SG/SM/21824

Le Secrétaire général présente ses notes d’orientation sur les réformes de l’architecture financière, l’adoption d’indicateurs au-delà du PIB et le Pacte numérique mondial

On trouvera, ci-après, le texte du discours du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, prononcée à l’occasion de la publication de trois notes d’orientation établies dans le cadre de Notre Programme commun, à New York, aujourd’hui:

Je suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour vous présenter trois notes d’orientation portant sur Notre Programme commun. 

Ces trois notes –sur un total de 11– sont destinées à alimenter vos discussions dans le cadre des préparatifs du Sommet sur les objectifs de développement durable et du Sommet de l’avenir. 

Il y est question de certains des plus grands défis de notre temps – des défis dont notre gestion pourrait déterminer si nous parvenons à réaliser la vision du Programme 2030 et à atteindre les objectifs de développement durable, ou si nous continuons d’avancer vers la faillite sociale, financière, politique et environnementale. 

Aujourd’hui, je vais aborder les thèmes principaux qui y sont traités. 

La note d’orientation sur les réformes de l’architecture financière internationale contient des propositions visant à remédier à des problèmes hérités du passé en établissant un système financier fonctionnel qui favorise le développement durable. 

Il s’agit d’une note d’orientation très détaillée.  Nous avons décidé d’entrer dans les détails dans la version qui sera présentée, car l’un des problèmes lorsque nous discutons de ce genre de choses est que lorsqu’il n’y a pas suffisamment de détails, les choses peuvent être facilement mal interprétées.  Mais je reconnais que cela rend la note d’orientation assez complexe.  Nous préparons également une version simplifiée afin de faciliter le débat public.  Mais nous avons estimé qu’il était important d’entrer dans les détails pour montrer exactement le type de changements que nous estimons nécessaires du point de vue des objectifs que nous avons définis. 

La note sur l’adoption d’indicateurs allant au-delà du produit intérieur brut porte sur des indicateurs permettant de mesurer les éléments qui comptent vraiment pour les personnes et les communautés. 

Le produit intérieur brut –PIB– nous indique le coût d’absolument tout, mais la valeur d’absolument rien. 

Notre monde n’est pas une méga-entreprise.  Les décisions financières devraient reposer sur des éléments qui vont au-delà d’un simple bilan des pertes et profits. 

Enfin, la note d’orientation sur le Pacte numérique mondial esquisse des pistes visant à faire advenir un avenir ouvert, libre, sûr, axé sur l’être humain et équitable, à une époque où les incidences de la technologie sur nos vies suscitent une appréhension croissante. 

Toutes ces notes contiennent des idées pour ce qui est de revitaliser le système multilatéral, d’intensifier l’action visant à atteindre les objectifs de développement durable et de faire en sorte que l’augmentation de la température mondiale demeure aussi proche que possible de la limite fixée lors de l’Accord de Paris, à savoir 1,5 degré Celsius. 

Le Sommet sur les objectifs de développement durable qui se tiendra en septembre et le Sommet de l’avenir qui aura lieu en 2024 seront des moments clés: nous devrons prendre de concert les décisions qui nous permettront de remettre le monde sur la voie d’un avenir plus équitable, plus inclusif et plus durable pour toutes et tous. 

Certaines des propositions contenues dans les notes d’orientation pourraient nourrir les délibérations du Sommet sur les objectifs de développement durable, qui sera le point culminant de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale. 

Les décisions prises lors du Sommet guideront notre action jusqu’à la fin de la décennie d’action et de réalisations en faveur du développement durable.  Elles doivent constituer un point de départ. 

Le Sommet de l’avenir de 2024 fera fond sur les décisions prises lors du Sommet sur les objectifs de développement durable pour traiter les questions nouvelles et émergentes. 

À de nombreuses reprises, j’ai parlé de la partialité et de l’injustice inhérentes à l’architecture financière internationale actuelle. 

