Le Vice-Secrétaire général appelle la communauté internationale à soutenir le nouveau « Plan national de relèvement » en République centrafricaine
On trouvera ci-après les observations liminaires prononcées par le Vice-Secrétaire général, M. Jan Eliasson, à l’occasion de la séance d’information sur la République centrafricaine, tenue à New York vendredi 21 octobre 2016
Mesdames et Messieurs les représentants, Madame l’Ambassadeur Kpongo, Chers collègues,
Merci d’être réunis ici pour examiner la situation en République centrafricaine, à la veille de ma visite officielle en RCA début novembre et à la veille de la Conférence des donateurs qui se tiendra à Bruxelles le mois prochain.
Je souhaite la bienvenue à Madame l’Ambassadeur Ambroisine Kpongo, Représentante permanente de la République centrafricaine; à Madame l’Ambassadeur Joanne Adamson, Chef adjointe de la délégation de l’Union européenne; à M. Jean-Christophe Carret, Responsable des opérations du Groupe de la Banque mondiale pour la Centrafrique; et au Représentant permanent adjoint M. Abderrazzak Laassel, Président de la formation République centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix. Je salue également M. Parfait Onanga-Anyanga qui nous rejoint par vidéoconférence.
La République centrafricaine vient de sortir d’une des pires crises de son histoire.
Elle l’a fait grâce au soutien et à l’assistance de la sous-région, de l’Union africaine, de l’ONU et d’autres partenaires internationaux.
Il y a six mois, la transition politique, qui a duré trois ans, s’est achevée avec l’élection du Président Faustin-Archange Touadéra.
En principe, la République centrafricaine peut désormais se concentrer sur la stabilisation, la réconciliation et la reconstruction, tout en s’attachant à remédier aux causes profondes du conflit.
L’occasion se présente, il faut la saisir.
Le Président Touadéra s’est engagé à régler les problèmes qui tourmentent son pays. Il a la légitimité requise pour le faire et il a formulé un projet pour son pays, celui de rassembler et de mettre la République centrafricaine sur la voie de la réconciliation, du relèvement et du développement.
La communauté internationale a beaucoup investi pour en arriver là.
En ce qui concerne l’ONU, l’appui que nous avons fourni dans les domaines de l’aide humanitaire, de la réconciliation, du relèvement et du développement, et, bien entendu, la présence de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) sont la preuve de notre engagement.
Mais la tâche qu’il reste à accomplir est titanesque. Non seulement la République centrafricaine a été ravagée pendant la dernière crise, mais elle souffre aussi de décennies d’instabilité et de mauvaise gouvernance.
La moitié de la population a besoin de l’aide humanitaire et souffre de la faim.
Un quart des habitants sont déplacés, pour la plupart des femmes et des enfants issus de groupes minoritaires qui ont dû fuir dans les pays voisins.
Le tissu social est déchiré, les violations des droits de l’homme continuent d’être généralisées.
Il reste capital d’investir dans les services de base et l’infrastructure.
Actuellement, ce qui entrave le plus la stabilisation du pays est le fait que des groupes armés continuent de menacer la sécurité des civils dans de nombreuses parties du pays.
Les efforts faits pour assurer la protection des civils et l’acheminement de l’aide humanitaire sont au premier rang des priorités.
Avec le Gouvernement centrafricain, l’Union européenne, l’ONU, par l’intermédiaire de la MINUSCA et de l’équipe de pays, et la Banque mondiale, nous avons fait une évaluation des besoins dans la perspective du relèvement et de la consolidation de la paix, qui a abouti à l’établissement d’un « plan national pour le relèvement ».
Ce plan, qui énonce les besoins et les priorités pour les cinq prochaines années, s’articule en trois volets: i) la paix et la sécurité; ii) un nouveau contrat social entre l’État et le peuple centrafricain; iii) la promotion du relèvement économique et la relance des secteurs productifs.
Ce plan sera présenté et examiné à la Conférence des donateurs qui se tiendra à Bruxelles le 17 novembre et il servira de point de départ pour lever des fonds.
Je suis certain que les autorités centrafricaines sauront montrer au peuple et à la communauté internationale qu’elles se sont durablement engagées à faire ce qu’il faut et à entreprendre les transformations nécessaires pour rétablir la sécurité à long terme et la justice pour tous les Centrafricains, en instituant une gouvernance sans exclusive, dans le respect de l’état de droit.
Pour que la République centrafricaine y parvienne, il faut que la communauté internationale continue de lui apporter systématiquement son soutien.
La République centrafricaine se trouve à un tournant de son histoire. Le risque que le conflit reprenne est bien réel, comme en témoignent les affrontements entre groupes armés qui se sont produits ces dernières semaines.
Mais nos chances de réussite en République centrafricaine sont elles aussi bien réelles, si nous investissons dans la paix et si, ensemble, nous cherchons à remédier aux causes et aux conséquences du conflit.
Tout cela est à notre portée, pourvu que nous travaillions ensemble. Le moment est venu pour la communauté internationale de donner à la République centrafricaine les moyens d’aller de l’avant par elle-même, en lui assurant un soutien sans relâche, notamment en lui accordant un appui financier prévisible et durable.
Nous savons pouvoir compter sur votre soutien et votre contribution à la stabilité de la République centrafricaine, et de la région, à la Conférence des donateurs qui se tiendra à Bruxelles le 17 novembre.
Je vous remercie.