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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 24 juin 2022

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Déplacements du Secrétaire général   

La semaine prochaine, le Secrétaire général compte se concentrer sur l’environnement et la biodiversité, et l’impact sur eux des changements climatiques. 

Il vient d’atterrir à Lisbonne qui accueille la Conférence des Nations Unies sur les océans. 

Dimanche, le Secrétaire prononcera un discours devant le Forum de la jeunesse et de l’innovation de la Conférence, aux côtés du Président portugais, M. Marcelo Rebelo de Sousa.  Il sera naturellement présent à la cérémonie d’ouverture de la Conférence, prévue lundi prochain, aux côtés des Présidents portugais et kényan, M. Uhuru Kenyatta, les deux hôtes de la Conférence.   

Ladite conférence doit imprimer un élan aux propositions scientifiques nécessaires à un nouveau chapitre sur la gestion mondiale des océans. 

Le Secrétaire général entend souligner que le monde fait face à une « urgence océanique » et qu’il faut changer le cours des choses.  Il devrait se concentrer sur les questions liées à la nécessité d’investir dans des économiques durables pour la nourriture, les énergies durables et les moyens de subsistance et sur celle de protéger les océans et les gens qui en dépendent contre l’impact des changements climatiques. 

Le Secrétaire général sera de retour à New York, mardi 28 juin. 

Vendredi 1er juillet, il se rendra au Suriname pour la quarante-troisième Conférence des chefs d’État de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), et participera à la cérémonie d’ouverture, le 3 juillet. 

La région des Caraïbes est celle qui est la plus durement touchée par l’impact de plus en plus grave des changements climatiques, alors qu’elle fait aussi partie de celles qui ont le moins contribué au problème, comme en attestent ses faibles émissions. 

Au mois de mars, le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) a désigné la région des Caraïbes comme extrêmement vulnérable, où les populations risquent 15 fois plus de mourir de l’impact des changements climatiques. 

Pendant la Conférence, le Secrétaire général rappellera que les Nations Unies vont travailler pour que tous les peuples de la Terre soient couverts par des systèmes d’alerte précoce d’ici cinq ans, contre 6 personnes sur 10 aujourd’hui. 

Compte tenu des graves problèmes liés au climat et des ressources très limitées, la région des Caraïbes prend des mesures essentielles pour devenir résiliente, ce que le Secrétaire général constatera par lui-même.  Il se rendra aussi auprès d’une communauté autochtone de la forêt tropicale pour en apprendre plus sur les moyens traditionnels d’adaptation à l’impact des changements climatiques.   

Il soulignera également l’importance des solutions basées sur la nature au cours de sa visite sur un site côtier de mangroves où il pourra réaliser la vulnérabilité de la côte du Suriname aux inondations, aggravée par l’élévation du niveau de la mer et par des phénomènes météorologiques extrêmes résultant de la crise climatique. 

Le Secrétaire général devrait être de retour à New York, le 4 juillet.

Vice-Secrétaire générale  

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, est toujours en visite à Kigali, où elle a assisté à la cérémonie d’ouverture de la Réunion des chefs d’État du Commonwealth, dont l’hôte est le Président du Rwanda, M. Paul Kagame.  Elle a participé à une manifestation interactive, organisée par la Secrétaire générale du Commonwealth, Mme Patricia Scotland. 

Mme Mohammed s’est entretenue avec le Président du Kenya, M. Uhuru Kenyatta, du travail du Groupe de réponse à la crise mondiale et des efforts pour faire avancer un développement et une paix durables dans la région de l’Afrique de l’Est.  Elle s’est aussi entretenue avec le Premier Ministre canadien, M. Justin Trudeau, qui copréside les « Avocats des ODD ». 

Dans l’après-midi, la Vice-Secrétaire générale a visité le Centre d’incubation « ArtRwanda Ubuhanzi », soutenu par les Nations Unies pour identifier et aider les jeunes talents rwandais de l’industrie de l’art créatif.

Demain, elle poursuivra ses discussions avec les leaders présents sur place, dont le Président Kagame. 

Conférence ministérielle sur la sécurité alimentaire mondiale

Le Secrétaire général a fait diffuser un message vidéo à la Conférence organisée par l’Allemagne, au nom du G7.   

Dans ce message, le Secrétaire général réitère que la guerre en Ukraine a ajouté aux problèmes qui existent déjà depuis des années, à savoir les perturbations climatiques, la pandémie de COVID-19 et une relance profondément inégale. 

