En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/17965-DH/5326-OBV/1644

Le Secrétaire général demande aux États d’améliorer l’accès des autochtones à l’éducation et de prendre en compte leur vécu et leur culture

On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, à l’occasion de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée le 9 août:

Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté l’an dernier par les dirigeants du monde, repose sur le principe visant à ne pas faire de laissés-pour-compte dans l’édification d’un monde de paix et de dignité, de chances et de prospérité.  Or, les peuples autochtones figurent parmi les groupes les plus exposés à être laissés pour compte.

Les peuples autochtones se heurtent à toute une série de problèmes, notamment une discrimination systématique, un déni de leurs droits aux terres et aux territoires et un accès lacunaire aux services essentiels.  Leur identité culturelle est régulièrement stigmatisée, tandis que leur patrimoine et leurs valeurs sont peu respectés et mal reconnus, y compris dans les manuels d’enseignement et autres outils pédagogiques.  Leur marginalisation est souvent aggravée par des barrières linguistiques: l’enseignement, qui se fait principalement dans la langue nationale, ne prévoit guère ou pas d’instruction en langues autochtones et ne reconnaît pas ces langues. 

Ce phénomène entraîne des conséquences désastreuses.  Dans tous les pays du monde, le taux de jeunes autochtones diplômés de l’enseignement secondaire est bien inférieur à la moyenne nationale.  Dans certains pays, ce sont moins de 40% des enfants autochtones qui sont scolarisés à plein temps.  Dans beaucoup d’autres, rares sont les enfants autochtones qui achèvent l’enseignement secondaire.  Cette situation est inacceptable: jamais nous n’atteindrons les objectifs de développement durable si nous ne parvenons pas à répondre aux besoins des peuples autochtones en matière d’éducation.

Au cours de ces dernières décennies, le monde a accompli des progrès considérables dans la défense des droits des peuples autochtones.  Désormais, l’Organisation des Nations Unies dispose de trois mécanismes spécifiquement consacrés à leur cause –l’Instance permanente sur les questions autochtones, le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones et le Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones– sans oublier la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.  Adoptée par l’Assemblée générale le 13 septembre 2007, la Déclaration est la référence absolue en matière de reconnaissance, de promotion et de protection des droits des peuples autochtones.

En septembre 2014, la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones a adopté un document final pragmatique destiné à nous aider à atteindre les objectifs définis dans la Déclaration.  C’est ainsi que nous disposons désormais d’un plan d’action à l’échelle du système nous permettant de promouvoir la sensibilisation et l’action en faveur de la mise en œuvre de la Déclaration, en particulier au niveau des pays.

En cette Journée internationale des peuples autochtones, j’invite les gouvernements, partout dans le monde, à s’inspirer des orientations de ce cadre international pour améliorer l’accès des autochtones à l’éducation et pour prendre en compte leur vécu et leur culture dans les lieux d’apprentissage.  Engageons-nous à faire en sorte que les peuples autochtones ne soient pas les laissés-pour-compte de notre action en faveur des objectifs de développement durable.

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