En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/20218

Pour rendre au tourisme sa position de créateur d’emplois et de protecteur du patrimoine culturel et naturel, le Secrétaire général énonce cinq mesures prioritaires

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion du lancement de la Note de synthèse sur le tourisme et la COVID-19: 

Le tourisme est l’un des secteurs économiques les plus importants au monde.  Il emploie une personne sur 10 sur la planète et assure des moyens de subsistance à des centaines de millions d’autres. 

Il stimule les économies et permet aux pays de prospérer.  Il donne aux voyageurs la possibilité de découvrir certaines des richesses culturelles et naturelles du monde et rapproche les peuples, mettant ainsi en lumière notre humanité commune. 

On pourrait aller jusqu’à dire que le tourisme compte parmi les merveilles du monde.  C’est pourquoi il a été si douloureux de voir comment le tourisme a été dévasté par la pandémie de COVID-19. 

Au cours des cinq premiers mois de cette année, les arrivées de touristes internationaux ont diminué de plus de moitié et des recettes d’exportation tirées du tourisme d’environ 320 milliards de dollars ont été perdues.  

Au total, quelque 120 millions d’emplois directs dans le tourisme sont menacés.  Nombre de ces emplois relèvent de l’économie parallèle ou de microentreprises et petites et moyennes entreprises, qui emploient une forte proportion de femmes et de jeunes. 

Si la crise a fortement secoué les économies développées, elle a plongé les pays en développement, en particulier de nombreux petits États insulaires en développement et pays africains, dans une véritable situation d’urgence. 

Pour les femmes, les populations rurales, les peuples autochtones et nombre d’autres groupes historiquement marginalisés, le tourisme est un vecteur d’intégration, d’autonomisation et de génération de revenus. 

Le tourisme est également un outil essentiel à la préservation du patrimoine naturel et culturel.  La baisse des revenus a entraîné une intensification du braconnage et une accélération de la destruction des habitats dans les zones protégées et autour de celles-ci, et la fermeture de nombreux sites du patrimoine mondial a privé les populations de moyens de subsistance indispensables.  

Nous devons impérativement reconstruire le secteur du tourisme.  Mais cette reconstruction doit se faire en toute sécurité et de manière équitable, et ne doit pas avoir d’incidence sur le climat. 

Les émissions de gaz à effet de serre liées aux transports pourraient connaître une forte hausse si la reprise n’est pas en phase avec les objectifs climatiques. 

Pour assurer des moyens de subsistance aux millions de personnes qui dépendent du tourisme, il faut construire une expérience de voyage durable et responsable qui garantisse la sécurité des communautés d’accueil, des travailleurs et des voyageurs. 

Pour faciliter la reprise, j’ai recensé cinq mesures qui doivent être prises à titre prioritaire.  Premièrement, il faut atténuer les incidences socioéconomiques de la crise. 

Deuxièmement, il est nécessaire de renforcer la résilience de l’ensemble de la chaîne de valeur du tourisme.  Troisièmement, il s’agit d’optimiser l’utilisation des technologies dans le secteur du tourisme.  

Quatrièmement, il faut favoriser la durabilité et la croissance verte.  Et cinquièmement, il est essentiel de faciliter l’établissement de partenariats pour permettre au tourisme de contribuer plus avant à la réalisation des objectifs de développement durable. 

Faisons en sorte que le tourisme retrouve sa position de fournisseur d’emplois décents et de revenus stables et de protecteur de notre patrimoine culturel et naturel. 

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