Face à la crise de liquidités de l’Organisation, le Secrétaire général appelle les États Membres à s’acquitter sans délai de leurs contributions
La déclaration suivante a été communiquée, aujourd’hui, par le Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Le Secrétaire général a écrit aux États Membres au sujet de la crise de liquidités qui affecte l’Organisation des Nations Unies depuis près d’une décennie. L’Organisation risque d’avoir épuisé ses dernières réserves de trésorerie d’ici à la fin du mois et de se trouver en défaut de paiement de son personnel et de ses fournisseurs.
Rappelant les dispositions de la Charte, le Secrétaire général remercie les États Membres qui se sont acquittés de leur contribution au budget ordinaire, au nombre de 129, et exhorte ceux qui ne l’ont pas encore fait à en payer d’urgence la totalité. C’est le seul moyen d’empêcher la perturbation des opérations au niveau mondial. Le Secrétaire général a déjà demandé aux gouvernements de traiter des raisons à l’origine de cette crise et de s’accorder sur des mesures permettant aux Nations Unies de repartir sur des bases financières saines.
À la fin du mois de septembre, les États Membres n’avaient versé que 70% du montant total nécessaire aux activités inscrites au budget ordinaire de 2019, contre 78% l’an dernier. Depuis le début de l’année, le Secrétariat a pris de nombreuses mesures pour ajuster ses dépenses aux liquidités disponibles. Ces mesures concernent notamment le recrutement des personnels et l’ajustement d’autres types de dépenses. Sans ces mesures, le manque de liquidités aurait atteint les 600 millions de dollars en octobre et l’Organisation n’aurait pas été en mesure de financer l’ouverture du débat à l’Assemblée générale ni les réunions de haut niveau du mois dernier. À ce jour, nous avons évité toute perturbation majeure des opérations.
Mais ceci ne suffit plus. Le Secrétariat risque de ne plus pouvoir payer les salaires ni ses fournisseurs à la fin du mois de novembre à moins que les États Membres règlent leur contribution budgétaire en totalité. Le Secrétariat général a donc décrété de nouvelles mesures pour limiter les dépenses, notamment en réduisant encore les déplacements officiels, en reportant les achats de biens et de services et en suspendant les événements prévus en dehors des heures de travail dans les sièges de l’Organisation. En outre, des conférences et des réunions peuvent avoir à être reportées ou les services à fournir revus en baisse. D’autres options sont également à l’étude.
Le Secrétaire général a remarqué que ce problème récurrent entrave sérieusement la capacité du Secrétariat à remplir ses obligations envers les peuples qu’il sert. Nous sommes désormais conduits à organiser les travaux en fonction des fonds disponibles, au risque de nuire à la mise en œuvre des mandats décidés par les organes intergouvernementaux. Par conséquent, le Secrétaire général en appelle aux États Membres pour qu’ils traitent sans délai des raisons structurelles responsables de cette crise annuelle.
Le Secrétariat a tenu le personnel au courant de ces développements.