En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/18585-OBV/1733-SOC/NAR/961

Le Secrétaire général appelle à examiner l’efficacité et les répercussions sur les droits de l’homme de la méthode que constitue la « guerre contre les drogues »

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, à l’occasion de la Journée internationale de la lutte contre l’abus et le trafic de drogues, célébrée le 26 juin:

L’année dernière, à la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le problème mondial de la drogue, la communauté internationale a pris des mesures pour apporter une réponse collective et multidimensionnelle à l’ensemble des problèmes liés à l’abus et au trafic de drogues.  Des gouvernements se sont unis en vue d’adopter une nouvelle façon, plus efficace et plus humaine, de traiter le problème, qui ne ferait pas de laissés-pour-compte.

La session extraordinaire de l’Assemblée générale a constitué un tournant, ses travaux ayant abouti à un plan d’action détaillé et tourné vers l’avenir.  Ensemble, nous devons honorer les engagements pris à l’unanimité pour réduire l’abus et le trafic de drogues ainsi que les dégâts causés par les drogues, en veillant à ce que notre démarche favorise l’égalité, les droits de l’homme, le développement durable de même que la paix et la sécurité.

Je sais par expérience qu’une solution fondée sur la prévention et les traitements peut donner des résultats positifs.  Lorsque j’étais le Premier Ministre du Portugal, j’ai tiré parti de la souplesse des trois conventions internationales relatives au contrôle des drogues pour dépénaliser la détention de drogues destinées à la consommation personnelle.  Des ressources plus importantes ont été allouées à la prévention, aux traitements et aux programmes de réinsertion sociale, ainsi qu’aux mesures de réduction des risques.

Aujourd’hui, le Portugal affiche l’un des taux de mortalité liée à la toxicomanie les plus bas d’Europe.  En 2001, la prévalence du VIH parmi les usagers de drogues par injection y était la plus importante de la région; depuis l’instauration des nouvelles mesures, ce taux et l’incidence des maladies sexuellement transmissibles ont chuté de façon spectaculaire.  Dans l’ensemble, les taux de consommation de drogues ont également baissé.

Je suis fier de ces résultats et j’espère que cette expérience sera utile au débat et encouragera les États Membres à continuer de rechercher des solutions exhaustives et fondées sur l’analyse des faits.

Le suivi de la session extraordinaire de l’Assemblée générale offre un cadre institutionnel qui nous permettra d’apprendre les uns des autres et de mettre en commun les pratiques exemplaires.  La « guerre contre les drogues » est une méthode dont il nous faut examiner l’efficacité et les répercussions sur les droits de l’homme.

Malgré les risques et les difficultés liés à la lutte contre le fléau mondial des drogues, je veux croire que nous sommes sur la bonne voie et qu’ensemble, nous pouvons nous attaquer au problème de façon coordonnée, équilibrée et exhaustive et trouver ainsi des solutions durables.

Telle serait la meilleure façon de donner suite aux recommandations formulées lors de la session extraordinaire de l’Assemblée générale et d’améliorer la vie de millions de personnes partout dans le monde.

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