Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 14 juillet 2016
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU:
Arabie saoudite
Le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a rencontré aujourd’hui le Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, M. Adel al-Jubeir. Du fait des impératifs de calendrier, le Secrétaire général, qui se rend en ce moment à Kigali, au Rwanda, n’a pu passer qu’environ 15 minutes avec le Ministre. L’entretien s’est poursuivi avec le Vice-Secrétaire général, M. Jan Eliasson.
Au cours de cette rencontre, le Secrétaire général a remercié l’Arabie saoudite pour son soutien au travail de son Envoyé spécial pour le Yémen, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed. Il a souligné qu’un règlement politique négocié est le seul moyen de mettre fin à la guerre et de veiller à ce que les intérêts de toutes les parties soient pris en compte.
Le Secrétaire général et le Ministre des affaires étrangères se sont mis d’accord sur le fait qu’il est urgent que les pourparlers de paix yéménites se concentrent sur des résultats et des accords qui peuvent être mis en œuvre sur le terrain.
Sur la question de la protection des enfants et des civils, le Secrétaire général a salué la volonté de la coalition de prendre des mesures concrètes nécessaires pour mettre fin et prévenir les violations contre les enfants et, à cette fin, à collaborer avec les Nations Unies de manière constructive et prospective. Il a dit espérer qu’avant la tenue du débat public du Conseil de sécurité sur le Yémen le 2 août, la Coalition serait en mesure de fournir des informations sur les mesures concrètes qu’elle aurait prises à cet effet.
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies en République du Soudan du Sud (MINUSS) rapporte que la situation à Juba est calme mais tendue, avec une forte présence militaire de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS). La Mission indique que ses Casques bleus continuent d’entreprendre des patrouilles limitées, ainsi que des opérations de renforcement de la sécurité autour des sites de protection des civils et de la Maison des Nations Unies.
À l’heure actuelle, la Mission protège quelque 33 000 déplacés à Juba, dont la plupart a trouvé refuge dans le site de protection des civils adjacent à la Maison des Nations Unies. La MINUSS va également entamer des opérations de recherche d’armes dans les sites de protection des civils.
En attendant, la Mission, ainsi que d’autres agences, fonds et programmes des Nations Unies se préparent à la relocalisation temporaire du personnel non essentiel de Juba. Deux Casques bleus blessés au cours des combats ont été l’objet d’une évacuation sanitaire aujourd’hui.
La Mission a en outre reçu des rapports très inquiétants qui font état du ciblage des personnels onusiens et d’organisations non gouvernementales (ONG), de leurs locaux et de leurs biens à Juba, par des soldats de l’APLS, au cours des combats qui ont éclaté ces derniers jours. Les rapports mentionnent des allégations de meurtre d’au moins un Sud-Soudanais travaillant pour une ONG internationale, ainsi que des cas de viols, y compris d’un personnel d’une ONG internationale. Les membres du personnel de l’ONU ont également été agressés.
L’ONU condamne dans les termes les plus forts ces attaques. Elle appelle les autorités nationales à enquêter sur ces graves allégations immédiatement et de manière approfondie, et de traduire les coupables en justice. La Mission analyse également ces incidents, y compris sa propre réponse.
Les travailleurs humanitaires signalent également que depuis la mise en place d’un fragile cessez-le feu à Juba, beaucoup de gens ont commencé à retourner dans leurs foyers. Cependant, des milliers de gens sont toujours déplacés, y compris à la base de la MINUSS à Tomping, à la Maison des Nations Unies et au camp du Programme alimentaire mondial (PAM).
Le calme relatif a fourni une fenêtre d’opportunités pour la réponse des organisations humanitaires qui ont déjà visité toutes les zones où les gens auraient été déplacés. Ces organisations humanitaires répondent aux besoins les plus critiques, y compris par la distribution de biscuits énergétiques, de suppléments alimentaires et d’articles d’hygiène. Elles organisent également des systèmes de recherche des membres de familles et de leur réunification ; assurent le réapprovisionnent en médicaments essentiels; et fournissent des trousses légères d’alimentation de base pour les personnes les plus vulnérables.