Le système de Bretton Woods a été établi en 1945, alors qu’un grand nombre d’économies actuellement en développement ou émergentes étaient soumises à la domination coloniale.  Il est censé être au service du monde – et pourtant, il ne le représente pas. 

La pandémie de COVID-19 et ses conséquences ont mis ce système à l’épreuve. 

Il a largement failli. 

Il n’a pas rempli sa fonction première, celle d’être un filet de sécurité financière. 

Il n’a pas permis de lever les fonds nécessaires au relèvement des pays en développement, dont une grande partie est à présent en proie à une crise financière profonde. 

Cinquante-deux de ces pays sont surendettés ou au bord du surendettement. 

Pendant ce temps, les mesures d’allègement de la dette sont au point mort.  Le Cadre commun pour le traitement de la dette ne fonctionne pas. 

L’inflation et la hausse des taux d’intérêts accentuent la pression financière insoutenable qui pèse sur les pays en développement. 

Certains gouvernements ne peuvent pas à la fois rembourser leurs dettes et rémunérer les travailleuses et travailleurs du secteur public et sont contraints de faire un choix, quitte à se trouver en défaut de paiement et à faire dégringoler leur cote financière pour les années à venir. 

Aujourd’hui, l’Afrique dépense davantage pour le service de la dette que pour la santé. 

Dans une perspective à court terme, la communauté internationale doit d’urgence prendre des mesures, dans le cadre des arrangements actuels, pour alléger le fardeau qui pèse sur les économies en développement et les économies émergentes. 

J’ai demandé la mise en œuvre d’un plan de relance des objectifs de développement durable à cette fin. 

Cependant, nous ne pouvons pas nous arrêter aux mesures d’urgence: nous devons mettre au point des solutions structurelles.  La communauté internationale doit réformer l’architecture financière mondiale pour la rendre résiliente, équitable et accessible à toutes et tous. 

La note d’orientation contient des propositions ambitieuses et concrètes dans six domaines, l’objectif étant de corriger des injustices historiques et une partialité systémique. 

Ces domaines sont les suivants: la gouvernance économique mondiale; l’allégement de la dette et le coût des emprunts souverains; le financement public international; le renforcement du filet de sécurité financière mondial; la lutte contre le court-termisme sur les marchés de capitaux; une architecture fiscale mondiale. 

Dans la note, il est proposé d’élargir les conseils d’administration de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international afin de renforcer la participation et la représentation des pays en développement. 

Il est aussi proposé de réformer les quotes-parts au FMI, qui devraient être dissociées de l’accès aux ressources, et de modifier les règles encadrant le nombre de voix et la prise de décision au sein du Fonds que j’ai proposé récemment. 

Est également envisagée la création d’un organe fédérateur représentatif chargé de superviser l’ensemble du système afin d’en renforcer la cohérence et d’en aligner les priorités sur celles du Programme 2030.  Comme suggéré dans la note, cela pourrait prendre la forme d’un Sommet biennal réunissant les membres du G20 et du Conseil économique et social, le Secrétaire général et les responsables des institutions financières internationales. 

Par ailleurs, il est proposé de créer un mécanisme de renégociation de la dette, éventuellement rattaché à une banque multilatérale de développement, ce qui permettrait d’établir un lien entre le financement du développement et les créanciers opérant aux conditions du marché. 

Une autorité chargée de la dette souveraine – dans laquelle seraient représentés les pays en développement – pourrait élaborer et mettre en œuvre un cadre de restructuration de la dette. 

Dans la note, il est proposé de repenser le rôle et l’utilisation des droits de tirage spéciaux, c’est-à-dire la manière dont le FMI crée des liquidités en cas de crise. 

L’allocation de ces droits pendant la pandémie a été manifestement injuste et la redistribution a jusqu’à présentété minime. 

Les pays du G7, qui comptent une population de 772 millions de personnes, ont reçu 280 milliards de dollars des États-Unis en droits de tirage spéciaux. 

