Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 22 novembre 2016
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacements du Secrétaire général
Le Porte-parole a signalé quelques déplacements du Secrétaire général qui se rendra à Abou Dhabi (Émirats Arabes Unis), le 24 novembre.
Le vendredi 25 novembre, le Secrétaire général rencontrera S.A. Sheikh Abdullah bin Zayed bin Sultan Al Nahyan, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale et s’entretiendra avec des jeunes diplomates à l’Académie diplomatique des Émirats d’Abou Dhabi.
Dans l’après-midi, le Secrétaire général se rendra à Achgabat (Turkménistan), où il ouvrira le samedi, 26 novembre, accompagné du Président du Turkménistan, M. Gurbanguly Berdimuhamedov, la Première Conférence mondiale des Nations Unies sur le Transport durable. Cet événement contribue de manière importante à la réalisation du Programme 2030 pour le développement durable, ainsi qu’à celle des Objectifs de développement durable.
Le Secrétaire général s’entretiendra, par ailleurs, en privé avec le Président du Turkménistan, prendra la parole à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle maison des Nations Unies à Achgabat et visitera le Centre régional des Nations Unies pour la diplomatie préventive en Asie centrale. Il participera également à une manifestation sur le lancement des Objectifs de développement durable au Turkménistan.
Le Secrétaire général sera de retour à New York le dimanche 27 novembre 2016.
Eau
Ce matin, le Secrétaire général a évoqué les notions d’eau, de paix et de sécurité à l’occasion de l’ouverture d’un débat au Conseil de sécurité sur la question.
Il a estimé que l’accès à l’eau peut exacerber les tensions intercommunautaires, soulignant la manière dont la concurrence pour les ressources limitées en eau avait contribué aux tensions au Darfour et en Afghanistan.
Le Secrétaire général a rappelé que des conflits armés peuvent également affecter l’accès à l’eau potable, par exemple lorsque des infrastructures hydriques sont détruites de manière délibérée.
Les belligérants cherchent aussi à s’emparer des barrages et des digues, a-t-il indiqué, précisant comment le contrôle des barrages stratégiques sur les fleuves Tigre et Euphrate avait fait l’enjeu d’opérations militaires menées par Daech en Syrie et en Iraq.
Le Secrétaire général a affirmé en conclusion que malgré ces sérieux défis, il nous fallait ressortir les possibilités de coopération en matière de ressources d’eau partagées que l’Organisation s’efforce de promouvoir activement.
Chypre
Même si les pourparlers intensifs sur Chypre qui se sont déroulés récemment au Mont Pèlerin, en Suisse, n’ont pas permis de parvenir à l’issue souhaitée, le Secrétaire général est convaincu que les deux dirigeants sauront surmonter les problèmes que pose ce processus.
Il a bon espoir qu’ils continueront de travailler inlassablement, comme jusqu’à présent, afin de parvenir à un règlement d’ici la fin de 2016 pour le bénéfice de tous les Chypriotes. L’Organisation des Nations Unies et le Secrétaire général personnellement, continueront d’appuyer ces efforts.
Syrie
Un convoi inter-institutions ONU-Croix-Rouge et Croissant-Rouge syrien, a pu se rendre dans la région difficilement accessible de Rastan, dans le nord rural de Homs en Syrie, pour fournir des vivres, de l’eau et autres articles à 107 000 personnes de Rastan et des villages environnants.
C’est le premier convoi inter-institutions à franchir cette ligne en novembre et le quatrième dans la région cette année. Le dernier convoi à Rastan remonte au 27 juillet.
Tout en se réjouissant de l’arrivée du convoi à Rastan, l’ONU s’inquiète du fait qu’aucun autre convoi inter-institutions n’ait pu s’y rendre jusqu’à présent. Le résultat est qu’une fois de plus, l’Organisation ne sera probablement capable d’atteindre qu’un petit nombre des personnes qu’elle a été autorisée d’atteindre, en raison de restrictions délibérées, d’obstacles administratifs inutiles et de l’insécurité.
L’ONU continue de demander l’accès humanitaire sûr, durable et libre à toute la population dans le besoin en Syrie, en particulier les personnes qui vivent dans les zones difficilement accessibles et assiégées.
Iraq
Un mois après le début des opérations militaires à Mossoul, plus de 68 000 Iraquiens sont déplacés de Mossoul et des zones adjacentes, affirme l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Au cours des quatre derniers jours, les déplacements de population ont augmenté de plus de 8 300 personnes. Alors que les combats avancent à l’intérieur de la ville de Mossoul, plus de personnes ont été déplacées des sous-arrondissements de Mossoul.
La majorité des personnes déplacées sont du district de Mossoul, 59 200 personnes en tout, et la plupart d’entre elles, près de 98%, sont installées à présent dans le gouvernorat de Ninive.
Libye
Dans une déclaration publiée hier soir, le Coordonnateur humanitaire par intérim pour la Libye, Ghassan Khalil, a fait part de la préoccupation de l’ONU au sujet de la détérioration de la situation humanitaire dans la zone de Ganfouda, à Benghazi, en raison des hostilités croissantes de la semaine dernière.