Les partenaires humanitaires surveillent de près l’évolution de la situation dans plusieurs endroits du pays, y compris à Yei, Wau et Leer. L’ONU continue à demander un accès immédiat, sûr et sans entrave pour la protection des civils.
Syrie
Un convoi interinstitutions fournit des articles alimentaires, sanitaires, d’assainissement, de l’eau et d’autres articles d’urgence dans le quartier assiégé d’Al-Waer à Homs, en Syrie. Il s’agit du premier des deux convois prévus pour cette localité où vivent 75 000 personnes qui sont dans le besoin. La dernière livraison humanitaire interinstitutions dans cette région a été faite le 16 juin dernier. Malheureusement, les articles chirurgicaux ont été enlevés au cours du chargement de ce convoi qui est allé à Homs aujourd’hui.
L’ONU continue d’appeler toutes les parties, en particulier les autorités syriennes, à permettre la délivrance de toute l’aide humanitaire nécessaire, y compris des fournitures médicales et le matériel chirurgical, ainsi que le déploiement d’équipes médicales ou des évacuations médicales en cas de besoin.
Depuis le début de l’année 2016, plus de 978 000 personnes vivant dans des zones difficiles d’accès, y compris plus de 364 000 personnes, soit plus de 60% des gens vivant dans des endroits assiégés, ont reçu différents types d’aide, y compris des rations alimentaires pour au moins un mois, et cela par le biais des opérations interinstitutions des Nations Unies. Certains ont reçu de l’aide plusieurs fois. Cependant, de toute évidence, un plus grand accès est nécessaire.
Bien que l’ONU ait reçu l’accord du Gouvernement pour atteindre presque toutes les zones assiégées et difficiles d’accès qu’elle avait ciblé dans le cadre du plan de juillet, l’accès à un grand nombre de ces endroits continue d’être entravé par l’intensification des combats et l’insécurité, les différences dans l’estimation du nombre de bénéficiaires dans ces endroits, et d’autres entraves administratives. Cette situation conduit à des pertes inutiles de vies et aggrave les souffrances des civils, en particulier au cours des mois chauds d’été.
Nigéria
Les organismes des Nations Unies et leurs partenaires ont finalisé aujourd’hui un plan opérationnel pour fournir une assistance immédiate à au moins 275 000 personnes vivant dans 15 camps nouvellement accessibles, contrôlés par les militaires, dans l’État de Borno au Nigéria.
Ils se préparent également à apporter une assistance transfrontalière depuis le Cameroun à Banki, au Nigéria, où 15 000 personnes déplacées ont besoin d’une aide d’urgence. Des organismes tels que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) travaillent avec le Gouvernement nigérian afin d’accroître l’aide dans le nord-est du Nigéria pour quelque 431 000 personnes, y compris des enfants souffrant de malnutrition.
Les organismes d’aide ont besoin de toute urgence de 221 millions de dollars pour garantir une réponse humanitaire jusqu’à la fin septembre dans la région du bassin du lac Tchad.
Ukraine
Un nouveau rapport publié aujourd’hui par la Mission de surveillance des droits de l’homme de l’ONU en Ukraine indique que des tueries à grande échelle ont eu lieu dans le pays depuis janvier 2014. Il souligne également que très peu de leurs auteurs ont été tenus responsables.
Selon le rapport, les conflits armés dans certains quartiers de Donetsk et de Louhansk ont fait quelque 2 000 morts parmi les civils. En outre, près de 90% décès de civils liés au conflit ont résulté de bombardements aveugles de zones résidentielles.
Personne n’a été tenu responsable de la mort de civils lors de la conduite des hostilités. Le rapport ajoute que l’impunité pour les meurtres commis reste endémique, encourageant leur perpétuation et sapant les perspectives de justice.