Les pays les moins avancés, avec une population de 1,1 milliard de personnes, se sont vus allouer un peu plus de 8 milliards de dollars américains, et ce, dans les règles de l’art.  Cela a été fait conformément aux règles, mais il y a en effet quelque chose de moralement injuste dans les règles qui ont établi ce type de procédure. 

Dans la note d’orientation, il est proposé de corriger cette injustice à l’avenir. 

Il y est également proposé d’augmenter massivement le financement du développement et de l’action climatique, en partie en infléchissant le modèle de fonctionnement des banques multilatérales de développement et en transformant leur approche du risque, afin d’exploiter autant que possible le financement privé à un coût raisonnable au profit des pays en développement. 

Nous pensons que si les banques de développement multinationales travaillent en étroite collaboration, elles seront en mesure d’adopter une approche du risque beaucoup plus ouverte, sans perdre leur notation AAA.  Mais, soyons honnêtes, l’un des graves problèmes auxquels nous sommes confrontés est celui du manque d’impartialité et de confiance à de nombreux égards dont ont fait preuve les agences de notation. 

Dans l’ensemble, les propositions contenues dans ce document visent à se détourner d’un système qui profite aux riches et privilégie les gains à court terme pour s’orienter vers un système équitable, conçu pour investir dans les objectifs de développement durable, l’action climatique et les générations futures. 

La deuxième note d’orientation présente des propositions visant à contribuer à l’élaboration d’indicateurs universels et complets complémentaires du produit intérieur brut.  Ce n’est pas une solution finale qui est proposée, mais un moyen d’y parvenir. 

Le PIB est l’indicateur le plus largement utilisé pour mesurer le progrès économique d’un pays.  C’est sur cette base que nous mesurons la création de richesses et les progrès accomplis sur le plan du développement dans l’évaluation des pays et dans l’allocation des ressources de développement. 

Il restera un indicateur important. 

Toutefois, comme on le reconnaît de plus en plus, le PIB omet de prendre en compte les activités humaines qui sont pourtant nécessaires à la vie et qui contribuent au bien-être, alors qu’il accorde un prix démesuré à celles qui nous nuisent et qui appauvrissent notre planète. 

Déforestation, surpêche, exploitation minière et combustion des énergies fossiles sont autant d’activités qui font croître le PIB. 

À l’opposé, le PIB ne tient pas compte de la durabilité environnementale, du travail que représentent les soins non rémunérés et des incidences néfastes qu’entraînent de nombreuses activités économiques sur les individus et les sociétés. 

Le PIB méconnaît ou occulte la complexité inhérente au développement durable. 

Or, le progrès humain est fonction de nombreux facteurs, qu’il s’agisse des niveaux de pauvreté et de famine ou des inégalités et de la cohésion sociale, en passant par la vulnérabilité aux perturbations climatiques et d’autres chocs. 

Certains pays, affichant un PIB relativement élevé, peuvent malgré tout, s’ils connaissent des circonstances particulières – comme les petits États insulaires en développement ou les pays en développement sans littoral – être exposés à un risque accru de chocs économiques. 

À l’inverse, certains pays enregistrant un PIB plus faible peuvent se révéler plus résilients face aux chocs s’ils s’appuient sur un contrat social solide ou bénéficient d’une situation géographique qui les protège des pires effets du chaos climatique. 

Autant le Programme de développement durable à l’horizon 2030 que Notre Programme commun témoignent des effets pervers que l’on provoque en utilisant le PIB comme critère exclusif. 

La note d’orientation esquisse une voie en vue de l’élaboration d’indicateurs complémentaires qui mesurent avec plus de précision ce à quoi nous accordons de la valeur. 

Premièrement, on y propose que les États Membres prennent l’engagement politique de mettre au point un cadre conceptuel permettant de valoriser avec précision ce qui compte pour les personnes, la planète et l’avenir. 

Ce cadre devrait être fondé sur le Programme 2030 et l’engagement qui y est énoncé de ne laisser personne de côté. 