Il a souligné que les civils doivent être autorisés à quitter sans tarder cette situation, en toute sécurité et dignité. L’ONU appelle toutes les parties à assurer la protection des civils et à immédiatement permettre l’accès humanitaire sûr, durable et libre au quartier de Ganfouda, et à apporter une assistance vitale aux personnes dans le besoin.
République centrafricaine
La Mission de maintien de la paix des Nations Unies en République centrafricaine a appelé à la fin des affrontements qui ont éclaté hier, à Bria, entre deux groupes armés (le FPRC - Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique et l’UPC – l’Union pour la paix en Centrafrique).
Environ 5 000 déplacés civils, fonctionnaires et membres d’organisations humanitaires ont pris refuge dans les locaux de la MINUSCA sur le terrain. La Mission de l’ONU souligne que les groupes armés seront tenus responsables de la violence, en particulier envers les populations civiles.
Hier, un campement des Nations Unies a été pris pour cible par des combattants de la FPRC avant que les Casques bleus ne ripostent par des tirs. La Mission de l’ONU met en garde contre toute attaque contre son personnel et ses installations et indique qu’elle répondra comme il convient à tout acte hostile. La Mission a pris des mesures pour protéger les civils et les Soldats de la paix qui patrouillent à Bria. Elle poursuit ses efforts de médiation en compagnie des autorités locales et religieuses. Les agences humanitaires des Nations Unies envisagent une intervention humanitaire sur place.
Colombie
L’équipe pays des Nations Unies et la Mission de l’ONU en Colombie expriment leur préoccupation face aux actes de violence, notamment les récents assassinats qui ont eu pour cible des responsables sociaux dans plusieurs zones touchées par le conflit. L’équipe de l’ONU dit comprendre les craintes exprimées par les organismes sociaux concernés et leur appel en faveur d’une action urgente pour empêcher toute escalade de la violence de nature à saper la confiance en une paix stable et durable, avant la signature prévue de l’accord définitif entre le Gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (FARC-EP).
L’équipe de l’ONU en Colombie souligne que l’accord de paix définitif prévoit la mise en œuvre de plusieurs mesures visant à assurer la sécurité des responsables des organismes sociaux et des défenseurs des droits de l’homme, ainsi que la sécurité pour l’action politique.
Le Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme est en train de vérifier les faits qui se sont déroulés dans les zones où les récents assassinats ont eu lieu. L’ensemble du système des Nations Unies en Colombie réaffirme son engagement à protéger la population civile, dans le cadre de leurs mandats respectifs, à fournir un soutien continu à l’édification de la paix et à répondre aux attentes de tous les Colombiens, en particulier dans les régions touchées par le conflit.
Gambie
L’Office du Haut-Commissaire aux droits de l’homme a exprimé aujourd’hui sa préoccupation que, deux semaines après leur arrestation, deux journalistes gambiens soient toujours détenus au secret, sans contact avec les membres de leurs familles ou des avocats sur place.
Momodou Sabally, chef des Services de radio et de télévision de la Gambie et Bakary Fatty, journaliste des mêmes services, sont détenus arbitrairement depuis le 8 novembre par l’Agence nationale de renseignements à Banjul et aucun chef d’accusations n’a été porté contre eux. D’autres personnes sont également détenues au secret.
Le Bureau des droits de l’homme affirme que ces types de détention sans inculpation contreviennent à la constitution gambienne et aux engagements internationaux pris par le pays en matière de droits de l’homme. Il souligne par ailleurs qu’à la veille de l’élection présidentielle du 1er décembre, il est particulièrement important que les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association soient pleinement respectés. Le Bureau des droits de l’homme demande au Gouvernement de la Gambie de libérer toutes les personnes détenues pour avoir exercé ces droits.
Nomination
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a annoncé aujourd’hui la nomination du général de corps d’armée Carlos Humberto Loitey, de l’Uruguay, comme Conseiller militaire pour les opérations de maintien de la paix.
Le général de corps d’armée Loitey remplace le général de corps d’armée Maqsood Ahmed, du Pakistan.
Le Secrétaire général exprime sa gratitude pour le travail dévoué et efficace du général de corps d’armée Ahmed pour renforcer l’efficacité et la performance de la composante militaire des Nations Unies opérant dans un environnement de maintien de la paix de plus en plus complexe et délicat.
Le général de corps d’armée Loitey apporte avec lui plus de 40 années d’expérience dans le domaine militaire. Au cours de sa longue et brillante carrière, il a exercé un certain nombre de fonctions élevées, dont Attaché militaire à l’ambassade de l’Uruguay à Washington, et Directeur général de l’Institut uruguayen des armées et services. Il a aussi occupé le poste de Directeur général du système national de soutien aux opérations de maintien de la paix en Uruguay. Il a enfin servi plus de cinq ans dans plusieurs opérations de maintien de la paix, dont la Mission des Nations Unies en République centrafricaine et au Tchad (MINURCAT).
Né en 1957 et diplômé de l’École de guerre et du Commandement des Armées, le général de corps d’armée Loitey est marié et père de deux enfants.