Cinq ans après son adoption, le Plan d’action de Fès relatif à l’action des chefs religieux contre l’incitation à la violence prouve son importance
Le Maroc et le Bureau des Nations Unies de la prévention du génocide et de la responsabilité de protéger ont tenu les 20 et 21 juillet à Fès, un symposium de haut niveau pour commémorer le cinquième anniversaire du Plan d’action sur le rôle des chefs et acteurs religieux dans la prévention de l’incitation à la violence pouvant conduire à des atrocités criminelles. Le Plan d’action de Fès, lancé par les Nations Unies en 2017, est le fruit de deux années de consultations lancées dans la ville marocaine avec les chefs des différentes confessions et religions du monde.
Dans un message lu par la Conseillère spéciale pour la prévention du génocide, Mme Alice Nderitu, le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, salue le Plan d’action de Fès, pour son engagement à promouvoir la paix, la compréhension, le respect mutuel et les droits fondamentaux de tous les peuples, et pour les nombreux moyens par lesquels les chefs religieux peuvent contribuer à faire avancer la paix et la stabilité. J’appelle les chefs et acteur religieux à mettre en œuvre le Plan d’action et les États Membres et autres parties prenantes, à appuyer au plus vite cette mise en œuvre.
Le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Abdulla Shahid, a souligné que le dialogue interreligieux est essentiel pour consolider des sociétés inclusives et pacifiques dans lesquelles les atrocités criminelles sont éthiquement inconcevables. Le Plan d’action de Fès contient un appel à l’action lancé aux chefs et organisations religieux pour qu’ils préviennent les atrocités. Le Président de l’Assemblée générale a salué la contribution des 232 chefs et acteurs religieux venus de 77 pays qui ont influencé les dispositions du Plan d’action de Fès.
Le Ministre marocain de la justice, M. Abdellatif Ouahbi, a souligné que le Symposium a été une occasion très importante de mettre en avant le rôle du Plan d’action de Fès dans l’interdiction de l’incitation à la haine religieuse et ethnique qui pourrait conduire à la discrimination, aux hostilités ou à la violence. Le Ministre a aussi souligné qu’en vertu de son rôle central et historique de « commandant des croyants », le Maroc a préservé sa riche histoire de cohabitation, de coexiste et d’harmonie confessionnelle à travers les âges. M. Ouahbi a aussi mis l’accent sur l’engagement constant de son pays à mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.
Le délégué interministériel pour les droits de l’homme, M. Ahmed Chaouqui Benyoub, a insisté sur le fait que son pays, le Maroc, continue avec détermination de lutter contre le terrorisme et la violence, grâce à sa stratégie proactive fondée sur la vigilance, la souplesse, et le ferme engagement à repousser toute menace et tout risque potentiel. M. Benyoub a aussi attiré l’attention sur l’approche nationale d’intégration des droits de l’homme et du développement dans la gouvernance de la sécurité, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la marginalisation sociale, et celle pour la propagation des valeurs de modération et de dialogue interreligieux.
La Conseillère spéciale des Nations Unies pour la prévention du génocide, Mme Alice Nderitu, a mis l’accent sur les progrès dans la mise en œuvre du Plan d’action de Fès dans les cinq continents. M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la « Rabita Mohammadia » des oulémas, a souligné la nécessité de se montrer plus vigilant face aux transformations du monde. Il s’est attardé sur le droit à la solidarité, base de la vérité et de la paix. Ce droit, a-t-il expliqué, ne peut être revendiqués sans le devoir de solidarité qui ne peut être garanti que par la foi: le devoir de combattre les discours de haine et l’exclusion qui mènent aux divisions entre les membres d’une même famille. M. Abaddi a ajouté que le Plan d’action de Fès vise à mobiliser les efforts des chefs religieux pour l’immunisation des peuples et des sociétés contre la violence et la haine.
Le Représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, M. Omar Hilale, a affirmé que l’engagement de son pays en faveur de ces questions ne date pas d’hier. C’est un héritage défendu par tous les Rois du Maroc. Tous les participants ont alerté contre les discours de haine qui se sont exacerbés pendant la pandémie de COVID-19. Le Plan d’action de Fès, ont-ils dit, fournit une plateforme pour mobiliser tous les acteurs.