Il devrait être conçu dans l’optique d’obtenir trois principaux résultats: bien-être et moyens d’action; respect de la vie et de la planète; moins d’inégalités. 

Deuxièmement, la note met en avant un mécanisme technique qui permette d’élaborer les indicateurs utiles à la mise au point de ce cadre. 

On y propose de confier à un groupe d’experts de haut niveau, indépendant et pluridisciplinaire, la tâche de produire, d’ici à mars 2024, un tableau de bord qui comportera un nombre d’indicateurs clés autres que le PIB. 

Le PIB se caractérise par sa concision.  Il résume les informations de manière intuitive de sorte à construire un récit.  Or, le bien-être, l’égalité et la durabilité environnementale ne peuvent être représentés par un instantané. 

Il nous faut une série d’indicateurs plus large qui permette de suivre et d’analyser le progrès, et de mieux appréhender les arbitrages à faire et leurs conséquences. 

Ces indicateurs devraient intégrer, notamment, les résultats du Groupe de haut niveau sur l’élaboration d’un indice de vulnérabilité multidimensionnelle, les indicateurs relatifs aux objectifs de développement durable et l’indice de développement humain. 

Troisièmement, la note d’orientation préconise une intensification considérable de l’aide apportée aux pays pour accroître le renforcement des capacités en matière de données qui permettent d’exploiter les nouveaux indicateurs. 

Les efforts visant à aller au-delà du PIB pourront ainsi être déployés au niveau national et le suivi des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable s’en trouvera amélioré. 

Passons maintenant à notre note d’orientation sur le Pacte numérique mondial. 

En 2020, vous –les États Membres de l’ONU– avez promis, dans la déclaration à l’occasion de la célébration du soixante-quinzième anniversaire de l’Organisation, d’améliorer la coopération dans le domaine des technologies numériques, conscients que celles-ci peuvent accélérer la réalisation des objectifs de développement durable. 

L’année 2020 semble déjà relever d’un passé lointain. 

L’intelligence artificielle, les hypertrucages (« deep fakes ») et le génie biologique ne sont que trois domaines du progrès technologique qui mettent à l’épreuve nos capacités en matière de gouvernance. 

Cette accélération exponentielle rend la coopération technologique d’autant plus importante. 

La pandémie de COVID-19 a démontré les avantages de la technologie.  Les outils numériques ont permis aux familles de garder le contact, aux écoles de rester ouvertes et aux économies de fonctionner. 

Toutefois, la pandémie a également mis en lumière la fracture numérique et amplifié les inégalités. 

Ceux qui n’avaient pas accès à la technologie pour faire leurs études ou pour travailler se sont retrouvés encore plus à la traîne.  Nombreux sont ceux et celles qui ne rattraperont jamais leur retard. 

Dans le même temps, ces technologies numériques ont permis à un petit nombre de personnes et d’entreprises, qui dominent le marché, de s’enrichir considérablement. 

Les gouvernements et autorités chargées de la réglementation se sont efforcés de faire face à cette situation. 

Nous sommes aujourd’hui confrontés à une crise de confiance dans les institutions qui devraient réglementer les technologies pour le bien de toutes et de tous. 

Nous avons récemment franchi un nouveau seuil numérique, celui de l’utilisation généralisée de l’intelligence artificielle générative, dont ChatGPT et de nombreuses autres applications en sont des exemples. 

L’intelligence artificielle générative aura des incidences considérables sur l’éducation, la communication, le monde du travail et au-delà.  Mais nul ne sait encore quelle sera la nature de ces incidences. 

Des emplois seront créés, d’autres disparaîtront: le monde du travail en sera bouleversé. 

Les activités humaines pourront, au-delà du travail et des loisirs, investir de nouveaux domaines de créativité et de coopération que nous ne pouvons même pas appréhender. 

