En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/19360-OBV/1840-FEM/2162

Les femmes sont exposées à la violence parce que nous les maintenons, par tous les moyens, dans un état d’infériorité, dénonce le Secrétaire général

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre:

La violence à l’égard des femmes et des filles est une pandémie mondiale.  C’est un affront moral fait à toutes les femmes et les filles, une marque d’infamie pour nos sociétés et un obstacle majeur à un développement inclusif, équitable et durable.  Elle a pour origine et manifeste un profond manque de respect – l’incapacité des hommes à admettre que les femmes sont leurs égales et à reconnaître leur dignité intrinsèque.  C’est une question cruciale qui touche aux droits de la personne.

Cette violence prend de nombreuses formes: violences domestiques, traite des femmes et des filles, violences sexuelles en temps de conflit, mariages d’enfants, mutilations génitales, féminicides.… Elle fait des victimes et a de lourdes conséquences pour les familles et la collectivité.  Elle a également une forte dimension politique, car elle pose la question générale de savoir qui, dans nos sociétés, exerce le pouvoir et contrôle l’autre.  Nous vivons dans un monde dominé par les hommes.  Les femmes sont exposées à la violence parce que nous les maintenons, par toutes sortes de moyens, dans un état d’infériorité.

Une forme particulière de cette violence a reçu l’année passée une attention croissante: le harcèlement sexuel, que la plupart des femmes subissent à un moment ou à un autre de leur vie.  Les nombreux témoignages publics de femmes de toutes les régions et de toutes les conditions ont mis en lumière l’ampleur du phénomène et montré le pouvoir galvanisant des mouvements de femmes, à même de susciter l’action et la prise de conscience nécessaires pour éliminer le harcèlement et la violence partout dans le monde.

Cette année, dans le cadre de la campagne mondiale de l’ONU « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles », nous avons voulu mettre en avant notre soutien aux rescapées et à celles et ceux qui combattent les violences faites aux femmes sous le thème « Peindre le monde en orange: #HearMeToo ».  La couleur orange exprime notre solidarité, tandis que le hashtag #HearMeToo vise à faire passer un message clair: la violence à l’égard des femmes et des filles doit cesser immédiatement et nous avons tous un rôle à jouer.

C’est le même message que veut faire entendre l’Initiative Spotlight.  Ce programme conjoint de l’Union européenne et de l’ONU, doté de 500 millions d’euros, vise à donner aux rescapées et à celles et ceux qui combattent les violences faites aux femmes les moyens d’être les agents du changement dans leurs foyers, leurs communautés et leurs pays.  Les sommes allouées au programme sont certes importantes, mais encore insuffisantes au regard des besoins: voyons-les comme l’investissement initial d’un mouvement mondial.  Tant que les femmes et les filles, qui forment la moitié de la population de la planète, ne vivront pas à l’abri de la peur, de la violence et de l’insécurité quotidienne, il nous sera impossible de prétendre vivre dans un monde juste et égal.

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