Le Secrétaire général demande une volonté politique plus résolue et des ressources financières accrues pour éliminer la violence sexuelle en temps de conflit
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, célébrée le 19 juin:
La violence sexuelle en temps de conflit est une tactique de guerre et de répression qui sème la terreur, la mort et la discorde parmi les populations.
Les responsables sont rarement amenés à répondre de leurs actes. Au contraire, ce sont plutôt les personnes rescapées qui portent le fardeau de la stigmatisation et du traumatisme tout au long de leur vie, subissant souvent la double peine que constituent les normes sociales néfastes et la culpabilisation des victimes.
En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence sexuelle en temps de conflit, nous témoignons notre solidarité aux personnes survivantes et nous nous engageons à soutenir les femmes, les filles, les hommes et les garçons les plus vulnérables qui, au milieu des crises humanitaires, s’évertuent à vivre dans la dignité et la paix.
À cette fin, il nous faut notamment accroître le soutien aux victimes et aux femmes, aux filles et aux garçons déplacés, qui sont vulnérables à la traite et à l’exploitation sexuelle, ainsi qu’aux personnes issues de régions marginalisées, reculées ou rurales où les systèmes de justice et de protection sont faibles.
Cela veut dire: que nous devons renforcer les appareils judiciaires nationaux et les moyens de garantir l’état de droit, afin que les criminels répondent de leurs actes et que les victimes reçoivent un soutien médical et psychosocial en temps utile;
Que nous devons défendre les droits des rescapé(e)s et traiter ces personnes avec respect et compréhension, tout en leur donnant la possibilité de contribuer à la réparation de tissus sociaux déchirés;
Que nous devons aider les organisations de la société civile dirigées par des femmes à faire tomber les barrières sociales, économiques et culturelles qui privent les femmes et les filles de leurs droits à la protection, à l’égalité et à la justice.
Et cela veut aussi dire que nous devons éradiquer les causes profondes de la violence sexuelle en temps de conflit –que ce soit les inégalités, les faiblesses institutionnelles ou la militarisation– et renforcer les systèmes d’alerte rapide afin d’empêcher en amont la commission de ces crimes.
C’est par une volonté politique plus résolue et des ressources financières accrues, que nous pourrons joindre l’acte à la parole et sonner enfin le glas du fléau qu’est la violence sexuelle en temps de conflit.