Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 9 août 2016
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU:
Invité du Point de presse
Les invités du Point de presse étaient aujourd’hui Mme Karen AbuZayd, Conseiller spécial pour le Sommet sur les vastes mouvements de réfugiés et de migrants, et M. Mogens Lykketoft, Président de l’Assemblée générale. Les deux personnalités ont parlé du Sommet à venir.
Déplacements du Secrétaire général
Ce matin, le Secrétaire général a rencontré le maire de Buenos Aires, M. Horacio Rodriguez Larreta, et a assisté à la signature d’un accord entre la Ville de Buenos Aires et le Gouvernement fédéral argentin sur la mise en œuvre du Programme 2030 et des objectifs de développement durable, au niveau municipal. Buenos Aires est la première ville d’Argentine à signer un tel accord. Le maire a également offert les clés de la ville au Secrétaire général.
M. Ban Ki-moon s’est ensuite adressé à un groupe de jeunes argentins et de leaders de la société civile, pour leur dire que les jeunes et la société civile avaient contribué à pousser les gouvernements à adopter les objectifs de développement durable. Le moment est venu, a-t-il dit à ses interlocuteurs, de faire en sorte que les dirigeants tiennent leurs promesses. Le Secrétaire général a exhorté les jeunes à rester engagés et à faire entendre leur voix pour un monde meilleur.
Plus tard dans l’après-midi, le Secrétaire général s’est entretenu avec de hauts responsables du Gouvernement dont le Président de la Chambre des représentants et le Président du Sénat et Vice-Président du pays, ainsi que des membres de la Cour suprême argentine.
Le Secrétaire général quitte l’Argentine ce soir pour Los Angeles, aux États-Unis.
Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité a entendu aujourd’hui le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Stephen O’Brien, sur l’accès humanitaire en Syrie. M. O’Brien a prévu de répondre aux questions de la presse à la sortie du Conseil.
Syrie
Les responsables humanitaires des Nations Unies chargés de la Syrie, MM. Yacoub El Hillo et Kevin Kennedy, ont déclaré que l’ONU lance un appel urgent en faveur d’une trêve humanitaire dans les combats à Alep pour permettre un accès immédiat, la réparation des réseaux d’électricité et d’eau et la fourniture d’une assistance humanitaire. On estime qu’entre 250 000 et 275 000 personnes sont toujours piégées dans l’est d’Alep depuis le début du mois de juillet, après la fermeture de la route de Castello, dernière voie d’accès dans cette zone.
L’ONU est prête à aider la population civile d’Alep et elle demande, au minimum, un cessez-le-feu total ou des trêves humanitaires de 48 heures par semaine pour parvenir aux millions de gens dans le besoin dans toute la ville d’Alep et reconstituer les stocks de nourriture et de médicaments, qui baissent dangereusement.
Les civils, y compris les malades et les blessés, doivent pouvoir être aidés de la manière la plus efficace, à la fois par des opérations à travers les lignes de front et par la frontière turque. Ils doivent être aidés sans discrimination et où qu’ils soient. Toutes les parties doivent garantir la sécurité et la sûreté ainsi que la dignité de tous les civils et des infrastructures, conformément au droit international humanitaire et aux droits de l’homme.
L’ONU réitère son appel à la levée immédiate de tous les sièges. Lorsqu’elle est utilisée pour priver intentionnellement les gens de nourriture et d’autres articles essentiels à leur survie, la tactique du siège constitue un crime de guerre.
Par ailleurs, le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), M. Pierre Krähenbühl, a achevé une visite de trois jours en Syrie, durant laquelle il a rencontré des réfugiés palestiniens, le personnel de l’UNRWA et des responsables du Gouvernement.
Maldives
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a demandé au Gouvernement des Maldives de ne pas procéder aux exécutions prévues et de maintenir le moratoire de fait qui prévaut dans le pays depuis 1954.
Le Haut-Commissaire a déclaré que « la peine de mort n’est pas efficace pour prévenir le crime ». Il a dit que « la vengeance ne doit jamais être confondue avec la justice, et la peine de mort ne sert qu’à aggraver l’injustice ».
Des décisions juridiques récentes aux Maldives ont ouvert potentiellement la voie aux exécutions capitales qui avaient été abandonnées dans les faits depuis les années 50. Dix-sept personnes sont actuellement dans le couloir de la mort.
