En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/20845

Le Secrétaire général appelle à un nouveau contrat social en faveur des 476 millions d’autochtones, confrontés à une exclusion accablante

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée le 9 août:

Partout dans le monde, les peuples autochtones continuent de se heurter à une marginalisation, une discrimination et une exclusion accablantes.  Ces inégalités criantes trouvent leur origine dans le colonialisme et le patriarcat, et sont entretenues par une réticence profondément enracinée à reconnaître et à respecter les droits, la dignité et les libertés des peuples autochtones.

Tout au long de l’histoire moderne, les peuples autochtones ont été spoliés de leurs terres et territoires, privés de leur autonomie politique et économique, et on leur a même retiré leurs enfants.  Leurs cultures et leurs langues ont été dénigrées et détruites.

Ces derniers mois, le monde a de nouveau été témoin de certaines des horreurs infligées aux populations autochtones par les colonisateurs.  Certaines nations ont commencé à s’attaquer à cet héritage odieux en présentant des excuses, et en menant des activités visant à promouvoir la vérité et la réconciliation ainsi que des réformes législatives et constitutionnelles.  Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire.

Nous avons besoin d’un nouveau contrat social: un contrat qui rétablisse et honore les droits, la dignité et les libertés de celles et ceux qui ont été privés de tant de choses pendant si longtemps, et qui soit fondé sur un dialogue véritable, sur des échanges authentiques et sur une volonté profonde d’écouter.  Nous disposons déjà des outils nécessaires, notamment la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et le Document final de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones.

Rien ne justifie qu’on empêche les 476 millions d’autochtones dans le monde d’exercer leur droit à l’autodétermination et de participer effectivement à toutes les prises de décision.  Le consentement préalable, libre et éclairé est essentiel pour que les peuples autochtones puissent donner corps à leur propre vision du développement.

Et alors que l’importance du savoir autochtone est de plus en plus reconnue, notamment pour ce qui est de résoudre les crises liées au climat et à la biodiversité et de prévenir l’émergence de maladies contagieuses, nous devons veiller à ce que ces connaissances soient détenues et partagées par les peuples autochtones.

Le système des Nations Unies a un rôle décisif à jouer.  En cette Journée internationale des peuples autochtones, faisons preuve d’une véritable solidarité en œuvrant pour mettre fin aux graves inégalités dont sont victimes les peuples autochtones partout dans le monde, pour reconnaître pleinement les atteintes dont ils ont souffert et pour célébrer leurs savoirs et leur sagesse.

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