Le Secrétaire général appelle à repenser et refaçonner le monde urbain, épicentre de la pandémie de COVID-19
On trouvera, ci-après, le texte du message vidéo du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, prononcée à l’occasion du lancement de la note de synthèse sur la COVID-19 en milieu urbain , à New York, aujourd’hui:
Les zones urbaines, où 90 % des cas ont été signalés, sont l’épicentre de la pandémie du COVID19. Les villes supportent le poids de la crise : leurs systèmes de santé sont mis à rude épreuve et leurs services d’eau et d’assainissement restent insuffisants, entre autres problèmes. Cela est notamment le cas dans les zones pauvres, où la pandémie a révélé de profondes inégalités.
Les villes ont néanmoins témoigné d’une extraordinaire solidarité et résilience. Des étrangers s’entraident et acclament dans les rues les travailleurs essentiels, des négoces font don de fournitures vitales. L’esprit humain apparaît sous son meilleur jour.
Dans l’action de lutte contre la pandémie et de relèvement, les villes deviennent des centres de solidarité, d’innovation et d’ingéniosité humaines. Nous avons aujourd’hui l’occasion de réfléchir et de repenser la façon de vivre, d’interagir et de reconstruire les villes. D’où le lancement d’une « note de synthèse sur la COVID-19 en milieu urbain », avec trois grandes recommandations :
Premièrement, nous devons veiller, tout au long de la lutte contre la pandémie, à aborder les inégalités et les déficits de développement à long terme et à préserver la cohésion sociale. Nous devons donner la priorité aux personnes les plus à risque, dans les villes, et garantir un centre d’accueil sûr pour tous et un hébergement d’urgence pour les sans-abri.
L’accès à l’eau et à l’assainissement est également vital.
La déliquescence des services publics, dans beaucoup de villes, nécessite une attention urgente, en particulier dans les implantations sauvages. Près d’un quart de la population urbaine mondiale vit dans des taudis. Les administrations locales sont déjà à l’œuvre : elles interdisent les expulsions durant la crise, mettent en place des centres d’eau propre dans les zones les plus exposées.
Deuxièmement, nous devons renforcer les capacités des administrations locales. Il faut pour cela agir résolument et resserrer la coopération entre les autorités locales et nationales. Dans les plans de relance et autres mesures de secours, nous devons intervenir de manière adaptée et renforcer les capacités des administrations locales.
Troisièmement il nous faut poursuivre un relèvement économique vert, résilient et partagé. Beaucoup de villes ont créé des pistes cyclables et des zones piétonnes, récupérant ainsi des espaces publics et améliorant la mobilité, la sécurité et la qualité de l’air.
En privilégiant la transformation écologique et la création d’emplois, les plans de relance peuvent orienter la croissance vers une voie résiliente, à faible intensité de carbone, et faire progresser les objectifs de développement durable. L’adoption rapide du télétravail illustre la manière dont les sociétés peuvent se transformer, pratiquement du jour au lendemain, pour écarter des menaces urgentes.
Il nous faut agir avec la même urgence et la même détermination pour transformer les villes et régler les crises du climat et de la pollution. Le moment est venu de repenser et de refaçonner le monde urbain. Le moment est venu de nous adapter à la réalité de cette pandémie et à des pandémies futures. Nous avons aujourd’hui la possibilité de mieux nous relever, en construisant des villes plus résilientes, plus inclusives et plus durables.
Je vous remercie..