SG/SM/21674

Myanmar: sans un environnement permettant au peuple d’exercer librement ses droits politiques, les élections proposées risquent d’exacerber l’instabilité, prévient le Secrétaire général

La déclaration suivante a été communiquée, aujourd’hui, par le Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Cela fait deux ans, ce 1er février, que les militaires du Myanmar se sont emparés du pouvoir et ont détenu arbitrairement des membres du Gouvernement civil démocratiquement élu, dont le Président, M. U Win Myint et la Conseillère d’État, Mme Daw Aung San Suu Kyi.  Le Secrétaire général réitère sa solidarité au peuple du Myanmar et son appui à son aspiration démocratique à une société inclusive, pacifique et juste et à la protection de toutes les communautés, y compris les Rohingya.  Le Secrétaire général condamne fermement toutes les formes de violence, au moment où cette crise multidimensionnelle continue de se détériorer, avec de graves conséquences régionales.

Le Secrétaire général salue l’adoption, le 21 décembre 2022, de la résolution 2669 (2022)du Conseil de sécurité comme une étape importante et souligne l’urgence d’une unité internationale renforcée.  Comme l’a demandé le Conseil de sécurité, l’Envoyé spécial du Secrétaire général va travailler étroitement avec le nouvel Envoyé spécial du Président de l’ASEAN pour discuter activement avec toutes les parties prenantes du Myanmar afin de parvenir à la fin de la violence et appuyer le retour à la démocratie. 

Le Secrétaire général est préoccupé par l’intention proclamée des militaires de tenir des élections dans un contexte où le nombre des bombardements aériens et des habitations incendiées augmente, en même temps que se poursuivent les arrestations, les actes d’intimidation et de harcèlement contre des leaders politiques, des acteurs de la société civile et des journalistes.  Sans un environnement permettant au peuple du Myanmar d’exercer librement ses droits politiques, les élections proposées risquent d’exacerber l’instabilité.

Les Nations Unies sont engagées à rester au Myanmar et à traiter des multiples vulnérabilités résultant des actions militaires depuis le mois de février 2021.  Cela exige un accès illimité et sans entrave à toutes les communautés affectées ainsi que la sûreté et la sécurité des agences des Nations Unies et de leurs partenaires, lesquelles doivent devenir une priorité.  Le Secrétaire général réitère son appel aux pays voisins et aux autres États Membres pour qu’ils exhortent le leadership militaire au respect de la volonté et des besoins du peuple du Myanmar et à l’adhésion aux normes démocratiques.

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