En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/19766-DH/5447

Le Secrétaire général rappelle les 3 758 sacs à dos alignés par l’UNICEF sur la pelouse des Nations Unies, « un cimetière des rêves, un cimetière de l’innocence »

On trouvera ci-après le discours prononcé par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à la séance commémorative de haut niveau de l’Assemblée générale sur le thème « Trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant »:

Thirty years ago, nations joined together to make an unprecedented promise to the children of the world.  They pledged not only to proclaim children’s rights, but to uphold them and be accountable for them.

The Convention on the Rights of the Child was a landmark achievement.  For the first time, Governments explicitly recognized that children have the same human rights as adults, as well as specific additional rights that recognize their special status as dependents.

The Convention recognizes a child’s right to health, medicine and nutrition.  To clean water and sanitation.  To a seat in a classroom — including for children with disabilities and children in war zones.  The Convention recognizes that children have a right to protection and safety in their homes, neighbourhoods and villages.  They have the right to express their opinions.  And the right to be heard.

This Convention is the most widely ratified human rights treaty in history.  We look forward to the day when all United Nations Member States give it their full backing.  Its near universal membership has created unprecedented international solidarity around children’s rights.  It reflects a global consensus around the role of families, communities and the State in protecting and nurturing children.

The actions and inactions of Governments have a greater impact on children than on any other group in society.  Children are particularly vulnerable to poverty, hunger, poor health care and living conditions.  And the more we learn about child development, the clearer it is that the first decade of life is the most important.  A child’s potential can be stunted by poor nutrition before the age of 2.  A child’s life chances may be set by the time she starts school.

The Convention on the Rights of the Child has galvanized action.  More children than ever before are now getting the protection and support they need.  In the past 30 years, deaths of children under 5 have fallen by half — and so has the number of undernourished children.  Rights have become reality for millions of children.  In many places, Governments and civil society are working together to provide support to children in war zones, to end child marriage and to give children and young people a voice in the decisions that affect them.

Mais beaucoup reste à faire.  Des millions d’enfants dans le monde ont faim, sont frappés par la maladie ou vivent dans la peur.  Pour d’autres, c’est leur religion, leur appartenance ethnique ou leur handicap qui est la cause de souffrances.  Les enfants vivant dans des zones de conflit courent aussi un plus grand risque de subir des violences sexuelles, des agressions qui provoqueront des traumatismes psychologiques et physiques dont il est souvent difficile de se relever.

Entre 2004 et 2016, le nombre d’enfants victimes de la traite a plus que doublé.  La plupart du temps, ces enfants sont ensuite enrôlés comme soldats ou soumis à l’exploitation sexuelle et au travail forcé.  Nous ne pouvons pas l’accepter.  Les jeunes filles sont particulièrement vulnérables, notamment à cause des risques de mariage précoce et d’exploitation et atteintes sexuelles.  Elles ont encore moins de chances d’aller à l’école, et sont plus susceptibles de souffrir de la faim et de devoir porter le fardeau du travail domestique non rémunéré.

Les nouveaux défis qui se présentent à nos sociétés, notamment l’inégalité croissante et les technologies numériques, sont autant de nouveaux risques pour les enfants.  Nos enfants devront aussi –si nous n’agissons pas maintenant– faire face aux conséquences désastreuses des changements climatiques.  Le nombre de familles qui se résignent à la migration n’a jamais été aussi élevé.  Et nous le savons, les enfants migrants sont parmi les personnes les plus vulnérables au monde.  Ce n’est pas le moment de baisser la garde.  Nous devons redoubler d’efforts pour que tous les enfants puissent grandir en sécurité et en bonne santé et avoir les moyens de réaliser leurs rêves. 

Début septembre, l’UNICEF a installé ici-même, sur la pelouse des Nations Unies, un hommage aux enfants tués pendant les conflits.  C’était un cimetière, où des sacs à dos d’enfants faisaient office de pierres tombales.  Chaque sac à dos représentait un enfant tué lors d’un conflit en 2018.  3 758 sacs à dos s’alignaient sur la pelouse.  C’était un tableau d’une tristesse absolue.  Un cimetière des rêves.  Un cimetière de l’innocence.  Il n’y a pas de plus grande menace pour les droits de l’enfant que les conflits armés.  Ces conflits amplifient tous les autres risques auxquels les enfants sont déjà exposés.  La meilleure protection, c’est encore et toujours la paix. 

Alors que nous célébrons le succès de cette Convention historique, renouvelons notre engagement de toujours placer l’intérêt de l’enfant en premier.  Je vous demande de signer la promesse mondiale pour réaffirmer votre attachement à la Convention relative aux droits de l’enfant.  Ensemble, faisons tout pour que les efforts et progrès accomplis pendant les trente dernières années ne s’arrêtent pas en chemin.  Pour chaque enfant, tous ses droits.

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