Il prévient que plusieurs points de famine risquent d’être déclarés cette année, ajoutant que 2023 pourrait être pire. 

L’appui humanitaire est essentiel mais, souligne le Secrétaire général, cette crise va bien au-delà de la nourriture.  Elle exige une approche multilatérale coordonnée et des solutions multidimensionnelles. 

Le Secrétaire général parle aussi de ses efforts pour obtenir un accord sur la réintégration sur les marchés mondiaux des productions agricoles ukrainienne et russe, ainsi que des fertilisants produits par la Fédération de Russie. 

Le Secrétaire général appelle également à l’action pour résoudre la crise financière dans le monde en développement. 

Ces discussions, conclut-il, sont une chance de prendre des mesures concrètes pour stabiliser les marchés mondiaux des produits alimentaires et s’attaquer à la volatilité des prix des produits de première nécessité. 

Déplacements internes  

Dans un autre message vidéo diffusé au lancement de sa manifestation sur l’Agenda de l’action sur les déplacements internes, le Secrétaire général dit que notre monde est confronté à une crise liée à un nombre record de déplacés, en raison des conflits, des catastrophes et de la crise climatique. 

Partant des recommandations du Groupe de haut niveau chargé de la question des déplacements internes, l’Agenda de l’action vise à aider les déplacés à trouver des solutions durables, à mieux prévenir les prochaines crises des déplacements et à assurer une protection et une assistance plus efficaces aux déplacés actuels. 

L’invité du point de presse était d’ailleurs aujourd’hui M. Robert Piper, Conseiller spécial du Secrétaire général pour les solutions aux déplacements internes. 

Femmes dans la diplomatie  

La toute première Journée internationale des femmes dans la diplomatie est commémorée aujourd’hui, après avoir été proclamée dans une résolution adoptée par consensus à l’Assemblée générale.  La résolution avait été présentée par les Maldives dont la représentante soulignait que la participation des femmes dans les processus de prise de décisions est absolument vitale et pourtant, leur nombre reste inférieur à celui des hommes, y compris au Siège de l’ONU, où elles ne comptent que pour 5% des représentants permanents. 

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a dit, dans un tweet, qu’il faut faire tout ce qui est possible pour veiller à ce que les femmes soient à la table des décisions, que leur voix soit entendue et leurs contributions, valorisées. 

Ukraine  

Au moment où l’invasion russe en Ukraine totalise quatre mois, M. Amin Awad, Sous-Secrétaire général et Coordonnateur des Nations Unies pour la crise en Ukraine, a prévenu que la guerre a déraciné plus de 12 millions d’Ukrainiens qui ont besoin d’une solution durable pour revenir chez eux.  La situation exige des efforts concertés de la part de tous. 

Les Nations Unies ont élargi leur présence dans le pays, travaillant étroitement avec le Gouvernement ukrainien et plus de 300 partenaires de la société civile locale et ONG internationales.  L’assistance s’intensifie à un rythme sans précédent.  Près de 9 millions ont reçu une aide vitale.    

Dans l’est de l’Ukraine, de lourds combats se poursuivent et les civils sont toujours piégés et coupés de tout accès à la nourriture, à l’eau potable et à l’électricité.  L’ONU ne cesse de réclamer un accès à ces zones pour pouvoir acheminer une aide d’urgence. 

Les partenaires humanitaires travaillent déjà sur un plan d’aide, en prévision de l’hiver.  Toutefois, les besoins énergiques dépassent de loin la capacité des humanitaires et requièrent un soutien des États à l’Ukraine. 

Éthiopie  

L’ONU est préoccupée par la situation dans l’ouest du pays où les conflits dans les régions d’Oromia, de Benishangul-Gumuz et de SNNP ont forcé les gens à fuir, endommagé les infrastructures et compromis la réponse humanitaire. 

L’on estime à plus de 500 000, le nombre de gens qui ont fui l’ouest d’Oromia. 

Une grave sécheresse affecte plus de 8 millions de personnes dans tout le pays, y compris dans certaines zones affectées par le conflit, dans les régions du sud d’Oromia et d’Afar. 

Plus de 4,5 millions de personnes ont reçu une aide dans les régions touchées par la sécheresse.  En Éthiopie, au Kenya et en Somalie, 18,4 millions de personnes au moins se réveillent chaque jour dans une insécurité alimentaire aigüe et une malnutrition croissante, compte tenu des quatre saisons consécutives de faibles pluies, une manifestation climatique jamais vue, ces 40 dernières années.  Les partenaires humanitaires ont besoin de toute urgence de fonds supplémentaires pour répondre aux besoins croissants, au cours des prochains mois. 

