Journée des victimes de génocide: le Secrétaire général appelle à débarrasser le genre humain d’un crime cruel et odieux
On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes du crime de génocide, d’affirmation de leur dignité et de prévention de ce crime, le 9 décembre:
Aujourd’hui comme hier, le génocide est pour le genre humain dans son ensemble la cause de pertes profondes et douloureuses incommensurables. En 1948, avec l’adoption par l’Assemblée générale, à l’unanimité, de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, les États Membres ont reconnu qu’il était dans l’intérêt commun et de leur devoir de protéger les groupes dont l’existence même se verrait menacée. La Convention, adoptée juste après l’Holocauste et la Seconde Guerre mondiale, est venue témoigner de la détermination collective de protéger les peuples du barbarisme et d’empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent.
Un génocide n’arrive pas par hasard; il procède d’une démarche intentionnelle, dont il faut savoir lire les signes avant-coureurs ou précurseurs. Souvent, le génocide survient au terme d’années d’exclusion, de déni des droits de l’homme et d’autres maux. Comme un génocide peut se produire aussi bien en temps de paix qu’en temps de guerre, nous ne devons jamais relâcher notre vigilance.
Malgré la définition claire qui en a été donnée dans la Convention et alors même que nous comprenons mieux les risques qu’il fait peser, le génocide a frappé encore et encore à maintes reprises. Nous nous contentons toujours de réagir au lieu de prévenir de nouvelles occurrences et nous n’agissons souvent que trop tard. Nous devons en faire plus pour intervenir rapidement et empêcher toute escalade de la violence. C’est l’obligation, à titre individuel et collectif, des États parties à la Convention.
Si la possibilité de punir les coupables était abordée dans la Convention, c’est seulement depuis les vingt dernières années que ceux-ci doivent répondre de leurs actes devant un tribunal international. Nous allons célébrer le soixante-neuvième anniversaire de la Convention l’année même où le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, le premier à avoir compétence pour connaître des affaires de génocide, fermera ses portes. Les condamnations et la jurisprudence du TPIY, ainsi que les travaux, toujours en cours, des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens et de la Cour pénale internationale, témoignent d’une réelle volonté de punir, à juste titre, ce crime, le pire de tous.
Puisque nous nous apprêtons à commémorer les victimes de génocide et à affirmer leur dignité, nous devrions aussi nous engager à faire en sorte que les populations touchées puissent raconter ce qu’elles ont enduré, documenter ce qui s’est passé et obtenir réparation s’il y a lieu. Nous devons également en faire davantage pour héberger et protéger ceux qui fuient un conflit armé ou les persécutions, et à rejeter haut et fort la haine sous toutes ses formes.
J’engage tous les États à ratifier la Convention contre le génocide avant la date de son soixante-dixième anniversaire en 2018 et à contribuer ainsi à débarrasser le genre humain de ce crime cruel et odieux.
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