Burundi
Dans une déclaration, publiée hier après-midi, le Secrétaire général a condamné l’assassinat de Hafsa Mossi, ancienne Ministre burundaise des affaires de la Communauté de l’Afrique de l’Est et membre de l’Assemblée législative de la Communauté de l’Afrique de l’Est. Il a présenté ses sincères condoléances à la famille de Mme Mossi. « Cet odieux acte de violence ne sert qu’à semer la division, renforcer la méfiance et déstabiliser le pays », a déclaré M. Ban Ki-moon.
RDC
Les membres de l’ONU en République démocratique du Congo (RDC) indiquent que l’un des véhicules aériens sans pilote de l’Organisation s’est écrasé, hier, à environ 50 kilomètres au sud-ouest de Bunia. Un hélicoptère de récupération a retrouvé l’appareil tôt ce matin dans un endroit isolé. Aucun civil n’a été blessé et aucune propriété n’a été endommagée. L’appareil a été détruit.
UNESCO
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a indiqué que le Comité du patrimoine mondial avait inscrit aujourd’hui cinq sites libyens du patrimoine mondial sur la Liste du patrimoine mondial en péril du fait des dégâts subis et des risques encourus en lien avec le conflit qui affecte le pays.
Les sites concernés sont: Cyrène, Leptis Magna, le Site archéologique de Sabratha, les Sites rupestres du Tadrart Acacus, l’ancienne ville de Ghadamès.
La Directrice générale de l’UNESCO, Mme Irina Bokova, a, de nouveau, appelé aujourd’hui à mettre fin à la destruction de l’ancienne ville d’Alep. Elle a déploré le bombardement récent du Musée national, un bien appartenant au patrimoine mondial qui est situé juste à l’extérieur des limites de l’ancienne ville d’Alep.
Elle a ajouté que la destruction de ce Musée était un nouveau coup porté au patrimoine et à l’histoire de tous les Syriens et exhorté toutes les parties au conflit à préserver le patrimoine culturel.
Journée de la justice pénale internationale
Le Secrétaire général adjoint aux affaires juridiques et Conseiller juridique, M. Miguel de Serpa Soares, s’est exprimé aujourd’hui au nom du Secrétaire général, à l’occasion d’un événement marquant la Journée de la justice pénale internationale.
Dans son message, le Secrétaire général a souligné la nécessité que les auteurs des crimes les plus graves de portée internationale soient traduits en justice afin de concrétiser la vision d’un avenir pacifique, plus juste et durable. « Merci à la Cour pénale internationale », a-t-il dit, ajoutant que les criminels ne pouvaient désormais plus être sûrs que l’usage de la force leur vaudra l’impunité. Ceci est la raison pour laquelle la Cour pénale internationale (CPI) doit s’attendre à faire face à des défis constants à son autorité, à des tentatives visant à détruire la confiance du public en elle et à d’autres efforts ayant pour but de saper son travail.
Pian
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a affirmé, aujourd’hui, que le pian, ainsi que le tétanos maternel et néonatal, avaient été éradiqués en Inde. L’Inde est le premier pays, depuis l’édition 2012 du plan mondial de lutte de l’OMS contre les maladies tropicales négligées, à éliminer le pian, une maladie connue pour affecter les populations les moins favorisées.
Ainsi, l’ensemble de la région de l’Asie du Sud-Est, dans la classification de l’OMS, a vu l’élimination du tétanos maternel et néonatal. L’Indonésie et le Timor-Leste sont maintenant les seuls pays de la région de transmission du pian.
Iran
M. Bagher Namazi, un ancien membre du personnel de l’UNICEF qui aurait été arrêté en Iran, est âgé de 80 ans. Il était retraité de l’UNICEF depuis 1996. L’ONU ne dispose d’aucune information à fournir sur son sort mais reste préoccupée par son état de santé et de bien-être et continuera à suivre la situation.
Conférence de presse de demain
Une conférence de presse se tiendra, demain à 15 h 15, sur les peuples autochtones et les objectifs de développement durable.