogues: le Secrétaire général mise sur la désintoxication, la lutte contre l’impunité des trafiquants et sur les pouvoirs publics qui doivent montrer la voie

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’abus et le trafic de drogues, célébrée le 26 juin: 

Des dizaines de millions de personnes souffrent de troubles liés à l’usage de drogues.  Moins d’un cinquième d’entre elles reçoivent un traitement.  Les personnes qui font usage de drogues sont victimes à double titre: d’abord des effets nocifs des drogues elles-mêmes, puis de la stigmatisation et de la discrimination. 

Elles se heurtent souvent à des obstacles importants en matière d’accès aux traitements, voire aux services de prise en charge des maladies infectieuses telles que le VIH/sida et l’hépatite.  Les trafiquants de drogue, eux, continuent de s’en prendre à ces personnes, en intensifiant rapidement la production de drogues de synthèse nocives et très addictives. 

Cette année, le thème de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues est axée sur la nécessité de placer les personnes avant tout en mettant fin à la stigmatisation et à la discrimination et en renforçant la prévention. Comment procéder? Il faut mettre l’accent sur la désintoxication plutôt que sur la répression et l’incarcération pour les infractions mineures liées à la drogue. 

Il faut défendre les droits humains des personnes qui font usage de drogues, y compris en développant les programmes de prévention et de prise en charge thérapeutique ainsi que les services de santé.  Il faut protéger les personnes et les communautés en mettant fin à l’impunité dont jouissent les trafiquants de drogue qui exploitent leur souffrance. 

Mais, surtout, il faut que les pouvoirs publics montrent la voie.  À l’époque où j’étais Premier Ministre du Portugal, nous avions apporté des solutions à caractère non pénal en cas de possession de drogue à des fins de consommation personnelle tandis que des mesures répressives s’appliquaient contre les trafiquants et que des ressources étaient réaffectées à la prévention, à la prise en charge et aux mesures de réduction des risques. 

Ainsi, la consommation de drogues et l’incidence des maladies infectieuses associées avaient chuté, le volume de drogues saisies par la police et les douanes était plus important et, surtout, des vies étaient sauvées.  Aujourd’hui, le Portugal a l’un des taux d’overdose et de décès dus à la consommation de drogue les plus bas d’Europe. 

La communauté mondiale que nous formons se doit de poursuivre l’action qu’elle mène pour mettre fin à l’abus et au trafic de drogues, et à la stigmatisation des personnes qui font usage de drogues dans le monde entier. 

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