M. Zeid a exhorté les dirigeants et le peuple des Maldives à maintenir le moratoire sur la peine de mort et à œuvrer à l’interdiction totale de cette pratique.
Yémen
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a publié aujourd’hui une déclaration dans laquelle il déplore le meurtre de quatre enfants cette semaine au Yémen et appelle les deux parties à protéger les enfants du danger. Selon l’UNICEF, les quatre enfants ont été tués et trois autres blessés, dimanche dernier dans le district de Nihm, dans l’est de Sanaa.
Depuis l’escalade du conflit en mars de l’année dernière, au moins 1 121 enfants ont été tués et 1 650 blessés, a ajouté l’UNICEF.
Dans sa déclaration, l’UNICEF « exhorte toutes les parties au conflit au Yémen à adhérer au droit international humanitaire et à protéger les enfants du danger ».
Nigéria
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé aujourd’hui une campagne pour aider à nourrir 385 000 personnes dans le nord du Nigéria. Selon la FAO, quelque 10 millions de dollars sont nécessaires pour fournir des semences, des engrais et du matériel d’irrigation aux personnes déplacées dans la région et aux populations qui les accueillent.
Ces dernières années, les activités agricoles et piscicoles ont été entravées par le conflit. Mais cette année, un important territoire précédemment contrôlé par Boko Haram a été rendu accessible à l’aide humanitaire, explique la FAO. Pour l’agence, il y a désormais une « occasion unique de s’attaquer aux niveaux alarmants d’insécurité alimentaire qui sévissent dans le nord-est du Nigéria »
Journée internationale des peuples autochtones
La Journée internationale des peuples autochtones est célébrée aujourd’hui sur le thème du droit à l’éducation des peuples autochtones.
À cette occasion, le Secrétaire général a rappelé que le nombre de jeunes autochtones diplômés de l’enseignement secondaire est bien inférieur à la moyenne nationale. Dans certains pays, ce sont moins de 40% des enfants autochtones qui sont scolarisés à plein temps.
Le Secrétaire général a invité les gouvernements, à améliorer l’accès des peuples autochtones à l’éducation et à prendre en compte leur vécu et leur culture dans les lieux d’apprentissage. « Jamais nous n’atteindrons les objectifs de développement durable si nous ne parvenons pas à répondre aux besoins des peuples autochtones en matière d’éducation », a-t-il dit.
Éthiopie
Le Secrétaire général est préoccupé par les informations rapportées par les médias selon lesquelles l’usage excessif de la force par les Forces de sécurité éthiopiennes aurait provoqué des dizaines de morts parmi les manifestants dans les régions d’Oromia et d’Amhara, le week-end dernier.
Le Secrétaire général souligne que les Forces de sécurité doivent en tout temps fonctionner conformément aux normes internationales des droits humains et invite instamment les autorités éthiopiennes à établir les responsabilités en cas de violations des droits de l’homme. Il souligne l’importance d’assurer la protection du droit de réunion pacifique, du droit à la liberté d’expression et d’opinion et du droit à la vie et à l’intégrité physique, en prenant les mesures juridiques nécessaires face aux manifestations.
Éthique
En tant que fonctionnaires internationaux impartiaux et indépendants, les membres du personnel ont l’obligation d’exercer leurs fonctions avec pour seul objectif l’intérêt supérieur de l’Organisation. La vie moderne, ses multiples expériences de travail et ses réseaux personnels et professionnels peuvent donner lieu à des situations où le personnel de l’ONU doit faire face à des intérêts contradictoires ou concurrents qui pourraient avoir une incidence sur leur faculté d’honorer leurs obligations de manière impartiale.
La bonne gestion des conflits d’intérêts et des risques pour la réputation de l’ONU est une priorité. L’approche de l’ONU face aux conflits d’intérêts consiste à identifier et divulguer le conflit; à l’examiner; et à fournir des conseils et des recommandations sur les mesures correctives les mieux adaptées. Comme les risques peuvent varier énormément d’une situation à l’autre, chaque situation peut exiger une mesure corrective différente. Aussi les membres du personnel peuvent-ils être priés de renoncer à certaines responsabilités ou à une participation à des processus de prise de décisions, de s’abstenir de certaines activités, de confier leurs intérêts personnels à une entité externe ou encore de ne pas s’investir aveuglément.