Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 août 2016
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU :
Soudan du Sud
Le Secrétaire général a annoncé aujourd’hui la nomination du général de division à la retraite Patrick Cammaert, des Pays-Bas, à la tête d’une enquête spéciale indépendante sur les violences à Juba, au Soudan du Sud, en juillet 2016 et la réponse de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).
L’enquête examinera les informations faisant état d’attaques contre des civils et de violences sexuelles à l’intérieur ou autour des sites de la Maison des Nations Unies de protection des civils à Juba. Elle permettra également de déterminer les actions de la MINUSS et de savoir si la Mission a répondu de manière appropriée pour éviter ces incidents et protéger les civils dans le cadre de ses ressources et de ses capacités au moment des faits. En outre, l’enquête examinera les circonstances entourant l’attaque contre l’hôtel Terrain et évaluera la réponse de la Mission.
L’équipe d’enquête spéciale procédera à une visite de terrain à Juba pour interroger les personnes concernées. Un rapport final sera présenté au Secrétaire général dans un délai d’un mois, dont les résultats seront rendus publics.
Le général de division à la retraite Cammaert a récemment mené une commission d’enquête sur les circonstances des affrontements qui se sont produits dans le site de protection des civils de la MINUSS à Malakal, au Soudan du Sud, les 17 et 18 février 2016. Il a déjà derrière lui une carrière militaire remarquable à la fois aux Pays-Bas avec le Royal Netherlands Marine Corps et l’ONU, y compris en tant que Commandant de la force de la Mission des Nations Unies en Éthiopie et en Érythrée (MINUEE), comme Conseiller militaire du Département des opérations de maintien de la paix et comme officier général commandant de la Division orientale de la Mission de l’Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC).
République démocratique du Congo
Le Secrétaire général continue de suivre attentivement la situation en République démocratique du Congo (RDC), en particulier l’évolution du dialogue politique. Il prend note de la tenue, aujourd’hui à Kinshasa, d’une réunion du comité préparatoire au dialogue, à l’initiative du facilitateur de l’Union africaine, Edem Kodjo.
Le Secrétaire général rappelle que dans sa résolution 2277 (2016) le Conseil de sécurité des Nations Unies a souligné l’importance d’un dialogue politique crédible et inclusif en vue de l’organisation d’élections présidentielles et législatives pacifiques, crédibles, ouvertes à tous, transparentes et qui respectent les délais prévus, conformément à la Constitution.
Le Secrétaire général encourage une nouvelle fois tous les acteurs politiques congolais à s’engager en toute bonne foi dans un dialogue politique inclusif afin de mettre fin à l’impasse qui entoure le processus électoral. Il note qu’il n’y a pas d’alternative à un dialogue politique crédible en RDC et encourage par ailleurs toutes les parties à éviter de faire monter la tension et d’engendrer des violences.
Non-prolifération
Le Secrétaire général s’est adressé ce matin devant le Conseil de sécurité lors d’un débat sur la non-prolifération des armes de destruction massive.
Il a dit que les défis du désarmement et de l’architecture de non-prolifération étaient croissants.
Le contexte stratégique mondial est plus fluide et plus dangereux que jamais, a-t-il souligné.
Distinguant les menaces biologiques, le Secrétaire général a déclaré que, dans le sillage des graves épidémies d’Ebola, du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient et de la fièvre jaune, il était extrêmement préoccupé du fait que la communauté internationale ne fût pas préparée de manière adéquate pour prévenir ou répondre aux attaques biologiques.
Il a appelé tous les États à se concentrer sur ce qu'il a qualifié de vérité absolue: la seule façon d’empêcher la destruction de l’homme, de l'environnement et de l’existence que ces armes peuvent provoquer est de les éradiquer une fois pour toutes.
Le Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les affaires de désarmement, M. Kim Won-soo, a déclaré au Conseil que la communauté internationale devait réfléchir à ce qu’il faut faire en cas d’une attaque chimique ou biologique.
Dans un tel cas, a-t-il dit, la communauté internationale va se tourner vers l’ONU.
Les textes intégraux de ces deux discours sont disponibles en ligne.
Syrie
Et en ce qui concerne la situation autour de Homs, un convoi humanitaire interagences délivre aujourd’hui une aide humanitaire à 35 000 personnes à Al Waer.
Le convoi comprend des vivres ainsi que des produits nutritifs et médicaux.
C’est le premier convoi interinstitutions qui parvient à fournir une aide nécessaire pour la survie ce mois-ci à une zone assiégée ou difficile à atteindre en Syrie. Un deuxième convoi est prévu plus tard cette semaine.