Dans les régions du Tigré, d’Amhara et d’Afar, dans le nord de l’Éthiopie, quelque 13 millions de personnes ont désormais besoin de nourriture et autres formes d’aide. 

Depuis la reprise des convois vers le Tigré, au mois d’avril dernier, l’ONU et ses ONG partenaires ont acheminé plus de 120 000 tonnes de nourriture et autres biens, et plus de 1,3 million de personnes ont reçu une aide alimentaire.  Toutefois, le rythme de la distribution est toujours ralenti par le manque de carburant.  Quelque 987 000 litres ont pu être acheminés au Tigré pendant cette période mais il en faudrait 2 millions par mois pour pouvoir distribuer les biens acheminés.

République centrafricaine

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) rapporte qu’elle a soutenu le déploiement d’une équipe mobile centrafricaine chargée du programme national de désarmement, démobilisation, réhabilitation et réintégration (DDRR), dans le sud-est du pays, du 13 au 22 juin.  Des opérations ont été menées dans la préfecture du Haut-Mbomou, qui ont abouti au désarmement et à la démobilisation de 51 combattants, ainsi qu’à la collecte d’armes et de munitions.  Au cours de ce processus, cinq enfants ont été identifiés, séparés du groupe armé et référés à une organisation locale de protection de l’enfance pour être réintégrés dans leurs familles. 

Mali

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a alloué 4 millions de dollars du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) pour répondre à la crise du déplacement à Ménaka, au Mali. 

Depuis mars 2022, les affrontements armés dans la région de Ménaka ont tué des centaines de personnes et provoqué le déplacement d’environ 56 000 personnes, dont près des deux tiers sont des femmes et des enfants. 

Plus de 61% des personnes déplacées n’ont reçu aucune forme d’abri, d’articles de secours non alimentaires et d’assistance en matière d’eau et d’assainissement.  Seule la moitié des communautés déplacées ont reçu de la nourriture ou de l’argent.  Les personnes déplacées et les populations hôtes ont besoin d’une assistance alimentaire, d’un abri et d’une assistance non alimentaire et d’une meilleure protection pour les femmes et les filles. 

Aujourd’hui, 7,5 millions de personnes au total au Mali ont besoin d’une aide humanitaire; 1,8 million de personnes seront en situation d’insécurité alimentaire aiguë cette année en raison de l’insécurité et des changements climatiques.  À ce jour, seuls 11% des besoins humanitaires de 685,7 millions de dollars ont été reçus. 

Cette année, le secrétariat du CERF a déjà alloué 18 millions de dollars au Mali pour aider à intensifier la réponse.  La dernière contribution porte le financement total à près de 100 millions de dollars, acheminés par le biais du CERF à la réponse au Sahel depuis le début de l’année. 

Micronésie

L’équipe des Nations Unies en Micronésie, dirigée par le Coordonnateur résident, Jaap van Hierden, continue de soutenir les gouvernements des Palaos, des États fédérés de Micronésie, de la République des Îles Marshall, de Nauru et de Kiribati pour répondre à la pandémie de COVID-19. 

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) continuera de travailler avec le Gouvernement de Nauru pour identifier les domaines où un soutien est nécessaire, car il a fait face à sa première transmission communautaire après deux ans et demi sans COVID-19.  L’OMS a travaillé en collaboration avec le Gouvernement pour renforcer les capacités grâce à des sessions de formation dans les centres de santé communautaires.  L’objectif est de permettre aux professionnels de la santé de tester et de traiter les symptômes bénins de la COVID-19 grâce aux thérapeutiques disponibles tout en évitant que les grands hôpitaux ne soient submergés. 

Aux Palaos, l’ONU a travaillé en étroite collaboration avec le Centers for Disease Control (CDC) des États-Unis et le Gouvernement pour atteindre l’un des taux de couverture vaccinale les plus élevés au monde (près de 100%), avant sa première vague de transmission communautaire de la COVID-19 au début de l’année 2022.  Ce taux de vaccination a contribué à la gestion efficace de l’épidémie de COVID-19 aux Palaos et au faible taux de cas critiques. 

Pendant ce temps, pour garantir que l’enseignement et l’apprentissage ne soient pas interrompus pendant le confinement prolongé, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) s’est associé à Microsoft pour aider les autorités de Kiribati à développer un passeport d’apprentissage qui a bénéficié à quelque 9 000 étudiants à Kiribati.

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