Si l’intelligence artificielle peut permettre de redynamiser le développement et la productivité, accélérant ainsi les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable, elle présente également de sérieux défis sur le plan de l’éthique. 

L’utilisation de l’intelligence artificielle comme une arme est un motif de préoccupation majeur, sur lequel je m’étendrai davantage dans ma note d’information relative au Nouvel Agenda pour la paix. 

Aujourd’hui, la perspective de nouveaux progrès technologiques inspire plus souvent la crainte que l’espoir. 

Même les concepteurs de l’intelligence artificielle, qui sont les plus à même d’en tirer profit, ont exprimé leur profonde inquiétude à son sujet et ont lancé un appel –voire un plaidoyer– pour que des mesures soient prises en matière de gouvernance. 

Il est urgent que les gouvernements s’unissent dans le cadre d’un Pacte numérique mondial afin d’atténuer les risques liés aux technologies numériques et de déterminer les moyens d’en exploiter les avantages, pour le bien de l’humanité. 

Ma note d’orientation répond à ce besoin de trois manières. 

Premièrement, la note propose une vision de la coopération numérique centrée sur l’être humain, qui ne laisse personne de côté: 

– Un avenir numérique ancré dans les droits humains universels; 

– Une coopération mondiale qui mette la technologie au service du développement humain et accélère les progrès en vue de la réalisation des objectifs de développement durable; 

– Des technologies numériques régies par les humains, pour les humains. 

Une vision qui protège nos peuples et notre planète des risques et des dommages liés au numérique. 

Deuxièmement, la note d’orientation présente des propositions sur la manière d’obtenir ces résultats. 

Le Pacte numérique mondial est une occasion unique de fédérer les gouvernements, les organisations régionales, le secteur privé et la société civile autour d’une approche globale de la gouvernance numérique.  Les modalités d’action nationales et régionales sont, tout simplement, insuffisantes à l’ère de la mondialisation. 

Le Pacte servira de cadre permettant d’aligner les approches nationales, régionales et sectorielles sur les priorités, les principes et les objectifs mondiaux. 

La note d’orientation recense les domaines dans lesquels il importe d’agir de toute urgence, qu’il s’agisse de redoubler d’efforts pour connecter les personnes qui ne le sont pas encore, ou de mettre en place des infrastructures numériques communes, ou encore d’aider les administrations publiques à réglementer les technologies dans l’intérêt de toutes et tous. 

Nous devons investir bien davantage dans le renforcement des capacités des administrations publiques, afin qu’elles disposent des compétences spécialisées requises dans ce domaine. 

Depuis les dernières décennies du siècle dernier, les investissements dans les administrations publiques n’ont pas été suffisants et celles-ci manquent aujourd’hui de la capacité technique nécessaire pour accompagner les progrès que nous observons dans le secteur privé, et aussi pour se préparer efficacement à une réglementation qui serve l’intérêt public.  Il est donc essentiel d’investir dans les capacités des administrations publiques. 

La note propose des idées concrètes sur la manière dont les entreprises qui ont profité d’un accès illimité aux marchés pourraient investir dans la mise en place de garanties et de mesures de responsabilisation. 

Elle propose également des mesures permettant de combler les déficits de gouvernance concernant l’intelligence artificielle. 

La note réitère ma proposition de créer un organe consultatif de haut niveau pour l’intelligence artificielle. 

Cet organe d’experts multipartite pourrait se réunir régulièrement pour examiner les mécanismes de gouvernance de l’intelligence artificielle et formuler des recommandations pour qu’ils respectent les droits humains, garantissent l’état de droit et servent le bien commun. 

Nous commencerons à travailler sur cet organe dans le courant de cette année et le chargerons de présenter des options pour la gouvernance internationale de l’IA. 

Cela pourrait inclure un accord sur l’IA, lié au processus du Pacte mondial pour le numérique. 

La troisième série d’idées présentées dans la note d’orientation porte sur la nécessité d’assurer un suivi soutenu de la gouvernance numérique. 

