En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/19900-OBV/1944

Journée de commémoration des victimes du génocide: le Secrétaire général rappelle que la responsabilité de prévenir ce crime incombe d’abord aux États

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime, célébrée le 9 décembre:

En cette journée, nous saluons la mémoire des victimes du crime de génocide et leur rendons hommage.  Cette journée est également pour nous l’occasion de réfléchir à ce que nous pouvons faire de plus pour que les obligations énoncées dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide soient respectées.

Trop souvent, le monde a manqué à son devoir envers les populations menacées de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de nettoyage ethnique.  Les exemples sont nombreux, et nous les connaissons bien.  Aujourd’hui encore, les blessures infligées par ce crime infâme causent de grandes souffrances.  Le traumatisme subi par les victimes, les communautés et les sociétés dans leur ensemble peut prendre des générations à guérir.

En intervenant dès les premiers signaux d’alarme et en investissant dans la prévention rapide, il est possible de sauver des vies et d’enrayer, voire de mettre en échec, les tentatives d’élimination de groupes vulnérables.  Lorsque nous voyons des populations subir des discriminations systématiques ou devenir la cible d’actes de violence simplement en raison de leur identité, nous devons agir – pour défendre aussi bien les personnes qui courent un risque immédiat que celles qui pourraient être menacées à l’avenir.  En promouvant une culture de la paix et de non-violence qui garantisse le respect de la diversité et la non-discrimination, nous pouvons bâtir des sociétés résilientes face au risque de génocide.

La prévention du génocide n’est pas seulement un impératif moral, c’est une obligation juridique aux termes de l’article premier de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.  La responsabilité de prévenir ce crime incombe au premier chef aux États.  Je félicite le Turkménistan, la Dominique et Maurice d’avoir répondu à l’appel que j’avais lancé l’an dernier en faveur de la ratification universelle de la Convention.  J’exhorte les 42 États qui ne l’ont pas encore ratifiée à le faire à titre prioritaire.

La société civile, les responsables religieux, les médias et les enseignants jouent un rôle important.  Cette année, j’ai lancé deux initiatives: la Stratégie et le Plan d’action des Nations Unies pour la lutte contre les discours de haine et le Plan d’action pour la protection des sites religieux, qui visent à dynamiser notre action et à y associer ces partenaires, en collaboration étroite avec les pouvoirs publics.

Aujourd’hui, il est particulièrement urgent d’investir dans la prévention.  Partout dans le monde, nous assistons à une montée inquiétante de la xénophobie, du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et des attaques contre les chrétiens, souvent alimentés par des idéologies nationalistes et populistes.  En ce jour, il est important de prendre conscience du fait que l’Holocauste n’a pas commencé par les chambres à gaz, pas plus que les génocides perpétrés au Rwanda, à Srebrenica ou au Cambodge n’ont commencé par des massacres.  Ils ont tous été précédés d’actes de discrimination, de discours haineux, d’incitation à la violence et de déshumanisation de « l’autre ».

Rendons hommage aux victimes de ce crime odieux en nous souvenant de leurs souffrances et en nous engageant de nouveau en faveur de l’égalité et de la prévention, non seulement dans nos discours mais aussi dans nos actes.

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