Mines: le Secrétaire général demande de ne pas oublier les personnes vivant sous le spectre des engins explosifs en Syrie, au Mali et ailleurs, même pendant la pandémie de COVID-19
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines et l’assistance à la lutte antimines, célébrée le 4 avril:
Il y a des dizaines d’années, des millions de mines terrestres étaient enterrées un peu partout dans le monde. Du Cambodge au Mozambique et de l’Angola à l’Afghanistan, des milliers de vies ont été fauchées ou bouleversées à cause d’un simple faux pas. Au début des années 1990, l’indignation de la société civile a poussé le système multilatéral à s’élever contre l’utilisation des mines antipersonnel, ce qui a abouti à l’adoption de la Convention sur l’interdiction des mines de 1997 et d’autres textes fondamentaux. Aujourd’hui, de nombreux pays se sont entièrement débarrassés des mines et d’autres sont en bonne voie d’y parvenir.
Le monde fait actuellement face à une effroyable pandémie. Le danger que représente la COVID-19 contraint tous les pays et leurs habitants à prendre des mesures qui leur auraient semblé inimaginables il y a à peine quelques semaines. De ce fait, les activités prévues cette année à l’occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines ont été réduites. Les tournois de football, qui devaient avoir lieu sur des terrains déminés, ont été annulés et les rencontres d’acteurs de la lutte antimines se tiendront en ligne, pour peu qu’elles soient maintenues.
Même si nous traversons une crise sans précédent, nous ne pouvons ni laisser cette Journée passer inaperçue ni permettre que les droits des personnes handicapées soient négligés. Les mines, les restes explosifs de guerre et les engins explosifs improvisés font planer une menace sur certains des plus vulnérables: les femmes qui se rendent au marché, les éleveurs qui font paître leur bétail ou encore les agents humanitaires qui s’efforcent d’apporter leur aide à celles et ceux qui en ont le plus besoin.
De plus, les résultats obtenus par les acteurs de la lutte antimines sont la preuve que, en unissant nos efforts, nous sommes capables d’atteindre des objectifs qui pouvaient auparavant sembler hors de portée – un message particulièrement d’actualité à l’heure où nous nous employons à enrayer la pandémie.
N’oublions donc pas les personnes vivant sous le spectre des engins explosifs, en Syrie, au Mali et ailleurs: tandis que beaucoup à travers le monde travaillent en lieu sûr de chez eux, ces personnes restent exposées et vulnérables et continueront d’avoir besoin de notre aide lorsque le monde se relèvera de la crise actuelle.