On y propose un Forum de la coopération numérique qui évaluerait les progrès accomplis en matière de gouvernance numérique et mettrait en lumière les lacunes dans ce domaine. 

Il s’agirait du premier cadre mondial fédérant toutes les parties prenantes, qui seraient ainsi unies dans l’action dans le domaine des technologies numériques. 

Cette instance collaborerait avec les organismes régionaux et les réseaux multipartites, et appuierait les échanges entre les organismes existants, tels que le Forum sur la gouvernance d’Internet. 

Elle bénéficierait d’une large participation, mobilisant tous ceux qui développent les technologies numériques, afin d’exploiter le potentiel qu’elles offrent et d’en promouvoir une application responsable. 

Les jeunes, qui sont les utilisateurs les plus actifs des outils numériques, doivent également avoir voix au chapitre. 

Permettez-moi de profiter de cette occasion pour mentionner notre note d’orientation sur l’espace extra-atmosphérique, publiée la semaine dernière. 

La plupart d’entre nous ne voyageront jamais dans l’espace.  Il peut être difficile de comprendre pourquoi nous devrions nous soucier de ce qui s’y passe alors qu’il y a tant de pauvreté et de faim ici, sur Terre. 

Or, les progrès spectaculaires réalisés dans l’espace font que ce qui s’y produit a des répercussions pour nous toutes et tous. 

Les biens spatiaux jouent, d’ores et déjà, un rôle croissant dans la navigation, la fourniture d’accès à l’Internet et le suivi des activités terrestres, qu’il s’agisse de l’énergie ou du climat ou, encore, de la biodiversité et de toute une série d’autres fonctions vitales.  Près de 40% des cibles associées aux objectifs de développement durable s’appuient sur des données spatiales. 

La note d’orientation formule des propositions en vue d’atténuer les risques et de tirer parti, de la manière la plus inclusive qui soit, des possibilités offertes par l’espace. 

Le lancement de ces trois notes d’orientation, ainsi que de la note sur l’espace extra-atmosphérique publiée la semaine dernière, porte à sept le nombre total de notes publiées. 

En mars, j’ai publié mes notes sur les générations futures et sur la riposte face aux chocs mondiaux complexes. 

En avril, vous avez reçu la note sur l’engagement significatif de la jeunesse. 

Nous publierons la note d’orientation sur l’intégrité de l’information sur les plateformes numériques dans le courant de la semaine. 

On y présentera des propositions pour un espace numérique sûr et inclusif qui protège le droit à la liberté d’opinion et d’expression. 

Nous espérons publier l’ensemble de la série d’ici la fin du mois de juillet, en concluant par les notes sur le Nouvel Agenda pour la paix, sur la transformation de l’éducation et sur nos propositions visant à renforcer les capacités essentielles de l’Organisation des Nations Unies elle-même – l’ONU 2.0. 

Permettez-moi de souligner une fois de plus que ces notes d’orientation présentent des idées pouvant servir d’inspiration pour les délibérations et les décisions – qui elles appartiennent aux États Membres. 

Les cofacilitateurs ont élaboré une proposition claire, rationnelle et complète sur la portée du Sommet de l’avenir. 

J’espère que cette proposition vous aidera à prendre rapidement des décisions sur la portée du Sommet, en vue de la réunion ministérielle prévue le 21 septembre. 

Elle constituera une base solide permettant de progresser vers un Pacte pour l’avenir ambitieux et substantiel, en 2024. 

En fin de compte, ce qui importe, c’est que nous prenions des mesures pour relever les défis nouveaux et émergents d’une manière qui profite à toutes et à tous, en rétablissant la confiance – dans la coopération internationale, et les uns envers les autres. 

Le système des Nations Unies dans son ensemble, et moi-même personnellement, sommes prêts à soutenir les décisions que vous prendrez en vue de la réunion ministérielle et du Sommet de l’avenir, dans le prolongement du Sommet de cette année sur les objectifs de développement durable. 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.