En ce qui concerne la situation à Hasakeh, dans le nord-est de la Syrie, l’ONU est extrêmement préoccupée, alors que quelque 40 000 personnes ont été déplacées de la ville vers les quartiers de banlieue et les villages voisins.
En outre, plus de 25 000 personnes ont été déplacées de Hasakeh vers les villes et les villages au nord de la ville depuis le 18 août, à la suite d’affrontements entre le Gouvernement et les forces kurdes.
Compte tenu de l’ampleur et du rythme des déplacements, tous les besoins ne peuvent être satisfaits et l’ONU exhorte toutes les parties, et ceux qui ont une influence sur eux, pour faciliter l’accès permanent et sans entrave à l’ensemble du personnel humanitaire aux personnes dans le besoin.
Iraq
En Iraq, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré aujourd’hui que la situation des personnes déplacées est sur le point de s’aggraver considérablement avec la mise au point d’une action militaire à Mossoul. Mossoul est la deuxième plus grande ville d’Iraq, et l’impact humanitaire d’une offensive militaire est susceptible d’être énorme.
Le HCR a averti que cette offensive pourrait entraîner le déplacement d’une ampleur jamais vue dans le monde depuis de nombreuses années. Jusqu’à 1,2 million de personnes pourraient être affectées.
Des plans d’urgence ont été établis pour fournir une assistance pour le logement de jusqu’à 120 000 personnes fuyant Mossoul et ses environs. Dans toute la région, une série de camps sont en train d’être installés ou agrandis tandis que d’autres options de logement sont en cours de préparation.
Au total, le HCR cherche à mettre en place des camps dans six endroits du nord-est de l’Iraq bien que les progrès dépendent à la fois de la disponibilité des terres et du financement, bien sûr.
Amérique centrale
L’UNICEF, dans un rapport publié aujourd’hui, souligne que, malgré les efforts des Nations Unies et des gouvernements, des milliers d’enfants d’Amérique centrale continuent d’être menacés d’enlèvements, victimes de la traite, violés ou tués quand ils font route vers les États-Unis.
L’agence a déclaré au cours des six premiers mois de 2016, que près de 26 000 enfants non accompagnés avaient été appréhendés à la frontière américaine avec le Mexique. Des milliers d’autres ne sont jamais arrivés à la frontière.
L’UNICEF affirme que beaucoup d’entre eux ont été enlevés, victimes de la traite, assassinés ou ont été victimes de l’environnement rude le long du chemin.
Le rapport indique que l’agence travaille pour traiter les causes de la migration en soutenant les efforts des gouvernements pour améliorer la vie des enfants dans leur pays d’origine.
Nigéria
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti aujourd’hui que le nombre de personnes ayant besoin d’une aide alimentaire dans le nord-est du Nigéria avait augmenté à 4,5 millions, près de deux fois plus qu’en mars. Une détérioration de l’économie pourrait voir ce chiffre augmenter encore d’un million dès le mois prochain.
Le PAM intensifie sa réponse, dans le but d’atteindre quelque 700 000 personnes avec des vivres et de l’aide en espèces dans les prochains mois. Cependant, l’agence a encore besoin de 52 millions de dollars pour continuer à fournir une aide nécessaire à la survie jusqu’à la fin de l’année dans le nord-est du Nigéria.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) accroît également sa réponse d’urgence à la crise humanitaire dans la même zone. Plus de la moitié des établissements de santé de l’État de Borno, la zone la plus gravement touchée, ne fonctionnent pas. Les taux de mortalité estimés dans certaines régions sont quatre fois plus élevés que les seuils d’urgence.
L’OMS et ses partenaires intensifient les services de santé vitaux pour réduire d’urgence les taux de décès et de maladie dans un environnement de travail extrêmement difficile.
Droits de l’homme
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a été profondément consterné par l’exécution, dimanche en Iraq, de 36 personnes en liaison avec le massacre de la base Speicher, en 2014, au cours duquel Daech a tué jusqu’à 1 700 personnes.
L’agence des droits de l’homme a déploré le décès signalé en détention en Gambie d’un membre de l’opposition, le Parti démocratique uni, samedi dernier. Ebrima Solo Kurumah est décédé après avoir été transporté à l’hôpital pour une opération chirurgicale. Une aide médicale lui aurait été refusée à plusieurs reprises lors de sa détention.
Enfin, le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a demandé à la Mauritanie d’examiner la condamnation de 23 personnes à des peines de prison allant jusqu’à 15 ans pour leur rôle présumé dans une émeute en juin. Les peines touchent 13 membres d’une organisation non gouvernementale qui milite contre l’esclavage.
Le Haut-Commissaire a cité des allégations selon lesquelles certaines des personnes reconnues coupables n’étaient pas présentes lors des manifestations anti-esclavagistes qui ont eu lieu en juin.